Samedi de la deuxième semaine de l’Avent – Année B

Posté par diaconos le 15 décembre 2023

Samedi de la deuxième semaine de l’Avent – Année B dans Bible Elie-enleve-devant-Elisee

La venue d’Élie

# Selon la tradition de l’Église catholique, la montagne du lieu de la Transfiguration fait référence au mont Horeb et au mont Sinaï, deux lieux hautement symboliques dans l’Ancien Testament. La nuée d’où sortit la voix du Père fit écho à la nuée qui enveloppa les Hébreux lors de l’Exode et de leur traversée du désert. La proposition de Pierre de dresser trois tentes fit référence à la tente de la rencontre dans l’Ancien Testament. Cette fête peut être rapprochée de celle du baptême du Christ où se retrouvent dans les deux la nuée qui enveloppa Jésus, la voix du Père.

Pour l’Église, le but de la Transfiguration fut de préparer le cœur des disciples à surmonter le scandale de la croix. Cette transfiguration fut l’annonce de l’adoption qui fera les croyants des fils de Dieu. Selon le cardinal Hans Urs von Balthasar, quand les disciples, à la fin, virent de nouveau Jésus seul, ils surent quelle plénitude de mystère se cacha dans sa figure, car sa relation à toute l’ancienne Alliance, sa relation permanente au Père et à l’Esprit qui, comme nuée, couvrit de son ombre les disciples représentant l’Église à venir, tout cela se trouve inclus en lui. Sa Transfiguration ne fut pas une anticipation de la Résurrection.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Matthieu

Descendant de la montagne, les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? » Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre toute chose à sa place. Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. » Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste. (Mt 17, 10-13)

La venue d’Élie

Les disciples interrogèrent Jésus : «Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne premièrement ?» Qu’est-ce qui occasionna cette question des disciples ? La prophétie : «Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, Avant que le jour de l’Éternel arrive, Ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, Et le cœur des enfants à leurs pères, De peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit » (Malachie 4.5-6)qui annonça une seconde mission d’Élie avant l’apparition du Messie fut, à cette époque, l’objet de l’attention universelle ; les scribes fondèrent sur elle leurs descriptions de l’avènement du Messie, ainsi que le rappelèrent les disciples.

 Jésus lui-même l’avait citée au peuple en montrant l’accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste : «Si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Élie qui devait venir» (Mt 11, 14) ce que les disciples ne parurent pas avoir compris. Sur la montagne de la transfiguration, cet Élie fut un moment apparu à leurs yeux, et, non seulement il eut disparu, au lieu de rester pour remplir sa mission, mais Jésus leur défendit même de dire qu’ils le virent !

Comment concilier cette apparition fugitive et surtout la défense de Jésus avec la prophétie ? Tels semblent être l’origine et le sens de cette question. Les disciples reconnurent en Jésus le Messie ; ils constatèrent avec étonnement que l’apparition d’Élie eut lieu après et non avant la venue du Messie. L’une et l’autre objection purent avoir provoqué la question des disciples. D’après l’Écriture, Élie vint. Mais il fut revenu en Jean-Baptiste, et, au lieu de le reconnaître, ils le traitèrent selon leur mauvais vouloir. Que signifient ces mots  : «Il rétablira toutes choses» Ce rétablissement, qui aux yeux des scribes fut la restauration de leur théocratie, et qui en réalité dut être une création spirituelle, fut l’œuvre de Jésus lui-même et non du précurseur.

Toutefois Jésus put bien avoir en vue les effets de la prédication de Jean-Baptiste, la repentance, le changement des dispositions du peuple, dans le sens où l’ange avait dit de Jean : «Il ramènera les cœurs des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse des justes.» (Lc 1, 17). Le sort de Jean-Baptiste présagea le sort qui fut réservé à Jésus. Mais, ils ne reconnurent pas Jean et que celui-ci ne put remplir sa mission auprès d’eux, Jésus dut souffrir de leur part. Ce fut l’épreuve à laquelle les disciples eurent à se préparer après avoir joui du repos et de la gloire sur la montagne.

Diacre Michel Houyoux

Compléments

◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article →Élie doit revenir (Si 48, 1-4.9-11)

◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste

Liens avec d’autres sites web chrétiens

◊ Hozana : cliquez ici pour lire l’article →Élie est déjà venu et ils ne l’ont pas reconnu
◊ Le Carmel au Québec (Canada) : cliquez ici pour lire l’article → Élie et Marie aux origines du Carmel

Vidéo Lectio Divina : cliquez ici pour voir la vidéohttps://youtu.be/n78WzIJJqjw

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Third Sunday of Advent – Year B

Posté par diaconos le 15 décembre 2023

Baptême collectif de chrétiens dans le Jourdain à Yardenit (Israël), le ...

# Compassion in Christianity evokes a feeling of human brotherhood, which encourages us to perform acts of charity and thus help our neighbour. In the Gospels, Jesus is often described showing compassion and exhorting his disciples to show compassion. We act out of compassion by performing every act of sharing.

Examination of conscience and spiritual exercises help us to dissuade us from hating someone, without which it would be impossible to feel compassion for them; when the need arises, we will use all necessary means with the aim of helping or handing over the person, even if they are not of the clan (parable of the Good Samaritan), simply because they are near. The Gospel insists on this notion of proximity, which allows us to understand whether we are acting effectively or not. The choice of a Samaritan shows that it is really a question of proximity at that moment and not the more usual cultural proximity, where compassion is more easily manifested. On several occasions, Bernard of Clairvaux warned against the temptation to withdraw into oneself in order to avoid meeting one’s neighbour, insisting on the seriousness of this fault.

From the Gospel of Jesus Christ according to John

There was a man sent from God, whose name was John. He came as a witness, to bear witness of the Light, that all might believe through him. This man was not the Light, but he was there to bear witness to the Light. This was John’s testimony when the Jews sent priests and Levites to him from Jerusalem to ask: « Who are you ?  » He did not refuse to answer, but declared openly : « I am not the Christ ». They asked him : « Then what are you ? Are you the prophet Elijah ? » He replied : « I am not. »

« Are you the prophet Elijah ? » Then they said to him : « Who are you ? We must give an answer to those who sent us. What do you say of yourself ? » He answered : « I am the voice of one crying out in the wilderness : make straight the way of the Lord, as the prophet Isaiah said ». Now they had been sent to the Pharisees. They asked him another question: « Why do you baptise, if you are neither the Christ, nor Elijah, nor the Prophet? John answered them: « I baptise in water. But there is one among you whom you do not know; it is he who comes after me, and I am not worthy to untie the strap of his sandal ». It happened in Bethany, on the other side of the Jordan, in the place where John was baptising (Jn 1:6-8, 19-28).

The Word in its relationship with God and the world

After describing the divine Word, creator, life and light of men, and how it was not accepted because of the darkness that reigned in the world, John continues his narrative by taking us to the most tragic moment of this struggle between light and darkness: preceded and announced by the solemn testimony of John the Baptist. The Word came to the people who were ready to receive it; it was rejected by them, but it formed a new people, composed of those who received from it by faith the power to become children of God.

The fact of this testimony was so important to John that he first mentioned it without indicating what it was about; then he added: to bear witness to the light. John was to proclaim what he had received by divine revelation (Lk 3, 2) and what he had personally witnessed. The purpose of John’s witness was for all to believe in the light through him, through John the Baptist. This was God’s merciful intention and John’s testimony was clear and powerful enough for this intention to be fulfilled in all, if most of them had not been held back from faith by the hardening of their hearts.

Nevertheless, many believed and John’s most eminent disciples became followers of Jesus. Although John the Baptist was the greatest of the prophets and Jesus himself had called him the lamp that burns and shines (John 5:35), he was not the light; his role was limited to bearing witness to the light. Even the greatest prophets draw their light only from Him who is the light of the world; it is He whom they must glorify, leading everything back to Him as to the source ; they themselves can only testify to the truth that has been revealed to them and that they have experienced in their hearts. John the Baptist fulfilled this role with admirable humility (Jn 1, 33-34 ; Jn 3, 28-30).


The Son of God

The next day, when Jesus came to him, John called him the Lamb of God. He said that Jesus had gone before him, that he had seen the Spirit descend and rest upon him, and that God had made him known in this way. By virtue of this sign, he testified that Jesus was the Son of God. John, wanting to emphasise a thought, expresses it both negatively and positively. It was to say that the Forerunner declared without hesitation and with clarity that he was not the Christ. In this rapid dialogue, the questions are dictated by the then general expectation of a messenger from God. This expectation, which had been aroused by the appearance of John the Baptist, would later be transferred to Jesus himself (Mt 16, 14).

What then ? they wondered ? There is a certain impatience in this question. John the Baptist denied that he was Elijah. He represented him spiritually (Mt 1:4, 5 ; Lk 1:17 ; Mt 11:14 ; Mt 17:1-12) ; but because the Sanhedrin delegates, in their carnal vision, thought of a personal return of Elijah, he answered negatively, because he was not Elijah. He answered in the negative, because he was not Elijah in the sense they gave to that word. The last question : « Are you the prophet ? » (Dt 18, 15) Some considered this prophet promised by God through the mouth of Moses as Christ himself (Jn 1, 46 ; Jn 6, 14 ; Ac 3, 22 ; Ac 7, 37) ; others considered him only one of his precursors.

The latter opinion was held by the members of the Sanhedrin. John the Baptist answered no, because, in his humility, he did not want to proclaim himself a prophet like Moses.  « He turns away all homage from himself, that he may confess Christ and lead those who question him to Christ ». (Bengel) John only noted the fact that the delegates were Pharisees, because their attitude was hostile. he Pharisees were not satisfied with John’s answer, which they considered too vague to give him a title to his mission.

Strict observers of the law and accepted traditions, they were indignant that John would allow himself such an innovation as baptism, since he himself had declared that he was neither the Christ, nor Elijah, nor the prophet.  « Why do you baptise ? » With this question, they thought to convince him of a usurpation of power. With these words, « I baptise with water », John contrasts himself with the Messiah who is about to appear; he hastens to direct the attention of his interlocutors to the One who was already in their midst, and whom they did not recognise.

He would replace the baptism of water, practised by John and which only had a preparatory character, with the true baptism, the baptism of the Holy Spirit. Thus John the Baptist placed himself under the authority of Christ, whose presence justified and made his water baptism necessary ; for this baptism, as a baptism of repentance, was to prepare souls for the faith. After clarifying his mission, John the Baptist humbled himself profoundly before Him whom he announced; he was not worthy even to render him the service of a slave by untying the strap of his sock. (Mk 1, ; Lk 3, 16).

Origen relates that he found a place called Bethabara, which tradition indicated as the place where John baptised.But he recognised that almost all manuscripts of his time reported the name Bethany. It is likely that, under the influence of this Father, Bethabara was substituted for the original Bethany. At the time of John the Baptist, there was a town called Bethany in this region, which was destroyed, like so many other towns and villages, during the Roman war. Some critics have disputed the historical nature of this account.

They see in it nothing more than an amplification of Luke’s account. The precise indication of the place and the members of the Sanhedrin leads one to distinguish the two scenes.  John the Baptist announced, in vague terms, the imminent coming of the Messiah. This declaration was made before the baptism of Jesus (Lk 3, 21). John’s account, in which the Forerunner personally refers to Jesus, concerns a moment after his baptism, the forty days of temptation in the desert (Mk 1, 12).

Deacon Michel Houyoux

Video Father Fernando Armellini : click here to see the video → https://youtu.be/sj-rzy-8Rgw

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Vendredi de la deuxième semaine de l’Avent – Année B

Posté par diaconos le 14 décembre 2023

L’origine divine du christianisme

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : «Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.» Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : «Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : «Dieu-avec-nous».   Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. (Mt 1, 18, 24)

Origine humaine et divine du Messie

Le but de l’Évangile de Matthieu est de mettre en évidence le rapport intime et vivant des deux alliances, de montrer en Jésus-Christ l’accomplissement de toute l’histoire de son peuple. Ce but, Matthieu le manifesta dès les premières lignes de son livre, par cette généalogie dont la signification fut marquée par les deux grands noms de David et d’Abraham ; David, dans la famille duquel devait, selon la prophétie, naître celui dont la royauté serait éternelle. Abraham, dans la postérité duquel furent bénies toutes les familles de la terre.

Le Fils de Dieu vint prendre sa place dans cette postérité d’Abraham et dans notre humanité qu’il renouvela. La bénédiction promise à Abraham se réalisa dans sa postérité et consister en une création nouvelle, commencée dans la personne même du Libérateur. De là une généalogie qui eut pour but d’établir la filiation historique de celui-ci. Matthieu mit un soin particulier à écarter la paternité de Joseph et il conserve la généalogie. En remontant jusqu’à David et jusqu’à Abraham, il indiqua l’origine généalogique de Marie, mère de Jésus.

La généalogie de Joseph n’était pas inutile pour tout Israélite. Durant tout le temps de sa vie, Jésus fut envisagé comme fils de Joseph et il le fut en vertu des plus hautes convenances. Joseph conféra à son fils adoptif un droit légal théocratique à la royauté, d’abord parce qu’il était lui-même descendant de David et ensuite parce que, en épousant Marie qui était, héritière du nom de sa famille,  il entra légalement dans la lignée de sa femme et en prenait le nom.

Le but de Matthieu fut de constater la double origine de Jésus-Christ, telle qu’elle est révélée par le témoignage unanime du Nouveau Testament, savoir, sa descendance de David . et en même temps sa naissance surnaturelle. Jésus, même nom que celui de Josué, Jéhovah est Sauveur. Christ, en hébreu Maschiah, signifie OINT. Ce nom indiquait dans l’Ancien Testament la dignité royale, parce qu’on oignait d’huile, symbole de l’Esprit de Dieu, les rois, qui étaient ainsi consacrés pour leur charge. Il en était de même des sacrificateurs et des prophètes.

Jésus-Christ qui, pour réaliser l’idée de l’ancienne alliance dans la nouvelle, remplit ces trois charges, il fut l’oint de l’Éternel. Lui-même, en prêchant dès l’entrée de son ministère un royaume de Dieu dont il était le Chef, donna à cette notion toute sa vérité et sa spiritualité. Dans son Église, le titre de Christ devint peu à peu un nom propre, mais sans rien perdre de sa haute signification. Ce n’est pas sans intention que les écrivains sacrés l’appelèrent tantôt Jésus, tantôt le Christ, ou lui donnent ce double nom de Jésus-Christ, comme le fait l’évangile selon Luc dès la première ligne.

Les exégètes se donnèrent beaucoup de peine pour retrouver la division d’après laquelle Matthieu établissait ces trois séries de quatorze générations. Les générations de la première période, d’Abraham à David, furent énumérées, sans omission ; elles sont au nombre de quatorze. Dans la seconde période, Matthieu retrancha quatre rois de Juda : Achazia, Joas, Amazia, entre Joram et Ozias et Jojakim, entre Josias et Jechonias. La troisième série, composée en grande partie de noms inconnus, ne fut pas prise dans des sources bibliques, ne comprit que treize noms.

Une autre particularité de cette généalogie est la mention de quatre femmes : Thamar, Rahab, Ruth, Bath-Scheba. L’intention de Matthieu fut de relever le fait que ces femmes ne furent admises que par une dispensation très exceptionnelle à l’honneur d’être comptées parmi les ancêtres de Jésus, leur situation naturelle paraissant les en exclure d’une manière absolue. L’économie de la grâce se montra ainsi en germe dans l’ancienne alliance.

Le but de Matthieu, dans cette récapitulation des membres de la généalogie en trois séries de quatorze, fut de faire ressortir le plan suivi par Dieu dans la manière dont il conduisit les destinées du peuple élu. Quatorze générations s’étaient succédé depuis Abraham, à qui la promesse fut faite, jusqu’à David, à qui elle fut renouvelée, avec cette affirmation que Jésus naquit de sa race. Quatorze générations se succédèrent depuis la fondation de la royauté théocratique jusqu’à son effondrement, lors de la déportation à Babylone.

Cette qualité de juste attribuée à Joseph imposait à sa conscience deux devoirs contradictoires, sources de douloureux combats. D’une part, il ne pouvait pas épouser Marie, ne sachant pas ou ne croyant pas le mystère de sa grossesse ; d’autre part, il ne voulait pas l’exposer publiquement à l’ignominie et moins encore aux rigueurs de la loi qui prononçait dans ce cas la peine de mort. Il résolut donc de se séparer d’elle secrètement, sans doute par une lettre de divorce qui n’aurait pas indiqué la cause de la séparation.

Par là, Marie aurait échappé à la peine prescrite par la loi et à une procédure publique, mais non à l’opprobre de sa situation. Humblement résignée à toute la volonté de Dieu sera-t-elle abandonnée de lui dans cette épreuve ? Non. Cette qualité de juste attribuée à Joseph imposait à sa conscience deux devoirs contradictoires, sources de douloureux combats. D’une part, il ne pouvait pas épouser Marie, ne sachant pas ou ne croyant pas le mystère de sa grossesse ; d’autre part, il ne voulait pas l’exposer publiquement à l’ignominie et moins encore aux rigueurs de la loi qui prononçait dans ce cas la peine de mort.

Il résolut donc de se séparer d’elle secrètement, sans doute par une lettre de divorce qui n’aurait point indiqué la cause de la séparation. Par là, Marie aurait échappé à la peine prescrite par la loi et à une procédure publique, mais non à l’opprobre de sa situation. Humblement résignée à toute la volonté de Dieu fut-t-elle abandonnée de lui dans cette épreuve ? Non Ce terme fils de David rappela à Joseph les promesses faites à la maison de ce roi d’Israël et qui s’accomplirent. Sa foi à la Parole de Dieu  lui vint en aide dans ses doutes

Ce fait divin fut révélé à Joseph par un ange de Dieu, dans le but spécial de dissiper tous ses doutes. De ou de par l’Esprit Saint indique la cause efficiente de l’existence humaine de Jésus. Cet Esprit de Dieu qui « se mouvait sur les eaux » du chaos, pour y créer la vie et l’harmonie, cet Esprit, source de toute existence, fut, par un acte de la puissance créatrice qui lui est propre, l’agent du miracle.

Ce miracle, l’Église y a toujours cru, non seulement parce qu’il est si simplement raconté dans l’Évangile de Luc comme un fait historique, mais parce qu’il est une donnée nécessaire dans l’œuvre divine de la rédemption du monde. Quiconque croit avec saint Jean que la Parole éternelle a été faite chair, que le Fils de Dieu est devenu fils de l’homme, que Jésus-Christ a été parfaitement saint, que, second Adam, il a été a l’origine d’une humanité nouvelle, admettra aussi qu’il a fallu cette exception unique dans notre race corrompue pour briser la filiation des générations naturelles.

La rédemption, qui est une création nouvelle, ne pouvait pas sortir de notre humanité, bien qu’elle dût s’accomplir en elle par un être qui en fit partie. Sauver des péchés signifie délivrer d’abord des conséquences de ces péchés, c’est-à-dire de la condamnation et de la mort ; puis, de la puissance du péché, de la servitude, par le don de la liberté et d’une vie nouvelle.

Diacre Michel Houyoux

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◊ Nominis : cliquez ici pour lire l’article → Nativité de la Vierge Marie

◊ Aletaia : cliquez ici pour lire l’article →La fête du jour

Vidéo Frères de saint Jean à Rimont →https://youtu.be/1R60yFbTYiU

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Saint Jean de la Croix

Posté par diaconos le 14 décembre 2023

Saint Jean de la Croix dans Catéchèse

# Ouvrages Jean de la Croix (trad. de l’espagnol), La Nuit obscure, Paris, Seuil, coll. « Sagesse », 2011 (1re éd. 1929), 216 p. (ISBN 978-2-02-006725-6 et 2-02-006725-0). Jean de la Croix, La Montée du Carmel, Seuil, coll. « Livre de vie », 1998 (ISBN 2-02-024764-X). Jean de la Croix, Maximes et pensées spirituelles, Perpignan, Artège, coll. « Classiques de la spiritualité », 2011, 74 p. (ISBN 978-2-36040-048-5). Jean de la Croix, Œuvres, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 2012, 1094 p. (ISBN 978-2-07-012294-3). Jean de La Croix, Louis-Marie de Blignières, Au commencement le Verbe, Ad Solem, avril 2001, 64 p. (ISBN 2-940090-73-4). . Œuvres complètes Poèmes, Paris, éditions Ivrea, 1986. Édition bilingue espagnol français. Dominique Poirot (dir.) (trad. Mère Marie du Saint Sacrément), Œuvres Complètes, Paris, Cerf, 1990. Jean de la Croix, Œuvres Complètes (trad. André Bord, Père Eulogio Pacho), Paris, Pierre Téqui, 2003. Prix des écrivains catholiques – édition ayant bénéficié des progrès décisifs de l’édition critique espagnole. L’Œuvre poétique (trad. Bernard Sesé), éditions Arfuyen, coll.

Saint Jean de la Croix

Gonzalo de Yepes et Catalina Álvarez eurent un premier fils, François, lorsque naquit Jean en 1542 à Fontiveros en Vielle Castille. son père, chevalier, appartint à la noblesse espagnole. À la suite de son mariage, considéré comme une mésalliance, avec Catalina Alvarez, une humble ouvrière, Gonzalo de Yepes fut déshérité, et déclassé. Le couple vécut du tissage, mais la situation économique étant difficile, arriva la famine. Gonzalo de Yepes mourut en 1545 et son frère Luis en 1547.

Ces décès affectèrent beaucoup le jeune Jean, et le marquèrent toute sa vie. Les survivants connurent alors l’exclusion, l’errance et la misère. Le manque d’argent conduisit Catalina à confier Francisco, le frère aîné, à un oncle pendant un an avant de le lui reprendre à cause des maltraitances qu’il lui fit subir.

Francisco la seconde alors dans son métier, et Jean, pour raison de pauvreté, fut envoyé dans une école d’orphelins à l’âge de cinq ans. Il y fit une expérience souvent racontée : il manqua de se noyer dans une lagune où il tomba et y vit une dame très belle qui lui demanda sa main et lui tendit la sienne, et lui qui ne voulut pas la donner pour ne pas salir celle de la dame, et, à cet instant critique, arriva un laboureur qui, avec une perche, le sortit de là. Dans la dame, les hagiographes reconnurent la Vierge Marie.Jean de la Croix ou Juan de la Cruz, naquit dans une famille aristocratique à Foniveros (Espagne) le 24 juin 1542.  il devint carme après ses études alors qu’il songeait à se faire ermite chez les chartreux.

Thérèse d’Avila, réformatrice de l’Ordre du Carmel, lui demanda de prendre en charge l’ordre masculin du carmel. Il accepta et fonda l’ordre des ces Carmes déchaussés. Il accompagna spirituellement les sœurs du Carmel, avant d’être enfermé par les autorités de l’Ordre qui refusèrent sa réforme.  Jean de la Croix fit alors l’expérience mystique qu’il appela ‘La Nuit obscure’ (Noche oscura). Il la décrivit et développa tout au long de sa vie à travers des traités tels que La Montée du Carmel (Subida del Monte Carmelo).

La Nuit obscure (Noche oscura), La vive Flamme d’amour (L’lama de amor viva), ou encore Le Cantique spirituel (Cántico espiritual). En 1548, devant la famine et la sécheresse qui régna à Fontiveros, la famille décida de s’installer à Arévalo.

Francisco, le frère aîné, commença alors à avoir de mauvaises fréquentations, avant de rencontrer sa future femme, Ana. Il décida alors de venir en aide aux pauvres de la ville. Il les amena chez lui en hiver et, très vite, Jean découvrit ainsi l’aide et le secours prodigués aux pauvres. Tout au long de sa vie, Jean garda une profonde amitié pour son frère, qui resta l’un de ses rares confidents. La situation familiale ne s’améliorant pas, Catalina décida, pour survivre, de déménager à Médina del Campo où elle trouva du travail comme tisserande. Dans un état de grande pauvreté, ils s’installèrent tous ensemble dans la même maison : Catalina, Francisco et sa femme Ana, ainsi que Jean. Jean, parrainé par Rodrigo de Duenas, étudia au collège de la Doctrine chrétienne tenu par des frères.

Il y apprit à lire, écrire, compter et prit connaissance de la doctrine chrétienne. Il ne put étudier qu’en échange de services rendus à la paroisse de la Madeleine tels le nettoyage de l’église, le service comme enfant de chœur, l’aide aux religieuses. Jean se montra bon élève. Rodrigo de Duenas exigea que les enfants du collège apprirent un métier qui leur permit d’aider à subvenir aux besoins de leur famille. Jean s’essaya à plusieurs activités mais il ne se montra pas très habile et dut en changer plusieurs fois ; il fut successivement charpentier, tailleur, sculpteur sur bois, puis peintre.

Sa mère l’envoya provisoirement au couvent de la pénitence où il fut servant de messe. Un gentilhomme, Alvarez de Toledo, retiré du monde pour s’occuper des pauvres à l’hôpital de Medina del Campo, le prit au service des indigents et comme infirmier à l’hôpital. Jean obtint finalement une licence pour suivre les cours du collège des jésuites de Medina del Campo, et y apprit la philosophie, la rhétorique, le latin et la grammaire, tout en poursuivant son travail à l’hôpital. Il se montra très doué pour les études.

Il vécut encore chez ses parents avec son frère Francisco et Ana. Le couple eut des enfants dont aucun ne survécut, à cause de l’extrême misère ambiante. Jean qui vit mourir deux des enfants de son frère en fut très marqué. Il resta dévoué aux pauvres, notamment aux mendiants, à la recherche de familles pour accueillir les orphelins. À l’âge de 21 ans, Jean termina ses humanités ; il apprit les règles de la prosodie avec le père Bonifacio. Alvarez de Toledo et sa mère décidèrent d’en faire le prochain chapelain de l’hôpital de Medina et, dans cet objectif, l’envoyèrent parfaire ses études.

Mais Jean de Yepes eut plusieurs fois l’occasion de rencontrer des carmes. Il leur demanda de Jean entra dans la communauté de Medina en 1563. Il prit le nom de Jean de Saint-Matthias, en référence à saint Matthieu. Il y découvrit : «La règle de l’Ordre des frères et sœurs de Notre Dame du Mont Carmel» ainsi que L’institution des premiers moines, deux œuvres qui fondèrent la spiritualité de l’ordre du Carmel. Il découvrit aussi l’importance du renoncement dans la vie contemplative et mena une vie ascétique faite de pénitence.

Un an plus tard, il prononça ses vœux perpétuels de pauvreté, d’obéissance, et de chasteté. Le supérieur décide de l’envoyer poursuivre ses études au couvent Saint-André annexé à l’université de Salamanque, qui compta près de six mille étudiants, l’un des principaux foyers de réflexion du continent, l’une des quatre plus grandes universités d’Europe avec Paris, Oxford et Bologne. L’université de Salamanque organisa de nombreux débats, notamment autour de la modernité : la récente découverte de l’Amérique, la question de la place des pouvoirs du pape face au pouvoir temporel. De 1564 à 1568, Jean de Saint-Matthias étudia trois années durant la philosophie, et la théologie morale de Thomas d’Aquin, devenu l’un de ses grands maîtres spirituels. Il étudia aussi Aristote et Platon, et les écrits d’Augustin d’Hippone.

Il poursuivit sa recherche incessante de pénitence, dormant sans matelas, portant le ciclice et passant de nombreuses heures de la nuit en prière. Étudiant brillant, il devint préfet des études. À la fin de son cursus à Salamanque, il rédigea un mémoire dans lequel il soutint que la pratique du mysticisme, recherche du sensationnel, conduisit à l’illuminisme, obstacle à la claire vision de la beauté de la contemplation. Il chercha à y témoigner du chemin des âmes vers Dieu. Après avoir été nommé prieur de divers couvents de carmes déchaussés, il finit par être mis au ban de sa communauté avant de mourir en décembre 1591. Après sa mort, il fut très vite considéré comme un saint et comme l’un des plus grands mystiques espagnols, au même titre que Thérèse d’Avila. L’Église catholique le béatifia en 1675 puis le canonisa en 1726.

Il est fêté le 14 décembre. Les querelles sur l’illuminisme conduisirent à remettre ses écrits en cause, mais la religieuse carmélite Thérèse de Lisieux contribua fortement à promouvoir l’importance de sa doctrine. Il fut proclamé docteur de l’Église entre les deux guerres mondiales, le 24 août 1926. Il est reconnu comme l’un des plus grands poètes du Siècle d’or espagnol. Il est depuis 1952 le saint patron des poètes espagnols. Certains philosophes s’appuyèrent sur ses écrits pour conceptualiser le détachement.

Diacre Michel Houyoux

Vidéo KTOTV : La Nuit obscure et La Montée du Carmel → https://youtu.be/SA_wAD95OwI

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