La guerre civile espagnole
Posté par diaconos le 28 mai 2024
La guerre civile espagnole fut un conflit qui, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, opposa en Espagne, d’une part le camp des républicains, orienté à gauche et à l’extrême gauche, composé de loyalistes à l’égard du gouvernement légalement établi de la deuxième république, de communaliste, de marxistes et de révolutionnaires anarchistes, et d’autre part les nationalistes, les rebelles putschistes orientés à droite et à l’extrême droite et menés par le général Franco.
Cette guerre se termina par la victoire des nationalistes qui établirent ensuite une dictature connue sous le nom d’État espagnol durant 36 ans, dirigé par Franco portant le titre de Caudillo, jusqu’à la transition démocratique qui n’intervint qu’à la suite de la mort de Franco le 20 novembre 1975. Cette guerre civile fut la conséquence, sur le long terme, des malaises sociaux, économiques, culturels et politiques qui accablaient l’Espagne depuis plusieurs générations.
La proclamation de la IIe République en 1931 ne diminue pas les tensions entre Espagnols ; ce régime, contesté sur sa droite et sur sa gauche, n’eut pas le temps de s’installer et deux grandes peurs, celle d’une révolution bolchevique et celle du fascisme, ne firent que se développer. En 1934, la gauche se révolta en réaction à l’entrée au gouvernement de la Confédération espagnole des droites autonomes victorieuse des élections de 1933 ; la répression par la République de la révolution asturienne fait des milliers de morts.
Le gouvernement issu de la victoire électorale du Frente Popular provoqua une résurgence de troubles civils et de violences politiques au printemps 1936. L’assassinat de José Calvo Sotelo, chef d’un parti de droite, demandé par des membres du parti au pouvoir et même du gouvernement, fut un point de bascule. Il provoqua le ralliement des hésitants de droite à l’idée qu’un soulèvement fut légitime ; notamment Franco lui-même se décida.
Préparé de longue date, le soulèvement militaire et civil du camp nationaliste éclata le 18 juillet 1936, mais sa mise en échec partielle déboucha sur une guerre civile imprévue. Longue et meurtrière, elle dura jusqu’à fin mars 1939. Entretemps chaque camp imposa dans les territoires qu’il contrôlait ses orientations politiques, écrasant son opposition par une violence meurtrière.
En zone nationaliste, l’ordre traditionnel revint ; dans certains territoires sous contrôle républicain, une révolution sociale aboutit à la collectivisation des terres et des usines, et expérimenta différentes sortes d’organisation de type socialiste, soutenues notamment par des anarchistes de la CNT. Ce conflit, qui mobilisa les opinions et les États européens, apparut comme une préparation de la Seconde guerre mondiale.
Il permit de jauger les rapports de force européens, attentisme des démocraties française et britannique, engagement de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, tout comme de l’Union soviétique. Il eut un retentissement médiatique et culturel très important, et donna notamment lieu à des œuvres telles que L’Espoir d’André Malraux, Hommage à la Catalogne de George Orwell.
Pour que sonne le glas d’Ernest Hemingway ou encore Guernica de Pablo Picasso et la trilogie autobiographique d’Arthur Barra. En 1931, après la dictature de Primo di Rivera, la situation politique espagnole fut catastrophique. L’ordre constitutionnel issu de la constitution de 1876 et la monarchie furent discrédités, la Grande dépression n’arrangea rien, et les tentatives du pouvoir la dictamolle de Maso Berenguer pour obtenir un compromis suffisamment accepté échouèrent.
Les partisans d’une République se renforcèrent et signèrent l’accord de Saint Sébastien en août 1930. Dámaso Berenguer démissionna en février 1931, remplacé par Juan Bautista Aznar-Cabânas dont le premier acte fut de fixer un calendrier pour les élections : les municipales le douze avril 1931, et celle du parlement pour les 7 juin, chambre basse et 14 juin sénat qui auraient une valeur constituante, ouvrant la porte à la révision en profondeur de la structure de l’État et la réduction des prérogatives du roi.
La préoccupation principale fut alors d’obtenir des élections représentatives avec une participation significative, afin de conférer au futur régime quelque légitimité. Mais la question de la forme politique de l’État que le gouvernement voulut tranché en juin fut sous-jacente dès les élections municipales. Les élections apparurent comme la défaite du régime monarchiste, spécialement à Madrid où, dès le lendemain, les socialistes et les républicains décrétèrent l’expulsion de la monarchie le 13 avril puis proclament la Seconde république espagnole le 14 avril 1931.
Ils formèrent aussitôt un gouvernement provisoire, présidé par Niceto Alacalá Zamora. Les élections de juin furent maintenues, avec un caractère constituant réaffirmé, mais décalées au 28 du mois. La proclamation de la République du 14 avril 1931, et l’instauration d’un nouveau gouvernement auto-proclamé, n’étaient pas conforme à la Constitution de 1876, alors en vigueur, mais elle fut conforme à l’état des forces politiques du moment et se passa en douceur.
Quoi qu’il en soit, qu’on l’appela coup d’État ou révolution, l’événement se retrouva validé a posteriori : Alphonse XIII, qui avait déjà envisagé l’exil, quitta l’Espagne pour Paris, reconnaissant ainsi la fin de la monarchie ; les élections générales espagnoles de 1931 virent la défaite définitive des monarchistes, quasiment balayés, et la victoire des partis au gouvernement provisoire, qui obtinrent neuf sièges sur dix.
L’assemblée qui sortit de ces élections fut dominée par la gauche. Elle adopta le 9 décembre 1931 la Constitución de la República española de la Seconde république. Cette constitution, inspirée de celle du premier avril 1939, la radio du camp nationaliste, Radio Nacional de Espana, diffusa son dernier communiqué de la guerre d’Espagne, libellé ainsi que suit : «Ce jour, l’Armée rouge étant captive et désarmée, les troupes nationales ont atteint leurs derniers objectifs militaires. La guerre est terminée.» Burgos, premier avril avril 1939, année de la victoire.
Diacre Michel Houyoux
Vidéo La folle histoire : cliquez ici → https://youtu.be/MpoO1s9lInI
La guerre civile espagnole fut un conflit qui, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, opposa en Espagne, d’une part le camp des républicains, orienté à gauche et à l’extrême gauche, composé de loyalistes à l’égard du gouvernement légalement établi de la deuxième république, de communaliste, de marxistes et de révolutionnaires anarchistes, et d’autre part les nationalistes, les rebelles putschistes orientés à droite et à l’extrême droite et menés par le général Franco.
Cette guerre se termina par la victoire des nationalistes qui établirent ensuite une dictature connue sous le nom d’État espagnol durant 36 ans, dirigé par Franco portant le titre de Caudillo, jusqu’à la transition démocratique qui n’intervint qu’à la suite de la mort de Franco le 20 novembre 1975. Cette guerre civile fut la conséquence, sur le long terme, des malaises sociaux, économiques, culturels et politiques qui accablaient l’Espagne depuis plusieurs générations.
La proclamation de la IIe République en 1931 ne diminue pas les tensions entre Espagnols ; ce régime, contesté sur sa droite et sur sa gauche, n’eut pas le temps de s’installer et deux grandes peurs, celle d’une révolution bolchevique et celle du fascisme, ne firent que se développer. En 1934, la gauche se révolta en réaction à l’entrée au gouvernement de la Confédération espagnole des droites autonomes victorieuse des élections de 1933 ; la répression par la République de la révolution asturienne fait des milliers de morts.
Le gouvernement issu de la victoire électorale du Frente Popular provoqua une résurgence de troubles civils et de violences politiques au printemps 1936. L’assassinat de José Calvo Sotelo, chef d’un parti de droite, demandé par des membres du parti au pouvoir et même du gouvernement, fut un point de bascule. Il provoqua le ralliement des hésitants de droite à l’idée qu’un soulèvement fut légitime ; notamment Franco lui-même se décida.
Préparé de longue date, le soulèvement militaire et civil du camp nationaliste éclata le 18 juillet 1936, mais sa mise en échec partielle déboucha sur une guerre civile imprévue. Longue et meurtrière, elle dura jusqu’à fin mars 1939. Entretemps chaque camp imposa dans les territoires qu’il contrôlait ses orientations politiques, écrasant son opposition par une violence meurtrière.
En zone nationaliste, l’ordre traditionnel revint ; dans certains territoires sous contrôle républicain, une révolution sociale aboutit à la collectivisation des terres et des usines, et expérimenta différentes sortes d’organisation de type socialiste, soutenues notamment par des anarchistes de la CNT. Ce conflit, qui mobilisa les opinions et les États européens, apparut comme une préparation de la Seconde guerre mondiale.
Il permit de jauger les rapports de force européens, attentisme des démocraties française et britannique, engagement de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, tout comme de l’Union soviétique. Il eut un retentissement médiatique et culturel très important, et donna notamment lieu à des œuvres telles que L’Espoir d’André Malraux, Hommage à la Catalogne de George Orwell.
Pour que sonne le glas d’Ernest Hemingway ou encore Guernica de Pablo Picasso et la trilogie autobiographique d’Arthur Barra. En 1931, après la dictature de Primo di Rivera, la situation politique espagnole fut catastrophique. L’ordre constitutionnel issu de la constitution de 1876 et la monarchie furent discrédités, la Grande dépression n’arrangea rien, et les tentatives du pouvoir la dictamolle de Maso Berenguer pour obtenir un compromis suffisamment accepté échouèrent.
Les partisans d’une République se renforcèrent et signèrent l’accord de Saint Sébastien en août 1930. Dámaso Berenguer démissionna en février 1931, remplacé par Juan Bautista Aznar-Cabânas dont le premier acte fut de fixer un calendrier pour les élections : les municipales le douze avril 1931, et celle du parlement pour les 7 juin, chambre basse et 14 juin sénat qui auraient une valeur constituante, ouvrant la porte à la révision en profondeur de la structure de l’État et la réduction des prérogatives du roi.
La préoccupation principale fut alors d’obtenir des élections représentatives avec une participation significative, afin de conférer au futur régime quelque légitimité. Mais la question de la forme politique de l’État que le gouvernement voulut tranché en juin fut sous-jacente dès les élections municipales. Les élections apparurent comme la défaite du régime monarchiste, spécialement à Madrid où, dès le lendemain, les socialistes et les républicains décrétèrent l’expulsion de la monarchie le 13 avril puis proclament la Seconde république espagnole le 14 avril 1931.
Ils formèrent aussitôt un gouvernement provisoire, présidé par Niceto Alacalá Zamora. Les élections de juin furent maintenues, avec un caractère constituant réaffirmé, mais décalées au 28 du mois. La proclamation de la République du 14 avril 1931, et l’instauration d’un nouveau gouvernement auto-proclamé, n’étaient pas conforme à la Constitution de 1876, alors en vigueur, mais elle fut conforme à l’état des forces politiques du moment et se passa en douceur.
Quoi qu’il en soit, qu’on l’appela coup d’État ou révolution, l’événement se retrouva validé a posteriori : Alphonse XIII, qui avait déjà envisagé l’exil, quitta l’Espagne pour Paris, reconnaissant ainsi la fin de la monarchie ; les élections générales espagnoles de 1931 virent la défaite définitive des monarchistes, quasiment balayés, et la victoire des partis au gouvernement provisoire, qui obtinrent neuf sièges sur dix.
L’assemblée qui sortit de ces élections fut dominée par la gauche. Elle adopta le 9 décembre 1931 la Constitución de la República española de la Seconde république. Cette constitution, inspirée de celle du premier avril 1939, la radio du camp nationaliste, Radio Nacional de Espana, diffusa son dernier communiqué de la guerre d’Espagne, libellé ainsi que suit : «Ce jour, l’Armée rouge étant captive et désarmée, les troupes nationales ont atteint leurs derniers objectifs militaires. La guerre est terminée.» Burgos, premier avril avril 1939, année de la victoire.
Diacre Michel Houyoux
Vidéo La folle histoire : cliquez ici → https://youtu.be/MpoO1s9lInI
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