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Vendredi de la deuxième semaine du Temps Pascal – Année B

Posté par diaconos le 9 avril 2024

Multiplication des pains

 # La multiplication des pains est le nom donné à deux miracles réalisés par Jésus de Nazareth selon les textes des évangiles : Matthieu, chapitre 14, versets 14 à 21, puis à nouveau 15, 32-38 ; Marc 6, 34-44, puis à nouveau Marc 8, 1-9 ; Luc 9, 12-17 ; Jean 6, 5-14. La première multiplication des pains intervient après la mort de Jean Baptiste sur ordre d’Hérode Antipas pour répondre au désir de sa fille Salomé, et de guérisons de malades. Une seconde multiplication des pains a lieu ultérieurement qui implique un nombre différent de gens. Matthieu et Marc sont les seuls évangélistes à la relater.

Certains exégèses pensèrent qu’il s’agissait du même événement raconté deux fois. Toutefois, les deux miracles ne se déroulèrent pas au même endroit, dans un cas il y eut cinq mille personnes, dans l’autre cas il y en eut quatre mille. Le nombre de corbeilles de pains en surplus fut aussi différent. Par la suite, Jésus évoqua les deux miracles en les distinguant clairement (Mt 16:9-11). Pour le docteur de l’Église Jean Chrysostome, Jésus lors de ce miracle se posa bel et bien comme le créateur du ciel et de la Terre.

Il incita par ce geste à prier avant tout repas, et il voulut montrer l’importance du partage. Des théologiens modernes diraient que la multiplication des pains est le symbole de la Parole donnée par le Christ, parole qui a nourri les peuples pour des siècles. Pour saint Éphrem, Jésus donna généreusement sans compter lors de ce miracle. Il donna tellement qu’il en resta douze corbeilles. Le saint compara également Jésus à Moïse, Moïse qui avait nourri le peuple libéré de l’esclavage avec la manne tombée du ciel.

Pour Benoît XVI, dans l’Angélus du 31 juillet 2011, ce geste messianique est symbole de partage fraternel, mais aussi symbole du chemin que devront suivre les apôtres à savoir transmettre la Bonne Nouvelle. Dans l’Angélus du 29 juillet 2012, Benoit XVI met en exergue le fait que cette multiplication est le début de l’Eucharistie qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui. Selon certaines interprétations théologiques, il préfigurerait la cène, dernier repas de Jésus avec ses disciples, établissant le rite de l’eucharistie dans lequel le pain est réputé incarner le corps de Jésus, donné en sacrifice sur la croix pour sauver les hommes.

 Pour les historiens, les événements évoqués par les évangélistes avec ces deux relations restent énigmatiques bien que certaines hypothèses aient été émises

De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean

En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions- nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.

Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »

Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge,       restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »  Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. (Jn 6, 1-15)

Jésus nourrit la foule

Jésus étant passé de l’autre côté du lac de Tibériade, gagna la montagne et là il s’assit avec ses disciples. Il fut suivi de tous ses fans, avides de signes et de guérisons. Voyant cette foule nombreuse venue à lui, Jésus éprouva alors une immense compassion, une immense pitié pour cette foule, qui attendait tout de lui. Jésus vit les besoins des gens. Le miracle qu’il fit fut un geste d’amour. Jésus dit à Philippe : «Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ?»

Cette question est toujours d’actualité. Jésus nous demande de regarder les besoins les plus naturels des personnes : qu’elles aient à manger ! Il nous dit : à manger, tout simplement ! Jésus nous ramène à notre vie de chaque jour, à notre pain quotidien. Aimer… C’est là, dans les services ordinaires de nos journées, qu’il nous faut aimer. Il y avait là, dans cette foule, un jeune garçon qui avait cinq pains d’orge et deux poissons. Il avait des provisions et les autres n’avaient rien à manger. Jésus impressionné par la misère de la foule fit un miracle.

Avant saint Vincent de Paul, avant l’Abbé Pierre, avant Coluche, il lança pour la première fois, les restos du cœur. Il servit à la foule un repas gratuit : pain et poisson et ce sans lésiné sur la quantité  : les restes remplirent douze corbeilles ! Avant de nourrir l’esprit et le cœur, Jésus sait qu’il faut d’abord nourrir les corps. Nous ne devons jamais oublier ces besoins primordiaux : donner à manger ! Cette priorité aux pauvres dont parlait le pape  Jean Paul II est une attitude profondément évangélique : «Je te donne ce pain parce que je t’aime.»

Jésus veut nous faire découvrir dans la multiplication des pains l’annonce de l’Eucharistie. Ainsi, dans ce récit, on était proche de la fête de la Pâque juive, date de la Cène et du sacrifice de la croix : Jésus prit du pain et rendit grâces (c’est le mot Eucharistie et le distribua comme il le fit le soir du Jeudi Saint. L’ordre donné à Philippe de se procurer du pain pour nourrir la foule, et la présence des apôtres remplissant douze paniers des morceaux qui restent, sont une allusion à l’Église invitée à distribuer le Pain de vie (l’Eucharistie), aux personnes.

«Tous ont les yeux sur toi : ils espèrent et tu leur donnes la nourriture en son temps ; quant tu ouvres la main, tu combles et rassasie tous les vivants.» (Psaume 144) Á chaque célébration eucharistique, nous sommes invités à ce même geste de don que Dieu pourra multiplier. Réalisons-nous que nous sommes les invités à la table du Seigneur ? Ce récit évangélique est un appel à la générosité et au partage. Mais il nous dit aussi que rien n’est dérisoire, et que nous ne devons jamais nous décourager devant la faiblesse de nos moyens. Offrons au Seigneur nos petites capacités, il saura, lui, les multiplier.

Diacre Michel Houyoux

Liens avec d’autres sites web chrétiens

◊ Opus Dei : cliquez ici pour lire l’article → Vendredi de la 2ème semaine de Pâques – Opus Dei

◊ Marche dans la Bible : cliquez ici pour lire l’article →Jean 6, 1-16 – La multiplication des pains

Vidéo Campus protestant : cliquez ici → https://youtu.be/y7QsvNmHZ1g 

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Jeudi de la deuxième semaine du Temps Pascal – Année B

Posté par diaconos le 9 avril 2024

Édition du 15/04/2021 – Découvrir Dieu

# Jésus-Christ, palestinien né au début de l’ère chrétienne, est professé par les chrétiens : il est le Messie, le Fils de Dieu et notre rédempteur. Dans l’ordre chronologique, il naquit avant l’an 4 sous Hérode, il débuta son activité apostolique vers l’an 28, Il fut arrêté condamné à mort et crucifié sous le procurateur romain Ponce Pilate en avril 30, et, au témoignage de ses apôtres, il fut proclamé être ressuscité trois jours après. Cette résurrection de Jésus est tenue par les chrétiens pour un fait historique transcendant le domaine de l’histoire pour atteindre à celui de la foi.

Le Messie fut annoncé par l’Ancien Testament du judaïsme. La plupart des chrétiens reconnaissent Jésus-Christ comme le Fils unique de Dieu et comme l’une des trois personnes du Dieu trinitaire. Sa mère est Marie de Nazareth. À partir du XIXe siècle, les recherches critiques des historiens dissocièrent méthodologiquement Jésus de Nazareth, le personnage historique, de Jésus-Christ, la figure religieuse. Selon John Meier, cette distinction méthodologique s’enracina dans la distinction faite par de nombreux auteurs germaniques dont Bultmann (1884-1976), entre deux sens en langue allemande du terme historique.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean

« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » – Acclamons la Parole de Dieu. ( Jn 3, 31-36)

Le Fils de Dieu, est au-dessus de tous

Jean-Baptiste confirma et généralisa le contraste absolu qu’il eut établir entre Jésus  et lui. Celui qui vient d’en haut, le Fils de Dieu, est au-dessus de tous, de tous les hommes de ses serviteurs les plus éminents, fusent-ils prophètes ou apôtres. Ce qui confirma abondamment l’expérience ; aucun des plus excellents serviteurs ne supporta pas la moindre comparaison avec Jésus. Jean exprima cette vérité en opposant à Jésus celui qui fut de la terre : il en émana, il appartint à notre pauvre humanité déchue, il fut et resta de la terre, il en porta les caractères, les infirmités ; et quand il parla, il ne put le faire que comme étant de la terre ; les mots de la terre se rapportèrent au contenu des discours : ils ne traitèrent que de choses terrestres.

Ces paroles malgré ce qu’elles eurent d’absolu, n’exclurent pas la vocation d’en haut que fut comme un serviteur de Dieu, ni les révélations ou les secours de l’Esprit de Dieu qui firent de sa parole une parole divine : «Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau m’a dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est lui qui baptise du Saint-Esprit. Et moi, j’ai vu et j’atteste qu’il est le Fils de Dieu. (Jn 1, 33-34) Mais la propre expérience de Jean-Baptiste montra que ce jugement sévère n’était que trop fondé. Celui qui vint du ciel, et parla de ce qu’il vit et entendit eut une connaissance immédiate et parfaite de ce qu’il affirma !

Comment Jean put-il ajouter cette réflexion attristée : «Personne ne reçoit son témoignage.» On vint de lui dire : «Tous vont à lui», lui-même exprima toute sa joie de voir les prémices de l’Église se réunir autour de Jésus. Ce fut ce que Jean-Baptiste plus que Jean, pas plus que Jésus lui-même, ne se faisait d’illusions sur les dispositions du cœur de l’homme ; il reste vrai que, auprès de la masse des incrédules et des indifférents, le nombre de ceux qui se donnent à Jésus est infiniment petit.

Celui qui reçut par une foi vivante, le témoignage rendu par Jésus-Christ eut par là même scellé, certifié au moment de son sceau, le fait que Dieu fut vrai ou véridique. La foi, la confiance du cœur est en elle-même, de la part du croyant, une attestation de la véracité de Dieu, tandis que celui qui ne croit pas Dieu, le fait menteur : «Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même; celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils. » (1 Jn 5, 10)

Ce qui n’est pas donné avec mesure, est donné sans mesure, avec une abondance infinie, comme Dieu donne. Mais à qui le donna-t-il ainsi ? Évidemment à Jésus qu’il envoya, à son Fils qu’il aima et à qui il eut remis toutes choses. Aucun prophète ne reçut l’Esprit de Dieu d’une manière infinie et permanente. Chaque croyant le reçoit dans la mesure que Dieu lui dispense, le Fils de Dieu seul en a toute la plénitude : «L’Écriture dit en effet : Je mènerai à sa perte la sagesse des sages, et l’intelligence des intelligents, je la rejetterai.» (Co 1, 19)

En parlant de ce don de l’Esprit, Jean-Baptiste pensa à ce dont il fut témoin au baptême de Jésus : « ean rendit ce témoignage: J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui.» (Jn 1, 32)

Diacre Michel Houyoux

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