• Accueil
  • > Archives pour le Samedi 11 novembre 2023

Saint Jérôme, prêtre et docteur de l’Église

Posté par diaconos le 11 novembre 2023

 ActuaLitté

 

# Jérôme naquit vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Panonie et la Dalmatie, et mourut le trente septembre 420 à Bethléem. Il fut un moine, traducteur de la Bible, et l’un des quatre à la fois Pères de l’Église latine, et Docteur de l’Église avec Ambroise de Milan, augustin d’Hippone et Grégoire Premier. En 383, le pape Damase Premier le choisit comme secrétaire et lui demanda de traduire les quatre Évangiles en latin. La marque de confiance que le pape lui accorda à cette occasion explique que la tradition et l’iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l’institution cardinalice n’ait pas encore reçu, à l’époque, la définition précise que lui conférera au XIe siècle la réforme grégorienne.

À la mort du pape, il dut quitter Rome et retourna en Palestine en compagnie de Paula, noble romaine. Ils fondèrent un monastère double à Bethléem. Durant les trente-quatre dernières années de sa vie, Jérôme se consacra à la composition d’un texte latin de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux grecs et hébreux. Concurremment il rédigea ses commentaires sur la Bible.

Il mourut en 420 et ses restes furent d’abord enterrés à Jérusalem puis furent transférés à la basilique Sainte Marie Majeure, l’une des quatre grandes basiliques de Rome. Les catholiques le considèrent comme l’un des Pères de l’Église et, avec les orthodoxes, le vénérèrent comme saint. Depuis Boniface VIII, en 1298, il fut qualifié de Docteur de l’Église.

Sa traduction de la Bible constitua la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l’Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu’au XXe siècle comme texte officiel de la Bible en Occident.

Biographie

Ses parents étaient chrétiens et d’un milieu aisé, ils possédaient un domaine. Conformément aux usages de l’époque, il ne fut pas baptisé mais inscrit en tant que catéchumène. Il part vers l’âge de douze ans pour Rome afin de poursuivre ses études. Il fut accompagné de son ami Bonosus et se lia d’amitié à Rome avec Rufin d’Aquilée et Héléodore d’Altimo.

Il étudia auprès d’Aélius Donat la grammaire, l’astronomie, et la littérature païenne dont Virgile, Cicéron, et fréquenta le théâtre, le cirque romain. Vers l’âge de seize ans, il suivit les cours de rhétorique et de philosophie auprès d’un rhéteur, ainsi que de grec. Il demanda le baptême vers 366. Après quelques années à Rome, il se rendit avec Bonosus en Gaule vers 367, et s’installa à Trêves, sur la rive à moitié barbare du Rhin.

C’est là qu’il entama son parcours théologique et recopia, pour son ami Rufin, le commentaire d’Hilaire de Poitiers sur les Psaumes, et le traité De synodis et où il découvrit le monachisme naissant. Il séjourna ensuite pendant plusieurs années, avec Rufin et Chromace d’Aquiléedans une communauté cénobitique. C’est à ce moment qu’il rompit les relations avec sa famille, et qu’il affirma sa volonté d’être consacré à Dieu.

À Antioche, deux de ses compagnons moururent, et lui-même tomba malade plusieurs fois. Au cours de l’une de ces maladies (hiver 373-374), il fait un rêve qui le détourna des études profanes et l’engagea à se consacrer à Dieu. Dans ce rêve, qu’il raconta dans l’une de ses lettres, il lui fut reproché d’être cicéronien, et non pas chrétien. À la suite de ce rêve, il renonça pendant une longue durée à l’étude des classiques profanes et étudia la Bible sous l’impulsion d’Apollinaire de Laodicée.

Il enseigne ensuite à Antioche auprès d’un groupe de femmes, étant sans doute disciple d’Évagre le Pontique. Il étudia aussi les écrits de Tetullien, Cyprien de Carthage et Hilaire de Poitiers.Désirant intensément vivre en ascète et faire pénitence, il s’installa en 375 dans le désert de Chaldis de Syrie, au sud-ouest d’Antioche. Il y passa quelque temps en raison du grand nombre d’ermites qui y vivaient.

La période au désert et la vie érémitique de Jérôme fut assez difficile, notamment du fait des jeûnes et de sa santé fragile: les jeûnes avaient pâli son visage, mais les désirs enflammaient son esprit. Il fut en relation à cette époque avec les chrétiens d’Antioche, et commença à s’intéresser à l’Évangile des Hébreux, qui fut, selon les gens d’Antioche, la source de l’Évangile selon Matthieu.

Ce fut à cette époque qu’il fit ses premiers commentaires bibliques en commençant par le plus petit livre de la Bible, le live d’Abdias. Il profita de ce temps pour apprendre l’hébreu avec l’aide d’un juif. Il traduisit alors l’Évangile des Nazaréens, qu’il considéra un temps comme l’original de l’Évangile de Matthieu. C’est à partir de cette période que Jérôme commença sa correspondance épistolaire, qu’il continua e tout au long de sa vie.

À son retour à Antioche, en 378 ou 379, il fut ordonné par l’évêque Paulin. Peu de temps après, il partit à Constantinople pour continuer ses études des Écritures sous l’égide de Grégoire de Nazianze, mais aussi pour éviter les querelles théologiques entre les partisans de Nicée et les ariens. Il y resta deux ans et suivit les cours de Grégoire de Nazianze qu’il décrivit comme son précepteur. C’est à cette période qu’il découvrit Origène et qu’il commença à développer une exégèse en comparant les interprétations latines, grecques et hébraïques de la Bible.

Il traduisit en latin et compléta les tables chronologiques de la Chronique d’Eusèbe de Césarée, histoire universelle d’Abraham à Constantin. En 382, il revint à Rome pour trois ans. Il fut en contact avec le pape Damase Pr et les principaux responsables de l’Église de Rome. Son retour à Rome fut dû aux conflits issus du concile de Constantinople. Il rencontra Paulin à Rome pour être interprète. Il fut invité au concile de Rome de 382 qui fut convoqué pour mettre fin à la séparation d’une partie de l’Église d’Antioche.

Jérôme, qui parlait grec et latin, se rendit indispensable auprès du pape Damase Ier par ses traductions et sa connaissance biblique. Il devint un secrétaire occasionnel du pape et le conseilla lors de consultations synodales. En plus de l’aide occasionnelle donnée au pape Damase, Jérôme répond à ses demandes d’explications sur des termes de la Bible en utilisant les versions grecques et hébraïques Ses traductions et ses interprétations cherchèrent à intégrer les aspects historiques de l’Écriture sacrée.

À la demande privée du pape Damase, il révisa une traduction latine des quatre Évangiles en les comparant au grec, afin de mettre fin aux divergences des traductions latines de ces textes qui circulaient en Occident. Il révisa aussi une traduction latine des Psaumes. Il traduisit à la demande de Damase Les commentaires sur le Cantique des cantiques d’Origène, ainsi que le traité Sur le Saint Esprit de Didyme l’Aveugle.

Jérôme exerça une influence non négligeable au cours de ces trois années passées à Rome, notamment par son zèle à prôner l’ascétisme. Il s’entoura d’un cercle de femmes de la noblesse, dont certaines étaient issues des plus anciennes familles patriciennes, comme les veuves Marcella et Paula, et leurs filles Blaesilla et Eustochium. Il prit parti pour la possibilité d’être une femme consacrée en défendant la virginité, dans la célèbre lettre 22, rédigée en 384, destinée à Eutochium, surnommée Sur la virginité à conserver.

Il mit en garde Eustochium contre les dangers de l’adolescence, lui recommandant d’éviter le vin : vin et jeunesse : double fournaise de volupté. Pourquoi jeter de l’huile sur le feu ?

Pourquoi à ce jeune corps ardent fournir l’aliment de ses flammes ? Jérôme fit la critique du clergé régulier, il critiqua la cupidité des évêques et des prêtres. De plus, il critiqua le paganisme qui restait présent à Rome au sein du clergé romain, qui y préservait les cultes païens. Les critiques ouvertes de Jérôme contribuent à faire naître une hostilité croissante à son égard de la part du clergé et de ses partisans. Peu de temps après la mort de son protecteur Damase, le 11 décembre 384, l’opposition du clergé à l’égard de Jérôme le conduisit à quitter Rome.

Sa présence loin d’Antioche allait à l’encontre du concile de Nicée, qui exigeait que les prêtres ordonnés restèrent dans leurs diocèses d’origine. Il partit avec quelques fidèles en direction de Jérusalem, en prenant avec lui des copies de livres, avec beaucoup de rancune envers ceux qui l’ exclurent. En août 385, il retourna à Antioche, accompagné par son frère Paulinianus et quelques amis. Pendant l’hiver 385-386, Jérôme et Paula partirent en Égypte, car c’est là le berceau des grands modèles de la vie ascétique.

À Alexandrie, Jérôme rencontra, et écouta le catéchiste Didyme l’Aveugle et expliqua le prophète Osée et raconta les souvenirs qu’il avait de l’ascète Antoine Le Grand , mort trente ans plus tôt. En 386, il revint à Bethléem où il s’installa et fonda une communauté d’&scètes et d’érudits. Il y construisit et développa son monastère pendant trois ans grâce aux moyens que lui fournit Paule.

L’ensemble comporte une hôtellerie pour accueillir les pèlerins, un monastère pour les hommes et un monastère pour les femmes. Paule dirigea le monastère des femmes et Jérôme quant à lui dirigea le monastère des hommes, mais il donna des directions spirituelles aux hommes comme aux femmes à travers des explications des Écritures.

L’Écriture eut une place primordiale dans la vie communautaire inaugurée par Jérôme. Jérôme assimila la Bible au Christ : «Aime les saintes Écritures et la Sagesse t’aimera, il faut que ta langue ne connaisse que le Christ, qu’elle ne puisse dire que ce qui est saint». Jérôme montra des qualités d’éducateur, il écrivit pour la petite-fille de Paule un manuel d’éducation, dans lequel il insista sur la pédagogie : «Qu’on lui fasse des lettres, soit de buis, soit d’ivoire, et qu’on les désigne par leurs noms ; qu’elle s’en amuse, qu’ainsi son amusement même lui soit un enseignement…, qu’assembler les syllabes lui vaille une récompense, qu’on l’y invite encore par des petits cadeaux qui peuvent faire plaisir à cet âge» ; il poursuit ses conseil : «Qu’elle ait des compagnes d’études qu’elle puisse envier, dont l’éloge la pique. Il ne faut pas la gronder si elle est un peu lente, mais stimuler son esprit par des compliments : qu’elle trouve de la joie dans les succès et dans l’échec de la peine. Veiller surtout à ce qu’elle ne prenne pas les études en dégoût, car l’amertume ressentie dans l’enfance pourrait durer au-delà des années d’apprentissage».

Dans sa correspondance avec certains Romains qui lui demandèrent conseil, Jérôme montra l’importance qu’il donna à la vie communautaire : «Je préférerais que tu sois dans une sainte communauté, que tu ne t’enseignes pas toi-même et que tu ne t’engages pas sans maître dans une voie entièrement nouvelle pour toi»,recommandant la modération dans les jeûnes corporels : «La malpropreté sera l’indice de la netteté de ton âme… Une nourriture modique, mais raisonnable, est salutaire au corps et à l’âme», ainsi que d’éviter l’oisiveté : «Livre-toi à quelque travail manuel, pour que le diable te trouve toujours occupé», terminant ses conseils par la maxime : «Le Christ est nu, suis-le nu. C’est dur, c’est grandiose et difficile, mais magnifique en est la récompense

Jérôme mourut le 30 septembre 419. La date de sa mort est connue par la chronique de Prosper d’Aquitaine. Ses restes, enterrés d’abord à Jérusalem, furent ensuite transférés à la basilique Saint -Marie-Majeure à Rome, lors des invasions musulmanes en Palestine.

Vidéo Vie de saint Jérôme de Stridon →  https://youtu.be/2DkbArfNmrU?t=4

Publié dans Catéchèse, Enseignement, évangiles, Histoire, L'Église, Page jeunesse, Paroisses, Religion, Temps ordinaire, Vie des saints | Pas de Commentaire »

Trente troisième dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Posté par diaconos le 11 novembre 2023

La parabole des Talents

# La parabole des talents et la parabole des dix mines comptent parmi les paraboles évangéliques les plus connues. La première est racontée dans l’Évangile selon Matthieu 25:14-30. La deuxième, comparable, bien que légèrement différente, se trouve dans l’Évangile selon Luc XIX, 12-27. Elles décrivent un maître qui gratifie des serviteurs méritants, et qui en punit un autre pour sa paresse. Cette métaphore se rapporte à celle du vrai cep (Jn 15, 1-12), et au fait que le Seigneur cherche à ce que ses enfants donnent du fruit, à ce qu’ils suivent les vertus théologales et cardinales afin de partager, aider, et de faire vivre la compassion.

Les deux récits évoquent également le sort des élus et le sort des damnés lors du Jugement de la fin des temps. La parabole illustre l’obligation pour les chrétiens de ne pas gâcher leurs dons reçus de Dieu et de s’engager, malgré les risques, à faire grandir le royaume de Dieu. Le mot de talent a pris son sens depuis cette parabole. Un prêtre, le Frère Élie, décrit ce que cette parabole ne cache qu’à demi-mot : un jugement sera… prononcé, un jugement de salut sur ceux à qui le Seigneur a confié dons et talents à faire fructifier durant son absence. .

Cette parabole de Jésus oriente donc l’attention sur le temps qui s’étend entre son ascension au ciel et son retour dans la gloire, temps où l’homme a à s’investir pour recevoir au jour du jugement la couronne du salut. C’est donc à chacun de donner selon ses aptitudes afin d’aider son prochain. Cependant, Frère Élie alla plus loin : pour lui l’homme de haute naissance est bel et bien le Christ lui-même, son retour sera alors le temps du jugement dernier, le temps du salut des âmes.

Selon saint Jean Chrysostome, il faut par ce mot de talent, entendre tout ce par quoi chacun peut contribuer à l’avantage de son frère, soit en le soutenant de son autorité, soit en l’aidant de son argent, soit en l’assistant de ses conseils par un échange fructueux de parole, soit en lui rendant tous les autres services qu’on est capable de lui rendre.

Il ajouta : «Rien n’est si agréable à Dieu que de sacrifier sa vie à l’utilité publique de tous ses frères. C’est pour cela que Dieu nous a honorés de la raison» Cette parabole sera reprise par Jean Calvin, au XVIème siècle, pour revaloriser l’usure dans la croyance protestante.

Le troisième serviteur, devant son raté, aurait pu se présenter au maître, au lieu de l’insulter, en demandant pardon, ou même en disant que personne n’est digne d’entrer dans la joie du maître par ses propres œuvres. La seule solution est de consentir à ce que Dieu donne. «Seigneur, je ne suis pas digne, mais dis seulement une parole et je serai guéri.» Qu’aurait fait le maître? Il aurait aussi accueilli ce serviteur.

De l’Évangile selon Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : «C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités.

Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.

Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.

Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents
et dit ‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ;voilà, j’en ai gagné cinq autres.’

Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’

Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.’

Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ;entre dans la joie de ton seigneur.’

Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’

Son maître lui répliqua : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.

Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.

À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures ;là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’» (Mt 25, 14-30)

La parabole des talents

Le royaume des cieux est comparé à ce que fit un homme qui, s’en allant en voyage, remit ses biens à ses serviteurs. Il donna à l’un cinq talents, à l’autre deux, à l’autre un. Aussitôt celui qui avait reçu cinq talents se mit à l’œuvre et en gagna cinq autres ; de même aussi celui qui en avait reçu deux. Mais celui qui n’avait qu’un talent, l’enfouit dans la terre.

Longtemps après, le maître revint et fit rendre compte à ses serviteurs. Celui qui avait reçu cinq talents en produisit cinq autres qu’il avait gagnés ; de même aussi celui qui en avait reçu deux. Alors le maître, louant leur fidélité, les admit à partager sa joie.

Mais celui qui n’avait reçu qu’un talent vint et dit : «Seigneur, je savais que tu es un homme dur et injuste ; j’ai craint et j’ai enfoui ton talent dans la terre : voici ce qui est à toi.» Mais son maître lui répondit : «Méchant serviteur, si tu savais que je suis un homme dur et injuste, tu devais remettre mon argent à d’autres, qui me l’auraient rendu avec intérêt. Ôtez-lui le talent, donnez-le à celui qui en a dix et jetez le serviteur inutile dans les ténèbres du dehors

Luc rapporta une parabole qui a des traits de ressemblance avec celle-ci, mais qui, à d’autres égards, en diffère profondément. Plusieurs interprètes, considérant ces deux récits comme une seule et même parabole, diversement modifiée par la tradition apostolique, se demandèrent auquel des deux appartient la priorité et l’originalité.

Jésus employa deux fois une forme d’instruction, en la modifiant de manière à exprimer deux idées différentes  ? Dans la parabole rapportée par Luc, tous les serviteurs reçurent la même somme à faire valoir.

Ici les dons confiés furent individualisés selon la capacité et les moyens de chacun. Ayant ainsi confié ses biens, le maître partit aussitôt, car ’il ne voulut gêner en rien la liberté de ses serviteurs, désormais responsables.

«Après un long temps, le seigneur de ces serviteurs vient, et il règle compte avec eux » (Mt 25, 19) Comme ce retour du maître représente la seconde venue de Jésus. es cinq talents confiés n’étaient pas si peu de chose ; mais le maître les désigna ainsi en comparaison de ce qu’il confia encore de ses immenses richesses à ce serviteur qui se montra bon et fidèle.

Que signifie dans la parabole, ce mot : la joie de ton seigneur ? Certains pensèrent à la satisfaction que le maître éprouva au sujet de ce bon serviteur, d’autres à quelque banquet ou quelque fête qu’il voulut instituer pour célébrer son retour. Ici,

Jésus passa tout à coup de l’image à la réalité et que cette joie, fut la félicité et la gloire dont il jouit et dans laquelle il introduisit son fidèle serviteur. Les uns virent dans ces banquiers des associations chrétiennes auxquelles le serviteur paresseux aurait pu confier les ressources qu’il ne voulait pas faire valoir lui-même ; d’autres, des chrétiens plus avancés, sous la direction desquels il aurait dû se placer.

D’autres encore virent dans l’acte de porter l’argent aux banquiers, le renoncement à la profession chrétienne qui fut commandé à ceux qui n’eurent pas dans le cœur la foi et l’amour de leur Maître.

«La banque est le trésor divin et l’acte de dépôt, réclamé du serviteur, un état de prière dans lequel le serviteur, qui se croit incapable d’agir lui-même pour la cause de Christ, peut au moins demander à Dieu de tirer de lui et de sa connaissance chrétienne le parti qu’il trouvera bon.» (Godet)

L’homme qui confia ses biens avant de s’absenter, c’est le Seigneur lui-même, qui bientôt allait se séparer de ses disciples. Les serviteurs sont les disciples d’alors et les rachetés de tous les temps, quelles que soient leur position ou leurs fonctions dans l’Église.

Les talents représentent tous les dons de Dieu, avantages naturels et grâces spirituelles et en particulier l’effusion de son Saint-Esprit qui allait être accordée à l’Église, pour y créer une vie nouvelle et y vivifier tous les autres dons.

Ces talents sont répartis à chacun selon sa capacité, conformément à la souveraine sagesse de celui qui sonde les cœurs, mesure les forces morales et intellectuelles et connaît le degré de réceptivité de chaque âme.

Il s’agit pour tous d’augmenter ces talents en les faisant valoir. De même, en effet, que des capitaux s’augmentent par les intérêts, par le travail, de même toutes les grâces de Dieu se multiplient par leur emploi fidèle dans la vie pratique.

Le retour du maître qui vient régler compte avec ses serviteurs, c’est l’avènement solennel, au dernier jour, du Seigneur devant qui seront manifestés tous les secrets des cœurs et tous les fruits du travail de chacun.

Le bonheur des serviteurs fidèles qui entrent dans la joie de leur Seigneur, aussi bien que l’inexprimable malheur du serviteur méchant et paresseux qui se voit dépouillé de son talent et jeté dans les ténèbres du dehors ce dénouement si grand, si tragique de la parabole, s’explique de lui-même.

Diacre MICHEL HOUYOUX

Compléments

Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ?

Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article N’ayez pas peur !

Liens avec d’autres sites web chrétiens

Diocèse de Fréjus-Toulon : cliquez ici pour lire l’article Trente-troisième dimanche ordinaire, année A

Paroisse Saint Loup : cliquez ici pour lire l’article Trente-troisième dimanche du Temps Ordinaire – Année A

 

VidéoPasteur Marc Pernot https://youtu.be/eQifoKN6Iuk

Publié dans Bible, Catéchèse, comportements, Enseignement, évangiles, Histoire, L'Église, Page jeunesse, Paroisses, Religion, Temps ordinaire | Pas de Commentaire »

 

Passion Templiers |
CITATIONS de Benoît XVI |
La pastorale Vauban |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | chrifsossi
| La Mosquée de Méru
| Une Paroisse virtuelle en F...