Jeudi de la vingt-et-unième semaine du Temps Ordinaire – Année Paire

Posté par diaconos le 29 août 2024

La Tête de saint Jean-Baptiste, fin XVe siècle - N.71618

# Salomé est le nom d’une princesse juive du Ier siècle mentionnée chez l’historiographe judéo-romain Flavius Josèphe. Fille d’Hérodiade et d’Hérode, elle épouse en premières noces son oncle (le demi-frère de son père) Philippe II, puis Aristobule de Chalcis, roi d’Arménie Mineure. Dans le Nouveau Testament, une fille d’Hérodiade, identifiée par la tradition chrétienne à cette Salomé, fut protagoniste d’un épisode des évangiles selon Matthieu et selon Marc que son possible aspect scandaleux rendit peu vraisemblable pour certains historiens : la fille d’Hérodiade dansa devant Hérode Antipas qui fut son beau-père.

Charmé, celui-ci lui accorda ce qu’elle voulut. Sur le conseil de sa mère, elle réclama la tête de Jean Baptiste, qu’Hérode Antipas fit apporter sur un plateau. L’enfant sans désir propre qui apparut dans l’épisode néotestamentaire devint un personnage de tentatrice sensuelle qui inspira les artistes, particulièrement aux XIXe et XXe siècles La seule mention explicite de Salomé, fille d’Hérodiade et d’Hérode fils d’Hérode (appelé Philippe dans les évangiles), se trouve dans la partie IV du chapitre V du livre XVIII des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Marc

 En ce temps-là, Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droitde prendre la femme de ton frère. » Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir.

Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée. La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. »   Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. » Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ?

» Hérodiade répondit :  « La tête de Jean, celui qui baptise. » Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus.   Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau. (Mc 6, 17-29)

Hérode et Jean-Baptiste

La renommée de Jésus parvint à Hérode ; tandis que d’autres dirent que Jésus fut Élie ou un prophète, Hérode affirma qu’il fut Jean ressuscité.  Marc raconta à ce propos l’issue tragique du Baptiste. Jean fut emprisonné parce qu’il blâma l’union d’Hérode avec Hérodias, la femme de son frère. Celle-ci poursuivit le prophète de sa haine, mais ne put obtenir sa mort. Hérode protégea Jean, l’écoutait volontiers et fut troublé par ses entretiens avec lui.

Le jour de naissance d’Hérode offrit à Hérodias une occasion propice. Sa fille dansa au festin qu’Hérode offrit à ses grands. Hérode enivré lui promit avec serment ce qu’elle voudrait. La jeune fille, après être allée consulter sa mère, demanda la tête de Jean-Baptiste. Le roi, tout attristé qu’il fût, n’osa refuser. Il envoya un garde décapiter Jean dans sa prison. Le garde apporta la tête de Jean sur un plat et la donna à la jeune fille, qui l’apporta à sa mère. Les disciples de Jean vinrent rendre les derniers devoirs à leur maître.

Hérode fut nommé roi selon l’usage populaire ; ce ne fut pas son titre officiel. Matthieu et Luc le nommèrent le tétrarque. Mais comme ceux-ci ne prêchèrent et n’opérèrent des guérisons qu’au nom et en la puissance de Jésus. Marc, par un tour elliptique, ajouta que Jésus, avait acquis de la renommée par l’activité des apôtres. Quant à l’opinion d’Hérode, que Jean fut ressuscité d’entre les morts, une variante de B, D, fut adoptée par Lachmann, Westcott et Hort.

Les paroles d’Hérode trahirent le trouble d’une conscience tourmentée par le souvenir d’un meurtre. Les paroles qu’on lui prêta signifieraient simplement : « J’ai fait décapiter un de ces prophètes, et en voici un autre qui reparaît ». Tous les évangélistes entendirent ces paroles d’Hérode dans leur sens littéral. Et pourquoi se seraient-ils trompés ? Chez un homme faible, voluptueux, débauché, troublé dans sa conscience comme le fut Hérode, la superstition s’allia fort bien avec l’incrédulité. La haute estime qu’il eut du caractère de Jean-Baptiste ne put qu’augmenter les remords qui le firent parler ainsi.

Remplie de haine contre Jean, parce qu’il contraria sa passion et son ambition.  Hérodias aurait voulu le  tuer. Pourquoi ne le put-elle pas ?  Hérode, à l’égard de Jean, eut des sentiments tout autres que ceux de sa femme. Matthieu dit qu’Hérode eût voulu faire mourir Jean et qu’il n’en fut retenu que par la crainte du peuple. Quand il s’agit de juger un homme faible, sans résolution, débauché, vacillant aux impressions variables, le jugement peut dépendre du moment où on le prend.

Hérode pouvait avoir eu le désir de se défaire de ce témoin importun, dans le temps où il le fit mettre en prison ; mais après avoir eu l’occasion de le voir de près plusieurs fois, il put très bien changer de sentiment à son égard. Marc constata ces nouvelles dispositions envers le précurseur. Cela n’empêcha pas que l’autre motif que Matthieu attribua à Hérode, la crainte du peuple, pût exercer aussi sur lui son influence. 

La crainte qu’Hérode eut de Jean fut très bien motivée par cette remarque qu’il vit en lui un homme juste et saint ; car il pouvait penser que, s’il mettait à mort un tel homme, cela lui porterait malheur. Ainsi il le garda avec soin dans la prison, où il le protégea contre les desseins d’Hérodias, et, comme il l’écoutait volontiers, il lui arrivait, après s’être entretenu avec lui, d’être perplexe, troublé sur beaucoup de choses.

Hérode, pour l’anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands et aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée : Hérode réunit dans cette fête les trois classes d’hommes qui avaient accès à sa cour. Les grands dignitaires civils, les chefs militaires, qui avaient le commandement de mille hommes) et les principaux de la province où il se trouvait. Hérode, ivre de vin, de volupté et de fausse gloire, promit avec serment ce qu’il ne put pas donner.

Il parla de son royaume, lui qui ne fut que l’administrateur d’une petite tétrarchie ; il parodia le langage du grand Assuérus, lui qui n’eut aucune souveraineté. Et ce langage, il le tint à une jeune fille qui vint de lui plaire par sa danse. Matthieu se borna à dire que la jeune fille fit sa demande à l’instigation de sa mère. Marc décrivit la scène d’une manière plus dramatique : Salomé sortit, se rendit auprès de sa mère, qui ne craignit pas de donner à son enfant un conseil où se trahirent toute sa haine et sa cruauté.

Puis cette enfant rentra avec empressement dans la salle du festin et tint à Hérode ce langage impérieux qui montra en elle la digne fille de sa mère : « Je veux à l’instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste ! »

Diacre Michel Houyoux

Liens avec d’autres sites chrétiens

Diacre Jean)Yves Fortin : cliquez ici pour lire l’article →  Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité

◊  Catholique.org. : cliquez ici pour lire l’article →   Mort de Jean Baptiste – Les méditations

  Vidéo Florence Blondon : cliquez ici →  https://youtu.be/f9F9jr1ylzw

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Dixième dimanche du Temps Ordinaire – Année Paire

Posté par diaconos le 3 juin 2024

Belzebuth ou Belzebub ou Beelzebuth, by J.A.S. Collin de Plancy, from ...

 Belzéboul, le prince des démons

Le récit de l’Expulsion des démons chez les Gadaréniens se trouve dans les trois Évangiles synoptiques. La scène semble se situer à Gadara, aujourd’hui Umm Qeis en Jordanie, non loin du lac de Tibériade, ou à Gérasa. Saint Jean Chrysostome raconte que ce miracle montre toute la miséricorde, l’œil providentiel qu’a Dieu pour les humains. Et il rajouta : «Nous apprenons encore par cette histoire que Dieu ne veille pas seulement en général sur nous tous, mais sur chacun de nous en particulier. Jésus-Christ le déclara expressément à-ses disciples lorsqu’il leur dit : « Tous les cheveux de votre tête ont été comptés » (Mt 10, 30).

L’abbé Antoni Carol i Hostench axa son homélie sur la liberté humaine. Pour lui autant est grand le pouvoir divin concrétisé par ce miracle, autant est importante la liberté donnée aux personnes de croire en Dieu, ou de ne pas croire, et ce malgré les preuves apportées. Umm Qeis est une ville de Jordanie, dans la province jordanienne d’Irbid à 20 km au nord-ouest de la capitale provinciale Irbid et à 3 km au sud du Yarmouk. Elle est construite à l’emplacement de l’antique ville de Gadara . La ville s’est aussi appelée Antioche ou Antiochia Sémiramis et Séleucie, et faisait partie des cités de la Décapole.

# L’Église considère qu’elle est à l’image de Jésus et est donc elle-même un signe de contradiction, qui comme le Christ rencontre partout de l’opposition. (Ac 28, 22). Le même raisonnement s’applique à ses membres. Selon la Tradition, la plupart des apôtres du groupe des douze moururent de mort violente, exécutés en raison de leur foi : Pierre, André, Philippe, tous trois crucifiés,, Matthieu, Jude, Jacques de Zébédée, Barthélemy, Thomas et Simon le Zélote. De même, les premiers saints furent des martyrs.

Les premiers chrétiens, considérés comme une secte pernicieuse par plusieurs autorités de l’Empire romain, furent en bute à une forte opposition. Ils furent parfois accusés d’être cannibales, car mangeant le Corps du Christ ou athées, ils n’honorèrent pas les dieux romains. Néron en fit des boucs émissaires, et ses successeurs les regardèrent avec méfiance.

Tertullien indiqua : «Elles ne servent à rien, vos cruautés les plus raffinées. Elles sont plutôt un attrait pour notre secte.» Les religieux et religieuses, par leur mode de vie particulier, deviennent selon le pape Benoît XVI, un signe de contradiction pour le monde, dont la logique est souvent inspirée par le matérialisme, l’égoïsme et l’individualisme. 

De l’Évangile selon Marc

En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. » Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : «Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons.» Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : «Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir.   Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir.

Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours.» Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : «Il est possédé par un esprit impur.»

Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : «Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent.» Mais il leur répond : «Qui est ma mère ? qui sont mes frères ?» Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : «Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.» (Mc 3, 20-35)

Jésus en butte à l’opposition des siens et des scribes

L’accusation des scribes fut introduite par Marc sans que le fait qui en fut l’occasion fusse raconté, tandis que Matthieu et Luc lr racontèrent dans la guérison d’un démoniaque. Marc attribua l’accusation aux scribes, tandis que Matthieu la mit dans la bouche des pharisiens. L’hostilité qui se manifesta contre Jésus ne fut pas locale et accidentelle : elle eut ses inspirateurs à Jérusalem, d’où des émissaires furent envoyés en Galilée pour combattre l’influence de Jésus. Il ne s’agissait pas seulement d’une parole qu’ils laissèrent échapper alors, mais d’une opinion qu’ils cherchaient à répandre parmi la foule. C’était le jugement qu’on portait sur Jésus à Jérusalem, siège principal de la sagesse des scribes (Jn 8, 48; Jn 10, 20).

Marc appela paraboles les diverses images si frappantes dont Jésus se servit dans ce discours pour réfuter l’accusation impie de ses adversaires. Jésus les appela à lui. Sans attendre une attaque directe de leur part, il provoqua lui-même l’occasion de leur montrer l’absurdité de leur accusation.

Les arguments de Jésus furent les mêmes que dans Matthieu, mais l’ordre en fut plus clair ; d’abord une question directe  «Comment Satan peut-il chasser Satan ?» Puis les deux images d’un royaume, d’une maison divisés contre eux-mêmes. Enfin la comparaison frappante de Satan avec l’homme fort dont nul ne peut piller le bien les ustensiles, outils, armes, si d’abord il ne l’a lié (Mt 12, 29 ; Lc 11, 22). Par ces derniers mots, qui rappellent encore une fois l’odieux blasphème prononcé contre Jésus, Marc motiva la déclaration sévère que Jésus fit entendre contre quiconque aura blasphémé l’Esprit Saint. Il n’y aura pas pour lui de pardon, parce qu’il est coupable d’un péché éternel, qui durera toujours, qui ne peut être effacé, ayant sa cause permanente dans l’endurcissement (Mt 12,32). Marc ne fit pas mention, comme Matthieu et Luc, du blasphème contre le fils de l’homme.

Diacre Michel Houyoux

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Aleteia : cliquez ici pour lire l’article → Les pharisiens

Interbible.org. : cliquez ici pour lire l’article → Béelzéboul

Vidéo  Alain Jacques : cliquez ici → https://youtu.be/qE72PQu4WeY

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Nativité du Seigneur – Année B

Posté par diaconos le 19 décembre 2023

 

  Les paroissiens espèrent ainsi rendre heureuses beaucoup de personnes du village et des villages voisins.

  Posté par diaconos le dix-huit décembre 2023

# Le titre ‘Logos’ est donné à Jésus par saint Jean dans le prologue de son Évangile (Jn 1:1-18). D’un point de vue christologique, l’idée que le Christ soit le Logos a joué un rôle important dans l’affirmation de la divinité de Jésus-Christ et sa position en tant que Dieu le Fils dans la Trinité comme indiqué dans le credo de Chalcédoine en l’an 451. Le pape Damase Ier s’intéressa à la formule « le Verbe s’est fait chair » de l’évangile de Jean et refusa l’idée que Dieu devienne homme dans l’incarnation de Jésus-Christ.

Le pape Léon précisa que Dieu s’est uni à l’homme. Pour Justin de Naplouse, le Christ est le Logos incarné. Pour Apollinaire de Laodicée, le Verbe prend totalement possession de Jésus, qui n’a qu’une enveloppe humaine et est entièrement Dieu. Cette opinion, appelée apollinarisme, est considérée comme hérétique par l’Église. Le théologien et philosophe juif Philon d’Alexandrie a beaucoup écrit sur le Logos d’une manière qui rappelle la théologie du Nouveau Testament.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : «C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.»

Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. (Jn 1, 1-18)

La Parole dans ses rapports avec Dieu et avec le monde

À l’origine de toutes choses la Parole existait, elle était en relation vivante avec Dieu, et elle était Dieu. C’est par elle que toutes choses existent ; en elle était la vie, cette vie qui est la lumière des hommes ; mais l’humanité rebelle repousse cette lumière.

La Parole repoussée par l’incrédulité et reçue par la foi. Bien qu’elle fût précédée du témoignage de Jean-Baptiste, qu’il y eût une relation naturelle entre elle et tout homme, que le monde eût été fait par elle, et qu’elle vînt chez le peuple qui fut préparé comme son chez-soi, elle n obtint ni du monde ni de ce peuple l’accueil auquel on put s’attendre.

Mais à ceux qui l’eurent reçue, elle donna de devenir enfants de Dieu, à ceux qui furent nés, non de la chair, mais de Dieu. La Parole faite chair, objet de l’expérience du croyant. La Parole fut faîte chair et habita parmi nous, pleine de grâce et de vérité.

Jean et les croyants ses contemporains contemplèrent sa gloire de Fils unique venu du Père ; Jean-Baptiste le leur attesta ; et Jean énuméra tout ce qu’ils reçurent de Jésus-Christ, le Fils unique en qui Dieu se révéla.

La Parole

Tandis que les autres évangélistes commencèrent leur narration avec la venue de Jésus-Christ en ce monde, ou son entrée dans son ministère, Jean remonta au-delà du temps, pour saisir le Sauveur dans son éternelle préexistence, car en Jésus de Nazareth, la Parole fut faite chair.

Jean s’élevant à l’origine de toutes choses, présenta la Parole en elle-même et dans sa relation primordiale avec Dieu ; puis il décrivit ses rapports avec le monde en général et son action sur l’humanité rebelle.

Dans la seconde partie,Jean caractérisa l’accueil que les hommes, et spécialement le peuple élu firent à la Parole, quand, annoncée par Jean-Baptiste, elle apparut en Jésus-Christ. Repoussée par le peuple qui aurait dû la recevoir, elle donna à ceux qui la reçurent, et qui, par la foi, naquirent de Dieu, le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

Cette expérience des croyants est exposée dans la troisième partie : la Parole faite chair a habité parmi ceux qui ont cru en elle. Les premiers mots de l’Évangile de Jean : «Au commencement était la Parole» rappellent les premiers mots de la Genèse et il ne s’agit pas d’un simple rapprochement dans les termes, mais d’une analogie profonde.

Si la Genèse raconte la création de l’univers, l’Évangile retrace la création nouvelle d’un monde moral. Dans son prologue, Jean remonta à l’origine de toutes choses pour nous montrer l’Auteur de cette double création.

Si les mots : au commencement ne reportèrent pas la pensée au-delà de la première création, Jean ne dit pourtant pas que la Parole elle-même fut alors créée, mais qu’elle était au moment où toutes choses furent créées, qu’elle fut antérieure à toute la création.

Si la pensée de l’éternité n’était pas impliquée dans les termes mêmes dont se servit Jean, elle se présenterait comme une conséquence de la nature divine attribuée à la Parole.

Et cette idée de la préexistence éternelle du Fils de Dieu ne fut pas une spéculation métaphysique de Jean, mais une vérité religieuse clairement enseignée dans tout le Nouveau Testament, et qui ressortit de mainte déclaration de Jésus lui-même, dans l’Évangile : « Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis» (Jn 8, 58)

Rattachant sa pensée au commencement de la Genèse, Jean affirma que toute la création fut réalisée par la Parole, expression de la volonté et de la puissance de Dieu. Le terme de Parole, non moins que celui de au commencement, sert à rappeler le récit génésiaque ; il fait allusion à ce : ce Dieu, huit fois répété, qui est comme le refrain de ce magnifique poème. Tous ces dire de Dieu, Jean les rassembla comme en une Parole unique, vivante, douée d’intelligence et d’activité, de laquelle émanait chacun de ces ordres particuliers.

«Au fond de ces paroles divines parlées, il découvrit la parole divine parlante. Mais, tandis que celles là retentirent dans le temps, celle-ci exista au-dessus et en dehors du temps.» (Godet) Comment Jean fut-il amené à concevoir comme une personne cette Parole éternelle, par laquelle ont eurent lieu la création et toutes les révélations divines ?

L’Ancien Testament, compris à la lumière des enseignements de son Maître, lui fournit cette idée. Plusieurs de ses données conduisent  à la notion de la Parole que nous trouvons dans l’évangile.

Dans une série de passages, la Parole de l’Éternel est l’objet de personnifications plus ou moins poétiques : c’est par elle que les cieux ont été faits (Ps 33, 6) c’est elle que Dieu envoya à ceux qui furent dans l’angoisse, et elle les guérit ; c’est elle que Dieu envoya sur la terre ; c’est elle qui, sortant de la bouche de Dieu, exécuta son bon plaisir et amena à bien la chose pour laquelle il l’envoya : «Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli mes desseins» (Is 55, 11)

  1. Dans les livres des prophètes, la Parole de l’Éternel est présentée comme l’organe des révélations divines : «La parole de l’Éternel a été adressée à Ézéchiel, le fils du prêtre Buzi, dans le pays des Babyloniens, près du fleuve Kebar. C’est là que la main de l’Éternel a reposé sur lui.

  2. Depuis l’exil, les docteurs juifs considérèrent ces actions attribuées à la Parole divine comme l’œuvre d’un agent permanent et personnel qu’ils nommèrent la Memra (Parole) de Jéhovah. La Sagesse divine se présenta aux hommes, parlant, agissant comme un être personnel.

  3. « L’Éternel m’a possédée dès le commencement, avant ses œuvres ; j’ai été établie dès l’éternité, avant les origines de la terre »

  4. Deux vérités, en apparence contradictoires, sont enseignées dans toute l’écriture : d’une part, Dieu, le Dieu invisible, inaccessible, ne s’est jamais manifesté aux hommes. «Personne ne vit jamais Dieu», nul homme ne peut le voir et vivre. «Il est le seul à posséder l’immortalité, lui qui habite une lumière inaccessible et qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir. A lui soient l’honneur et la puissance éternelle. Amen !» (Ti 6, 16)

  5. D’autre part, la Bible raconte à toutes les époques de l’histoire d’Israël diverses théophanies ou apparitions de Dieu à ses serviteurs. Comment se concilie cette contradiction ? Par la manifestation d’un être mystérieux qui est appelé l’ange de sa face :«Dans toutes leurs détresses ils n’ont pas été sans secours, Et l’ange qui est devant sa face les a sauvés; Il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, Et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jour» (Is 63, 9)

  6. Cette même révélation divine par l’ange qui s’appelle l’Éternel est souvent rapportée dans l’Écriture.Mon nom est en lui, dit l’Éternel en parlant de l’ange qu’il envoyait devant Israël, c’est-à-dire qu’il fut la manifestation de l’essence divine elle-même.

Enfin, le dernier des prophètes annonça en ces termes l’apparition définitive sur notre terre de ce grand révélateur de Dieu : « Voici, je vais envoyer mon messager ; il préparera la voie devant moi et aussitôt entrera dans son temple le Seigneur (Adonaï) que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez » (Ml 3, 1).w

Ces deux vérités contradictoires furent conciliées, et Jean, qui fut pénétré de toutes deux, en montra le sublime accord dans ces paroles : «Personne ne vit jamais Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, est celui qui nous l’a fait connaître»w

Nous savons maintenant pourquoi Jean appelle la Parole Celui par qui le Dieu invisible s’est toujours manifesté au monde, soit dans la création, soit dans ses révélations successives, soit enfin dans la rédemption de notre humanité. Et l’on conçoit quelle vive lumière ce fait projette sur toutes les Écritures, qui nous apparaissent ainsi dans leur pleine harmonie.w

Jean a donc tiré de l’Ancien Testament son idée de la Parole. Si, de ce que ce mot était alors usité dans les écoles de la philosophie alexandrine et se trouve souvent dans les écrits de Philon, on veut inférer que Jean l’a emprunté à ce philosophe, il n’y a pas lieu de le nier absolument.

Mais s’il l’a fait, c’est pour rectifier les notions fausses que ce terme recouvrait et pour mettre la vérité divine à la place des spéculations métaphysiques de son époque.

« Mais nous prêchons une sagesse entre les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, mais une sagesse de Dieu» (1 Co 2, 6). La préposition ‘Avec Dieu’ ne signifie pas seulement que la Parole fut auprès de Dieu, dans sa société ; elle la présente dans un mouvement constant directionnel.

Malgré l’apparition des ténèbres qui envahirent l’humanité, la lumière ne cessa pas de projeter ses rayons salutaires elle persista à éclairer cette humanité devenue ténèbres : mais, par suite de l’obscurcissement moral, l’humanité résista à l’action de la lumière : «Les ténèbres ne la reçurent pas

Les moyens naturels de cette illumination sont, d’une part, la contemplation des œuvres de Dieu dans la création et, d’autre part, les avertissements de la conscience, cette loi écrite dans les cœurs : «Quand des non-Juifs qui n’ont pas la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, bien qu’ils n’aient pas la loi. Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, car leur conscience en rend témoignage et leurs pensées les accusent ou les défendent tour à tour.» (Rm 2, 14-15)

Ces moyens avec le secours de la Parole éternelle qui les employa suffirent pour ramener les hommes à Dieu, s’ils fussent dans un état normal ; ils fallut les rendre  inexcusables de résister aux sollicitations de cette lumière.

«Ils ne l’ont pas reçue», dit Jean avec tristesse. Il exprima ainsi l’expérience universelle des siècles, sans s’arrêter aux rares exceptions de ces hommes qui, de temps à autre, s’élevèrent par leurs lumières, bien au-dessus de leurs semblables.

Quoiqu’il y eut des degrés divers dans l’obscurcissement de l’intelligence et du cœur tous, même les meilleurs, restèrent plus ou moins sous l’influence de ces ténèbres au sein desquelles apparut la lumière.

Après avoir dit ce que fut la Parole divine, créatrice, vie et lumière des hommes, et comment elle ne put être reçue à cause des ténèbres qui régnèrent dans le monde, Jean poursuivit son exposition, en nous transportant au moment le plus tragique de cette lutte de la lumière avec les ténèbres.

La Parole vint au sein du peuple qui fut préparé pour la recevoir ; elle fut repoussée par lui, mais elle se constitua un nouveau peuple, formé de ceux qui reçurent d’elle par la foi le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Jean annonça ce qu’il reçut par une révélation divine, et ce dont il fut un témoin oculaire.

Le but du témoignage de Jean fut que tous crussent à la lumière par lui.Telle fut l’intention de Dieu dans sa miséricorde ; et le témoignage de Jean fut assez clair, assez puissant, pour que cette intention fut réalisée en tous, si la plupart n’eussent été retenus loin de la foi par l’endurcissement de leurs cœurs.

Cependant plusieurs crurent, et les plus éminents disciples de Jean devinrent disciples de Jésus. Bien que Jean-Baptiste fût le plus grand des prophètes, et que Jésus lui-même l’appela : «La lampe qui brûle et qui luit » (Jn 5, 35), il ne fut pas la lumière ; son rôle se réduisait à rendre témoignage à la lumière.

On a vu dans ces paroles de Jean une intention de polémique contre ses disciples qui ne curent pas cru en Jésus : « Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent : Du baptême de Jean.

Alors Paul dit : «Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire, en Jésus» (Ac 19, 3-4) Selon d’autres, elle rappellerait l’expérience personnelle de Jean, qui crut d’abord avoir trouvé en Jean toute la lumière qu’il chercha, mais qui dut reconnaître, lorsqu’il l’eut adressé à Jésus.

Le témoignage de Jean ne fut pas le seul fait qui aurait dû assurer un accueil favorable à la Parole : une relation primordiale l’unissait à chaque homme et au monde dans son ensemble et le milieu dans lequel elle parut fut spécialement préparé pour elle.

La Parole, cette lumière à laquelle Jean dut rendre témoignage, fut la véritable lumière, qui éclaire tout homme. La Parole fut appelée la véritable lumière par contraste avec la lumière que répandit Jean-Baptiste et qui ne fut qu’un reflet de la véritable lumière manifestée en Jésus.

Cette lumière divine éclaire chaque personne. Il s’agit de cette illumination universelle et intérieure que la Parole éternelle procure à chacune personne créée à l’image de Dieu et par laquelle celle-ci est amenée à sentir le besoin d’un Sauveur et à le reconnaître quand il lui est présenté.

Jean s’arrêta sur ce point, de montrer par l’effet, qu’un chacun de nous sent en soi que Christ est la lumière4. Cette lumière a répandu de ses rayons généralement sur tout le genre humain. Car nous sommes doués de raison et intelligence, qui nous permettent de faire la distinction entre le Bien et le Mal.

«Christ n’a jamais été tellement absent du monde que cependant les hommes étant éveillés par ses rayons, ne dussent lever leurs yeux vers lui.» (Calvin)

Au lieu de cela, Jean constata avec tristesse que le monde ne l’a point connu, tellement il fut aveuglé par les ténèbres du péché. Malgré tout, les siens ne l’ont pas accueilli. Ce dernier terme est plus expressif encore que les précédents.Bien loin d’avoir été accueillie, la Parole vivante et personnelle fut rejetée, méprisée, crucifiée.

Croire en son nom, c’est croire en lui, mais Jean employa ce terme parce que, dans le style de l’Écriture, qui fut celui de la vérité, le nom exprime l’essence intime et réelle d’un être : «Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié» (Mt 6, 9)

À ceux qui croient en lui, le Sauveur communique une grâce immense : le pouvoir de devenir enfants de Dieu.Jésus donna à ses disciples autorité sur les esprits impurs : «Le pouvoir de les chasser et de guérir toute maladie» (Mt 10, 1).x

Or Jésus seul peut donner à de pauvres pécheurs, qui sont par nature enfants de colère, le pouvoir de devenir des enfants de Dieu ; seul il peut les enrichir de toutes les dispositions morales que suppose ce beau titre.

C’est là l’œuvre de Dieu, l’effet et la preuve de son amour immense.Pour devenir enfant de Dieu, il faut être engendré de Dieu. Ces termes caractérisent dans toute sa réalité la transformation morale que l’Écriture appelle régénération, nouvelle naissance, création nouvelle, et que Dieu lui-même opère par la puissance de son Esprit : «Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu» (Jn 3, 5)

La Parole est devenue chair. Quel contraste ! Quel abîme entre ces deux termes ! La chair désigne, comme partout dans l’Écriture, la nature humaine, l’homme tout entier, dans l’état de faiblesse, d’infirmité, de souffrance et de mortalité auquel il se trouve réduit par suite du péché.

L’histoire évangélique, en racontant la naissance de Jésus, met sur la voie de comprendre comment il n’eut aucune part à la corruption native de notre humanité : «Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus» (Mt 1, 20)

Cette incarnation du Fils de Dieu, né au sein de notre humanité, afin de la sauver en la pénétrant d’une vie nouvelle, est le fondement de la foi chrétienne, à la position qu’il prend en présence de ce fait, on peut reconnaître si un homme est de Dieu ou s’il porte en lui l’esprit de l’antéchrist : « Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.» (1 Jn 2-3)x

Après avoir invoqué l’autorité de Jean-Baptiste, Jean continua en rapportant son expérience personnelle, qui fut celle de tous les croyants : «Nous avons reçu de sa plénitude la grâce et la vérité».

Ces mots sont énigmatiques et renferment une contradiction intentionnelle dans les termes : «Celui qui vient après moi, puisqu’il n’est pas encore entré dans son ministère, m’a précédé, selon l’ordre des temps, vu qu’il était avant moi, qu’il existait antérieurement à son apparition sur la terre, dans l’éternité.»

Les paroles de Jean-Baptiste confirmèrent ainsi celles de Jean. La plupart des interprètes entendent ces mots : m’a précédé, dans le sens de :m’a surpassé, est préféré, est supérieur à moi ; en un mot, comme désignant le rang, la dignité, et non l’ordre des temps.

Voir Dieu, c’est avoir une intuition immédiate de son essence, de ses perfections, et c’est ce qui n’a jamais été donné à aucun homme sur la terre et qui reste la prérogative exclusive du Fils unique.Jean avait entendu cette déclaration de Jésus lui-même. Tout homme déchu serait resté à jamais exclu d’une connaissance parfaite de Dieu, s’il ne nous avait été révélé en Jésus-Christ.x

Mais c’est cette révélation même que Jean proclama. Quelques interprètes (Meyer, Hofmann, Weiss) virent dans ces mots la relation du Fils avec Dieu après son retour dans la gloire, et non durant son état d’abaissement sur la terre.Jean employa cette expression en se plaçant au point de vue du temps où il écrivit : qui est maintenant dans le sein du Père.

L’état céleste dont jouit présentement Jésus ne saurait expliquer comment il a pu révéler Dieu parfaitement pendant qu’il était sur la terre. (Godet)

Jésus fut dans le sein du Père, par sa communion intime avec lui ; il était  dans le ciel tout en vivant sur la terre et, en mainte occasion, il déclara qu’il ne parle que selon ce qu’il vit et entendit de son Père.

C’est parce qu’il fut dans le sein du Père qu’il put être, non seulement le révélateur, mais la révélation même de Dieu. Jean affectionna ce nom de Père, parce que Jésus exprima habituellement par ce nom l’ineffable amour qui est l’essence de Dieu.

«Jésus a manifesté Dieu comme Père, et pour cela… il lui a suffi de se montrer comme Fils Montrer en lui le Fils, c’était le mode le plus simple de montrer en Dieu le Père.» (Godet)

En contemplant Jésus, Jean trouva cette définition sublime de Dieu : «Dieu est amour.» La leçon : le Dieu Fils unique, est attestée par les Pères alexandrins à peu près exclusivement. Elle ne trouve son analogue dans aucun texte du Nouveau Testament.

Diacre Michel Houyoux

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 Les paroissiens espèrent ainsi rendre heureuses beaucoup de personnes du village et des villages voisins.

 

# Le titre ‘Logos’ est donné à Jésus par saint Jean dans le prologue de son Évangile (Jn 1:1-18). D’un point de vue christologique, l’idée que le Christ soit le Logos a joué un rôle important dans l’affirmation de la divinité de Jésus-Christ et sa position en tant que Dieu le Fils dans la Trinité comme indiqué dans le credo de Chalcédoine en l’an 451. Le pape Damase Ier s’intéressa à la formule « le Verbe s’est fait chair » de l’évangile de Jean et refusa l’idée que Dieu devienne homme dans l’incarnation de Jésus-Christ.

Le pape Léon précisa que Dieu s’est uni à l’homme. Pour Justin de Naplouse, le Christ est le Logos incarné. Pour Apollinaire de Laodicée, le Verbe prend totalement possession de Jésus, qui n’a qu’une enveloppe humaine et est entièrement Dieu. Cette opinion, appelée apollinarisme, est considérée comme hérétique par l’Église. Le théologien et philosophe juif Philon d’Alexandrie a beaucoup écrit sur le Logos d’une manière qui rappelle la théologie du Nouveau Testament.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : «C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.» Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. (Jn 1, 1-18)

La Parole dans ses rapports avec Dieu et avec le monde

À l’origine de toutes choses la Parole existait, elle était en relation vivante avec Dieu, et elle était Dieu. C’est par elle que toutes choses existent ; en elle était la vie, cette vie qui est la lumière des hommes ; mais l’humanité rebelle repousse cette lumière.

La Parole repoussée par l’incrédulité et reçue par la foi. Bien qu’elle fût précédée du témoignage de Jean-Baptiste, qu’il y eût une relation naturelle entre elle et tout homme, que le monde eût été fait par elle, et qu’elle vînt chez le peuple qui fut préparé comme son chez-soi, elle n obtint ni du monde ni de ce peuple l’accueil auquel on put s’attendre. Mais à ceux qui l’eurent reçue, elle donna de devenir enfants de Dieu, à ceux qui furent nés, non de la chair, mais de Dieu. La Parole faite chair, objet de l’expérience du croyant. La Parole fut faîte chair et habita parmi nous, pleine de grâce et de vérité. Jean et les croyants ses contemporains contemplèrent sa gloire de Fils unique venu du Père ; Jean-Baptiste le leur attesta ; et Jean énuméra tout ce qu’ils reçurent de Jésus-Christ, le Fils unique en qui Dieu se révéla.

La Parole

Tandis que les autres évangélistes commencèrent leur narration avec la venue de Jésus-Christ en ce monde, ou son entrée dans son ministère, Jean remonta au-delà du temps, pour saisir le Sauveur dans son éternelle préexistence, car en Jésus de Nazareth, la Parole fut faite chairJean s’élevant à l’origine de toutes choses, présenta la Parole en elle-même et dans sa relation primordiale avec Dieu ; puis il décrivit ses rapports avec le monde en général et son action sur l’humanité rebelle.

Dans la seconde partie, Jean caractérisa l’accueil que les hommes, et spécialement le peuple élu firent à la Parole, quand, annoncée par Jean-Baptiste, elle apparut en Jésus-Christ. Repoussée par le peuple qui aurait dû la recevoir, elle donna à ceux qui la reçurent, et qui, par la foi, naquirent de Dieu, le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Cette expérience des croyants est exposée dans la troisième partie : la Parole faite chair a habité parmi ceux qui ont cru en elle. Les premiers mots de l’Évangile de Jean : «Au commencement était la Parole» rappellent les premiers mots de la Genèse et il ne s’agit pas d’un simple rapprochement dans les termes, mais d’une analogie profonde.

Si la Genèse raconte la création de l’univers, l’Évangile retrace la création nouvelle d’un monde moral. Dans son prologue, Jean remonta à l’origine de toutes choses pour nous montrer l’Auteur de cette double création. Si les mots : au commencement ne reportèrent pas la pensée au-delà de la première création, Jean ne dit pourtant pas que la Parole elle-même fut alors créée, mais qu’elle était au moment où toutes choses furent créées, qu’elle fut antérieure à toute la création.

Si la pensée de l’éternité n’était pas impliquée dans les termes mêmes dont se servit Jean, elle se présenterait comme une conséquence de la nature divine attribuée à la Parole. Et cette idée de la préexistence éternelle du Fils de Dieu ne fut pas une spéculation métaphysique de Jean, mais une vérité religieuse clairement enseignée dans tout le Nouveau Testament, et qui ressortit de mainte déclaration de Jésus lui-même, dans l’Évangile : « Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis» (Jn 8, 58)

Rattachant sa pensée au commencement de la Genèse, Jean affirma que toute la création fut réalisée par la Parole, expression de la volonté et de la puissance de Dieu. Le terme de Parole, non moins que celui de au commencement, sert à rappeler le récit génésiaque ; il fait allusion à ce : ce Dieu, huit fois répété, qui est comme le refrain de ce magnifique poème. Tous ces dire de Dieu, Jean les rassembla comme en une Parole unique, vivante, douée d’intelligence et d’activité, de laquelle émanait chacun de ces ordres particuliers.

«Au fond de ces paroles divines parlées, il découvrit la parole divine parlante. Mais, tandis que celles là retentirent dans le temps, celle-ci exista au-dessus et en dehors du temps.» (Godet) Comment Jean fut-il amené à concevoir comme une personne cette Parole éternelle, par laquelle ont eurent lieu la création et toutes les révélations divines ? L’Ancien Testament, compris à la lumière des enseignements de son Maître, lui fournit cette idée. Plusieurs de ses données conduisent  à la notion de la Parole que nous trouvons dans l’évangile.

Dans une série de passages, la Parole de l’Éternel est l’objet de personnifications plus ou moins poétiques : c’est par elle que les cieux ont été faits (Ps 33, 6) c’est elle que Dieu envoya à ceux qui furent dans l’angoisse, et elle les guérit ; c’est elle que Dieu envoya sur la terre ; c’est elle qui, sortant de la bouche de Dieu, exécuta son bon plaisir et amena à bien la chose pour laquelle il l’envoya : «Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli mes desseins» (Is 55, 11)

  1. Dans les livres des prophètes, la Parole de l’Éternel est présentée comme l’organe des révélations divines : «La parole de l’Éternel a été adressée à Ézéchiel, le fils du prêtre Buzi, dans le pays des Babyloniens, près du fleuve Kebar. C’est là que la main de l’Éternel a reposé sur lui.

  2. Depuis l’exil, les docteurs juifs considérèrent ces actions attribuées à la Parole divine comme l’œuvre d’un agent permanent et personnel qu’ils nommèrent la Memra (Parole) de Jéhovah. La Sagesse divine se présenta aux hommes, parlant, agissant comme un être personnel.

  3. « L’Éternel m’a possédée dès le commencement, avant ses œuvres ; j’ai été établie dès l’éternité, avant les origines de la terre »

  4. Deux vérités, en apparence contradictoires, sont enseignées dans toute l’écriture : d’une part, Dieu, le Dieu invisible, inaccessible, ne s’est jamais manifesté aux hommes. «Personne ne vit jamais Dieu», nul homme ne peut le voir et vivre. «Il est le seul à posséder l’immortalité, lui qui habite une lumière inaccessible et qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir. A lui soient l’honneur et la puissance éternelle. Amen !» (Ti 6, 16)

  5. D’autre part, la Bible raconte à toutes les époques de l’histoire d’Israël diverses théophanies ou apparitions de Dieu à ses serviteurs. Comment se concilie cette contradiction ? Par la manifestation d’un être mystérieux qui est appelé l’ange de sa face :«Dans toutes leurs détresses ils n’ont pas été sans secours, Et l’ange qui est devant sa face les a sauvés; Il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, Et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jour» (Is 63, 9)

  6. Cette même révélation divine par l’ange qui s’appelle l’Éternel est souvent rapportée dans l’Écriture. Mon nom est en lui, dit l’Éternel en parlant de l’ange qu’il envoyait devant Israël, c’est-à-dire qu’il fut la manifestation de l’essence divine elle-même.

Enfin, le dernier des prophètes annonça en ces termes l’apparition définitive sur notre terre de ce grand révélateur de Dieu : « Voici, je vais envoyer mon messager ; il préparera la voie devant moi et aussitôt entrera dans son temple le Seigneur (Adonaï) que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez » (Ml 3, 1). Ces deux vérités contradictoires furent conciliées, et Jean, qui fut pénétré de toutes deux, en montra le sublime accord dans ces paroles : «Personne ne vit jamais Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, est celui qui nous l’a fait connaître»

Nous savons maintenant pourquoi Jean appelle la Parole Celui par qui le Dieu invisible s’est toujours manifesté au monde, soit dans la création, soit dans ses révélations successives, soit enfin dans la rédemption de notre humanité. Et l’on conçoit quelle vive lumière ce fait projette sur toutes les Écritures, qui nous apparaissent ainsi dans leur pleine harmonie. Jean a donc tiré de l’Ancien Testament son idée de la Parole. Si, de ce que ce mot était alors usité dans les écoles de la philosophie alexandrine et se trouve souvent dans les écrits de Philon, on veut inférer que Jean l’a emprunté à ce philosophe, il n’y a pas lieu de le nier absolument. Mais s’il l’a fait, c’est pour rectifier les notions fausses que ce terme recouvrait et pour mettre la vérité divine à la place des spéculations métaphysiques de son époque.

« Mais nous prêchons une sagesse entre les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, mais une sagesse de Dieu» (1 Co 2, 6). La préposition ‘Avec Dieu’ ne signifie pas seulement que la Parole fut auprès de Dieu, dans sa société ; elle la présente dans un mouvement constant directionnel. Malgré l’apparition des ténèbres qui envahirent l’humanité, la lumière ne cessa pas de projeter ses rayons salutaires elle persista à éclairer cette humanité devenue ténèbres : mais, par suite de l’obscurcissement moral, l’humanité résista à l’action de la lumière : «Les ténèbres ne la reçurent pas

Les moyens naturels de cette illumination sont, d’une part, la contemplation des œuvres de Dieu dans la création et, d’autre part, les avertissements de la conscience, cette loi écrite dans les cœurs : «Quand des non Juifs qui n’ont pas la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, bien qu’ils n’aient pas la loi. Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, car leur conscience en rend témoignage et leurs pensées les accusent ou les défendent tour à tour.» (Rm 2, 14-15) 

Ces moyens avec le secours de la Parole éternelle qui les employa suffirent pour ramener les hommes à Dieu, s’ils fussent dans un état normal ; ils fallut les rendre  inexcusables de résister aux sollicitations de cette lumière. «Ils ne l’ont pas reçue», dit Jean avec tristesse. Il exprima ainsi l’expérience universelle des siècles, sans s’arrêter aux rares exceptions de ces hommes qui, de temps à autre, s’élevèrent par leurs lumières, bien au-dessus de leurs semblables.

Quoiqu’il y eut des degrés divers dans l’obscurcissement de l’intelligence et du cœur tous, même les meilleurs, restèrent plus ou moins sous l’influence de ces ténèbres au sein desquelles apparut la lumière. Après avoir dit ce que fut la Parole divine, créatrice, vie et lumière des hommes, et comment elle ne put être reçue à cause des ténèbres qui régnèrent dans le monde, Jean poursuivit son exposition, en nous transportant au moment le plus tragique de cette lutte de la lumière avec les ténèbres.

La Parole vint au sein du peuple qui fut préparé pour la recevoir ; elle fut repoussée par lui, mais elle se constitua un nouveau peuple, formé de ceux qui reçurent d’elle par la foi le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Jean annonça ce qu’il reçut par une révélation divine, et ce dont il fut un témoin oculaire. Le but du témoignage de Jean fut que tous crussent à la lumière par lui. Telle fut l’intention de Dieu dans sa miséricorde ; et le témoignage de Jean fut assez clair, assez puissant, pour que cette intention fut réalisée en tous, si la plupart n’eussent été retenus loin de la foi par l’endurcissement de leurs cœurs.

Cependant plusieurs crurent, et les plus éminents disciples de Jean devinrent disciples de Jésus. Bien que Jean-Baptiste fût le plus grand des prophètes, et que Jésus lui-même l’appela : «La lampe qui brûle et qui luit » (Jn 5, 35), il ne fut pas la lumière ; son rôle se réduisait à rendre témoignage à la lumière. On a vu dans ces paroles de Jean une intention de polémique contre ses disciples qui ne curent pas cru en Jésus : « Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent : Du baptême de Jean. Alors Paul dit : «Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire, en Jésus» (Ac 19, 3-4)

Selon d’autres, elle rappellerait l’expérience personnelle de Jean, qui crut d’abord avoir trouvé en Jean toute la lumière qu’il chercha, mais qui dut reconnaître, lorsqu’il l’eut adressé à Jésus. Le témoignage de Jean ne fut pas le seul fait qui aurait dû assurer un accueil favorable à la Parole : une relation primordiale l’unissait à chaque homme et au monde dans son ensemble et le milieu dans lequel elle parut fut spécialement préparé pour elle. La Parole, cette lumière à laquelle Jean dut rendre témoignage, fut la véritable lumière, qui éclaire tout homme. La Parole fut appelée la véritable lumière par contraste avec la lumière que répandit Jean-Baptiste et qui ne fut qu’un reflet de la véritable lumière manifestée en Jésus.

Cette lumière divine éclaire chaque personne. Il s’agit de cette illumination universelle et intérieure que la Parole éternelle procure à chacune personne créée à l’image de Dieu et par laquelle celle-ci est amenée à sentir le besoin d’un Sauveur et à le reconnaître quand il lui est présenté. Jean s’arrêta sur ce point, de montrer par l’effet, qu’un chacun de nous sent en soi que Christ est la lumière4. Cette lumière a répandu de ses rayons généralement sur tout le genre humain. Car nous sommes doués de raison et intelligence, qui nous permettent de faire la distinction entre le Bien et le Mal.

«Christ n’a jamais été tellement absent du monde que cependant les hommes étant éveillés par ses rayons, ne dussent lever leurs yeux vers lui.» (Calvin) Au lieu de cela, Jean constata avec tristesse que le monde ne l’a point connu, tellement il fut aveuglé par les ténèbres du péché. Malgré tout, les siens ne l’ont pas accueilli. Ce dernier terme est plus expressif encore que les précédents.Bien loin d’avoir été accueillie, la Parole vivante et personnelle fut rejetée, méprisée, crucifiée.

Croire en son nom, c’est croire en lui, mais Jean employa ce terme parce que, dans le style de l’Écriture, qui fut celui de la vérité, le nom exprime l’essence intime et réelle d’un être : «Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié» (Mt 6, 9) À ceux qui croient en lui, le Sauveur communique une grâce immense : le pouvoir de devenir enfants de Dieu.  Jésus donna à ses disciples autorité sur les esprits impurs : «Le pouvoir de les chasser et de guérir toute maladie» (Mt 10, 1).x

Or Jésus seul peut donner à de pauvres pécheurs, qui sont par nature enfants de colère, le pouvoir de devenir des enfants de Dieu ; seul il peut les enrichir de toutes les dispositions morales que suppose ce beau titre. C’est là l’œuvre de Dieu, l’effet et la preuve de son amour immense.Pour devenir enfant de Dieu, il faut être engendré de Dieu. Ces termes caractérisent dans toute sa réalité la transformation morale que l’Écriture appelle régénération, nouvelle naissance, création nouvelle, et que Dieu lui-même opère par la puissance de son Esprit : «Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu» (Jn 3, 5)

La Parole est devenue chair. Quel contraste ! Quel abîme entre ces deux termes ! La chair désigne, comme partout dans l’Écriture, la nature humaine, l’homme tout entier, dans l’état de faiblesse, d’infirmité, de souffrance et de mortalité auquel il se trouve réduit par suite du péché. L’histoire évangélique, en racontant la naissance de Jésus, met sur la voie de comprendre comment il n’eut aucune part à la corruption native de notre humanité : «Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus» (Mt 1, 20)

Cette incarnation du Fils de Dieu, né au sein de notre humanité, afin de la sauver en la pénétrant d’une vie nouvelle, est le fondement de la foi chrétienne, à la position qu’il prend en présence de ce fait, on peut reconnaître si un homme est de Dieu ou s’il porte en lui l’esprit de l’antéchrist : « Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.» (1 Jn 2-3)x

Après avoir invoqué l’autorité de Jean-Baptiste, Jean continua en rapportant son expérience personnelle, qui fut celle de tous les croyants : «Nous avons reçu de sa plénitude la grâce et la vérité». Ces mots sont énigmatiques et renferment une contradiction intentionnelle dans les termes : «Celui qui vient après moi, puisqu’il n’est pas encore entré dans son ministère, m’a précédé, selon l’ordre des temps, vu qu’il était avant moi, qu’il existait antérieurement à son apparition sur la terre, dans l’éternité.»

Les paroles de Jean-Baptiste confirmèrent ainsi celles de Jean. La plupart des interprètes entendent ces mots : m’a précédé, dans le sens de :m’a surpassé, est préféré, est supérieur à moi ; en un mot, comme désignant le rang, la dignité, et non l’ordre des temps. Voir Dieu, c’est avoir une intuition immédiate de son essence, de ses perfections, et c’est ce qui n’a jamais été donné à aucun homme sur la terre et qui reste la prérogative exclusive du Fils unique. Jean avait entendu cette déclaration de Jésus lui-même. Tout homme déchu serait resté à jamais exclu d’une connaissance parfaite de Dieu, s’il ne nous avait été révélé en Jésus-Christ.

Mais c’est cette révélation même que Jean proclama. Quelques interprètes (Meyer, Hofmann, Weiss) virent dans ces mots la relation du Fils avec Dieu après son retour dans la gloire, et non durant son état d’abaissement sur la terre. Jean employa cette expression en se plaçant au point de vue du temps où il écrivit : qui est maintenant dans le sein du Père. L’état céleste dont jouit présentement Jésus ne saurait expliquer comment il a pu révéler Dieu parfaitement pendant qu’il était sur la terre. (Godet) Jésus fut dans le sein du Père, par sa communion intime avec lui ; il était  dans le ciel tout en vivant sur la terre et, en mainte occasion, il déclara qu’il ne parle que selon ce qu’il vit et entendit de son Père.

C’est parce qu’il fut dans le sein du Père qu’il put être, non seulement le révélateur, mais la révélation même de Dieu. Jean affectionna ce nom de Père, parce que Jésus exprima habituellement par ce nom l’ineffable amour qui est l’essence de Dieu. «Jésus a manifesté Dieu comme Père, et pour cela… il lui a suffi de se montrer comme Fils Montrer en lui le Fils, c’était le mode le plus simple de montrer en Dieu le Père.» (Godet) En contemplant Jésus, Jean trouva cette définition sublime de Dieu : «Dieu est amour.» La leçon : le Dieu Fils unique, est attestée par les Pères alexandrins à peu près exclusivement. Elle ne trouve son analogue dans aucun texte du Nouveau Testament.

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Mardi de la vingt-troisième Semaine du Temps Ordinaire — Année Impaire

Posté par diaconos le 7 septembre 2021

Jésus passa toute la nuit à prier Dieu ; il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtre

Election des Douze

# Le Nouveau Testament emploie plusieurs fois le mot « apôtre ». Il s’applique à plusieurs catégories de personnes bien distinctes : les témoins de la Résurrection de Jésus, envoyés pour annoncer cet événement; un des ministères de l’Église primitive ; deux fois dans les évangiles (Mt 10,2 et Lc 6,13) : le groupe des Douze choisis par Jésus, d’abord pour les envoyer (Mt 10, 5-42), enfin « pour être avec lui » et pour signifier symboliquement le peuple de la fin des temps (Mt 19, 28). Paul, qui ne fit pas partie des Douze Apôtres, est surnommé l’ Apôtre  sans autre précision, ou encore l’apôtre des Gentils.Le mot « apôtre » désigne un des douze disciples de Jésus-Christ.
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Il s’applique aussi aux personnes qui enseignent et répandent une religion à la manière des apôtres de Jésus. Par extension, il qualifie aussi les propagateurs d’une doctrine, d’une opinion, d’une cause. Dans le vocabulaire familier, « apôtre » désigne une personne qui va écouter aveuglément son maître à penser et qui propage activement ses idées. Le Nouveau Testament témoigne aussi d’un apostolat conçu, dans la première Église, comme l’un des ministères essentiels. Les lettres de Paul (par ex. 2 Co 11,13) parlent de « faux apôtres ».
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Le premier exemple de texte apostolique est sans doute la lettre apostolique envoyée à l’Église d’Antioche à la suite des discours de Pierre (Ac 15, 7-12) et Jacques (Ac 15, 13-21) sur la décision du concile de Jérusalem sur l’observance des règles traditionnelles du judaïsme, notamment la circoncision (vers 50). Les textes ne sont pas toujours explicites sur le contenu de ce ministère, dont on peut penser qu’il comportait une dimension missionnaire itinérante : c’est ainsi que la Didachè (11, 3-6) atteste leur existence en Syrie au début du IIe siècle. L’apostolat en effet, contrairement à l’épiscopat, ne s’exerce pas sur un territoire circonscrit et précis : il a une dimension universelle.
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Pierre en effet présida d’abord l’Église d’Antioche avant de présider l’Église de Rome. La tradition de l’Église, en suivant les textes des Actes des Apôtres, adopte un collège apostolique modifié depuis la défection et la trahison de Judas l’Iscariote. Elle remplace celui-ci par Matthias et surtout par Paul (apôtre). Le plus souvent, ces deux apôtres additionnels figurent ensemble parmi les Douze au détriment de l’un des onze appelés par Jésus-Christ. En tout cas Paul figure toujours dans le collège apostolique, à la seconde place après Pierre. La Tradition apostolique a été définie par Hippolyte de Rome au début du IIIe siècle. C’est sur l’existence de ce ministère de l’Église antique que Calvin s’appuiera pour restructurer les ministères des Églises de la Réforme. Après les temps proprement apostoliques marquant la première période de l’histoire du christianisme, le terme « apôtre » s’applique aux missionnaires qui évangélisèrent un peuple ou un pays, souvent en dehors de leur lieu d’origine, et fondèrent ainsi une chrétienté locale.
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De l’évangile selon Luc

12 En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. 13 Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres : 14 Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, 15 Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, 16 Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître.

17 Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. 18 Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé. 19 Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. (Lc 6, 12-19)

L’apogée du ministère galiléen

Jésus en ces jours-là passa une nuit en prières sur la montagne. Le jour venu, il assembla autour de lui ses disciples dont il choisit douze, auxquels il donna le titre d’apôtres. Jésus revenu auprès de la foule opéra des guérisons. Jésus avec ses disciples redescendit jusqu’à un plateau de la montagne. Il y trouva une grande multitude, accourue de toute la Palestine. Une puissance divine, sortant de lui, opéra des guérisons.

D’une part, Jésus était parvenu au faite de son activité et de sa puissance divine. D’autre part, la haine de ses adversaires et leurs desseins meurtriers hâtaient la crise qu’il prévoyait déjà comme inévitable. Dans ces graves circonstances, il prit parmi ses disciples les douze apôtres et les établit comme ses témoins et ses ambassadeurs, chargés de continuer après lui son œuvre dans le monde.

Il se prépara à cet acte solennel par la prière dans un lieu écarté.    Luc raconta fréquemment que Jésus se retirait dans la solitude pour prier. Luc ajouta seul que Jésus leur donna le titre  d’apôtres, envoyés auprès de notre humanité pour continuer son œuvre par la prédication de l’Évangile. Le nom de Jude, fils de Jacques, est propre à Luc. L’existence d’un apôtre de ce nom fut  confirmée par  Jean. Les évangélistes rappelèrent que Judas dénonça Jésus pour le faire arrêter.  .

 Matthieu, dans sa liste des apôtres, les nomma deux par deux : Pierre et André, Jacques et Jean, etc. Ce groupement répondait à la réalité historique, chaque paire ainsi réunie était liée, soit par des liens de parenté, soit d’une autre manière.

Quel auditoire se trouva là réuni pour entendre le discours de Jésus ! Des gens s’assemblèrent fréquemment autour de lui pour l’entendre, une grande multitude de peuple, accourue de toutes les contrées environnantes, soit pour l’entendre, soit pour être guéris de leurs maladies ; plusieurs de ces malheureux qui étaient en proie à la puissance des ténèbres : et ils étaient guéris. Ceux même qui ne pouvaient pas attirer sur eux l’attention de Jésus, au milieu de cette foule, cherchaient à le toucher et ils éprouvaient qu’une puissance divine sortait de lui et les guérissait tous.

Diacre Michel Houyoux

Compléments

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◊ Regnum Christi   : cliquez ici pour lire l’article → « Il passa toute la nuit à prier Dieu ; il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’apôtres »

  Prédication du Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer :  » La mission des douze est aussi la nôtre « 

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