Saint Hilaire de Poitiers
Posté par diaconos le 12 janvier 2024
Saint Hilaire de Poitiers
Hilaire de Poitiers (en latin Hilarius Pictaviensis), surnommé le Marteau des Ariens ou l’Athanase d’Occident fut le premier évêque de Poitiers. Il fut de même l’un des premiers écrivains latins chrétiens. Théologien du quatrième siècle, il fut un grand défenseur de l’orthodoxie nicéenne face à l’arianisme et au sabellianisme. Il fut élevé au rang de Docteur de l’Église par le pape Pie IX en l’an 1851. Saint pour les catholiques et les orthodoxes, il est commémoré le treize janvier selon le Martyrologe romain. Il fut marié et père d’une fille quand il devint évêque. Sa fille, Abra de Poitiers, fut reconnue sainte par l’Église catholique et l’Église orthodoxe et commémorée le premier décembre.
Issu de l’aristocratie gallo-romaine de la cité de Limonum (Poitiers), il reçut une bonne éducation avant de se former à la rhétorique latine. Les éléments autobiographiques qui parsèment ses œuvres laissent à penser qu’il naquit, qu’il se convertit au contact de la Bible. Il fut baptisé vers l’an 343. Soucieux de l’instruction de son peuple, il rédige un Commentaire sur l’Évangile de Matthieu, qui est la première œuvre exégétique latine qui nous soit parvenue. Ce texte, remarquable travail d’exégèse littérale, montre toutefois qu’Hilaire ne connut pas la tradition orientale : sa perception de l’engendrement du Verbe montra même qu’il ignorait les formulations du Concile de Nicée.
Il admit dans ses œuvres ultérieures qu’il ne découvrit celui-ci qu’en 354, soit près de trente ans après le concile. En 353, réuni à la demande du pape Libère et de l’empereur Constance II, le Concile d’Arles rétablit les ariens dans la communion, anathématisa Anasthase, Paulin de Trèves, et Sérapion de Thmuis Hilaire rompit la communion avec le pape Libère et lança l’anathème sur celui-ci ainsi que sur Saturnin d’Arles. Alors que l’arianisme s’étendit en Gaule, il s’opposa à ce courant de pensée théologique. Dans l’Empire romain du milieu du quatrième siècle, ce fut aussi s’opposer à l’empereur. Lors du concile de Béziers de 356, dominé par les ariens unis autour de Saturnin, l’évêque d’Arles, il fut déclaré hors de la communion et exilé en Phrygie. Pendant son séjour en Phrygie, il continua cependant à gouverner son diocèse, mais ce fut là qu’il découvrit la pensée des théologiens orientaux et qu’il écrivit son traité de doctrine trinitaire : De Trinitate, et une lettre adressée à différents évêques occidentaux De Synodis.
Il y convertit aussi une jeune fille, Florence, qui le suivit en Gaule et poursuivit sa conversion en vivant en solitaire dans une cellule à Comblé. Déclarée sainte, elle est fêtée le premier décembre L’empereur Constantin II décida de réunir simultanément un concile occidental à Rimini et un concile oriental à Séleucie afin de réconcilier l’Église divisée entre ariens , semi-ariens, et nicéns L’empereur souhaita avant tout l’unité religieuse afin de parvenir à l’unité politique. Hilaire chercha à exposer la doctrine catholique à l’empereur dans ses deux Livres à l’empereur Constance. Il exposa ses thèses au Concile de Séleucie en l’an 359, où il obtint l’union des nicéens, dit aussi homoousiens (car affirmant l’identité de substance entre le Père et le Fils) Ce fut un exemple frappant du césaropapisme propre à l’Impérium romain ou l’Auguste fut le plus souvent aussi souverain pontife. César était Pontifex maximus lorsqu’il conquit la Gaule en (an 52 a.v. J.C.
Hilaire ne participa pas au Concile de Paris de janvier 361, mais celui-ci reçut son influence. Ce ce concile régional condamna l’arianisme et destitua les évêques ariens de Gaule. Hilaire, reprenant son ministère épiscopal, continua à écrire pour l’édification de son peuple, en particulier son Traité des mystères, catéchèse mystagogique et allégorique, ainsi que ses Commentaires sur les psaumes, œuvre d’exégèse. Il poursuivit sa lutte anti-arienne, s’opposant en particulier à Auxence de Milan, avec l’aide d’Eusèbe de Verceil. Il mourut en l’an 367. Saint Martin de Tours, le rejoignit vers 356, se mettant à son école. En l’an 360, Martin fonda l’abbaye de Liguré à proximité de Poitiers. Saint Hilaire fut à l’origine de la construction à Poitiers du baptistère Saint Jean, l’un des plus vieux bâtiments chrétiens actuellement subsistant en France.
Diacre Michel Houyoux
Vidéo Arnaud Dumouche : cliquez ici pour regarder la vidéo → S https://youtu.be/-pLXUp_M0S8
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