Mardi de la dixième semaine du Temps Ordinaire – Année Impaire

Dans le contexte biblique, « Jésus est le sel de la terre » signifie que les disciples de Jésus ont un rôle essentiel à jouer dans le monde. Le sel symbolise la préservation, la saveur et la valeur spirituelle. Jésus invite ses disciples à répandre la saveur qui est en eux et à préserver la justice et la paix dans le monde. Cette métaphore souligne l’importance de leur influence positive sur la société.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Matthieu
En ce temps- , Jésus disait à ses disciples :« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » (Mt 5, 13-16)
Les Béatitudes
Jésus étant monté sur un plateau élevé de la montagne, s’assied, les foules étant rangées autour de lui et commença à enseigner.Dans huit béatitudes, il proclama le bonheur et indiqua les qualités de ceux qui ont part au royaume des deux.
Ce sont d’abord ceux qui aspirent aux biens spirituels de ce royaume : les pauvres en esprit, que leur humilité met en possession du royaume ; ceux qui pleurent et qui trouveront la consolation ; ceux qui sont doux et qui par leur douceur gagneront la terre ; ceux qui ont faim et soif de la justice et qui verront leur ardent désir satisfait.
Ce sont ensuite ceux qui possèdent les dispositions et sont dans la condition des membres du royaume : les miséricordieux, qui obtiendront miséricorde ; ceux qui ont le cœur pur et qui verront Dieu ; ceux qui procurent la paix et seront appelés fils de Dieu ; ceux qui sont persécutés pour la justice et dont la récompense sera grande.
La vocation des enfants du royaume est d’être le sel de la terre, qui ne doit jamais perdre sa saveur, la lumière du monde, qui ne doit jamais être cachée. Que cette lumière luise donc à la gloire de Dieu Les foules sont celles que Matthieu a décrites Matthieu 4.25 et qui, attirées par les guérisons que Jésus opérait et par la puissance de sa parole, l’avaient suivi de toutes les contrées d’alentour, même de Jérusalem et de la Judée. Les guérisons et les actes miraculeux, dont elles avaient été témoins les avaient préparées à recevoir les paroles étonnantes qu’elles vont ouïr. Comment auraient-elles pu croire heureux ceux que l’expérience et le bon sens proclament malheureux, si elles n’avaient contemplé les merveilleuses délivrances que Jésus tenait en réserve pour eux (comparer Luc 4.17 et suivants) ?
La montagne, malgré l’article, ne désigne aucune sommité particulière, mais en général la hauteur, par opposition à la plaine. C’est ainsi que les habitants des vallées disent : aller à la montagne, sans indiquer par la un point spécial de la chaîne dont il s’agit. La tradition a été plus précise que les évangélistes ; elle place la montagne des Béatitudes non loin de la ville de Tibériade, située sur le bord du lac de ce nom. Derrière la montagne qui domine Tibériade est un large plateau, montant en pente douce du coté d’un rocher qui en forme le sommet. C’est sur ce rocher que Jésus aurait passe la nuit en prières et qu’au point du jour il aurait appelé ses disciples et choisi ses apôtres (Luc 6.12 et suivants).
Puis il serait descendu près de la foule qui l’attendait sur le plateau et c’est de la qu’il aurait enseigné le peuple. L’apparente contradiction qui existe entre le récit de Luc et celui de Matthieu se trouverait ainsi résolue.
Selon le premier, Jésus descendit et c’est dans une plaine qu’il aurait prononce son discours (Luc 6.17 note).
Selon Matthieu, il serait monté sur une montagne avec le peuple. Ceci s’explique, puisque Matthieu ne dit rien ici de la prière de Jésus et de l’élection des apôtres il ne rapporte que le fait général, la prédication aux troupes assemblées sur une montagne.
Luc, qui rapporte un détail de plus, nous montre le Seigneur montant d’abord au sommet, puis redescendant dans la plaine, c’est-à-dire sur le plateau (il dit même : dans un lieu en plaine, ce qui semble indiquer par une nuance qu’il ne s’agit pas d’une plaine proprement dite.
« Au pied du rocher, au haut du plateau, se trouve précisément une petite plate-forme, une sorte de chaire naturelle, là on oiuvait aisément être vu et entendu d’une grande multitude. C’est la qu’aurait été assis le Seigneur… Je me demandai s’il était possible qu’il y eut au bord de ce lac et même dans toute la Palestine, une autre montagne à laquelle s’appliquassent aussi complètement les détails que nous pouvons recueillir à ce sujet dans saint Luc et saint Matthieu.— Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, page 380 et suivants »
Ses disciples, ceux d’entre eux qu’il venait d’appeler à l’apostolat et ceux qui déjà avaient entendu et goûté sa parole, l’entouraient comme toujours ; mais cela ne signifie point, comme on l’a prétendu, que son discours ne s’adressât qu’à eux, à l’exclusion de la multitude (Mt 7 , 8)
Sans doute, ce discours, qui expose les principes spirituels et sublimes du royaume que Jésus venait fonder, ne pouvait être compris de tous, comme il ne peut être mis en pratique que par ceux qui sont animés de l’esprit de ce royaume ; mais le Sauveur parlait et enseignait en vue de l’avenir.
Sa parole est une révélation et quand son œuvre sera achevée, cette parole deviendra lumière et vie dans le cœur de ses rachetés. Là, l’évangéliste fait avec éclat une préface pour montrer comment Jésus s’apprête à la prédication : il monte sur une montagne il s’assied, il ouvre la bouche ; c’est pour faire sentir le sérieux de son action.— Luther
On n’est donc pas fondé à voir dans les pages qui suivent non un discours de Jésus, mais une compilation de l’évangéliste, qui en aurait emprunté les éléments à diverses paroles du Seigneur, prononcées en d’autres occasions. Sans doute, la forme assez différente sous laquelle Luc a rapporté ce même discours, soit pour le choix, soit pour l’ordre des matériaux, montre assez que les évangélistes ont usé d’une sainte liberté selon le plan qu’ils s’étaient tracé et sous la direction de l’Esprit de vérité qui les animait.
Sans doute encore, il est un bon nombre des pensées de ce discours qui se retrouvent ailleurs dans les enseignements de Jésus, Sauveur et avec des applications différentes. Mais ce sont tantôt des expressions proverbiales, des images, que Jésus pouvait certainement employer plus d’une fois ( Mc 9, 50 ; Mc 7,,13 ; Lc 13, 14 ; Lc 6.22 ; Lc 6 , 4 ; Lc 16,13) tantôt de courts préceptes moraux, qui devaient naturellement reparaître aussi dans ses enseignements.
Quant à là belle exhortation touchant les inquiétudes (Mt 6, 25-34), que Luc a rapportée ailleurs (Lc 12,.22-31), il serait difficile de dire dans lequel des deux récits elle se trouve le mieux à sa place.
Quoi qu’il en soit, la manière dont Jean introduisit cette prédication et dont il en décrivit l’effet (Mt 7 , 28), montra avec évidence qu’il eut un discours solennel et prolongé de Jésus.
Et n’était-il pas dans la nature des choses que Jésus, tout en guérissant les malades, en consolant les affligés, eut saisi occasion d’exposer à ces foules qui le suivaient les grands et éternels principes moraux de son règne ? Il le fait, non dans les formes logiques de l’école, mais avec la liberté d’allure qui convient à une instruction improvisée, coulant de source, mais qui, dans son ensemble, ne manque pas d’une grandiose unité.
Cette image : mettre la lumière sous le boisseau, n’offre à l’esprit aucune idée conforme à nos usages actuels. Il en est tout autrement dans les campagnes en Orient. Nous voici dans l’unique chambre qui abrite toute une famille :
« Il n’y a d’autre lumière qu’une petite lampe, formée tout simplement d’une soucoupe pleine d’huile. À défaut de table elle est posée sur un boisseau retourné… C’est le seul ustensile du ménage des paysans, tel que celui que j’ai sous les yeux. Il sert tour à tour de table et de plat, car c’est dans ce même boisseau pareil à ceux dont on fait usage chez nous, qu’on nous apportera tout à l’heure le lait caillé qui constitue le souper de la famille.— Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, page 312
De là l’article, le boisseau, car il n’y en a qu’un. Votre lumière : elle n’est à nous que lorsque nous nous la sommes appropriée d’une manière vivante, alors elle luit d’elle-même devant les hommes qui voient, non pas seulement des doctrines ou des opinions religieuses, mais vos bonnes œuvres, tout l’ensemble d’une vie chrétienne, la sainte vérité dont le caractère est essentiellement moral et pratique.
Les hommes qui verront ces œuvres, glorifieront, non pas vous (si tel était votre but secret, la lumière en serait obscurcie, les bonnes œuvres deviendraient mauvaises), mais votre Père qui est dans les cieux, auquel ils seront forcés d’attribuer le témoignage d’une vie sanctifiée. (1 P 2, .12)
Trouvera-t-on une contradiction entre ces paroles et celles du Matthieu 6.1-6 ? C’est le discernement spirituel qui doit indiquer la conciliation.
Diacre Michel Houyoux
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