Jeudi de la vingt-et-unième semaine du Temps Ordinaire – Année Paire
Posté par diaconos le 29 août 2024
# Salomé est le nom d’une princesse juive du Ier siècle mentionnée chez l’historiographe judéo-romain Flavius Josèphe. Fille d’Hérodiade et d’Hérode, elle épouse en premières noces son oncle (le demi-frère de son père) Philippe II, puis Aristobule de Chalcis, roi d’Arménie Mineure. Dans le Nouveau Testament, une fille d’Hérodiade, identifiée par la tradition chrétienne à cette Salomé, fut protagoniste d’un épisode des évangiles selon Matthieu et selon Marc que son possible aspect scandaleux rendit peu vraisemblable pour certains historiens : la fille d’Hérodiade dansa devant Hérode Antipas qui fut son beau-père.
Charmé, celui-ci lui accorda ce qu’elle voulut. Sur le conseil de sa mère, elle réclama la tête de Jean Baptiste, qu’Hérode Antipas fit apporter sur un plateau. L’enfant sans désir propre qui apparut dans l’épisode néotestamentaire devint un personnage de tentatrice sensuelle qui inspira les artistes, particulièrement aux XIXe et XXe siècles La seule mention explicite de Salomé, fille d’Hérodiade et d’Hérode fils d’Hérode (appelé Philippe dans les évangiles), se trouve dans la partie IV du chapitre V du livre XVIII des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Marc
En ce temps-là, Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droitde prendre la femme de ton frère. » Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir.
Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée. La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. » Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. » Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ?
» Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. » Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau. (Mc 6, 17-29)
Hérode et Jean-Baptiste
La renommée de Jésus parvint à Hérode ; tandis que d’autres dirent que Jésus fut Élie ou un prophète, Hérode affirma qu’il fut Jean ressuscité. Marc raconta à ce propos l’issue tragique du Baptiste. Jean fut emprisonné parce qu’il blâma l’union d’Hérode avec Hérodias, la femme de son frère. Celle-ci poursuivit le prophète de sa haine, mais ne put obtenir sa mort. Hérode protégea Jean, l’écoutait volontiers et fut troublé par ses entretiens avec lui.
Le jour de naissance d’Hérode offrit à Hérodias une occasion propice. Sa fille dansa au festin qu’Hérode offrit à ses grands. Hérode enivré lui promit avec serment ce qu’elle voudrait. La jeune fille, après être allée consulter sa mère, demanda la tête de Jean-Baptiste. Le roi, tout attristé qu’il fût, n’osa refuser. Il envoya un garde décapiter Jean dans sa prison. Le garde apporta la tête de Jean sur un plat et la donna à la jeune fille, qui l’apporta à sa mère. Les disciples de Jean vinrent rendre les derniers devoirs à leur maître.
Hérode fut nommé roi selon l’usage populaire ; ce ne fut pas son titre officiel. Matthieu et Luc le nommèrent le tétrarque. Mais comme ceux-ci ne prêchèrent et n’opérèrent des guérisons qu’au nom et en la puissance de Jésus. Marc, par un tour elliptique, ajouta que Jésus, avait acquis de la renommée par l’activité des apôtres. Quant à l’opinion d’Hérode, que Jean fut ressuscité d’entre les morts, une variante de B, D, fut adoptée par Lachmann, Westcott et Hort.
Les paroles d’Hérode trahirent le trouble d’une conscience tourmentée par le souvenir d’un meurtre. Les paroles qu’on lui prêta signifieraient simplement : « J’ai fait décapiter un de ces prophètes, et en voici un autre qui reparaît ». Tous les évangélistes entendirent ces paroles d’Hérode dans leur sens littéral. Et pourquoi se seraient-ils trompés ? Chez un homme faible, voluptueux, débauché, troublé dans sa conscience comme le fut Hérode, la superstition s’allia fort bien avec l’incrédulité. La haute estime qu’il eut du caractère de Jean-Baptiste ne put qu’augmenter les remords qui le firent parler ainsi.
Remplie de haine contre Jean, parce qu’il contraria sa passion et son ambition. Hérodias aurait voulu le tuer. Pourquoi ne le put-elle pas ? Hérode, à l’égard de Jean, eut des sentiments tout autres que ceux de sa femme. Matthieu dit qu’Hérode eût voulu faire mourir Jean et qu’il n’en fut retenu que par la crainte du peuple. Quand il s’agit de juger un homme faible, sans résolution, débauché, vacillant aux impressions variables, le jugement peut dépendre du moment où on le prend.
Hérode pouvait avoir eu le désir de se défaire de ce témoin importun, dans le temps où il le fit mettre en prison ; mais après avoir eu l’occasion de le voir de près plusieurs fois, il put très bien changer de sentiment à son égard. Marc constata ces nouvelles dispositions envers le précurseur. Cela n’empêcha pas que l’autre motif que Matthieu attribua à Hérode, la crainte du peuple, pût exercer aussi sur lui son influence.
La crainte qu’Hérode eut de Jean fut très bien motivée par cette remarque qu’il vit en lui un homme juste et saint ; car il pouvait penser que, s’il mettait à mort un tel homme, cela lui porterait malheur. Ainsi il le garda avec soin dans la prison, où il le protégea contre les desseins d’Hérodias, et, comme il l’écoutait volontiers, il lui arrivait, après s’être entretenu avec lui, d’être perplexe, troublé sur beaucoup de choses.
Hérode, pour l’anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands et aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée : Hérode réunit dans cette fête les trois classes d’hommes qui avaient accès à sa cour. Les grands dignitaires civils, les chefs militaires, qui avaient le commandement de mille hommes) et les principaux de la province où il se trouvait. Hérode, ivre de vin, de volupté et de fausse gloire, promit avec serment ce qu’il ne put pas donner.
Il parla de son royaume, lui qui ne fut que l’administrateur d’une petite tétrarchie ; il parodia le langage du grand Assuérus, lui qui n’eut aucune souveraineté. Et ce langage, il le tint à une jeune fille qui vint de lui plaire par sa danse. Matthieu se borna à dire que la jeune fille fit sa demande à l’instigation de sa mère. Marc décrivit la scène d’une manière plus dramatique : Salomé sortit, se rendit auprès de sa mère, qui ne craignit pas de donner à son enfant un conseil où se trahirent toute sa haine et sa cruauté.
Puis cette enfant rentra avec empressement dans la salle du festin et tint à Hérode ce langage impérieux qui montra en elle la digne fille de sa mère : « Je veux à l’instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste ! »
Diacre Michel Houyoux
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♥ Vidéo Florence Blondon : cliquez ici → https://youtu.be/f9F9jr1ylzw
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