Mercredi de la dix-huitième semaine du Temps Ordinaire- Année Paire
Posté par diaconos le 7 août 2024
# La guérison de la fille d’une Cananéenne est un des miracles attribués à Jésus-Christ dans l’Évangile selon saint Matthieu, chapitre 15, versets 21 à 28. D’après le docteur de l’Église Jean Chrysostome, c’est l’humilité et la foi de la Cananéenne, deux vertus essentielles aux yeux de Dieu, et l’application à prier, qui incitent Jésus à accomplir le miracle. Pour le père Joseph Marié Verlinde, la Cananéenne est touchée par la grâce à l’approche du Messie et y puise l’inspiration pour prolonger la métaphore sur le pain entamée par Jésus. Dans leur dialogue, le pain symbolise la Parole divine ; les enfants représentent les habitants d’Israël, le peuple de Jésus, qui précisément rejetait la parole de Jésus. Ainsi, poursuit Joseph Marié Verlinde, la parabole justifie également le fait que Paul et ses compagnons baptiseront davantage les païens que les Juifs. Les païens sont autant sinon plus concernés que les Juifs par la mansuétude de Dieu.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Matthieu
En ce temps-là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. (Mt 15, 21-28)
La Cananéenne
Jésus étant arrivé sur le territoire de Tyr, entra dans une maison, où pourtant il ne put être caché, car une femme de ce pays, dont la petite fille eut un esprit impur, vint implorer son aide. Jésus lui répondit qu’il n’était pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. Elle accepta cette humiliante comparaison, mais fit observer que les petits chiens mangeaient les miettes sous la table. Alors Jésus lui dit : « À cause de cette parole, ta fille est guérie. » Et la femme s’en étant allée, trouva son enfant couchée sur son lit et délivrée du démon .S’étant levé, dans la maison où, assis, il enseigna ses disciples, il partit de la contrée de Génésareth. Ce fut une maison païenne. En y entrant, Jésus brava un des préjuges juifs les plus forts et mit en pratique les principes qu’il proclama sur la vraie pureté.
Marc, en faisant cette remarque qui lui fut propre, que Jésus voulut que personne ne le sût, n’en dit pas la raison. Ayant ouï parler de lui ne signifie pas seulement qu’elle apprit dans ce moment que Jésus était venu dans la contrée, mais bien qu’elle eut eu auparavant connaissance de son ministère et de ses guérisons. De là la confiance avec laquelle elle vint se jeter à ses pieds. La désignation précise de la nationalité de cette femme appartint à Marc. La Phénicie faisait partie de la province romaine de Syrie. On appelait cette contrée Syro-Phénicie, pour la distinguer des colonies phéniciennes qui s’étaient formées au nord de l’Afrique en Libye, et dont Carthage était la principale. Marc joignit au qualificatif de syro-phénicienne celui de grecque. Ce dernier désigna la religion de cette femme : « Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance » (Ac 17, 12)
L’évangile de Matthieu renferme quelques détails importants, qui ne se trouvent pas dans Marc : celui-ci tendit à adoucir les refus de Jésus : « Jésus voulut premièrement rassasier les enfants, et qu’il ne fut pas bien de prendre leur pain ». Jésus s’écria : « Ô femme, ta foi est grande, qu’il te soit fait comme tu le veux ! » Qu’est-ce qui eut révélé cette grande foi de la Cananéenne ? Ce fut la parole qu’elle prononça et que Jésus releva avec joie. Ce fut à cause de cette parole que Jésus répondit à sa prière. Il lui dit : « Le démon sortira, mais est sorti de ta fille. »
Diacre Michel Houyoux
Complément
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