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Vendredi de la neuvième semaine du Temps Ordinaire – Année Paire

Posté par diaconos le 6 juin 2024

 

La Crucifixion. Le coup de lance by Charles-Louis Rivier on artnet

De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean

Jésus venait de mourir. Comme c’était le jour de la Préparation, le vendredi, il ne fallait pas laisser, les corps en croix durant le sabbat d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. (Jn 4, 10b) Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. (Jn 19, 31-37)

 Ce sabbat était grand, solennel, parce que c’était aussi le premier jour de la fête de Pâque

Les Juifs d’après Deutéronome 21.22-23 ne devaient pas laisser un criminel passer la nuit sur le gibet. Les Romains de leur côté, avaient l’usage, très anciennement déjà, d’abréger le supplice des crucifiés en leur brisant les jambes ou en les tuant à coups de bâton. C’est l’exécution de cette mesure que demandèrent à Pilate ces mêmes chefs du peuple qui, avec l’odieuse hypocrisie dont ils donnèrent tant de preuves dans cette histoire, observèrent les prescriptions de leur loi, tout en commettant le plus grand des crimes. Les soldats s’approchèrent des crucifiés.

Toutefois Olshausen, MM. Weiss et Godet trouèrent que le verbe : vinrent, s’explique plus naturellement si l’on admet que ce furent d’autres soldats, envoyés par Pilate avec les instruments nécessaires pour accomplir l’opération prescrite. Jean constata avec bonheur que Jésus ne fut pas mutilé, que cette dernière barbarie, ce dernier outrage lui furent épargnés ; et qu’ainsi une prescription de l’Écriture fut accomplie d’une manière admirable. Les soldats virent que Jésus était déjà mort ; mais l’un d’eux voulut élever cette présomption jusqu’à la certitude. C’est pourquoi il perça de sa lance le côté droit de Jésus, en sorte qu’il ne pût lui rester absolument aucun doute. Il en sortit du sang et de l’eau.

Des interprètes y virent un phénomène naturel et se livrèrent à des dissertations physiologiques pour en démontrer la possibilité ; les autres, depuis les Pères jusqu’à nos jours, prétendant que le fait ne put être ainsi expliqué, lui attribuèrent un caractère miraculeux et en déduisirent diverses conclusions dogmatiques. D’après, l’eau serait le symbole du Saint-Esprit et le sang le moyen de notre rédemption, ou même l’eau un symbole du baptême et le sang représenterait la sainte cène. Mais Jean ne songea pas à ces allégories, puisqu’il se borna à attester le fait avec solennité sans ajouter aucune réflexion qui autorisa l’interprétation symbolique du phénomène.

D’autres pensèrent que Jean, en rapportant ce fait, avait pour but de fournir une preuve incontestable de la réalité de la mort de Jésus. L’apparition du sang et de l’eau est un phénomène extraordinaire, qui est en dehors des lois de la physiologie. Jean le signala parce qu’il y vit la preuve que le corps de Celui qui n’avait pas commis de péché, échappant à la dissolution, qui commence aussitôt après la mort, était déjà entré dans la voie de la glorification. Pour donner plus de solennité à cette déclaration, Jean parla de lui-même à la troisième personne, comme d’un témoin oculaire : Celui qui l’a vu, puis il affirma à deux reprises la vérité de son témoignage.

Enfin, il déclara que le but de son récit fut d’amener ses lecteurs à la foi, ou d’y affermir ceux qui déjà crurent: Afin que vous croyiez. Croire a ici son sens absolu ; il s’agit de la foi au Christ Sauveur. Jean y vit un accomplissement de l’ÉcritureSelon les prescriptions de la loi relatives à l’anneau pascal (Ex 1, 2, 46 ; Nb , 12), aucun de ses os ne devait être rompu. Cet agneau, dont le sang avait sauvé Israël de la destruction, était consacré à l’Éternel, il ne devait, en aucune manière, être profané. Or, Jean, comme Jean-Baptiste , comme l’apôtre Paul (1 Co 5, 7), vit dans l’agneau pascal le symbole de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Et il constata que, par sa mort, Jésus réalisa ce symbole Jusque dans cette circonstance spéciale que ses membres ne furent pas brisés.

Ce qui rendit l’analogie entre le symbole et la réalité complète, c’est que Jésus mourut à la fête de Pâque, dont l’immolation de l’agneau était le point central. La parole de l’Écriture que Jean cita comme accomplie par le coup de lance du soldat romain et comme devant s’accomplir encore dans la suite. Jean appliqua directement à, Jésus, représentant de Dieu, ce qui, dans l’Ancien Testament, est dit de Jéhovah, l’Éternel. Or, dans ce passage le prophète décrit un grand mouvement d’humiliation qui se produit parmi le peuple. Jean prévit de même un jour où les Juifs repentants regardèrent avec foi à Celui qu’ils ont percé. Ailleurs, Jean nous montre un second et solennel accomplissement de la même prophétie (Ap 1.7).

Diacre Michel Houyoux

Vidéo Père Michel-Marie Zanotti Sorkine : cliquez ici →  https://youtu.be/JeZ0Ne4RdRE

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