Troisième dimanche de l’Avent – Année B
Posté par diaconos le 11 décembre 2023
Baptême de Jésus dans le Jourdain par Jean-Baptiste
# La compassion dans le christianisme, évoque un sentiment de fraternité humaine, qui nous incite à effectuer des actes de charité et donc à secourir notre prochain ; Jésus est fréquemment décrit comme faisant preuve de compassion dans les Évangiles, et d’exhorter ses disciples à la compassion. On agit par compassion, en accomplissant tout acte de partage.
Les examens de conscience et exercices spirituels amènent à dissuader de détester qui que ce soit, sans quoi il serait impossible d’éprouver de la compassion pour ce dernier; lorsque le besoin s’en présentera, tous les moyens nécessaires seront utilisés dans le but : d’aider ou de délivrer la personne, y compris si elle n’est pas du clan (parabole dite du Bon Samaritain), du simple fait de sa proximité.
L’Évangile insiste sur cette notion de proximité (d’où vient le mot prochain), qui permet il est vrai de voir si l’on agit de façon efficace ou non. Le choix d’un Samaritain montre qu’il s’agit bien de la proximité du moment et non de la plus habituelle proximité culturelle, où la compassion se manifeste plus facilement. Bernard de Clairvaux mit à plusieurs reprises en garde contre la tentation de se replier sur soi pour ne pas rencontrer le prochain, en insistant sur la gravité de cette faute.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. » Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? »
Il répondit : « Je ne le suis pas.– Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore une question. « Pourquoi donc baptises tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait. ((Jn 1, 6-8.19-28)
La Parole dans ses rapports avec Dieu et avec le monde
Après avoir dit ce qu’était la Parole divine, créatrice, vie et lumière des hommes et comment elle ne fut pas reçue à cause des ténèbres qui règnent dans le monde, Jean poursuivit son récit, en nous transportant au moment le plus tragique de cette lutte de la lumière avec les ténèbres : précédée et annoncée par le solennel témoignage de Jean Baptiste.
La Parole vint dans le peuple qui fut préparé pour la recevoir ; elle fut repoussée par lui, mais elle se constitua un nouveau peuple, formé des personnes qui reçurent d’elle par la foi le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Le fait de ce témoignage fut si important pour Jean, qu’il le mentionna d’abord sans indiquer sur quoi portait le témoignage ; puis il ajouta : afin de rendre témoignage à la lumière. Jean devait annoncer ce qu’il avait reçu par une révélation divine (Lc 3, 2) et ce dont il avait été témoin oculaire. Le but du témoignage de Jean était que tous crussent à la lumière par lui, par l’entremise de Jean Baptiste.
Telle était l’intention de Dieu dans sa miséricorde ; et le témoignage de Jean était assez clair, assez puissant, pour que cette intention eût été réalisée en tous, si la plupart n’eussent été retenus loin de la foi par l’endurcissement de leurs cœurs. Cependant plusieurs crurent et les plus éminents disciples de Jean devinrent disciples de Jésus. Bien que Jean-Baptiste fût le plus grand des prophètes et que Jésus lui-même l’appelle la lampe qui brûle et qui luit. (Jn 5, 35), il n’était pas la lumière ; son rôle se réduisait à rendre témoignage à la lumière.
Même les plus grands prophètes ne tiennent leur lumière que de Celui qui est la lumière du monde ; c’est lui qu’ils doivent glorifier, en faisant tout remonter à lui comme à la source, eux-mêmes ne peuvent que rendre témoignage à la vérité qui leur a été révélée et dont ils ont fait l’expérience dans leurs cœurs. Jean-Baptiste se tint dans ce rôle avec une admirable humilité (Jn 1, 33-34 ; Jn 3, 28-30).
Le Fils de Dieu
Le lendemain, Jésus venant à lui, Jean le désigna comme l’Agneau de Dieu. Il affirma que Jésus était avant lui, qu’il vit l’Esprit descendre et s’arrêter sur lui et que, de cette manière, Dieu le lui fit connaître. Sur la foi de ce signe, il attesta que Jésus est le Fils de Dieu. Jean voulant accentuer fortement une pensée, l’exprima à la fois sous forme négative et positive. Ce fut pour dire que le Précurseur déclara sans hésiter et nettement qu’il n’était pas le Christ. Dans ce rapide dialogue, les questions sont dictées par l’attente, alors générale, d’un envoyé de Dieu. Cette attente, qui avait été excitée par l’apparition de Jean-Baptiste, se reportera plus tard sur Jésus lui-même (Mt 16, 14).
Quoi donc ? Demandèrent ils ? Il y a, dans cette question, quelque impatience. Jean-Baptiste nia qu’il fut Élie. Il le représentait spirituellement (Mtl 4, 5 ; Lc 1, 17 ; Mt 11, 14 ; Mt 17, 1-12) ; mais comme les délégués du sanhédrin, dans leurs vues charnelles pensaient à un retour personnel d’Élie. Il répondit négativement, car il n’était pas Élie dans le sens qu’ils donnaient a ce mot. Leur dernière question : «As-tu le prophète ?(Dt 18, 15).Ce prophète que Dieu promettait par la bouche de Moïse, les uns voyaient le Christ lui-même (Jn 1, 46 ; Jn 6, 14 ; Ac 3, 22 ; Ac7, 37) ; d’autres, seulement l’un de ses précurseurs.
Cette dernière opinion était celle des députés du sanhédrin. Jean-Baptiste répondit non, parce que, dans son humilité, il ne voulut pas se proclamer lui-même un prophète semblable à Moïse.
«Il repousse loin de lui-même tous les hommages, afin de confesser Christ et de conduire à Christ ceux qui l’interrogent.» (Bengel)Jean releva seulement le fait que les délégués furent des pharisiens, parce que leur attitude était hostile. Les pharisiens ne se contentèrent pas de la réponse de Jean, qu’ils trouvèrent trop vague pour lui donner des titres à sa mission. Rigoureux observateurs de la loi et des traditions reçues, ils s’indignèrent que Jean se permit une innovation comme celle du baptême, puisqu’il déclara lui-même qu’il ne fut, ni le Christ, ni Élie, ni le prophète.
«Pourquoi donc baptises-tu ?» Par cette question, ils pensèrent le convaincre d’une usurpation de pouvoirs. Par ces mots : Moi je baptise d’eau, Jean opposa à sa personne le Messie qui allait se manifester ; il se hâta de diriger l’attention de ses interlocuteurs sur Celui qui déjà se trouvait au milieu d’eux, qu’ils ne reconnurent pas. Lui substituera au baptême d’eau, pratiqué par Jean et qui n’a qu’un caractère préparatoire, le vrai baptême, le baptême de l’Esprit Saint.
Ainsi Jean-Baptiste se plaça sous l’autorité du Christ dont la présence justifiait et rendait nécessaire son baptême d’eau ; car celui ci, comme baptême de repentance, devait préparer les âmes à la foi. Après avoir précisé sa mission, Jean Baptiste s’humilia profondément devant Celui qu’il annonça ; il ne fut pas même digne de lui rendre le service d’un esclave, en déliant la courroie de sa chaussure.(Mc, 1 7 ; Lc 3, 16).
Origène rapporta qu’il trouva un lieu nommé Béthabara, que la tradition désignait comme celui où Jean baptisait. Mais il reconnut que presque tous les manuscrits de son temps portaient Béthanie. Il est probable que sous l’influence de ce Père la leçon Béthabara fut substituée à la leçon primitive Béthanie. Au temps de Jean-Baptiste, il se trouver dans cette contrée une localité nommée Béthanie, qui fut détruite, comme tant d’autres villes et villages, pendant la guerre romaine.
Quelques critiques contestèrent le caractère historique de ce récit. Ils n’y virent qu’une amplification de celui de Luc. L’indication précise du lieu et des députés du sanhédrin conduisirent a distinguer les deux scènes. Jean Baptist annonça, en termes vagues, l’avènement prochain du Messie. Cette déclaration fut antérieure au baptême de Jésus (Lc 3, 21). Le récit de Jean, où le Précurseur désigna Jésus personnellement, concerne une époque postérieure au baptême, aux quarante jours de la Tentation dans le désert (Mc1, 12).
Diacre Michel Houyoux
Vidéo La voie de celui qui crie dans le désert : cliquez ici pour voir la vidéo → https://youtu.be/A-BeNvhC75A
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