Saint Martin Premier, pape et martyr

Le pape Martin premier 

 

Martin vint au monde vers l’an 600 à Todi en Ombrie, il était le fils d’un patricien nommé Fabrice. Avant son élévation au pontificat, Martin fut apocrisaire, c’est-à-dire représentant du pape à Constantinople. Élu pape le cinq juillet 649, cinquante-deux jours après la mort de son prédécesseur Théodose Ier, il fut consacré dès le cinq août, sans avoir sollicité la confirmation de son élection par l’empereur, ou son représentant en Italie, l’exarque de Ravenne, ce qui était la règle à l’époque : il ne fut pas reconnu pape par les autorités byzantines.

Martin Ier réunit du cinq au trente et un octobre de l’an 649, avec la collaboration du moine oriental Maxime le Confesser, un Concile d’une centaine d’évêques dans la; basilique Saint Jean de Latran, cathédrale du diocèse de Rome. Ce synode du Latran condamna le monothéisme ; doctrine officielle de l’Empire depuis l’Ècthèse de l’an 638 et surtout le Typos de l’an 648, édit par lequel l’empereur Constantin II!641-668) interdit toute discussion à ce sujet. Toutefois, des doutes furent exprimés au XXème siècle sur la réalité ou au moins la dimension et la nature de cette assemblée.

Le pape Martin fit connaître en Italie, en Gaule et en Orient, la condamnation du monothéisme et du Typos par le Saint Siège. L’empereur Constant II chargea l’exarque Olympios de rétablir l’autorité impériale, d’imposer le Typos et peut-être d’arrêter le pape considéré comme illégitime.  Mais, confronté à une forte résistance de la population du Latium et des milices locales, Olympius se rangea du côté de Martin et se proclama empereur en l’an 650. Il chassa du Palatin les fonctionnaires fidèles à Constant II. 

L‘année suivante, en route vers l Sicile pour repousser une attaque musulmane, il mourut de la peste. Le dix-sept juin de l’an 653 le nouvel exarque, Théodose Calliopas, fit arrêter le pape en pleine basilique du Latran. Accusé de haute trahison, Martin fut traité sans ménagement par les soldats byzantins, qui le conduisirent à Ostie et l’embarquèrent le dix-neuf juin pour Constantinople, où il arriva e le dix-sept septembre. Il fut fort mal traité pendant la traversée : atteint de goutte, il se vit refuser tout soin, fut très peu nourri et ne put se laver. À l’arrivée, il fut débarqué sur une civière. Une foule, certainement payée, l’attendit dans le port et l’abreuva d’insultes. Enfermé dans la prison Prandaria, au milieu de détenus de droit commun, il y attendit son procès.

Le procès eut lieu le vingt décembre de l’an 653 devant le sénat, où Martin fut conduit sur un brancard. L’interrogatoire fut mené avec la plus grande brutalité par le patrice Boucoléon, qui exigea que le pape se tint debout, soutenu par deux soldats. Toute question de religion fut écartée des débats : Martin se vit signifier qu’il ne fut pas accusé que de trahison politique, notamment d’avoir inspiré l’usurpation d’Olympius. Le pape fut frappé par le trésorier, agissant dans ce procès comme procurateur du fisc Troïlos ; ses vêtements sacerdotaux furent déchirés et il fut quasiment dénudé par les soldats. Constantin II assista à cette audience depuis une tribune d’où il put voir sans être vu.

Condamné à mort par écartèlement, peine infligée aux traîtres et chargé de lourdes chaînes, il fut conduit à la prison Diomède. Là, deux femmes compatissantes ayant accès à la prison, atténuèrent quelque peu la rigueur de sa détention. Transi de froid, il perdit l’usage de la parole, mais il fit passer un texte à ses partisans, dans lequel il fit état des avanies subies. Le patriarche Paul II de Constantinople étant mort, son prédécesseur Pyrrhus, démis de ses fonctions au moment du renversement de l’impératrice Martine et de son fils Héaclonas le vingt-neuf septembre de l’an 641, ii fut rétabli sur le siège patriarcal le neuf janvier de l’an 654. Il mourut le premier juin de la même année.

Diacre Michel Houyoux

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