Mercredi de la cinquième semaine du Carême – Année Paire
Posté par diaconos le 19 mars 2024
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
En ce temps-là, Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : «Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.» Ils lui répliquèrent : «Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres”?» Jésus leur répondit : «Amen, amen, je vous le dis :
L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres. Je sais bien que vous êtes la descendance d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous. Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père.» Ils lui répliquèrent : «Notre père, c’est Abraham.» Jésus leur dit : «Si vous étiez les enfants d’Abraham, us feriez les œuvres d’Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait.
Vous, vous faites les œuvres de votre père.» Ils lui dirent :«Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul Père: c’est Dieu.» Jésus leur dit : «Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Vous, vous faites les œuvres de votre père.» c’est lui qui m’a envoyé.» (Jn 8, 31-42)
Jésus la lumière du monde
«Comme Jésus disait ces choses, plusieurs crurent en lui.» Plusieurs de ses auditeurs, touchés de tout ce qu’il y avait de douceur, de résignation, de confiance en Dieu dans son langage, crurent en lui. C’étaient des âmes sincères qui inclinaient à reconnaître Jésus comme le Messie. Quelle que fût encore la faiblesse de leur foi, cette foi, comme l’observa de Wette a un autre fondement que celle des auditeurs dont il parla, qui ne crurent que pour avoir vu les miracles de Jésus. Aussi Jésus chercha-t-il à l’éclairer et à l’affermir.
Ces auditeurs furent-ils les mêmes hommes que ceux dont Jean dit qu’ils crurent en Jésus ? Plusieurs exégètes le pensèrent et conclurent que leur foi fut une foi de mauvais aloi, qui laissa subsister dans le fond de leur cœur les germes de leur inimitié naturelle. Mais n’est-ce pas là une contradiction psychologique et morale ? Donc, avec de Wette, Lücke, Tholuck, Meyer et d’autres, ce discours s’adressa à un auditoire mélangé, où, avec ceux qui crurent, se trouvèrent les adversaires de la vérité, assez clairement désignés par Jean..
Il y eut aussi sans doute quelques défections parmi ceux qui furent touchés des paroles de Jésus… S’il se trouvait dans leur nombre des chefs du peuple, la promesse, par laquelle Jésus chercha à développer et à épurer la foi de ces nouveaux croyants ; révolta bientôt leur orgueil. Ce furent ces hommes et leurs pareils que Jean appela dans la suite de l’entretien les Juifs, terme qui lui fut familier pour indiquer les chefs de la théocratie ; (Jn 1, 19). Ce furent ces hommes encore qui, dans cette discussion, s’emportèrent contre Jésus jusqu’à une haine amère et jusqu’à des desseins meurtriers.
Cela seul expliqua les paroles sévères que le Seigneur leur adressa : « la foule était mélangée », selon l’expression de Bengel et l’on peut distinguer, par les paroles mêmes de Jésus, ceux de ses auditeurs auxquels il les adressa. Demeurer dans la parole de Jésus, c’est la pratiquer dans une obéissance persévérante et en vivre par l’intelligence, par la conscience, par le cœur ; nous demeurons semblablement dans l’air que nous respirons. Ailleurs Jésus dit : « Que mes paroles demeurent en vous » (Jn 15, 7) l’idée est la même. Si telle est votre attitude, vous êtes véritablement mes disciples, vous l’êtes et le resterez et n’aurez pas reçu seulement une impression passagère de la parole que vous venez d’entendre.
La vérité qui est le contenu de ma parole, cette vérité qui est la parfaite révélation de l’essence du Dieu qui est amour, cette vérité que je suis moi-même et qui est en moi le rayonnement de ma sainteté, cette vérité vous rendra libres, libres de toute servitude morale, du péché, de la corruption ; elle vous rendra libres, en vous ramenant à Dieu qui est votre destination. Un être n’est libre en effet que lorsqu’il peut se développer conformément à la nature que Dieu lui a donnée et atteindre le but de son existence.
En leur présentant ainsi la vraie liberté, Jésus encouragea ses auditeurs à persévérer dans leur foi naissante, mais en même temps il mit cette foi à l’épreuve et chercha à l’épurer en la débarrassant des éléments de propre justice, d’orgueil national, d’espérances politiques et charnelles dont elle était encore entachée. Le ton hautain de cette réponse trahit les chefs de la théocratie ; ils étaient présents et en faisant appel à l’orgueil de race, si profond chez les Juifs, ils entraînent d’autres auditeurs dans une opposition hostile à la parole de Jésus.
Se méprenant sur le sens de ce mot : être rendus libres, ils s’imaginèrent que Jésus méconnut les privilèges qu’ils tinrent de leur descendance d’Abraham et dont ils furent fiers (Mt 3, 9). Quelle fut la liberté dont ils se vantèrent, en disant : «Nous ne fumes jamais esclaves de personne ?» Les interprètes différèrent sur cette question. Les uns pensèrent que les Juifs s’attribuèrent la liberté politique, oubliant dans l’aveuglement de leur orgueil national les diverses servitudes de leur peuple en Égypte, à Babylone, niant même qu’à cette époque ils furent sous la domination des Romains.
D’autres, estimant impossible une prétention si contraire aux faits, crurent qu’ils parlèrent de la liberté religieuse que leur assura leur privilège de peuple élu, la connaissance du vrai Dieu les élevant au-dessus des autres peuples asservis aux ténèbres du paganisme. Les promesses faites à Abraham (Gn 17, 16 ; Gn 22, 17-18), prises à la lettre, les entretinrent dans cette idée de leur supériorité et de leur indépendance spirituelles. Mais cette explication est alambiquée et l’on a peine à croire que les adversaires de Jésus se soient arrêtés à de telles pensées.
Le péché est, dans son essence, la révolte contre Dieu, la folie de vouloir être indépendant de lui. L’homme qui s’y adonne tombe donc par là dans l’esclavage de la chair, du monde du prince de ce monde, il a mille maîtres, tous étrangers à sa nature. Jésus expliqua et développa sa pensée de l’esclavage moral en le comparant à l’esclavage social. L’esclave n’a aucun droit dans la maison ; il n’y demeure pas toujours ; son maître peut le vendre ou le renvoyer. Telle était partout dans l’antiquité sa déplorable condition.
Pour répondes à l’objection des Juifs, Jésus fit allusion au fils d’Agar chassé de la maison, bien qu’il fût la postérité d’Abraham » (Gn 21, 10, Ga 4, 30). Le fils, au contraire, eut tous ses droits dans la maison, il y demeura toujours il en fut l’héritier ; alors il eut le droit d’affranchir tous les esclaves. Plusieurs interprètes pensèrent qu’ici déjà Jésus se désigna lui-même par ce mot : le fils. Mais ce terme ne désigne encore que la qualité d’un fils et non la personne du Fils.Jésus ne nia pas les privilèges extérieurs que ces Juifs tinrent de leur descendance d’Abraham ; mais il leur prouva, en dévoilant les mauvais desseins de leurs cœurs, combien ils furent éloignés d’être ses enfants.
Il leur montra ainsi qu’il connut leurs sentiments et que la haine dont il les sut animés, dut aboutir à sa mort. La raison qu’il en donna, fut sa parole, qui les aurait rendus libres de leurs passions. ’autres traduiront : ne fait pas de progrès en vous et pensèrent que cette déclaration s’adressa à. ceux qui avaient commencé à croire En entendant Jésus leur parler d’un père qu’ils imitèrent dans leurs actions, ses auditeurs se réclamèrent pour la seconde fois de leur descendance d’Abraham ; mais Jésus, plongeant son regard dans leur cœur et dans leur vie leur prouva qu’ils ne furent pas moralement enfants d’Abraham, puisqu’ils firent des actions tout opposées aux siennes.
Diacre Michel Houyoux
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