Sainte Apolline d’Alexandrie
Posté par diaconos le 7 février 2024
Le récit du martyre d‘Apolline est tiré d’une lettre de Denys, évêque d’Alexandrie, mort en l’an 265) à Fabien (Fabius), évêque d’Antioche. En l’an 250, l’empereur Dèce promulgua un édit obligeant tous les citoyens à offrir des sacrifices aux dieux pour la sauvegarde de l’Empire, sous peine de mort, édit qui marqua le début d’une nouvelle période de persécution contre les chrétiens, avant celle de Valérien à partir de l’an 257, et celle de Dioclétien à partir de l’an 303.
À Alexandrie comme ailleurs, les païens purent impunément donner la chasse aux chrétiens et les tuer comme bon leur semblait. Leurs actes restèrent impunis. Ce jour-là, un vieillard, nommé Métras fut roué de coups après avoir refusé de de blasphémer le nom de Jésus. On lui enfonça des roseaux pointus dans les joues et dans les yeux, puis il fut entraîné hors de la ville, où il fut lapidé. Ceux qui s’en étaient pris à Métras allèrent trouver une chrétienne nommée Quinta. Elle fut menée au temple et fut enjointe de montrer sa foi aux dieux païens. Comme elle détournait la tête avec dégoût, ils lui lièrent les pieds et la traînèrent sur le dos jusqu’au lieu où avait péri Métras ; et ils l’y lapidèrent.
Apolline fut leur troisième victime. Elle appartenait à un groupe de vierges consacrées. Après lui avoir brisé la mâchoire et arraché toutes les dents, ils la mirent devant un bûcher, menaçant de l’y jeter, si elle ne répétait pas des injures au Christ après eux. Elle s’excusa de ne pouvoir leur donner satisfaction ; puis, profitant de leur distraction, elle courut se jeter dans les flammes. On la représente souvent avec une paire de tenailles, et parfois les dents qui lui furent arrachées, ainsi qu’avec la palme du martyre. Elle figure sur un vitrail de la cathédrale de Sens tenant à la main une longue tenaille ; le cabinet des dessins du Louvre conserve un dessin à l’encre grise sous le titre Martyre de sainte Apollone d’Alexandrie attribué à une école italienne du dix-septième siècle.
Elle est la sainte patronne des dentistes et invoquée contre les maux de dents. Elle est fêtée le neuf février. Elle prête son nom au collège Sainte Apolline de Courdimanche, dans le Val d’Oise. Une relique est conservée dans l’église du village de Lézat-sur-Lèze en Ariège. Il s’agit d’une dent supposée de sainte Apolline. Enchâssée sur un manche d’argent, la relique aurait le pouvoir de calmer les bébés en train de sortir leurs dents. La relique est apposée et frottée sur les gencives des enfants. De nos jours encore, ce rituel est pratiqué régulièrement.
En Suisse, L’église réformée Sainte Madelaine d’Avanches comporte une fresque du quinzième siècle bien conservée représentant le martyre de sainte Apolline. Dans les Ardennes flamandes, la tradition veut qu’on déguste des geutelings le neuf février, jour de la fête de la sainte. Le geuteling a une origine catholique. Depuis plus un siècle, ce mets est préparé à Elst. À l’occasion de la fête de Sainte Apolline, les familles apportaient leur pâte au four le plus proche pour verser quelques dizaines de geutelingen. Le week-end suivant, on les réchauffait à la poêle ou dans une casserole pour les déguster en famille.
Elst, entité de Brakel dans la Flandre Orientale, fait la promotion du geuteling dans les Ardennes flamandes et ailleurs. Il a été reconnu et labellisé comme produit régional flamand.
Préparation
Les geutelingen sont préparés avec du lait, de la farine, des œufs, de la levure, un peu de sel et une pincée de cannelle. Ils sont versés sur un carrelage en glaise dans un four brûlant. Grâce à l’importante chaleur (450°) à l’intérieur du four, le geuteling obtient sa saveur unique et odeur typique.
Diacre Michel Houyoux
Vidéo Chapelles de Savoie – Ste Apolline - https://youtu.be/MZnPgQxbQpI
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