Mardi dans l’octave de Pâques
Posté par diaconos le 2 avril 2024
Jésus rend la vie à Lazare
# La résurrection de Lazare est un miracle de Jésus rapporté uniquement par l’Évangile de Jean (Jean 11:1–44), durant lequel Jésus ramène Lazare de Béthanie à la vie quatre jours après son enterrement1. L’événement se déroule à Béthanie (aujourd’hui la ville palestinienne d’Al-Eizariya, traduit par la place de Lazare). C’est, dans l’Évangile de Jean, le dernier des miracles que Jésus accomplit avant la Passion et sa propre résurrection.
Lazare est le frère de Marthe et de Marie de Béthanie. La famille vit dans le village de Béthanie, à environ trois kilomètres à l’est de Jérusalem, sur le versant sud-est du mont des Oliviers.
Les théologiens Moloney et Harrington considérèrent la résurrection de Lazare comme un miracle pivot qui déclencha la chaîne d’événements qui mena à la crucifixion de Jésus. Ils le considérèrent comme une résurrection qui mena à la mort, dans la mesure où la résurrection de Lazare entraîna la mort de Jésus, le Fils de Dieu, à Jérusalem, et révéla la gloire de Dieu.
Calvin nota que non seulement le Christ donna une preuve remarquable de sa puissance divine pour relever Lazare, mais il a également placé sous nos yeux une image vivante de notre future résurrection. Le Samedi de Lazare, qui fait référence à la résurrection de Lazare, ami de Jésus, signe la fin du Grand Carême pour les chrétiens orthodoxes et catholiques orientaux. Combiné avec le Dimanche des Rameaux, il précède la Semaine sainte.
Cette fête prend place ici car elle est considérée par certaines Églises d’Orient, les Églises orthodoxes et Églises catholiques de rite byzantin comme une anticipation de Pâques, du mystère de la Résurrection. C’est pourquoi ce samedi est célébré comme un dimanche, jour de la Résurrection. Le Christ est montré, dans cet épisode, et dans l’hymnographie qui le développe, comme triomphateur de la mort, car Lazare est mort depuis quatre jours, et la décomposition corporelle est déjà en voie.
D’un seul mot, et sans prendre garde au désespoir des sœurs du mort, le Christ ressuscite Lazare : la mort déjà ne peut rien face à sa puissance. Dans l’apolytikion du jour, l’hymnographe affirme que ce geste a été accompli pour donner foi en la Résurrection de tous.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
En ce temps-là, Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit. (Jn 20, 11-18)
La résurrection de Lazare
Jean décrivit en quelques mots, le lieu de l’événement dont il fit le récit si plein de vérité, d’intimité et de grandeur. Il nomma le malade qui fut rendu à la vie par un miracle de Jésus, Son nom signifie Dieu est le secours. Il rappela que ce malade était de Béthanie village connu comme demeure de Marie et de Marthe. Jean n’en eut pas encore parlé. Il supposa ses lecteurs instruits par la tradition apostolique. Les deux sœurs, Marthe et Marie, étaient connues par le récit de Luc.
C’est ainsi que l’Évangile de Jean et les synoptiques se complétèrent et se supposèrent mutuellement. Marie fut nommée la première parce qu’elle était la plus connue par le témoignage de vénération et d’amour qu’elle avait donné à Jésus et que Jean rappela Jean décrivit en quelques mots, le lieu de l’événement dont il fit le récit si plein de vérité, d’intimité et de grandeur.
Marie, après avoir annoncé aux deux disciples qu’elle avait vu le tombeau vide y était revenue à leur suite et lorsqu’ils s’éloignèrent, elle y resta pour pleurer. Son amour la retint près de ce sépulcre vide ; elle pleura, parce qu’aucune espérance ne pénétra dans son cœur. Ce fait n’est pas en contradiction avec l’apparition antérieure de l’ange. Jésus lui apparut , elle qui le chercha avec amour, au sein de ses larmes et de son angoisse. Mais pourquoi ne le reconnut-elle pas ?
De nombreux passages des évangiles montrent clairement qu’il dut s’être produit dans la personne de Jésus un grand changement, causé par ses souffrances, sa mort, et surtout sa résurrection. Ce fut là pour lui le premier degré de la glorification de son corps, dont l’ascension fut l’accomplissement suprême. «Il est très important d’observer que Marie-Madelaine voit le Seigneur debout devant elle, sans le reconnaître au premier abord. C’est une preuve que la résurrection de Jésus fut un fait objectif et nullement une représentation subjective dans l’esprit des disciples»
Si elle avait été une hallucination par laquelle Marie se serait imaginé voir le Seigneur vivant devant elle, sans qu’il y fût réellement cette hallucination aurait dû être produite par l’attente que le Seigneur devait ressusciter, mais cette attente n’existait à aucun degré chez les disciples» (Lc 24, 21 ; Jn 20, 25).
Si donc Marie, et plus tard les disciples d’Emmaüs, en voyant devant eux une figure humaine, ne reconnaissent pas en elle leur Seigneur, c’est que leur imagination n’avait pas la moindre part dans cette rencontre et qu’ils ne furent convaincus que lorsque Jésus se fit clairement connaître à eux.» (Ebrard)
Ce fut avec une compassion profonde pour Marie et pour sa douleur que Jésus lui adressa cette question. Souvent il interrogeait ainsi les malheureux qui le cherchèrent, uniquement afin d’attirer sur lui leur attention et de les encourager à lui ouvrir leur cœur avec confiance et à lui demander tout ce dont ils eurent besoin.
Pour expliquer comment Marie Madelaine prit le personnage qui se tenait là pour le jardinier, une exégèse supposa que Jésus avait emprunté les vêtements de celui-ci, ou qu’il apparaissait à Marie ayant pour tout vêtement la ceinture avec laquelle il avait été crucifié, ce qui fit croire à Marie qu’il était un serviteur occupé à quelque travail dans le jardin.
Mais il était tout naturel, en voyant quelqu’un dans une propriété particulière, à cette heure matinale, de penser que c’était l’homme chargé d’en prendre soin ; et Marie s’arrêta à cette supposition, sa douleur ne lui permettant pas de reconnaître Jésus dans cette personne.
Marie parla avec respect à cet étranger : Seigneur, lui dit elle, ce fut que la souffrance et le besoin de secours rendent humble. Puis, sans nommer Jésus, elle dit : Si tu l’as emporté, je le prendrai.
« Ce qu’il y avait de plus personnel dans les manifestations humaines, ce fut le son de la voix ; Jésus se fit ainsi connaître à Marie. L’accent que prit dans sa bouche, ce nom de Marie, exprima tout ce qu’elle fut pour lui, tout ce qu’il fut pour elle» .Godet)
Aussi fusse avec un tressaillement de joie que Marie, à son tour, poussa cette exclamation dans laquelle elle mit toute son âme : Rabbouni ! Maître ! Elle ne put en dire davantage. Ce seul mot, prononcé dans une telle situation, parut si important à Jean, qu’il le conserva dans la langue originale, et il remarqua ses lecteurs grecs qu’il le cita en hébreu.
Les mots de Jésus : «Ne me touche pas», supposent que Marie voulait se jeter à ses pieds, embrasser ses genoux. Jésus le lui défendit. Quelle était donc la pensée qui inspirait l’attitude de Marie et que Jésus désapprouva ? Comment comprendre la parole par laquelle Jésus motiva sa défense : «Car je ne suis pas encore monté vers le Père ?».
Meyer pensa que Marie, en touchant Jésus de ses mains, voulut s’assurer qu’il fut bien ressuscité, corporellement présent, qu’elle ne vit pas une simple apparition de son esprit. Et Jésus lui donna cette assurance en disant : «C’est bien moi, car je ne suis pas encore monté dans la gloire du Père.»
Quelques interprètes (Bèze, Bengel) s’arrêtant surtout à la seconde parole de Jésus : «Va vers mes frères…» pensèrent qu’il voulut dire à Marie : «Ne t’attarde pas maintenant à ces témoignages de ta joie, mais hâte-toi d’aller annoncer à mes frères que je monte»
«Marie aurait voulu retenir près d’elle le Seigneur, s’assurer qu’il ne va pas la quitter de nouveau. À quoi Jésus répondrait que le moment de son départ définitif n’est pas venu et qu’elle le reverra encore» (Néander Ebrard).
Elle aurait pensé que déjà les nombreuses promesses de Jésus concernant son retour vers les siens, étaient accomplies : et elle aurait voulu s’attacher à lui et jouir pleinement de sa présence. «La parole de Jésus signifierait alors que ce ne fut qu’après sa glorification qu’il sera réellement avec les siens et vivra en eux (Calvin et, avec quelques modifications, M. Godet).»
Cette interprétation, vraie au fond, en ce qui concerna Marie, suppose une trop claire intelligence des promesses de Jésus et une trop haute spiritualité. «Je monte vers mon Père», telle fut la grande pensée dont Marie se pénétra et dont elle fut la messagère auprès des frères de Jésus. Mes frères, dit Jésus ; il les nomma ainsi pour la première fois, avec autant de solennité que d’amour, parce que, son œuvre maintenant achevée, il fit d’eux des enfants de Dieu. Ils furent ses frères, par la raison que son Père est leur Père.
Le message de Marie fut celui de la gloire éternelle de Jésus à laquelle ils auront part. Mon Père, votre Père ; mon Dieu, votre Dieu, paroles d’une inépuisable profondeur et d’un amour infini, par lesquelles Jésus éleva les siens jusqu’à son propre rapport avec Dieu. Par là aussi il leur fit part de la gloire et de la félicité où il entrera. Les disciples comprirent toute la réalité et la douceur de ce nom de Père que Jésus donnait à Dieu. Cependant il ne dit pas : notre Père ; il ne l’a jamais dit, parce qu’il est seul Fils de Dieu, dans un sens unique, exclusif, divin.
Diacre Michel Houyoux
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