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Vingtième dimanche du Temps Ordinaire -Année Paire

Posté par diaconos le 12 août 2024

Moi Je suis le Pain vivant descendu du ciel Jean 6, 41-51

 # La manne fut la nourriture des Hébreux dans le désert, d’après l’Ancien Testament, Selon le livre de l’Exode : les Hébreux murmuraient contre Moïse parce qu’ils mouraient de faim. Le soir, il leur tomba des cailles du ciel ; le matin suivant, il se répandit un brouillard ou une rosée ; lorsqu’elle se fut évaporée, apparut sur la surface du désert quelque chose de menu, de granuleux, de fin comme du givre sur le sol.(Ex 16,14). Moïse leur dit : «C’est le pain que l’Éternel vous donne pour nourriture». Et plus loin : «La maison d’Israël donna à cette nourriture le nom de manne ».

La manne tombait du ciel tous les jours, excepté le jour du Shabbat ; la veille de ce jour il en tombait une quantité double. Les enfants d’Israël mangèrent la manne pendant quarante ans, jusqu’à leur arrivée dans un pays habité ; ils mangèrent la manne jusqu’à leur arrivée aux frontières du pays de Canaan. L’épisode est repris dans le Coran dans la sourate al-Baqara : «Nous fîmes descendre les nuages, pour vous servir d’ombrage : nous vous envoyâmes la manne et les cailles, et nous dîmes, Nourrissez-vous des biens que nous vous offrons» .

# Le Corps du Christ est un concept de la théologie chrétienne, lié à la rédemption, à la vie éternelle, au partage, à la fraternité, ainsi qu’à la transmission de la parole divine. Lors de la messe catholique, le prêtre dit lors de la prière eucharistique : «Au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il rendit grâce, il le rompit et le donna à ses disciples en disant: «Prenez et mangez en tous: ceci est mon corps livré pour vous»  Ce rappel de la Cène, le repas avant la crucifixion de Jésus-Christ est le symbole de la chair donné par le Messie pour sauver l’humanité de ses péchés.

Juste un peu plus tard dans l’office, le prêtre dit « faisant ici mémoire de la mort et de la résurrection de ton Fils nous t’offrons Seigneur le pain de vie.» Plus que le pardon, le pain comme le stipule l’officiant, est pain de vie, symbole de la résurrection apportée aux humains par Jésus. Le Corps du Christ c’est le don par le Messie du pardon des fautes, c’est la nouvelle parole donnée qui sous entend la résurrection et surtout le pain de vie par cette parole christique qui se veut porteuse de charité, de fraternité.

Moïse sortit le peuple de l’esclavage; Jésus par le don de son corps, par le sacrifice, cherche à faire régner les vertus cardinales et théologales. La Communauté du Pain de Vie fut une communauté nouvelle de l’Église catholique romaine, fondée en 1976 par Pascal et Marie-Annick Pingault et dissoute par Monseigneur Jean-Claude Boulanger le 9 avril 2015

# Pour le docteur de l’Église Jean Chrysostome, Jésus lors de ce miracle se posa comme le créateur du ciel et de la Terre. Il incita également par ce geste à prier avant tout repas, et il voulut montrer l’importance du partage. Des théologiens plus modernes dirent que la multiplication des pains est le symbole de la Parole donnée par le Christ, parole qui a nourri les peuples pour des siècles . Pour saint Éphrem, Jésus donna généreusement sans compter lors de ce miracle. Il donna tellement qu’il en resta douze corbeilles.

Le saint compara également Jésus à Moïse, Moïse qui avait nourri le peuple libéré de l’esclavage avec la manne tombée du ciel. Pour Benoît XVI, ce geste fut le symbole de partage fraternel, mais aussi symbole du chemin que suivirent les apôtres : transmettre la Bonne Nouvelle. Benoit XVI mit en exergue le fait que cette multiplication fut le début de l’Eucharistie qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui . Selon certaines interprétations théologiques, il préfigurerait la cène, dernier repas de Jésus avec ses disciples, établissant le rite de l’eucharistie dans lequel le pain est réputé incarner le corps de Jésus, donné en sacrifice sur la croix pour sauver les hommes.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean

En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant,  qui est descendu du ciel :  si quelqu’un mange de ce pain,  il vivra éternellement.  Le pain que je donnerai, c’est ma chair,  donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux :  « Comment celui-là  peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.  Celui qui mange ma chair et boit mon sang  a la vie éternelle ;  et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang  demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange,  lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel :  il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.  Eux, ils sont morts ;  celui qui mange ce pain vivra éternellement. » (Jn 6, 51-58)

Les Juifs, c’est ainsi que Jean désignait ordinairement les chefs du peuple ; voulut -il dire qu’il se trouvait alors des émissaires du sanhédrin dans la synagogue de Capharnaüm où Jésus parlait ? Jean nommait ainsi ceux des Galiléens qui trahissaient par leurs murmures leur opposition contre Jésus. Ce qui les scandalisait, c’est que Jésus se présenta à eux comme le pain descendu du ciel.

Dans leur ignorance, ils voyaient une contradiction entre cette déclaration et la connaissance qu’ils avaient de la famille de Jésus. Ils murmuraient entre eux, sans exprimer ouvertement leur opposition aux paroles qu’ils venaient d’entendre. Jésus ne répondit pas à l’objection de ses auditeurs, en leur révélant le mystère de sa naissance surnaturelle : car l’origine miraculeuse de Jésus ne put être acceptée que par le cœur déjà croyant.

Ces scrupules ne furent pas la cause de leur incrédulité c’est leur incrédulité qui donna naissance à ces scrupules ; Jésus ne s’appliqua pas à les lever. Il insista sur la nécessité d’une œuvre de la grâce divine qui dut s’accomplir en tout homme qui voulut venir à lui et croire en lui. Personne n’y arrive autrement. Cette œuvre qu’il désigna en ces mots : « Tout ce que le Père me donne viendra à moi », il la caractérisa comme un attrait du Père vers Jésus. Dieu lui donne les âmes en les attirant à lui.

 Dieu a, dans sa main puissante, mille moyens d’exercer cette action de sa miséricorde sur les âmes. Tantôt ce sont les douloureuses expériences de la vie, la souffrance, la pensée de la mort, qui leur font éprouver avec tristesse le besoin d’un consolateur, d’un Sauveur ; tantôt c’est le sentiment amer du péché qui se réveille en elles et qui leur inspire ce cri d’angoisse : «Que ferai-je pour être sauvé ?» Et dès que Jésus se présente, elles le reconnaissent comme Celui après qui elles soupiraient.

Mais le grand moyen de Dieu pour attirer les hommes à Jésus, c’est sa Parole et son Esprit, qui agit incessamment dans notre humanité et qui saisit les moments favorables pour accomplir son œuvre. L’expérience seule, cette grande conciliatrice des contrastes, peut nous instruire à cet égard ; elle apprend aux humbles à dire avec un réformateur : « Nous voulons, parce qu’il nous est donné de vouloir ».

« C’est Dieu qui opère en vous la volonté et l’exécution, selon son bon plaisir, malgré l’apparente contradiction : « Opérez votre propre salut avec crainte et tremblement » (Ph 2, 2-13). Quoi qu’il en soit, dès qu’un pauvre pécheur a ainsi été attiré à Jésus, qui se charge d’achever en lui l’œuvre divine jusqu’à la fin : « Et moi, je le ressusciterai au dernier jour.» Jésus affirma, avec une joyeuse certitude : «Quiconque a ainsi entendu le Père et a été instruit, vient à lui et trouve en lui son Sauveur.»

L’enseignement que les hommes ont reçu de Dieu n’est que préparatoire, destiné à les amener au Fils qui, lui seul, a vu le Père de toute éternité , car il vient de Dieu«C’est donc en lui, qui est l’image de Dieu, la splendeur de sa gloire, que les croyants voient Dieu» (Jn 1, 14)Jésus affirma : «C’est moi qui suis le pain de la vie.» Après cette instruction profonde, provoquée par les murmures des Juifs, Jésus revint à son enseignement sur la vie éternelle qu’il communiqua aux croyants en se donnant lui-même à eux comme le pain de la vie.

Jésus renvoya aux Juifs leur objection : «La manne qui a nourri leurs pères dans le désert ne les a pas empêchés de mourir.» Mais il y a un autre pain qui affranchit de la mort, c’est celui qui est descendu du ciel et qui communique la vie éternelle. Jésus résuma tout ce qu’il vint de dire en affirmant : «Je suis ce pain vivant » et par conséquent vivifiant, puisqu’il fait vivre éternellement ceux qui se l’approprient par la foi et par une communion vivante avec lui.

«Le pain de la vie et le pain vivant, celui qui est la vie divine réalisée dans une personne humaine. qui descend du ciel en général et qui est descendu du ciel dans un sens historique et concret, en la personne de Christ  ; l’expression négative : ne meure pas, et la grande affirmation positive : vivra éternellement»(Meyer) Par ces paroles, Jésus présenta sa pensée sous un aspect nouveau et passa à la dernière partie de son discours. Dans la précédente, il a parlé, à diverses reprises, du pain de vie, d’un pain descendu du ciel et qui communique la vie éternelle à ceux qui en mangent ; il a déclaré que ce pain vivifiant, c’est lui-même, et que le moyen d’en vivre, c’est de croire en lui.

«Donner sa chair et son sang » ne peut désigner autre chose que sa mort, et une mort violente, dans laquelle son sang qui fut répandu. En effet, la chair et le sang, c’est la nature humaine vivante ; les donner, c’est se livrer à la mort ; les donner de ce monde qui est dans la mort, c’est le racheter et le sauver. Le moyen, pour nous, de nous approprier les fruits de la mort de Jésus, c’est d’entrer avec lui, par la foi, dans une communion intime et personnelle,. C’est ce que Jésus exprimer par ses mots : «Manger sa chair et boire son sang ».

Telle fut l’interprétation de la plupart des exégètes. Il en est une autre qui consiste à voir dans tout ce passage, non la mort de Jésus spécialement, mais sa personne et sa vie en général, qu’il offre à ceux qui croient en lui, comme la source de leur vie spirituelle.

Diacre Michel Houyoux

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◊ Opus Dei : cliquez ici pour lire l’article → « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel

◊ Opus Dei : cliquez ici pour lire l’article → Au fil de l’Évangile de la fête du Corpus Christi : le pain vivant descendu du ciel

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Lundi de la dix-neuvième semaine du temps Ordinaire-Année Paire

Posté par diaconos le 12 août 2024

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# La résurrection désigne, dans la religion chrétienne, le passage physique de la mort à la vie. Elle concerne principalement Jésus-Christ, mort au cours de sa crucifixion et vivant « le troisième jour, selon les Écritures », c’est-à-dire le matin de Pâques. L’exégèse historico-critique s’efforça de retracer le débat qui opposait pharisiens et sadducéens sur la croyance en la résurrection à l’époque de Jésus de Nazareth, et souligna l’importance de ces discussions dans la formation du christianisme.

Trois résurrections précédèrent celle de Jésus dans le Nouveau Testament, celle du fils de la veuve de Naïn dans l’évangile de Luc, celle de la fille de Jaïre dans les synoptiques et celle de Lazare dans l’Évangile selon Jean. Considérés comme des miracles qui obéissent à la volonté de Dieu, ces épisodes ne semblent toutefois pas constituer une préfiguration de la résurrection christique. Celle-ci fut d’une nature différente sur le plan théologique. Deux résurrections succédèrent à celle de Jésus-Christ : celle de Dorcas (Tabitha) réalisée par l’apôtre Pierre et celle d’Eutyche opérée par l’apôtre Paul. Pour l’eschatologie chrétienne, à la fin des temps, la résurrection des morts aura lieu lorsque sera établi le Royaume de Dieu. La croyance en la résurrection, ou relèvement des morts, n’est pas partagée par tous les croyants du judaïsme à l’époque de Jésus, comme le laisse comprendre le passage en l’Évangile selon Matthieu, 

Ils prétendirent que les morts ne ressuscitent pas.. L’Évangile selon Matthieu, selon l’exégèse biblique, témoigne encore de l’importance de cette question posée par le christianisme dans la communauté juive de Palestine et d’Asie Mineure. Cette question se trouve également évoquée dans d’autres passages de l’Évangile, mais aussi ailleurs dans le Nouveau Testament, principalement les Épîtres de Paul et dans le livre des Actes des Apôtres. Dans les Actes des Apôtres, la question du relèvement des morts, grâce à la résurrection de Jésus, devient un enjeu central de prédication auprès des Juifs (telle la prédication de Pierre, Ac, 2, 14-36)

. Des thèmes comme la vie éternelle, le salut ou le Royaume des cieux sont, semble-t-il, incompréhensibles sans que soit considéré le relèvement des morts tel que conçu par le christianisme. Hormis l’emphase sur la résurrection dans le « ministère » de Jésus (plusieurs résurrections lui sont attribuées : la fille de Jaïre, le fils d’une veuve éplorée, et l’ami de Jésus, Lazare), le compte-rendu des tout débuts de l’Église qu’offrent les Actes témoigne de l’intérêt de la question du relèvement des morts.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Matthieu

En ce temps-là, comme Jésus et les disciples étaient réunis en Galilée, il leur dit : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. » Et ils furent profondément attristés. Comme ils arrivaient à Capharnaüm, ceux qui perçoivent la redevance des deux drachmes pour le Temple vinrent trouver Pierre et lui dirent : « Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? » Il répondit : « Oui. » Quand Pierre entra dans la maison, Jésus prit la parole le premier : « Simon, quel est ton avis ?

Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils les taxes ou l’impôt ? De leurs fils, ou des autres personnes ? » Pierre lui répondit : « Des autres. » Et Jésus reprit : « Donc, les fils sont libres. Mais, pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra ; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour moi et pour toi. » (Mt 17, 22-27) 

Jésus paie le tribut

 Jésus et ses disciples étant revenus à Capharnaüm, les percepteurs du tribut pour le temple demandèrent à Pierre si leur Maître payait cet impôt ? Pierre répondit affirmativement. Jésus prévenant le récit de Pierre fit observer à son disciple que, puisque les rois exemptèrent leurs fils de tout impôt, lui, le Fils de Dieu, ne devrait pas y être soumis.Mais ne voulant pas  exciter de faux préjugés contre lui, il ordonna à Pierre de pêcher, et lui annonça que le premier poisson pris aura dans la bouche un statère, qu’il emploiera à payer le tribut.

Depuis l’époque de l’exil, tous les hommes en Israël devaient payer une contribution de deux drachmes pour les frais du culte dans le temple. La drachme est mentionnée dans le Nouveau Testament  et dans le Coran. La drachme, une pièce d’argent de 3,50 g du système monétaire grec, fut mentionnée par Jésus dans la Parabole de la drachme perdue présente dans l’évangile selon Luc (Lc 15, 8-10) À peu près équivalente au denier tomain, elle correspondait à une journée de travail. La question des percepteurs de l’impôt sembla supposer chez eux la pensée que Jésus prétendait en être exempté, en sa qualité de Messie. Peut-être cette question fut-elle motivée par le fait que Jésus était en retard pour payer cet impôt. On percevait celui-ci au mois d’Adar (commencement de mars).

La réponse de Pierre prouva que Jésus avait l’habitude de s’acquitter de ces obligations légales.  Jésus répondit : « Moi, le Fils de Dieu, je ne saurais être tenu par la loi à payer un impôt destiné à sa maison.  » « Il y a ici un plus grand que le temple  » et il  associa même son disciple à ce privilège (les fils). Pierre aussi fut fils du Père, par adoption. « Ceux qui tinrent à Jésus partagèrent le droit de Jésus.(Bengel) Mais Jésus qui savait qu’il ne serait pas compris et donnerait du scandale, se désista humblement et charitablement de son droit et paie le tribut. Le statère valait précisément quatre drachmes, qui suffisaient pour Jésus et pour Pierre. Et d’abord, en quoi consiste-t-il ? Non dans une action par laquelle Jésus aurait produit le statère dans la bouche du poisson, mais dans la science divine qui savait qu’il s’y trouvait. Or, ce n’est pas là ce qui arrêta la critique, celle du moins qui vit en Jésus le Fils de Dieu, le Roi de la nature.

Mais elle objecta que ce miracle fut inutile, vu la facilité de se procurer d’une autre manière, à Capharnaüm, cette petite valeur de quatre drachmes. Elle objecta aussi que jamais Jésus ne fit de miracles pour lui-même. Elle fit observer enfin que l’exécution de l’ordre donné à Pierre, le fait même de cette pêche miraculeuse ne fut pas raconté. D’où elle  conclu  que les paroles de Jésus furent modifiées par une tradition que Matthieu rapporta seul ; que celle-ci aurait transformé en un fait historique ce qui  fut primitivement une parabole par laquelle Jésus enseigna aux siens le devoir de payer les impôts.

Inutile de citer les puériles tentatives d’interprétation rationnelle, comme celle qui prétendit que Pierre devait vendre ce poisson et en donner le prix aux percepteurs. L’exégèse n’a pas à discuter ces hypothèses, mais à s’en tenir simplement aux données du récit, dont le sens est clair. Ce récit renferme pour la piété de précieuses leçons : la pauvreté de Jésus, qui ne possède pas quatre drachmes, l’humilité avec laquelle il renonce à son droit divin pour remplir un si pale devoir de citoyen, sa charité, qui évite de heurter des préjugés ; sa grandeur divine, à laquelle tout dans la nature doit servir.

Diacre Michel Houyoux

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Lundi de la dix-neuvième semaine du Temps Ordinaire – Année Paire

Posté par diaconos le 12 août 2024

Lundi de la dix-neuvième semaine du Temps Ordinaire - Année Paire dans Bible

De l’Évangile de Jésus Christ selon Matthieu

    En ce temps-là, voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul ! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » Il lui dit : « Lesquels ? » Jésus reprit : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère. Et aussi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ?   Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux .Puis viens, suis-moi. » À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. (Mt 19, 16-22) 

Ce quelqu’un était un jeune homme riche qui, selon Luc (Lc 18.18), était magistrat ou chef peut-être président de la synagogue. Il était sincèrement préoccupé de la question la plus grave que puisse se poser une âme sérieuse, celle de la vie éternelleIl avait en outre réfléchi sur le bien et s’était efforcé de le pratiquer, sans être encore assuré d’avoir fait assez pour obtenir la vie éternelle. Il s’informa de quelque bien extraordinaire qu’il pourrait faire, et, aveuglé par sa propre justice, il s’imagina que par là il parviendra au but. Dès les premiers mots, la réponse de Jésus, admirable de sagesse, fut propre à lui ouvrir les yeux.

« Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon sinon un seul, Dieu » (Mc 10.18). La leçon se fonde sur Codex Sinaiticus B, D, versions, Pères. Tous les critiques l’adoptèrent. Jésus voulut dire : «Pourquoi cette question sur ce qui est bon ? Elle est superflue, car tu n’ignores pas qu’un seul est le bon, l’être absolument parfait ; c’est Dieu. Regarde à Dieu et tu connaîtras le bien qui est sa volonté. Quant à ce que tu dois faire pour entrer dans la vie éternelle, les commandements de la loi te l’enseignent, tu n’as qu’à les garder.» 

Jésus savait bien que son interlocuteur ne pourrait jamais par lui-même garder ces commandements qu’il vint de lui faire envisager comme l’expression de la volonté sainte de Dieu. Mais c’était la seule réponse possible à sa question ; s’il s’appliquait sérieusement à accomplir cette volonté divine dans son cœur et dans sa vie, il devait se convaincre bientôt qu’il en était incapable (Rm 3, 20 ; Rm 7. 7-13) ; et, passant par la repentance, il devait chercher la vie éternelle dans une autre voie.

«Jésus renvoie à la loi ceux qui sont dans la sécurité et il console par l’Évangile ceux qui sont contrits. Bengel Le jeune homme connaissait parfaitement les commandements du décalogue, mais il s’attendait à ce que Jésus lui indiquât quelque œuvre nouvelle, extraordinaire, à faire pour obtenir la vie éternelle. De là sa question. L’expérience nous apprend que l’homme a toujours plus de penchant pour les préceptes d’une sainteté fantastique que pour la simple pratique de la loi divine. Le jeune homme connaissait parfaitement les commandements du décalogue, mais il s’attendait à ce que Jésus lui indiquât quelque œuvre nouvelle, extraordinaire, à faire pour obtenir la vie éternelle. De là sa question.

L’expérience nous apprend que l’homme a toujours plus de penchant pour les préceptes d’une sainteté fantastique que pour la simple pratique de la loi divine. Le jeune homme riche était sincère en disant qu’il avait gardé toutes ces choses (le texte reçu ajoute : dès ma jeunesse, d’après Marc et Luc) ; car Marc fait observer que Jésus l’ama.Mais dans son ignorance de la spiritualité et de la sainteté de la loi, il l’interprétait d’une manière toute littérale et extérieure. Dans ce sens, il pouvait avoir raison et sa parole prouva qu’il s’était sérieusement appliqué à mener une vie morale. Et pourtant il lui restait un vague sentiment qu’il lui manqua encore quelque chose.

Pour cela, Jésus qui pénétra la plaie morale de cet homme, découvert son idole, les grands biens qu’il possédait, le mit en demeure d’en faire le sacrifice sans condition : il apprendra ainsi à se connaître. Ce fut un ordre que Jésus adressa à ce riche en l’appelant à le suivre et par lequel il enseigna à tous ses disciples qu’ils devaient vivre dans un renoncement du cœur qui leur permettra de tout sacrifier quand Dieu le demandera. Jésus ajouta à cet ordre rigoureux une invitation qui, bien comprise et acceptée, lui aurait tout rendu facile et compensé au centuple son sacrifice : viens et suis-moi. Et il lui fit entrevoir un trésor dans le ciel, qui embrasse toutes les richesses de la vie éternelle (Mt.6,20), non comme récompense de son sacrifice, qui, sans amour, ne lui aurait servi de rien (1 Co 13, 23), mais comme le bonheur suprême pour son cœur régénéré

S’il s’en alla tour triste, ce fut qu’il découvrit qu’il manquait de volonté et de force pour faire le sacrifice d’une idole. Il eut à choisir entre cette idole et Jésus entre ses biens et la vie éternelle et son choix fut fait, malgré sa meilleure conviction.

Diacre Michel Houyoux

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Abbaye Nore Dame de Scourmont-Belgique Lundi de la dix-neuvième semaine du temps ordinaire

Vidéo  Aymar de Langautier   https://youtu.be/gG1UeghChGg

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