Quatorzième dimanche du Temps Ordinaire – Anne Paire
Posté par diaconos le 2 juillet 2024
# Un philosophe est une personne dont les écrits ou la parole sont reconnus par des écoles, groupes, religions, ou académies… Il existe ainsi une dimension de reconnaissance entre le philosophe et le groupe qui le juge en tant que tel. En un sens large, on appelle philosophe celui qui pense de façon conceptuelle, radicale, critique, systématique les grands principes et valeurs de la vie et de la connaissance : Platon, Aristote, Descartes, Pascal, Leibniz, Spinoza, Hume, Kant, Hegel, Nietzsche, Bergson, Wittgenstein, Heidegger représentent l’idée que se fait l’occident de la philosophie car Bouddha et Confucius (entre autres) sont également considérés comme des philosophes.
Dans cette discipline, les femmes sont peu citées. De nombreuses philosophes sont très actives dans les universités : Marion Bernard, Elsa Dorlin, Aurélie Knüfer et beaucoup d’autres. Certains textes religieux peuvent contenir des notions d’ordre philosophique. Au-delà du sens général, le terme de philosophe s’applique, de façon plus large, aux personnes qui pratiquent une forme de philosophie. Mais puisque cette pratique est elle aussi l’enjeu de débats philosophiques, il est difficile de donner une définition générale de ce qu’est un philosophe, qui serait acceptée sans difficulté par tous ceux qui se définissent comme tels.
Néanmoins, l’idée la plus générale que l’on puisse s’en faire est celle d’une personne qui réfléchit sur le monde et la pensée, pour accéder à la sagesse ou pour comprendre le sens de la vie, dans l’espoir d’être plus heureuse ou plus libre. Il existe cependant, depuis peu, une nouvelle façon de penser la définition de la philosophie, en lui apportant une technique, comme à toute autre matière. Cette nouvelle façon de voir la définit comme étant la discipline étudiant (par la méditation, si l’on veut) les lois et les préceptes reliant ce qui est à ce qui devrait être. La philosophie serait ainsi l’art de comprendre ce qui devrait être à la place de ce qui est, à la place de notre situation, d’où la prise de recul sur les choses en général, d’où également la recherche des lois auxquelles nous obéissons dans la vie.
La philosophie occidentale dite « classique » laisse la morale comme partie négligeable, alors que pour certains la morale et la philosophie sont une seule et même chose. est philosophe celui qui fabrique un concept. Un concept résout un problème général. Les deux premiers philosophes sont alors Pythagore et Thalès. Suivis par Parménide, Zénon d’Élée, Héraclite d’Éphèse, Anaximandre, et tous ceux désignés comme des présocratiques: Empédocle, Philolaos, Archytas, Leucippe, Anaxagore, et l’imposant Démocrite. Ils sont pour l’essentiel des physiciens de la philosophie et des moralistes (des sages).
De l’Évangile de Jésus Christ selon Marc
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. (Mc 6, 1-6)
Jésus de Nazareth
Dans la première lecture, le prophète Ezéchiel a été appelé par le Seigneur pour que la Parole de Dieu soit révélée dans sa puissance. Mais il est prévenu à l’avance qu’il se trouvera face à une engeance de rebelles : j’entendis le Seigneur qui me parlait ainsi : « Fils d’homme je t’envoie vers les fils d’Israël, vers ce peuple de rebelles qui s’est révolté contre moi. » (Ez 2, 2) Dans la seconde lecture, Saint Paul a fait, lui aussi, cette découverte qui a complètement bouleversé sa vie.
Les faiblesses de l’apôtre ne font que mieux mettre en valeur la force de Dieu qui agit en lui. Comme tous les prophètes, il est devenu totalement dépendant de la Parole divine. Son échec lamentable à Athènes ne l’empêche pas d’écrire aux Corinthiens : « j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2Co 12, 10)
Et l’évangile de ce jour nous montre Jésus affronté à l’échec dans son ministère. Il est trop connu. Les gens de Nazareth, son village, ont passé leur enfance avec lui ; il a exercé son métier de charpentier avec Joseph ; certains ont sûrement pu bénéficier de son travail et de ses services. Très proche des hommes, il est aussi très proche de Dieu. Cela apparaît dans ses miracles et ses discours. Pour les gens de Nazareth c’est quelque chose de totalement nouveau.
Ils découvrent en lui quelqu’un qui se met à parler et à agir de la part de Dieu. Pour qui se prend-il ? Ses compatriotes ne peuvent accepter ce changement. Ils n’ont pas découvert le caractère sacré caché dans sa vie quotidienne. Pour eux ce n’est pas possible. Cet évangile nous appelle à faire un pas de plus sur le chemin de la conversion ; nous sommes tous invités à sortir de nos certitudes et à laisser de côté ce que nous croyons savoir sur Dieu et sur Jésus.
La foi n’est pas d’abord une affaire de connaissances ou de savoir ; elle est avant tout un questionnement perpétuel : « Qui est Jésus pour moi ? » La réponse sera donnée au pied de la croix par le centurion Romain : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu. » Le Christ voudrait nous rejoindre. Et il met sur notre route les personnes qu’il faut : c’est un voisin, un collègue, une personne âgée ou un jeune, des gens tout simples. C’est à travers eux que Dieu vient nous interpeller.
Saurons-nous voir en eux des envoyés de Dieu ? Quand Dieu veut nous parler, il ne va pas chercher quelqu’un à l’autre bout du monde. Et nous-mêmes, nous voici envoyés auprès de ceux et de celles qui nous entourent, nos familles, nos villages et nos quartiers. Nous pourrons être affrontés à la dérision ou à l’indifférence. Mais comme le prophète Ezéchiel, nous ne sommes pas envoyés pour amener les gens à croire mais pour dire la Parole de Dieu.
Attention, l’essentiel n’est peut être pas de réussir ! « Dieu ne nous demande pas de réussir mais de travailler. » (Saint Jean Chrysostome) Demandons au Seigneur qu’il nous libère de certitudes trop enracinées. Elles empêchent de reconnaître et d’aimer le Seigneur. Et surtout elles empêchent de l’aimer. A la sortie de la messe, nous serons envoyés comme témoins de l’Évangile. Que le Seigneur nous donne la grâce de dépasser le découragement, de supporter les critiques, les situations angoissantes. Il est important de savoir rebondir après un échec. Ayons foi en Jésus, le maître de la mission, qui agit à travers ses envoyés.
Diacre Michel Houyoux
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