Jésus guérit un paralytique à la piscine de Béthesda
# La Guérison à la piscine de Béthesda est un miracle attribué à Jésus-Christ, qui guérit un paralytique à la piscine de Bethesda. Il est cité dans l’Évangile selon Jean. Il se veut créateur de foi, mais aussi le symbole du Christ venu relever l’humanité pécheresse. Ce miracle parle en fait de l’humanité qui demande à l’envoyé de Dieu de rétablir son parcours hors du péché afin de pouvoir vivre en suivant les préceptes de l’Église. Ce paralysé c’est pour le Frère Dominique toute l’humanité qui cherche son rattachement au divin, à la vie apportée par le Christ. «Lève toi … et marche» correspond à la nouvelle aventure synonyme de fraternité que propose le Messie. C’est la conversion des humains grâce à l’eau.
Saint Jean Chrysostome écrit sur ce miracle qu’il faut savoir se réjouir du bonheur qui arrive à son prochain. Il ne faut pas suivre la voie de la colère et de la jalousie, ni de l’envie envers la prospérité de son frère. Il donne la référence de saint Paul dans sa lettre aux Romains qui dit ; «Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent» (Rm 12,15). Sebastiano Ricci représenta la scène dans La Piscine de Bethesda vers 1724. Ce tableau est conservé par la Royal Collection et loué à Osterley Park.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
À l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis,
il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : «Veux-tu être guéri ?»
Le malade lui répondit : «Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi.» Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche.» Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied : «C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard.»
Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” » Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; car, Jésus s’était éloigné, et il y avait foule à cet endroit. Plus tard, Jésus le retrouva dans le Temple et lui dit : «Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. »
L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat. (Jn 5, 1-16)
Guérison par Jésus d’un paralytique
Au mois de décembre, la Pâque était proche. L’Évangile de Jean fut écrit avant la ruine de Jérusalem ; car un réservoir alimenté par une source subsista après cette catastrophe ; et quelques siècles plus tard,au temps d’Eusèbe, elle jaillissait encore. La porte des brebis, mentionnée dans l’Ancien Testament était située au nord-est de Jérusalem, près du temple. On avait appelé ce lieu Béthesda, c’est-à-dire maison de grâce, ou de miséricorde, sans doute parce qu’on voyait, avec raison, dans cette source une marque de la bonté de Dieu envers tant de malheureux qui venaient y chercher la guérison ou le soulagement de leurs maux.
Il portait ce nom, dit M. Félix Bovet, parce que le petit bétail qui entrait à Jérusalem y arrivait par l’est, car ce fut de ce côté-là que se trouvèrent les immenses pâturages du désert de Juda. De nos jours encore, c’est par la porte de Saint-Étienne qu’entrent à Jérusalem tous les moutons nécessaires à la subsistance de la ville. On estima que cette porte de Saint-Étienne fut la même que celle qui s’appelait autrefois porte des brebis. Peut-être y avait-il aussi près de cette porte un marché où l’on vendait de ces animaux pour les sacrifices. Cette piscine, fut un vaste bassin où jaillissait une source d’eau entourée de portiques pour abriter les malades qui s’y rassemblaient.
Il y eut une fête qui tombait entre ces deux époques, c’était celle de Purim, célébrée en mars, en mémoire de la délivrance du peuple juif par le moyen d’Esther. Jean nomma quelques-unes de ces maladies, pour donner une idée de toutes celles qui purent s’y trouver encore. Les paralytiques, mentionnés ici, étaient des malades dont les membres étaient desséchés, perclus, atrophiés : «Un autre jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée. » (lc 6, 6) Tel était l’homme qui fut guérit par Jésus.
Monsieur Félix Bovet fut témoin d’un triste spectacle tout semblable à celui qui se présenta à Béthesda. Ce fut à la piscine d’Ibrahim, près de Tibériade : la salle où se trouvait la source état entourée de plusieurs portiques, dans lesquels se trouvèrent une foule de gens entassés les uns sur les autres, couchés sur des grabats, ou roulés dans des couvertures, avec de lamentables expressions de misère et de souffrance. ces paralytiques couchés dans les cinq portiques du lavoir de Béthesda !
La piscine est en marbre blanc, de forme circulaire, et couverte d’une coupole soutenue par des colonnes. Le bassin est entouré intérieurement d’un gradin où l’on peut s’asseoir. (Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte) Ces malades attendaient le jaillissement de la source, qui était intermittente. Le même phénomène fut observé, récemment encore, par divers voyageurs à une source située au sud-est de Morija, à l’es de Jérusalem, et qui s’appelle la source de la Vierge. Elle est quelquefois complètement desséchée, puis on la voit de nouveau jaillir avec abondance, deux ou trois fois par jour.
Le mouvement de l’eau fut interprété comme un phénomène dût à une intervention surnaturelle : «Car un ange descendait de temps en temps dans le réservoir et troublait l’eau ; celui donc qui y entrait le premier après que l’eau avait été troublée guérissait, de quelque maladie qu’il fût atteint.» Jésus vit ce malade parmi tous les autres, et ressentit pour lui une profonde compassion. Il savait, qu’il y eut longtemps qu’il souffrit, par cette intuition divine avec laquelle il pénétrait toute la vie de ceux qu’il avait devant lui. La question : «Veux-tu être guéri ?» parut étrange. Il était bien évident qu’il le voulait !
Paralysé depuis tant d’années, découragé, ayant vu toutes ses espérances déçues, cet homme avait probablement perdu jusqu’à la faculté de vouloir. Le premier but de la question de Jésus fut d’exciter cette volonté paralysée comme le corps du malade, de produire chez lui un mouvement d’espoir et d’énergie. Le malade sentit la compassion de Jésus et n’hésita pas à lui raconter toute sa misère. D’ailleurs Jésus avait en vue une guérison plus grande que celle du corps ; et pour qu’il pût opérer ce relèvement moral, il lui importa d’obtenir du malade une réponse ferme à cette question : «Veux-tu ?
Il y eut une simplicité touchante dans la réponse de cet homme. Non seulement il fut malade, impuissant, mais abandonné : «Je n’ai personne ! Je viens, toujours le dernier, toujours trop tard ! » Quel découragement ! La parole créatrice de Jésus eut un effet immédiat. Ces Juifs étaient des membres du sanhédrin qui, sans avoir égard au miracle accompli, ni à la délivrance d’un malheureux, ne songèrent qu’à faire respecter la lettre de la loi ! : «Ainsi parle l’Éternel : Prenez garde à vos âmes ; Ne portez point de fardeau le jour du sabbat, Et n’en introduisez point par les portes de Jérusalem. » (Jr 17, 21)
Heureux de sa délivrance, cet homme en appela à l’ordre et à l’autorité de Jésus qui l’eut guéri ; cette autorité, il l’opposa sans hésiter, à celle des membres du conseil. La question des chefs du peuple fut habile, et trahit leur peu de sincérité. Ils ne demandèrent pas : «Qui t’a guéri ?» Ils évitèrent avec soin de constater le miracle, qui les gênait. Le malade guéri ne put répondre, parce que Jésus ne s’était pas fait connaître. Ce fut dans le temple que Jésus trouva cet homme. Il s’y était rendu pour rendre grâces à Dieu. Ce fut là que l’attendit une grâce nouvelle, le sérieux avertissement de Jésus. Le péché, cause de la souffrance, telle fut la loi universelle du monde moral que nous révèle partout l’Écriture, d’accord avec l’expérience : «Ses disciples lui posèrent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?» (Jn 9, 2)
Mais chez cet homme, la maladie fut l’effet de quelque péché particulier, puisque Jésus, après sa délivrance, l’exhorta à ne plus se laisser aller à la vie de désordre qu’il menait autrefois. S’il la recommençait, il pouvait s’attendre à quelque chose de pire. Or par quelque chose de pire que trente-huit ans dans la maladie, Jésus entendait la perdition. La première déclaration de cet homme, montra qu’il y avait en lui plus que cette préoccupation personnelle : il s’était abrité sous l’autorité de Jésus ; il saisit l’occasion d’affirmer à nouveau, en rappelant sa guérison, l’autorité de celui qui opéra sa merveilleuse délivrance, en faisant connaître cette fois le nom de son bienfaiteur. Il ne put savoir qu’il en résulterait des inconvénients pour celui-ci.
Jésus, pour se justifier d’avoir fait du bien le jour du sabbat, éleva sa pensée vers Celui qu’il nomma son Père, dans un sens que lui seul put donner à ce nom. Il vit son Père exerçant une action immense et incessante sur tout l’univers et, en particulier, sur ses créatures intelligentes, qu’il voulut amener au salut. Ce fut là ce que Jésus, par une expression populaire, appela travail de Dieu. Ce travail ne fut pas interrompu par aucun sabbat. Dieu agit non seulement depuis la création du monde d’une manière continue, incessante, mais il agit jusqu’à présent ou jusqu’ici.
Par ce dernier terme Jésus désigna l’instant où eut lieu la guérison qu’on lui reprocha et dans laquelle se manifesta l’action de Dieu. Et, se sentant en communauté parfaite de volonté et d’action avec le Père, Jésus ajouta : «Et moi aussi je travaille.» Il travaille, non par simple imitation de Dieu, mais en vertu d’une nécessité morale de sa nature divine. Et en agissant ainsi, il ne viola pas plus le sabbat que Dieu ne le viole, il l’accomplit, non selon la lettre, mais selon l’esprit et dans l’amour qui porta Dieu à l’instituer.
Il ne répond pas que la loi de garder le sabbat a été temporelle, et que maintenant elle serait abolie : mais plutôt il nie qu’il ait violé la loi, d’autant que ce qu’il avait fait était une œuvre divine… C’est le point sur lequel Christ s’arrête, que le saint repos qui a été commandé par la loi de Moïse n’est point troublé quand on s’emploie à œuvres de Dieu. Et par cette raison, non seulement il excuse son fait, mais aussi le fait de cet homme qui a chargé son lit. Car c’était une dépendance et comme une partie du miracle, d’autant que ce n’était qu’une approbation d’iceluy. Et puis, si on estime entre les œuvres de Dieu l’action de grâces, et la publication de sa gloire, ce n’était point une profanation du sabbat de rendre témoignage de pieds et de mains de la grâce de Dieu. — Calvin
Diacre Michel Houyoux
Compléments
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