Lundi Saint
Posté par diaconos le 23 mars 2024
Jésus est la lumière du monde
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. » Les Juifs lui dirent : «Maintenant nous savons bien que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : “Si quelqu’un garde ma parole, il ne connaîtra jamais la mort. ”Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu. Jésus répondit : «Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : “Il est notre Dieu”, alors que vous ne le connaissez pas.
Moi, je le connais et, si je dis que je ne le connais pas, je serai comme vous, un menteur. Mais je le connais, et sa parole, je la garde. Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui.» Les Juifs lui dirent alors : «Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham !» Jésus leur répondit : Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS.» Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple. (Jn 8, 51-59)
Jésus la lumière du Monde
Les interprètes se divisèrent sur cette question. Les uns, Calvin, de Wette, Godet, pensèrent que Jésus, après une pause, se tourna vers ses auditeurs les mieux disposés, vers ceux qui avaient éprouvé un premier mouvement de foi et rempli la condition posée par lu ; il fit briller à leurs regards la magnifique promesse. D’autres comme Meyer, Weiss, Luthardt, pensèrent que ces paroles se relièrent immédiatement à celles qui précédèrent et que Jésus, tout en annonçant le jugement de Dieu, déclara une dernière fois que la parole qu’il annonça fut le seul moyen d’échapper à la mort.
Si la première supposition paraît plus conforme, ce furent les mêmes adversaires qui répondirent en reproduisant la pensée injurieuse qu’ils avaient énoncée. Quoi qu’il en soit, Jésus proclama une de ces vérités profondes qui renferment des trésors de consolation et d’espérance. Garder sa parole, c’est y demeure, et en faire l’élément de sa vie intérieure, la pratiquer dans toute sa conduite (Jn 14, 23-24 ; Jean 17 .6). Quiconque vit de cette parole, possède la vie éternelle : il ne verra jamais la mort.
Aux yeux de Jésus la mort du corps n’est pas la mort mais un sommeil (M, 9, 24 ; Jn 11, 11), le passage à la plénitude de la vie. La mort vraie, complète, est celle de l’âme sa séparation d’avec Dieu, or une telle mort est devenue impossible pour celui qui possède en Dieu la vie éternelle. Les Juifs, prenant le mot de mort dans un sens purement matériel, s’affermirent dans leur opinion injurieuse que Jésus est fou, qu’il parle sous l’influence d’un démon. Les plus grands hommes de Dieu ; Abraham, les prophètes étant morts ; et toi, tu prétends avoir la puissance d’exempter de la mort ! Que prétends-tu être ?
Malgré la révélation de Dieu dans sa Parole, ils furent dans cette profonde ignorance, à cause de leur aveuglement moral. Mais Jésus le connut et il garda sa parole, car il est avec lui dans une complète unité de volonté et d’amour. Ce fut à ce caractère que les Juifs auraient dû reconnaître la vérité divine de ses paroles. Indigné de leur résistance à cette vérité, Jésus leur rappela l’esprit de mensonge qui en fut la cause et qu’il leur signala. Jésus, après s’être justifié du reproche de se glorifier lui-même, aborde la question posée par les Juifs : « Es-tu plus grand qu’Abraham ? »
Oui, je le suis, répond-il hardiment, puisque j’ai été l’objet de l’espérance et de la joie de ce patriarche. Il y a de l’ironie dans ce mot : Abraham, votre père, celui que vous vénérez, s’est humblement réjoui dans l’espoir de ma venue. Quel contraste avec leur attitude ! L’événement après lequel soupirait Abraham et que Jésus appelle mon jour, ne peut être que l’apparition du Sauveur sur la terre, pour accomplir la rédemption du monde (Lc 17, 22). En effet, quoique ce terme désigne fréquemment sa seconde venu (Lc 17, 24-26 ; 1 Co 1, 8 ; Ph 1, 6 ; 1 Th 5, 2), il n’est pas probable qu’il faille l’entendre ici dans ce sens.
Mais quand est-ce qu’Abraham a tressailli dans l’espérance de voir ce jour de Christ ? Et quand est-ce qu’il l’a vu et s’en est réjoui ? car ce sont bien ces deux joies successives que Jésus attribua au patriarche. Sur la première question, les interprètes furent : les promesses de Dieu, auxquelles Abraham crut, furent la cause de sa joyeuse espérance, car elles avaient pour objet le salut du monde (Gn 18, 17-18 ; Gn 22, 18). Sur la seconde question : quand est-ce qu’Abraham vit ces espérances réalisées et s’en réjouit ? Les opinions furent diverses.
Les Pères de l’Église et les réformateurs rapportèrent ce fait à la vie d’Abraham sur la terre et l’expliquèrent, par sa foi aux promesses de Dieu, ou par une vision prophétique (He 1, 13), ou des révélations qui lui furent accordées à un moment de sa carrière. Le devenir appartient à tout ce qui est créé ; l’être absolu, éternel, appartient à Dieu seul et c’est dans ce sens que Jésus-Christ parla. Jésus se cacha dans la foule qui l’entourait et où ses disciples purent faciliter son évasion. Ainsi il sortit du temple pour se soustraire aux desseins meurtriers de ses ennemis. L’expression : il se cacha exclut qu’elle ne supposa une action surnaturelle. Ce fut ici le terme de la lutte la plus violente que Jésus soutint en Judée. La victoire générale l’incrédulité y fut décidée pour la Judée comme elle fut pour la Galilée.
Diacre Michel Houyoux
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