Les pharisiens de Jérusalem attaquent Jésus au sujet des ablutions
# Il est fait allusion aux tables de la loi dans les livres de l’Exode et du Deutéronome. Dieu décida de sceller une alliance avec lui et Moïse en est l’intermédiaire. Dieu énonça dix Paroles et les assortit de développements, le code de l’Alliance. Moïse écrivit toutes les paroles prononcées par Dieu sur des tables de pierre rappelant la loi et le commandement que le peuple d’Israël devra garder dans un coffre (arche de l’Alliance) à poser sur une table et à installer dans une tente. Le peuple perdit patience et confiance et se tourna vers d’autres dieux.
Lorsque Moïse redescendit du Mont Sinaï, portant les deux tables, il comprit que son peuple vint de rompre l’alliance à peine conclue et jeta les deux tables qui se brisèrent . Une nouvelle alliance fut scellée entre Dieu et son peuple. Moïse fut chargé de tailler deux nouvelles tables semblables aux précédentes sur lesquelles furent à nouveau gravés les termes de la loi. Les paroles indiquées en Exode 34-27 sont les paroles de l’alliance que Dieu fit avec Moise. Moïse redescendit du Mont Sinaï avec les tables qui furent conservées dans l’arche de l’Alliance dès la construction de celle-ci. Cet épisode est rappelé dans le Deutéronome10. De nos jours, des traditions les font figurer à différents endroits du globe.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Marc
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : «Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures.» Jésus leur répondit : «Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes.»
Il leur disait encore : «Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère. Et encore : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort. Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont korbane, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. (Mc 7, 1-13)
Les pharisiens de Jérusalem attaquent Jésus au sujet des ablutions
Cette réunion des adversaires de Jésus montra l’importance de leur démarche. Celle-ci eut un caractère officiel. Comment ces pharisiens et ces scribes se trouvèrent-ils là, venus de Jérusalem, s’ils ne furent pas envoyés par le sanhédrin ? Marc expliqua leur scrupule à ses lecteurs étrangers aux usages judaïques, en ajoutant cette phrase : «C’est-à-dire non purifiées». Marc interrompit son récit pour exposer tous ces usages juifs à ses lecteurs qui, convertis du paganisme, les ignorèrent. Il attribua ces pratiques non seulement aux pharisiens, qui les observaient avec le plus de rigueur, mais à tous les Juifs. Se laver les mains avec le poing signifie se laver en frottant tour à tour une main ouverte avec l’autre fermée, de manière à enlever de la paume des mains toute impureté.
La tradition des anciens fut opposée aux prescriptions de la loi divine. Il s’agissait des usages fondés sur l’autorité des anciens docteurs juifs et que souvent on mit au-dessus de la loi elle-même. La place publique était le lieu où le peuple s’assemblait et où se tenait le marché. En revenant de là, les Juifs ne prenaient pas leurs repas sans s’être purifiés. Quelques interprètes appliquèrent cette purification non aux personnes, mais aux aliments rapportés du marché. Le setier est le nom d’une mesure de liquides. Ce mot désigne ici des vases à vin, en bois ou en terre.
Par les lits étaient ces sortes de divans sur lesquels les anciens prenaient leurs repas, appuyés sur le coude gauche. Selon Matthieu, Jésus répondit à la question des pharisiens par une autre question propre à les confondre ; puis il leur appliqua la parole sévère du prophète Ésaïe : «Ésaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites ; comme il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi.» «C’est un étrange dérèglement de mettre les ordonnances des hommes à la place de la loi de Dieu. L’amour-propre est ravi de prendre le change et de donner à des pots et à des coupes le soin et l’application qu’on doit au cœur.» (Quesnel)
Jésus après avoir accusé les pharisiens d’annuler le commandement de Dieu par leurs traditions, leur en montra une preuve frappante dans la manière dont ils éludaient l’obligation sacrée imposée aux enfants par le cinquième commandement. Après avoir rappelé ce commandement : «Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu» (Ex 20, 12) : «Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.» (Ex 21, 17) Or, qu’enseignaient les pharisiens ? Qu’un homme, en présence du devoir d’assister son père ou sa mère âgés, pouvait leur dire : «Ce dont tu pourrais être assisté par moi, j’en ai fait un corban, une offrande à Dieu, et qu’ainsi il était déchargé de toute obligation envers eux.»
C’est comme si un fils disait à son père dans le besoin : «Mon père, je te donnerais volontiers ce qui peut t’assister dans tes vieux jours, mais j’en ai fait une offrande. Il vaut mieux que je le consacre à Dieu, tu en auras plus de profit»
Diacre Michel Houyoux
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