Lundi de la dix-huitième semaine du Temps Ordinaire – Année Impaire

Posté par diaconos le 2 août 2021

Jésus prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, qui les  donnèrent à la foule

 Lundi de la dix-huitième semaine du Temps Ordinaire - Année Impaire dans Religion 116930436

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# La multiplication des pains est le nom donné à deux miracles réalisés par Jésus de Nazareth selon les textes des évangiles : Matthieu, chapitre 14, versets 14 à 21, puis à nouveau 15, 32-38 ; Marc 6, 34-44, puis à nouveau Marc 8, 1-9 ; Luc 9, 12-17 ; Jean 6, 5-14. La première multiplication des pains intervint après la mort de Jean Baptiste sur ordre d’Hérode Antipas pour répondre au désir de sa fille Salomé, et de guérisons de malades. Une seconde multiplication des pains eut lieu ultérieurement qui impliqua un nombre différent de gens. Matthieu et Marc furent les seuls évangélistes à la relater. Certains exégèses pensèrent qu’il s’agissait du même événement raconté deux fois. Toutefois, les deux miracles ne se déroulèrent pas au même endroit, dans un cas il y eut cinq mille personnes, dans l’autre cas il y en eut quatre mille. Le nombre de corbeilles de pains en surplus fut aussi différent.
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Par la suite, Jésus évoqua les deux miracles en les distinguant clairement. Pour le docteur de l’Église Jean Chrysostome, Jésus lors de ce miracle se posa comme le créateur du ciel et de la Terre. Il incita également par ce geste à prier avant tout repas, et il voulut montrer l’importance du partage. Des théologiens plus modernes dirent que la multiplication des pains est le symbole de la Parole donnée par le Christ, parole qui a nourri les peuples pour des siècles. Pour saint Éphrem, Jésus donna généreusement sans compter lors de ce miracle. Il donna tellement qu’il en resta douze corbeilles. Il compara Jésus à Moïse, Moïse qui avait nourri le peuple libéré de l’esclavage avec la manne tombée du ciel.
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Pour Benoît XVI, dans l’Angélus du 31 juillet 2011, ce geste messianique fut symbole de partage fraternel, mais aussi symbole du chemin que durent suivre les apôtres à savoir transmettre la Bonne Nouvelle. Dans l’Angélus du 29 juillet 2012, Benoit XVI mit en exergue le fait que cette multiplication est le début de l’Eucharistie qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui. Selon certaines interprétations théologiques, il préfigurerait la cène, dernier repas de Jésus avec ses disciples, établissant le rite de l’eucharistie dans lequel le pain est réputé incarner le corps de Jésus, donné en sacrifice sur la croix pour sauver les hommes. Pour les historiens, les événements évoqués par les évangélistes avec ces deux relations restent énigmatiques bien que certaines hypothèses aient été émises.
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 De l’évangile selon Matthieu

13 Quand Jésus apprit cela, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. 14 En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades. 15 Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »

16 Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. » 17 Alors ils lui disent : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. » 18 Jésus dit : « Apportez-les moi. »

19 Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. 20 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins. 21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants. (Mt 14, 13-21)

Multiplication des pains

 Ému de compassion à la vue des foules qui l’avaient suivi, il guérit leurs malades. Le soir étant venu, les disciples, inquiets pour cette multitude qui n’avait rien à manger, demandèrent à Jésus de la congédier. Donnez-leur vous-mêmes à manger ! Répondit Jésus. Mais, dirent-ils, nous n’eûmes ici que cinq pains et deux poissons. Apportez-les-moi, leur dit-il.

Ayant fait asseoir la foule sur l’herbe, il prit les pains, et bénit Dieu ; puis rompant les pains, il les donne aux disciples, qui les distribuèrent au peuple. Tous furent rassasiés, et l’on eut rempli douze paniers des morceaux qui restèrent. .

Étant sorti de la retraite solitaire où il avait passé quelques heures avec ses disciples, Jésus, à la vue de cette grande multitude, fut ému de compassion, soit à cause de tous ces malades qu’on lui amenait pour qu’il les guérit, soit à cause de l’état de délaissement moral de ce pauvre peuple, qui était à ses yeux comme des brebis qui n’ont pas de berger.

La journée était déjà très avancée, ou que l’heure même où se prenait le repas du soir était passée. Cette sollicitude pour le peuple parut avoir été inspirée aux disciples par la compassion de Jésus. D’après saint Jean, , Jésus prit l’initiative, et la parole des disciples ne fut que la réponse à sa question. Cet entretien prouva qu’il y eut là un besoin réel, digne de la compassion de Jésus, et qu!il ne fit pas un usage inutile de sa puissance créatrice en multipliant les pains.

Cet ordre étrange, destiné à éprouver la foi des disciples, ils l’exécutèrent réellement. Avec quelle majestueuse assurance Jésus sut ce qu’il  fit de cette insuffisante provision ! Il y eut  à la fois pour Jésus le sentiment de la reconnaissance envers Dieu pour ce qu’il donna, et le projet d’implorer la bénédiction divine sur ce peu de biens pour les multiplier. Quel exemple et quelle consolation pour le pauvre dont la provision est insuffisante !

Les disciples accomplirent avec une humble obéissance l’ordre qu’ils reçurent ; ils donnèrent ce qu’ils avaient, et ce fut ’est dans leurs mains que se fit le miracle. Si Jésus avait d’avance multiplié les pains, de manière à en mettre sous leurs yeux une immense provision, cela eût mieux convenu à leur manque de foi, mais Dieu ne procède jamais ainsi dans la dispensation de ses grâces. Il exerce la foi et l’obéissance, tout en donnant abondamment.

Ce fut Jésus qui ordonna aux disciples de recueillir ces morceaux de surplus, afin que rien ne se perde. Ces paniers étaient de petits sacs de voyage en jonc ou en paille. Chaque disciple en avait un, et le remplit. Ce miracle, accompli, comme celui de Cana, sur la nature inanimée, sur les éléments purement matériels, est devenu pour le rationalisme de toutes les écoles, une pierre d’achoppement.

Dans les guérisons de malades, il resta à la raison des ressources pour expliquer la délivrance de ces malheureux par une influence morale exercée sur eux, sans s’élever jusqu’au surnaturel. Mais ici ! L’un de ces docteurs ne vit dans ce miracle qu’une pure légende ou un mythe né dans l’imagination des premiers disciples (Strauss).

Ce miracle est attesté unanimement par les quatre évangiles, il est confirmé par l’impression qu’en reçut la foule et bien plus encore par l’autorité de Jésus, qui le prit pour texte d’un de ses plus profonds discours, et qui même en appela directement à cet acte de sa puissance. Quant au but immédiat du miracle, il est évident : le Sauveur voulait, dans sa compassion pour une multitude pauvre et défaillante qui s’était attachée à ses pas pour entendre sa parole, lui procurer un secours nécessaire, et faire envers elle une grande et touchante œuvre de charité.

Diacre Michel Houyoux

Liens avec d’autres sites web chrétiens

◊ Père Gilbert Adam : cliquez ici pour lire l’article → Lundi de la 18e semaine, année impaire

◊ Dom Armand Veilleux de l’Abbaye de Maredsous  (Belgique)  : cliquez ici pour lire l’article →Homélie pour le lundi de la 18ème semaine du Temps ordinaire

  Multiplication des pains : ce qu’il faut retenir du miracle

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Nous irons à la maison du Seigneur

Posté par diaconos le 1 août 2021

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# Noé est un personnage de la Bible qui devint l’objet de légendes dans les traditions juives et chrétiennes. Il figure aussi dans le Coran. Il est considéré comme un des patriarches des religions abrahamiques par la majorité des courants du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Selon le récit biblique, Noé a une femme et trois fils : Sem, Cham et Japhet. Sous les ordres de Dieu, il bâtit une arche afin d’échapper au Déluge. Lui et sa famille étant les seuls humains épargnés, Noé et sa femme furent considérés par la tradition comme les ancêtres de toute l’humanité.
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La Genèse lui attribue une vie de 950 ans. Ce récit présente des similitudes avec l’Épopée de Gilgamesh, légende sumérienne de l’ancienne Mésopotamie (Irak moderne). On classe Noé parmi les patriarches bibliques. Le nom de sa femme n’est pas mentionné dans la Bible. Le Livre des Jubilés l’appelle Emzara, des écrits apocryphes chrétiens l’identifièrent à Haykêl, descendante d’Hénoch, et des midrashim (la Genèse Rabba et le Sefer haYashar) à Naamah, fille de Lamech de la lignée de Caïn et de Tsillah (pour le premier), fille d’Hénoch, l’arrière-grand-père de Noé (pour le second).
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Le nom de Noé en hébreu, Noah, est formé des deux lettres Noun et Het. Inversées, ces deux lettres forment le mot ‘Hen, grâce ; les deux mots figurent dans la Genèse : « Mais Noé (Noah, Noun Het) avait trouvé grâce (Hen, Het Noun) aux yeux de Yahvé ». Si Noé se regarde « dans les yeux » de YHWH, il y trouve « grâce », son nom inversé, comme dans un miroir. Dans la deuxième épître de Pierre, Noé est qualifié de « prédicateur de justice »
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L’épisode de l’ivresse de Noé est aussi appelé la Malédiction de Cham. Dans les Manuscrits de Qumrân, cet épisode ne fait état ni d’ivrognerie ni de nudité, ni de malédiction ; il y est question de rendre grâce à Dieu après une fête consécutive à la première vendange après le déluge. La liste des descendants de Noé constitue ce que l’on a appelé la Table des peuples. Le récit de la naissance de Noé est développé dans le livre d’Hénoch et dans l’Apocryphe de la Genèse(en) qui a été retrouvé parmi les manuscrits de la mer Morte.
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 Jésus se présente comme un homme de l’avenir

« Nous irons à la maison du Seigneur. Maintenant notre marche prend fin devant tes portes Jérusalem » ( Ps 121, 1b-2)  Jérusalem représente ici le Royaume de Dieu vers lequel nous  allons. L’année liturgique B nous lirons chaque dimanche un passage de l’Évangile de Matthieu. Le premier dimanche de cette année liturgique nouvelle ouvre le Temps de l’Avent.

 Ce mot vient du latin adventum, qui signifie « avènement – arrivée ». C’est le premier mot de l’Évangile selon saint Matthieu. Jésus ne se présente pas à nous comme un homme du passé mais comme un homme de l’avenir. Il parle de sa venue, de son avènement comme un événement qui va arriver. L’avènement du Fils de l’homme ressemblera à ce qui s’est passé à l’époque de Noé » (Mt 24, 37) Ces gens vivaient mal. Simplement, comme dans notre monde d’aujourd’hui, il n’y avait pas de place pour Dieu dans leur vie, aussi furent-ils surpris.

Le Christ viendra, comme un voleur : tenons-nous donc prêts pour ce moment. Préparons-nous à l’accueillir dans notre cœur. Nous sommes toujours comme aux jours de Noé : nous croyons solide ce monde dans lequel nous nous sommes habitués à vivre jusqu’au jour ou survient le réveil, d’autant plus brutal que nous n’étions plus inconscients du danger. Nos vies sont bien pleines, trop pleines souvent : quelle place y laissons-nous pour Dieu ?

Il faut le vouloir et s’en donner les moyens si nous voulons pouvoir nous arracher au quotidien et voir, plus loin, l’horizon que Dieu nous prépare, le jour où Il viendra. Dieu nous porte à tout instant dans son cœur. Que nos cœurs lui laissent eux aussi toute sa place. « Deux hommes aux champs : l’un est pris, l’autre laissé. Deux femmes au moulin : l’une est prise, l’autre laissée. » (Mt 24, 40-41) Nous partageons les mêmes activités chaque jour, mais nos cœurs ne sont pas tous habités du même désir de la rencontre avec le Seigneur.

  Youtube : « Histoire sainte : l’arche de Noé »

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Rencontre avec la parole de vie  Auteur  Diacre Michel Houyoux  - 224 pages , publié en français le 06 juillet 2012

EAN 139783841698070 ISBN   978-3-8416-9807-0

Format  Broché
EAN13
 Éditeur  Croix du Salut

Publié à la maison d’éditions Croix du SalutSite Web  http : www. editions-croix.com

Livré chez vous par la poste   Prix 49€

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Rencontre avec la Parole de Vie

Compléments

◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Le bon grain et livraie – Dieu et Satan
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◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Le déluge : la punition d’un peuple infidèle et méchant
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Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Le fils de l’homme est maître du Sabbat
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Samedi de la dix-septième semaine du Temps Ordinaire de l’année C

Posté par diaconos le 31 juillet 2021

 Hérode envoya décapiter Jean dans la prison

 Salomé recevant la tête de Saint-Jean-le-Baptiste Andrea Solari via Wikimedia CC License by

# Selon les évangiles synoptiques, Jean le Baptiste fustige le mariage d’Hérode Antipas avec la femme de son frère Hérode Philippe, Hérodiade : « Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère » (Mc 6,18). En effet, cette union choquait « en raison de l’interdiction légale du mariage avec la femme de son frère » (Lv 18,16, Lv 20,21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement. À la demande de la fille d’Hérodiade, Salomé, Antipas le fait jeter en prison puis exécuter. Toujours selon les synoptiques (Mt 14,1-2,Mc 6,14-16Lc 9,7-9, Jean le Baptiste est mis à mort avant Jésus, ce dernier étant pris par Hérode Antipas pour le Baptiste ressuscité. Selon les évangiles, Jésus fut crucifié sous la préfecture en Judée de Ponce Pilate, dont on sait par ailleurs qu’elle dure de 26 à 36.
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D’autres éléments du Nouveau Testament permettent de réduire la fourchette : Luc indiqua que Jean-Baptiste commença sa prédication la quinzième année du règne de Tibère soit vers 28-29, et que celle de Jésus commença peu après. Cette date est corroborée par l’évangile de Jean (Jean2-20), selon lequel au début de la prédication de Jésus, il s’écoula 46 ans depuis la construction du temple de Jérusalem, ce qui nous amène en 27-28. La durée de la prédication de Jésus est difficile à préciser, mais va de quelques mois si l’on suit les synoptiques à deux ou trois ans si l’on suit l’évangile de Jean. Par ailleurs, une date tardive est difficilement compatible avec la chronologie de Paul de Tarse tirées des Actes des Apôtres et de ses Lettres (en particulier la lettre aux Galates :
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«En prenant en compte la datation de Luc pour le début de la prédication de Jean le Baptiste, la période de l’administration de Pilate, et les éléments chronologiques déduits de la Chronologie de Paul, la plupart des historiens se contentent de dire que Jésus a été exécuté entre 29 et 33. Les évangiles indiquent que cette exécution eut lieu un vendredi, mais pour les synoptiques c’est le lendemain de la Pâque (15 Nisan) alors que pour l’évangile de Jean ce fut le jour de la Pâque (14 Nisan). Les historiens retinrent généralement plutôt la version de Jean, car il semble douteux que le procès et l’exécution de Jésus ait pu se dérouler pendant la pâque juive.
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Les données astronomiques sur la visibilité de la nouvelle lune permettent de savoir que dans la fourchette 29-33, les dates possibles pour un vendredi 14 Nisan (en) sont le 7 avril 30 et le 3 avril 33 La date de la mort de Jean le Baptiste est donc généralement placée par les historiens vers 28/29 : Simon Claude Mimouni, Paul Mattei, William Horbury (en), Farah Mébarki, E. Mary Smallwood, Schwentzel, Knut Backhaus, Paul Hollenbach, Werblowski (en) et Wigoder, ou vers 32, dans l’option de la date de mort de Jésus en 33 : Harold Hoehner en17.

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 De l’évangile selon Matthieu

01 En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, apprit la renommée de Jésus 02 et dit à ses serviteurs : « Celui-là, c’est Jean le Baptiste, il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. » 03 Car Hérode avait fait arrêter Jean, l’avait fait enchaîner et mettre en prison. C’était à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe.

04 En effet, Jean lui avait dit : « Tu n’as pas le droit de l’avoir pour femme. » 05 Hérode cherchait à le faire mourir, mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète. 06 Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives, et elle plut à Hérode. 07 Alors il s’engagea par serment à lui donner ce qu’elle demanderait.

08 Poussée par sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste.» 09 Le roi fut contrarié ; mais à cause de son serment et des convives, il commanda de la lui donner. 10 Il envoya décapiter Jean dans la prison. 11 La tête de celui-ci fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui l’apporta à sa mère. 12 Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps, qu’ils ensevelirent ; puis ils allèrent l’annoncer à Jésus.» (Mt 14, 1-12)

Mort de Jean-Baptiste

L’emprisonnement de Jean-Baptiste fut motivé par le blâme qu’il prononça sur l’union adultère d’Hérode avec la femme de son frère. Hérode voulut le faire mourir, mais il fut retenu par la crainte du peuple. À la fête anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa devant les convives ; Hérode lui promit ce qu’elle demanderait. Elle, à l’instigation de sa mère, demanda la tête de Jean-Baptiste.

Hérode, attristé, mais lié par son serment et par l a crainte de l’opinion, envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut présentée sur un plat à la jeune fille, qui la porta à sa mère. Les disciples-de Jean, après avoir rendu les derniers devoirs à leur maître, vinrent annoncer sa mort à Jésus. Celui-ci se retira à l’écart, mais la foule le suivit.

Hérode, que Josèphe appela Antipas, était un des nombreux fils d’Hérode le Grand  et frère d’Archélaüs. Il régnait sur la Galilée et la Pérée avec le titre de tétrarque, c’est-à-dire quatrième gouverneur, ou prince qui partageait avec trois autres le gouvernement du pays.  Il résidait habituellement à Tibériade, ville qu’il avait fondée au bord du lac, ornée de magnifiques constructions et nommée en l’honneur de l’empereur Tibère.

Mais il séjournait, à l’époque de l’emprisonnement et de la mort de Jean-Baptiste, selon le témoignage de Josèphe (Antiquités Juives, XVIII, 5, 2), dans la forteresse de Machaerus ou Machéronte, dans la Pérée, parce qu’il était en guerre avec Arétas, roi d’Arabie, dont il avait répudié la fille. C’est là que se déroula la scène tragique que Matthieu raconta. .

Hérode entendit parler de la renommée grandissante de Jésus. Les paroles d’Hérode trahirent sa mauvaise conscience : il fut saisi d’effroi à la pensée qu’un envoyé de Dieu eut agit avec puissance dans le pays. Le meurtre de Jean-Baptiste, qui avait eu lieu auparavant, et que Matthieu raconta, inspira à ce prince débauché une crainte superstitieuse qui s’allia très bien avec l’incrédulité, et que d’autres dans son entourage partagèrent avec lui.

 Matthieu mentionna cette arrestation de Jean. Par un double adultère, Hérode Antipas avait répudié sa femme légitime, la fille d’Arétas, et épousé la femme de son frère. Hérode Antipas avait bien un frère de ce nom, qui fut tétrarque de l’Iturée et de la Trachonitide, mais ce dernier ne fut pas l’époux d’Hérodias : il fut son gendre, ayant épousé, dans la suite, sa fille Salomé.

Hérodias était la femme d’un autre frère d’Antipas, nommé Hérode, qui ne figure pas dans l’histoire. Hérodias, fille d’Aristobule et de Bérénice, et petite-fille d’Hérode le Grand, était la nièce d’Antipas, en même temps que sa belle-sœur (voir Josèphe, Antiquités Juives, XVIII, 5, 1 et 4).  Quelques interprètes dirent sans raison que le jour de la naissance d’Hérode fut l’anniversaire de son avènement au trône, considéré comme anniversaire de la naissance du roi.

La fille d’Hérodias s’appelait Salomé et était née du premier mariage de sa mère. Elle épousa plus tard son oncle le tétrarque Philippe (Josèphe, Antiquités Juives, XVIII, 5.4). Sa danse était accompagnée de poses et de mouvements voluptueux, à la manière orientale. Quel contraste criant entre cette danse d’une jeune fille et l’acte tragique qui s’accomplit dans la prison.

Le fait qu’Hérode fut attristé, ce n’était pas par ses propres sentiments, mais par une lâche complaisance pour Hérodias qu’il en voulait à la vie de Jean-Baptiste. Il offrit de riches présents, mais non la tête d’un homme qu’il estima au fond du cœur ; et l’on conçut que cette brusque demande le troublât profondément.

Seul, il l’aurait refusée, sans se croire lié par ses serments. Mais en présence de ses convives, au milieu d’une cour brillante et échauffée par le festin, la vanité d’un faux point d’honneur l’emporta dans son esprit.  Cette tête sanglante de l’homme de Dieu donnée, sur un plat, à une jeune fille, qui la porta à sa mère ! Il est évident que les récits des évangélistes supposent que toute cette tragédie se passa sur l’heure, pendant la fête qu’Hérode célébrait alors.

Hérode résidait ordinairement à Tibériade ; mais l’historien Josèphe, dont il n’y eut pas la moindre raison de suspecter le témoignage, dit que Jean Baptiste fut mis en prison dans la forteresse de Machaerus, où Hérode avait de magnifiques appartements, que cet événement coïncida avec sa guerre contre Arétas ; que même  les Juifs attribuèrent la défaite de son armée à un juste jugement de Dieu à cause d’une action si injuste.

Toute cette tragédie se passa dans ce château fort où la cour d’Hérode se trouvait alors, et qu’ainsi tout fut accompli en peu de temps.  D’après Matthieu le motif de Jésus aurait été la pensée de se retirer à l’écart, pour ne pas exciter contre lui la persécution, après le meurtre de Jean-Baptiste, et au moment où l’attention d’Hérode venait de se porter sur lui.

D’après l’évangile de Marc et celui de Luc, cette retraite de Jésus eut lieu aussitôt après la mort de Jean-Baptiste. Le repos que Jésus désira pour ses disciples et pour lui-même fut rempli de méditations sérieuses sur la catastrophe qui mit fin à la vie du précurseur qui avait amené la plupart d’entre eux à suivre  l’Agneau de Dieu. À pied, en faisant le tour de l’extrémité septentrionale du lac. Ce lac était entouré de plusieurs villes, alors très peuplées. De là ces foules.

Diacre Michel Houyoux

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◊ ◊ antiquités juives   : cliquez ici pour lire l’article → Jean le Baptiste chez Flavius Josèphe

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 Michel-Marie Zanotti-Sorkine : « La mort de Jean le Baptiste »

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Vendredi de la dix-septième Semaine du Temps Ordinaire — Année Impaire

Posté par diaconos le 30 juillet 2021

N’est-il pas le fils du charpentier ? Alors, d’où lui vient tout cela ?

Vendredi de la dix-septième Semaine du Temps Ordinaire — Année Impaire dans Catéchèse clb_120316

# Jésus est décrit dans les Évangiles comme ayant des « frères » (Mt 12, 46; Mc 3, 31; Lc 8, 19), Jacques, Joset (ou José ou Joseph suivant les manuscrits), Jude et Simon (ou Siméon), ainsi que des sœurs. L’Église catholique considère que ces frères étaient en réalité des cousins, le mot frère étant en fait utilisé pour parler de relations plus éloignées, essentiellement en raison de la culture sémitique des personnes concernées, qui n’avaient pas dans leur langue, un mot spécifique pour « cousin » ; les textes évangéliques se seraient conformés à cet usage, bien qu’ils fussent écrits en grec, langue dans laquelle existe un mot pour  cousin  contrairement aux langues sémitiques.
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Selon cette analyse, ce mot frère désigne, dans la Bible grecque, la Septante, aussi bien des cousins, voire des amis ou des proches dans des contextes tout à fait différents, car le texte fut produit dans le contexte d’une civilisation judéo-hellenistique, celle d’Alexandrie. Selon la lecture protestante, Marie aurait tout simplement eu, après la naissance de Jésus, des enfants avec Joseph, hypothèse qui n’altère pas la virginité de Marie à la naissance de Jésus mais s’oppose au dogme catholique de sa virginité perpétuelle. L’exégèse protestante réfute la théorie du substrat sémitique élaborée par l’exégèse catholique, car les textes ont été rédigés directement en grec. .
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Un apocryphe, le Protévangile de Jacques, écrit vers le IIe siècle, que ne rejeta pas l’orthodoxie orientale, expliqua que ces  frères et sœurs vinrent d’un précédent mariage de Joseph avec une femme inconnue. Cette version est aussi relatée dans un autre texte apocryphe : l’« Histoire de Joseph le Charpentier. Jude se désigne comme frère de Jacques et non de Jésus. Simon est sans ambiguïté désigné comme un cousin, fils de Clopas, le frère de Joseph, dans un passage d’Eusèbe de Césarée. Jésus n’est pas né de l’union de Joseph et Marie. Celui de premier-né de Lc 2, 77 s’explique par la coutume de rachat du premier-né. Lors de la crucifixion, Jésus confia sa mère à Jean qui l’ accueillit chez lui, mais pour une partie des chrétiens, c’est une façon d’enseigner la prééminence de la parenté spirituelle sur la parenté biologique.
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Les sages qui le connaissaient ont dit de lui : N’est-ce pas le fils du charpentier ? n’est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ? et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous Dans ce dernier passage les sages de la patrie de Jésus ont dit que ses sœurs étaient parmi eux, et donc mariées à certains de ces sages. Les avis à ce sujet divergent. Partant du principe du judaïsme sur la question du mariage il serait vraisemblable – mais non évident – que Joseph a dû honorer sa femme Marie en lui donnant d’autres enfants. Ceci est un débat exégétique dans les diverses églises et confessions issues du christianisme.
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De l’évangile selon Matthieu

54 Il se rendit dans son lieu d’origine, et il enseignait les gens dans leur synagogue, de telle manière qu’ils étaient frappés d’étonnement et disaient : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? 55 N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude ? 56 Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Alors, d’où lui vient tout cela ? »

57 Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur dit : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays et dans sa propre maison. » 58 Et il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi.» (Mt 13, 54-58)

Jésus méprisé dans sa patrie

À Nazareth, appelé sa patrie parce que c’était celle de sa famille et qu’il y avait été élevé. Marc rapporta cette visite à Nazareth après la résurrection de la fille de Jaïrus, avant l’envoi des disciples. Matthieu parut lui assigner une époque plus tardive. Quant au récit que Luc  plaça au commencement du ministère de Jésus, et que plusieurs interprètes identifièrent avec celui de Matthieu et de Marc, il en différa beaucoup trop par les éléments les plus essentiels pour que cette identification fut probable.

Ainsi, ce qui étonnait les habitants de Nazareth, c’était la sagesse de Jésus, dans son enseignement, et sa puissance, dans l’action. Cet étonnement pouvait, chez quelques-uns, être accompagné de confiance et de foi, chez d’autres, il était tout charnel. Ce scandale venait de ce que Jésus leur paraissait trop pauvre, trop petit, trop connu à Nazareth dès son enfance pour être un envoyé de Dieu, le Messie. C’est là l’éternel scandale de la raison humaine en présence du Dieu-homme.

Que sera-ce quand il faudra admettre la folie de la croix ? Dans le récit de Marc, Jésus lui-même est appelé le charpentier, et sûrement avec raison ; il pratiqua ce travail manuel dans sa jeunesse. Ici et dans Marc, les sœurs de Jésus sont nommées avec ses frères, comme appartenant à la famille du charpentier et de Marie. Comment  admettre que ces frères et ces sœurs ne le fussent pas en effet ?

Sur le nom d’un des frères de Jésus, les manuscrits varient entre Josès et Joseph. Ce dernier nom est plus autorisé dans Matthieu, le premier l’est plus dans Marc. Expression proverbiale d’une grande vérité. On a peine à regarder des yeux de la foi ceux qu’on est habitué à voir des yeux de la chair. Jésus avait guéri là quelques malades, et ces guérisons produisirent l’impression décrite ci-dessus, mais l’incrédulité de ceux qui l’entouraient mit fin à cette action puissante.

Marc observa que Jésus ne put plus faire d’autres miracles.  L’incrédulité se ferma à elle-même la source des grâces divines que la foi seule reçoit. Multiplier dans un tel milieu ses œuvres de puissance et d’amour n’eût été de la part de Jésus que rendre plus coupables ceux qui en auraient été les témoins.

Diacre Michel Houyoux

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◊ Dom Armand Veilleux (Abbaye de Scourmont – Belgique) : cliquez ici pour lire l’article → Homélie pour le vendredi de la 17ème semaine du Temps ordinaire

  Jacques Gauthier : « Le charpentier de Nazareth »

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