Mercredi de la treizième semaine du Temps Ordinaire -Année Paire
Posté par diaconos le 3 juillet 2024
Jésus apparaît à ses disciples après sa résurrection
# La théologie chrétienne a développé la conception d’un Dieu trinitaire Père, Fils de Dieu et Saint-Esprit. En amont du christianisme, le judaïsme développa certains attributs de YHWH comme Père du fait de sa création, de l’éducation que donne Dieu et de sa paternité envers le peuple d’Israël. Jésus-Christ, dans son enseignement à travers les Évangiles, définit la paternité de Dieu comme l’élément essentiel de Dieu avec l’Amour. Cette paternité de Dieu est particulière pour Jésus qui présente sa filiation avec lui. Les chrétiens sont appelés à une paternité adoptive par Jésus. Ses enseignements sur la paternité de Dieu indiquent que cette paternité est ouverte à tous, bons comme méchants.
La doctrine chrétienne va progressivement conceptualiser la paternité de Dieu à travers le dogme de la Trinité. La représentation de Dieu dans l’art, au début interdite dans le christianisme primitif s’appuyant sur le judaïsme, et encore pendant plusieurs siècles développa à travers la peinture et la sculpture, représentant Dieu le Père sous différents aspects : celle de la lumière, ou sous la forme d’une personne d’âge avancé portant généralement une barbe blanche.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
L’un des Douze, Thomas, dont le nom signifie : Jumeau , n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : «Mon Seigneur et mon Dieu !» Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 24-29)
Jésus apparaît aux disciples
Jésus se tint là au milieu d’eux, sans qu’ils vissent comment il était entré, les portes étant fermées.» Il est évident que Jean vit dans cette apparition de Jésus quelque chose de mystérieux, d’autant plus qu’il mentionne la même circonstance lors de la seconde apparition de Jésus ; toutes les tentatives faites pour expliquer l’entrée de Jésus d’une manière naturelle firent violence au texte. Calvin et quelques autres exégètes pensèrent que les portes s’ouvrirent sur un signe de la majesté divine de Jésus. S’il en fut ainsi, Jean l’aurait raconté simplement. Et d’ailleurs, cela aussi serait un miracle.
Souvent les disciples ne le reconnurent pas au premier abord et qu’il dut leur prouver que c’était bien lui qu’ils voyaient (Jn 20, 14 ; Jn 20, 20-27 ; Lc 4, 16 ; Lc 24, 37-40). Cette apparition de Jésus au milieu de ses disciples, le jour même de sa résurrection, est la même que le récit plus complet dans Luc. (Lc 24, 36-48). Ses mains percées et son côté portant la plaie du coup de lance (Jn 19, 34).
Jésus, connaissant toute la faiblesse de ses disciples et la grande difficulté qu’il y avait pour eux à croire sa résurrection condescendit à leur en donner des preuves visibles et tangibles (Jn 20, 27 ; Lc 24, 40 ; 1 Jn1, 1), mais en même temps il leur eut dit que ce ne fut pas là ce qui constitua la foi, qui est un acte libre de la conscience et du cœur. En voyant le Seigneur, les disciples se réjouirent ; cette vive joie succéda dans leurs cœurs aux doutes pleins d’angoisse dont ils souffraient depuis trois Jours. C’était pour eux comme le soleil se levant au sein des ténèbres et de la tempête.
Alors déjà fut accomplie en eux la promesse de Jésus (Jn 16, 22). Il y a quelque chose de solennel dans la répétition de cette grande et douce parole : La paix soit avec vous. Voyant les disciples convaincus et joyeux, Jésus tint à leur assurer ce bien suprême, la paix, plus précieuse encore, à ses yeux, que la joie. Quelques exégètes rattachèrent cette parole au verset suivant : «Jésus, après avoir donné à ses disciples la paix pour eux-mêmes» voulut la leur communiquer aussi pour la mission dont il les chargea.
Jésus chargea ainsi solennellement ses disciples de cette mission qui doit continuer la sienne dans le monde et à laquelle il donna un caractère divin, en lui attribuant la même origine qu’à sa propre mission. Le moment actuel était admirablement choisi ; car Jésus revêtit ses disciples de leur apostolat après sa résurrection, dont ils devront être les témoins devant le monde (Ac 1, 21-22 ; Ac2, 32 ; Ac4, 2).
Nous trouvons ici, à la fois le symbole et la réalité : le symbole dans cette action de Jésus : Il souffla sur eux, action d’autant plus significative que le souffle ou le vent, est désigné par le même mot que l’esprit (Éz 37, 5 , Jn 3 , 8 ; Ac 5, 12) ; la réalité est clairement indiquée par cette parole : Recevez l’Esprit Saint.
Celle-ci n’est pas seulement un renouvellement de la promesse qui devait s’accomplir à la Pentecôte ; et d’autre part Jean ne prétendit pas raconter ici l’effusion puissante de l’Esprit qui eut lieu alors, comme le pensèrent ceux qui prétendirent que Jean plaça au jour même de la résurrection l’ascension et la descente du Saint-Esprit
Jésus venait d’assimiler la mission de ses disciples à la sienne propre, qu’ils devaient continuer sur la terre. Or, comme il était venu afin d’ouvrir ou de fermer le ciel à tous les hommes, de prononcer leur absolution ou leur condamnation (Mt 9, 6 ; Jn 9, 41 ; Jn 15, 22), il voulut que ses envoyés exercèrent aussi cette fonction redoutable, qui fut le couronnement de son œuvre (Mt 6, .19) Jésus communiqua aux disciples le Saint-Esprit.
C’est uniquement par l’Esprit qu’ils pourront accomplir cette partie essentielle de leur mission. L’Esprit en sera le principe, la force qui s’y manifestera. Cette activité ne sera donc pas le privilège des seuls apôtres ou de leurs prétendus successeurs. Tous les croyants étant des agents du Saint-Esprit, tous seront aptes à remettre et à retenir les péchés. Revêtus de la puissance de l’Esprit, ils rempliront cet office, non de leur propre autorité, mais uniquement au nom de Dieu et du Sauveur.
Cet Esprit de lumière et de vie leur donnera le discernement nécessaire pour s’assurer que ceux auxquels ils remettront ainsi les péchés, sont des âmes pénétrées de repentance et de confiance en la grâce qui leur est offerte. Dans ces conditions, l’expérience a prouvé que ce peut être, pour une âme découragée et angoissée un immense bienfait que de recevoir directement et personnellement, par la voix d’un serviteur de Dieu, l’assurance du pardon de ses péchés.
Il n’y a rien là qui ressemble à l’absolution sacerdotale pratiquée dans quelques Églises. Par deux détails déjà Jean nous décrit ce disciple avec son caractère sombre, enclin au doute, à la critique, au découragement (Jn 11 16 ; Jn 4, 5). Mais c’est surtout dans ce récit que Thomas se montra à nous tel qu’il fut. Et tout d’abord, nous le voyons absent du cercle de ses condisciples, quand Jésus leur apparut. Sans doute, n’ayant plus aucune espérance, il avait cherché la solitude pour se livrer à ses tristes pensées et il s’était privé ainsi d’une grâce immense. Durant ces huit jours, il n’y eut pas de nouvelle apparition de Jésus, bien que les disciples se fussent réunis souvent, comme pour l’attendre.
Dès que le Seigneur à prononcé sur les disciples sa parole de paix, il s’adressa directement à Thomas. Il connaissait son état, car il savait par lui-même ce qui est dans l’homme (Jn 2, .25). Il condescendit à donner à ce disciple toutes les preuves qu’il avait demandées. «Si un pharisien avait posé ces conditions comme Thomas, il n’aurait rien obtenu ; mais à un disciple, jusqu’ici éprouvé, rien n’est refusé.» Bengel Toutefois, en répétant à dessein les paroles de Thomas, Jésus lui fait sentir son tort et le couvre de confusion. Il conclut par ce sérieux avertissement : «Ne deviens pas incrédule, mais croyant.»
Tu as cru ! Malgré le reproche affectueux que Jésus exprime dans ces paroles, nous ne croyons pas qu’il faille les prendre dans un sens interrogatif, comme si Jésus mettait en question la foi de ce disciple. Non, cette foi, il la reconnaît, l’approuve et la confirme telle que Thomas vient de l’exprimer avec effusion de cœur. Pourquoi ? Est-ce que tous les autres disciples n’ont pas cru la résurrection de Jésus parce qu’ils l’ont vu ? Ou bien, en déclarant heureux ceux qui ont cru sans voir, Jésus entend-il que la foi puisse naître sans raison de croire ?
Non, mais Thomas s’était trouvé dans une situation particulière qui lui donnait toutes les raisons de croire. Dix de ses condisciples, dont il ne pouvait suspecter ni l’intelligence ni la bonne foi, lui avaient dit avec joie : Nous avons vu le Seigneur et lui, récusant ce témoignage, avait exigé une démonstration matérielle des sens. C’est là ce qui était déraisonnable (verset 25, note) ; car c’était méconnaître et nier la valeur du témoignage, sur lequel pourtant reposent la plupart de nos connaissances et de nos convictions, même dans les choses de ce monde ; et combien plus dans les vérités religieuses qui doivent rattacher notre âme au Dieu invisible !
Voilà pourquoi Jésus posa ici pour son royaume ce grand principe : Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! La foi est, en effet, un acte moral de la conscience et du cœur, indépendant des sens, tous les objets de la foi appartiennent au monde invisible, l’Église chrétienne, depuis dix-neuf siècles, croit en Jésus-Christ et en sa résurrection sur ce même témoignage apostolique que Thomas récusait.
Quiconque fait dépendre sa foi de la vue, des sens, ou du raisonnement, l’expose à une désolante instabilité, puisque les choses visibles ne sont que pour un temps et que les invisibles seules sont éternelles » (2 Co 4, 18). C’est pourquoi Jésus déclare heureux ceux qui croient en lui ; car la foi, en nous unissant à lui, nous met en possession des trésors de grâce, de paix, d’amour, de vie qui sont en lui et qui seuls constituent le vrai bonheur de l’âme humaine.
Tel est donc le but élevé et saint que s’est proposé le disciple que Jésus aimait, c’est à la lumière de cette déclaration qu’il faut lire son Évangile tout entier. Afin que vous croyiez, dit-il à ses lecteurs, que Jésus est le Christ, le Messie (Jean 1.42-46), l’Oint de l’Éternel, le Sauveur du monde, promis à son peuple. Mais Jésus ne peut être tout cela que s’il est le Fils de Dieu, dans le sens exclusif que tout notre Évangile donne à ce nom. Une telle foi n’est point une froide opinion de l’intelligence ; ceux qui la possèdent ont en même temps la vie, la vie de l’âme, la vie éternelle, ainsi que portent Codex Sinaiticus, C, D, versions. Enfin, la source unique de cette vie est en son nom, ce nom, qui est l’expression de tout son être. Diacre Michel Houyoux
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