Lundi de la onzième semaine du Temps Ordinaire- Année – Paire
Posté par diaconos le 17 juin 2024
Les premiers signes de la loi du talion sont trouvés dans le Code de Hammurabi, en 1730 avant notre ère, dans le royaume de Babylone. Cette loi permet ainsi d’éviter que les personnes fassent justice elles-mêmes et introduit un début d’ordre dans la société en ce qui concerne le traitement des crimes. Le Code d’Hammurabi se présente sous la forme d’une liste de plus de deux cents jurisprudences et nombre d’entre elles sont empreintes de cette juste réciprocité du crime et de la peine.
Comme dans les jurisprudences 2291, 2302 et 2313 où si l’effondrement d’une maison tue, respectivement, le propriétaire, le fils ou l’esclave du propriétaire, c’est le constructeur de la maison qui doit être condamné à mort dans le premier cas, le fils du constructeur dans le second et dans le dernier cas, le prix de l’esclave doit être versé au propriétaire4. On lit chez Eschyle (Choéphores, 313) : « Qu’un coup meurtrier soit puni d’un coup meurtrier ; au coupable le châtiment.
Il se peut que la loi du talion entende lutter contre une escalade de la violence individuelle en limitant celle-ci au niveau de la violence subie. La notion contemporaine de légitime défense procède du même esprit en exigeant que toute riposte soit proportionnée à l’attaque. Un flou d’interprétation subsiste, car il n’est nulle part précisé clairement que la loi du talion ne représente que le maximum autorisé de la riposte.
Certaines interprétations la présentent au contraire comme la riposte adéquate, ce qui peut conduire à des violences et contre-violences n’ayant jamais de fin. Considérée dans ce dernier cas comme barbare, injuste, et de toute façon contraire aux intérêts de l’ordre public, elle est remplacée pour certains crimes par des amendes pécuniaires ou des peines d’emprisonnement, que l’on peut considérer comme les premières peines alternatives. x
Elles ne satisfont pas pour autant forcément la victime, et on peut sans doute repenser à la sagesse du pionnier Daniel Boone qui, élu juge par ses concitoyens, prononçait au contraire des peines de réparation, centrées sur la victime et non sur le malfaiteur. Ainsi, celui qui avait blessé un cheval se voyait condamné à tirer la charrue à sa place jusqu’à ce que la bête en soit de nouveau capable. En anglais courant, on retrouve le même principe dans le terme revalidation qui exprime bien le même sentiment de riposte, et qui partage la même origine.
De l’Évangile de Jésus Christ selon
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! » (Mt 5, 38-42)
La loi du talion
Dans la législation mosaïque, ces paroles prescrivaient au juge d’infliger au coupable une peine correspondant exactement et matériellement au délit commis : » Œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, » (Ex 21, 24) Ce fut la loi du talion, admise aussi dans les XII tables du droit romain, ce fut la rigoureuse justice. Résister aux méchant, c’est rendre le mal pour le mal : la loi du talion et celle du cœur de l’homme est, en recevant un soufflet ou une injure quelconque, de le rendre à l’instant. Jésus voulut, et ses apôtres après lui, qu’au lieu d’exercer ainsi la vengeance, le chrétien souffre plutôt une nouvelle injure, et c’est là ce qu’il faut entendre par présenter l’autre joue.
Entamer un procès dont l’objet serait de t’enlever ton vêtement de dessous chez les Orientaux ; au lieu de soutenir ce procès qui provoquerait la haine et d’autres querelles, souffre plutôt une seconde perte plus grande, celle du manteau. Telle fut aussi la morale de saint Paul. « Quiconque te contraindra de faire un mille, fais-en deux avec lui. » (Mt 5, 41) L’expression fut empruntée à un usage oriental introduit par les Perses, d’après lequel les employés de l’état et en particulier les courriers postaux, étaient autorisés à requérir des hommes pour porter un message, un fardeau, ou autre chose.
Donner, prêter, exigent le discernement de la vérité, non moins que le désintéressement de la charité. Mais les disciples de Jésus péchèrent plus souvent à cet égard par trop de retenue que par trop d’abandon.
Diacre Michel Houyoux
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