Mardi de la deuxième semaine du Temps Pascal – Année B
Posté par diaconos le 6 avril 2024
Jésus et Nicodème
# Moïse, le premier prophète du judaïsme, est le personnage le plus important de la Bible hébraïque, recevant la Loi pour le judaïsme, préfigurant Jésus-Christ pour le christianisme et précédant le prophète Mahomet pour l’islam. Pour les traditions monothéistes juive et chrétienne, Moïse est l’auteur sous inspiration divine du Pentateuque, c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible, livres qui constituent la Torah juive et sont appelés la « Loi de Moïse » dans ces deux religions. Moïse écrit également « sous la dictée de Dieu » le Décalogue et tout un ensemble de lois religieuses, sociales et alimentaires.
En plus de cette idée d’une rédaction mosaïque sous la dictée de Dieu connue comme la « Torah écrite », les rabbins attribuent également à Moïse la « Torah orale » que constituent les commentaires de la Loi codifiés dans la Mishna. En islam, Moïse — sous le nom de Moussa — est le prophète le plus présent dans le Coran, cité à cent trente-six reprises. Il fait partie des « grands prophètes », considéré comme l’un des messagers envoyés par Allah et il annonce le prophète Mahomet. Les récits mosaïques du Coran font référence au Pentateuque et à l’Aggada mais proposent aussi des épisodes originaux, insistant sur le parallélisme entre Mahomet et Moïse.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? » Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ? Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ? Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » (Jn 3, 7b- 15)
Jésus et Nicodème
Il vous faut : toi et ceux au nom desquels tu as parlé. (Bengel) La nécessité de cette naissance d’en haut est absolue pour tous. Pour dissiper si possible l’étonnement de Nicodème, Jésus peint l’action de l’Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s’offrait à lui dans le terme même qui, en hébreu et en grec, désigne l’esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifie le vent (il souffle où il veut) et fait remarquer qu’on le constate par ses effets (le bruit, grec la voix), bien qu’on ne sache ni d’où il vient ni où il va (Ecclésiaste 1, 5).
Il en est de même de l’œuvre de l’Esprit ; celui en qui elle s’accomplit a conscience de la transformation qui s’opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s’accomplit. Toute vie est un mystère. Nicodème demanda et il a demander encore comment ? À cette question, il ne saurait y avoir de réponse propre à satisfaire une curiosité tout intellectuelle. Qu’il se replie sur lui-même qu’il s’arrête au fait d’expérience et qu’il se demande : Suis-je né d’en haut ?
Par l’image qu’il a choisie, Jésus révéla la parfaite liberté de l’Esprit dans son action. « Il souffle où il veut » et souvent là même où les hommes le soupçonnent le moins. Jésus enseigna encore par la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu’où il les conduira. Il ouvrit ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives. C’est à tort qu’on a pensé que, par cette nouvelle question, Nicodème s’obstine dans son opposition à ce que lui enseigne Jésus. Nous dirons plutôt avec R. Stier : «Maintenant il interroge réellement, au lieu de contredire»
Il ne nia pas ; mais il confessa que, pour lui-même, il fut étranger à ces choses : il voulut savoir commentelles se réalisaient et être assuré de leur possibilité. Comment peuvent-elles se faire ? On ne questionne pas ainsi, sans un retour sur soi-même et le désir sérieux de s’instruire. Aussi Jésus, malgré le reproche qu’il lui adressa, condescendra-t-il à lui donner abondamment les enseignements et les lumières dont il a besoin. Nicodème s’obstina dans son opposition à ce que lui enseigna Jésus.
Il ne nia pas ; mais il confessa que, pour lui-même, il fut étranger à ces choses. Comment peuvent-elles se faire ? On ne questionne pas ainsi, sans un retour sur soi-même et le désir sérieux de s’instruire. Aussi Jésus, malgré le reproche qu’il lui adressa, il condescendit à lui donner abondamment les enseignements et les lumières dont il eut besoin. Jésus s’étonna, à son tour et il ne craignit pas d’exprimer cet étonnement, au risque d’humilier Nicodème, en lui faisant sentir que jusqu’ici il avait négligé la source où il aurait pu puiser les lumières qui lui manquèrent.
Comme docteur d’Israël , Jésus le considéra comme représentant du corps enseignant dans sa nation, il aurait dû avoir compris, pour lui-même et pour d’autres, par les Écritures, les vérités religieuses que Jésus lui enseigna (Ez 11, 20 ; Ez 36, .26-27 ; Ez 37, 1 ; Jr 31, -34 ; Is 44, 3-5) Jésus insiste et il veut maintenant faire sentir à Nicodème qu’il y a en lui et dans ses pareils (vous), non seulement de l’ignorance, mais de l’incrédulité. Non seulement ils ne pénétrèrent pas le sens profond des Écritures qui les auraient éclairés, mais voici un témoignage, rendu avec la plus entière certitude (ce que nous savons), reposant sur une intuition immédiate de la vérité divine (ce que nous avons vu), un témoignage affirmé dans les termes les plus solennels (en vérité, en vérité) et ce témoignage, ils ne le reçurent pas.
En la personne de Jésus puis dans ses actes et ses paroles, le ciel fut constamment ouvert sous leurs yeux (Jn 1, 21) déjà ils virent, surent véritablement… Sur ce fondement, déjà ils témoignèrent. « Quelle vivacité, quelle fraîcheur dans la déclaration de Jean et d’André (Jn , 42), dans celle de Philippe (Jn 1, 47), dans l’exclamation de Nathanaël… ! (Jn 1, 50) Nicodème comprit que les choses furent plus avancées qu’il ne le pensa ! Tandis que ses collègues et lui attendirent encore l’heure solennelle de l’avènement du royaume, ce royaume fut déjà là à leur insu et d’autres y participèrent avant eux.
Le mot chair désigne l’homme naturel, tel qu’il naît, grandit et vit, depuis que, par la chute, le péché a envahi notre humanité (Rm 1, 3 ; Rm 7.14, ). Le mot est pris ici dans son sens moral mais il renferme, en outre, la notion de l’infirmité, de la souffrance et de la mort qui sont la suite du péché. Or, d’un tel homme assujetti à la chair, il ne peut naître que des êtres en tout semblables à lui. Au contraire, ce qui est né sous l’action puissante et créatrice de l’Esprit de Dieu est un être de nature spirituelle affranchi de la domination de la chair pénétré et dirigé par le même principe qui lui a donné la vie, le Saint-Esprit (voir la note précédente et, pour ce contraste de la chair et de l’esprit.(Rm 8, 5-9 ; Ga 5, 6-24).
Jésus aurait pu dire : « Ce qui est né de la chair est charnel ce qui est né de l’Esprit est spirituel » e peuple d’Israël ayant murmuré contre Dieu, fût châtié par le fléau terrible de serpents brûlants qui causèrent la mort d’un grand nombre des coupables. Alors le peuple repentant, confessant son péché vint vers Moïse, le suppliant d’intercéder pour lui. En réponse à sa prière, le serviteur de Dieu reçut l’ordre d’élever sur une perche un serpent d’airain et tous ceux qui, croyant la promesse de Dieu, contemplaient cette image du mal dont ils souffraient, furent guéris.
De même, ajoute Jésus, il faut que le Fils de l’homme soit élevé ; élevé sur la croix d’abord, qui deviendra pour lui le chemin de la gloire. Le sens de ce mot être élevé nous est certifié par d’autres déclarations de Jésus lui-même (Jn 12, 2-33) et aussi par le fait que, dans la langue araméenne qu’il parlait, le terme correspondant, qu’il employa, signifie : être élevé sur un poteau, y être pendu ou crucifié. Il faut, dit Jésus : glorieuse nécessité, fondée sur la miséricorde éternelle de Dieu, sur son conseil déjà annoncé par les prophéties, qui doivent être accomplies. Et le but de cette œuvre immense de l’amour de Jésus sera semblable à celui qui fût atteint au désert pour les Israélites mourants : afin que quiconque croit en lui , ne périsse pas dans son péché, comme les coupables périssaient au désert, mais qu’il eussent la vie éternelle.
Le don de la vie éternelle implique non seulement le pardon, la réconciliation avec Dieu, mais la participation de l’âme sauvée à la vie de Dieu même, vie impérissable et bienheureuse.
Diacre Michel Houyoux
Complément
Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article Le serpent de bronze
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