Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire de l’année A

Posté par diaconos le 18 octobre 2020

Pauvre, dans une juste économie du salut !

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De l’Évangile selon saint Matthieu

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En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »«Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Mt 22, 15-21)

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.La pauvreté du cœur ! Le royaume des cieux !
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Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l’adversaire, où l’ennemi se brise en sa révolte. À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ; tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds : Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre !  (Ps 8) Que je ne perde jamais ton image et ta ressemblance dans mon âme – ta justice !

Auteur +PÈRE MARIE LANDRY C+MPS
 

Rendez donc à César ce qui est à César

 

Aujourd’hui, on nous présente pour notre considération, une citation de Jésus très connue : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22,21). «  Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? « Si nous commençons notre réflexion avec une phrase un peu violente en plein milieu de ce récit évangélique, voilà le centre du problème de Jésus avec les pharisiens, les pharisiens avec Jésus : leur  hypocrisie .
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En fait, saint Matthieu nous a bien introduit dans le sujet : « En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. » Dans un langage véridique entre personnes de bonne volonté, l’intelligence pose des questions pour connaître  la vérité, la volonté cherche des conseils pour savoir  le bien à accomplir. Piéger le discours est un acte de mauvaise volonté qui veut falsifier la position de l’interlocuteur, en voulant le discréditer avec des intentions perverses.
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.Là, notre lecture ne suit pas le narrateur omniscient d’un roman qui raconte un épisode d’un monde fictif : c’est une vraie histoire de la vie de Jésus où saint Matthieu fut témoin oculaire ; d’ailleurs, saint Jean témoigna dès le début de son Évangile : « Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme. » (Jn 2, 24-25)
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Jésus vient d’appeler les pharisiens hypocrites parce qu’il connaît leurs cœurs, c’est-à-dire qu’il sait qu’ils créent des histoires peu honnêtes par leur jugements mensongers, tandis qu’ils veulent apparaître justes aux gens par des raisonnements sophistiqués. Nous sommes toujours devant Jésus, doux et humble de cœur (Mt 11, 29), justement mis en colère ! Il est tout prêt à nous pardonner quand nous sommes faibles, à nous éduquer quand nous sommes ignorants : en revanche, il tolère peu une tentative quelconque de nier la véracité et la droiture de son témoignage, l’effigie de sa Personne divine !
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.Que personne ne s’écarte du Chemin, de la Vérité et de la Vie inscrits dans ce Fils de l’homme ! Il est toujours vrai et il enseigne le chemin de Dieu en vérité ; il ne se laisse influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence qu’il considère les gens : « Hypocrites !  » donc les hommes qui reconnaissent ces traits, – la splendeur de sa Personne divine qui brille par son humanité –, sans l’adorer, sans l’imiter, sans vouloir être comme lui : « l’Image du Dieu invisible  » (Col 1, 15), monnaie du royaume des Cieux !
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. » Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? « L’argent du monde doit-il m’appartenir, ou dois-je appartenir à Dieu comme sa monnaie ? Suis-je jaloux du possesseur de l’argent, dont l’effigie et l’inscription apparaissent dessus – sans laisser place à la jalousie de Dieu qui voudra que les vertus de son amour gratuit apparaissent dans le monde par la sainteté de ma vie ?   » Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux ! » (Mt 5, 3)
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.Dans une autre altercation avec les autorités, Jésus avait affirmé : « Le Père et moi, nous sommes UN  » (Jn 10, 30), c’est-à-dire qu’il n’a pas hésité à attirer attention sur la question de son identité, voire inviter son auditoire à examiner son exemple et y trouver l’image du Dieu invisible à l’œuvre : Jésus y est le centre, le critère, le modèle de nos vies, la manière d’aimer Dieu sur toute chose et d’aimer le prochain comme soi-même.
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.« N’est-il pas écrit dans votre Loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ? Elle les appelle donc des dieux, ceux à qui la parole de Dieu s’adressait, et l’Écriture ne peut pas être abolie. Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : “Tu blasphèmes”, parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”. Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire.
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.« Si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père.  » (Jn 10, 34-38)  Voilà la spiritualité lumineuse que Jésus, le Fils de Dieu, voudra partager avec nous, tandis qu’il est maintenant obligé de dissiper notre  matérialité, voire notre esclavage matérialiste, par un exemple si mondain qui ne vient que du piège de nos ténèbres peccamineuses !
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 » Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! « Le péché rend esclave ; l’hypocrisie rend bête. Il est un devoir de servir César comme il l’est davantage de servir Dieu ! La première des vertus cardinales, – la justice –, rend à l’autre ce que lui est dû. Le pécheur, en aimant soi-même plus que Dieu et son prochain, perd sa justice.
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La conscience, pervertie par son attachement habituel à soi, devient esclave : voilà un homme rendu bête dans sa pensée morale ! Faut-il avoir la  permission  d’être juste en tant qu’homme (sujet de la société) ? Faut-il avoir la « permission d’être juste en tant qu’image et ressemblance de Dieu (sujet de la religion) ? « Est-il permis, oui ou non ? », demandèrent les pharisiens, juste pour commencer !
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À la lumière de la Sagesse de Jésus qui émane de sa Justice, nous voyons combien leur question fut bête ! « Hypocrites ! Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! «  La colère de Jésus appelle à la conversion : l’or est purifié par le feu, alors nous serons comme lui, aimants de Dieu et du prochain, doux et humbles de cœur aux hommes de bonne volonté comme lui !
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Que je sois avare de ta charité, ô Christ ! Donne-moi la grâce de la pauvreté du cœur pour que je puisse toujours vivre en cherchant ton Royaume et sa justice, en aimant Dieu par-dessus toute chose et mon prochain comme moi-même ! Pour que l’amour de Dieu puisse briller dans notre vie, rendons- lui gloire aujourd’hui en mettant librement l’un de nos talents au service de notre prochain.

 Compléments

◊ Assemblée dominicale sans prêtre Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire de l’année A

◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Vingt-neuvième dimanche du Temps Ordinaire — Année A

 Liens avec d’autres sites chrétiens sur Internet

◊ Mouvement des Cursillos francophones du Canada   : cliquez ici pour lire l’article → Vingt-neuvième dimanche du Temps de l’Église, Année A

◊  Société du Verbe Divin : cliquez ici pour lire l’article → VINGT NEUVIEME DIMANCHE ORDINAIRE – ANNEE A 

Sermon du Père f. Thibaut du Pontavice : « Dieu et César »

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The Holy Spirit will teach you at that hour what to say

Posté par diaconos le 17 octobre 2020

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From the Gospel of Jesus Christ according to Saint Luke

At that time Jesus said to his disciples, « I tell you, whoever has declared himself for me before men, the Son of Man will also declare himself for him before the angels of God. But whoever denies me before men will also be denied before the angels of God. Whoever speaks a word against the Son of man, it shall be forgiven him; but if any man blasphemes against the Holy Spirit, it shall not be forgiven him.
When they bring you before the people of the synagogues, the rulers and the authorities, do not worry about how you will defend yourselves or what you will say. For the Holy Spirit will teach you in that hour what to say.  » (Lk 12, 8-12)

Jesus confessed his name

In both gospels, Jesus made a courageous confession of his name against the fear of men. It was this fear that paralysed his heart and lips when it came to declaring himself for him and his cause. Instead of these words, before the angels of God, Matthew said : « Before my Father in heaven ».

This last idea is more complete and more striking; but both are true, because it is about eternal judgment, in which the angels will take part. According to Luke, Jesus does not say that he himself will deny the one who denies him. Even today in the East, five little passerines are sold for two pennies (Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7th edition). Matthew spoke of two sparrows that sold for a penny.

Jesus gave his opponents this terrible warning : « Whoever blasphemes against the Holy Spirit will not be forgiven.  » In order to find a connection with the above, it is pointed out that denial of the name of Christ can lead to blasphemy against the Holy Spirit, which is right. Matthew and Mark assigned its rightful place to this severe declaration that Jesus directed against those who attributed his miracles to the devil.

According to Luke, this same accusation was made under different circumstances and provoked the previous discourse (Luke 11, 17-26). The synagogues were the Jewish courts, the magistrates were the Gentile courts, and the authorities designated the various powers before which the disciples could be brought.

The words with which Jesus wanted to reassure his disciples literally mean : « Do not be troubled how or what you will do your apology, or what you will talk about.  «  In Matthew, these words were part of the instructions given to the apostles sent on mission. This was their natural and first place.

Deacon Michel Houyoux

Links to other Christian sites on the Internet

◊ Ray Stedman : click here to read the paper  →The Teaching  Spirit

◊The Holy Spirit is our Helper  : click here to read the paper  → The Holy Spirit is our Helper, Teacher, and Leader

The Holy Spirit – our teacher

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L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire

Posté par diaconos le 17 octobre 2020

 L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire  dans comportements

De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m’aura renié en face des hommes sera renié à son tour en face des anges de Dieu. Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné ; mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné.
Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire. » (Lc 12, 8-12)

Jésus confessa son nom

Dans l’un et l’autre évan­gile, Jé­sus op­posa à la crainte des hommes une cou­ra­geuse confession de son nom. Ce fut cette crainte qui pa­ra­lysa le cœur et les lèvres, quand il s’a­git de se dé­cla­rer pour lui et pour sa cause. Au lieu de ces mots : devant les anges de Dieu, Mat­thieu dit : « De­vant mon Père qui est aux cieux  ».

Cette der­nière idée est plus com­plète et plus sai­sis­sante ; mais l’une et l’autre sont vraies, parce qu’il s’a­git du ju­ge­ment éter­nel, au­quel les anges pren­dront part. D’a­près Luc, Jé­sus ne dit pas qu’il re­niera lui-même ce­lui qui l’aura re­nié. Au­jourd’­hui en­core en Orient on vend cinq petits passereaux pour deux sous (Fé­lix Bo­vet, Voyage en Terre Sainte, 7e édi­tion). Mat­thieu parla de deux pas­se­reaux qui se vendirent un sou.

 Jé­sus adressa à ses adversaires ce ter­rible aver­tis­se­ment : « Celui qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pas pardonné. » Pour trou­ver une re­la­tion avec ce qui pré­cède, on fait ob­ser­ver que le re­nie­ment du nom de Christ peut conduire jus­qu’au blasphème contre le Saint-Esprit, ce qui est juste. Mat­thieu et Marc as­si­gnèrent sa vraie place à cette sé­vère dé­cla­ra­tion que Jé­sus di­rigea contre ceux qui at­tri­buèrent ses mi­racles au dé­mon.

D’a­près Luc, cette même ac­cu­sa­tion fut for­mu­lée dans des cir­cons­tances dif­fé­rentes et provoqua le dis­cours pré­cé­dent (Luc 11.17-26). Les synagogues furent les tri­bu­naux juifs, les magistrats les ju­ri­dic­tions païennes ; en­fin, les autorités dé­si­gnèrent les di­vers pou­voirs de­vant les­quels les disciples purent être traduits.

Les pa­roles par les­quelles Jé­sus voulut ras­su­rer ses dis­ciples si­gni­fient lit­té­ra­le­ment : «  Ne soyez pas en peine comment ou de quoi vous ferez votre apologie, ou de quoi vous par­le­rez.  » Dans Mat­thieu, ces pa­roles firent par­tie des ins­truc­tions don­nées aux apôtres en­voyés en mis­sion. Ce fut là leur place na­tu­relle et pre­mière.

Diacre Michel Houyoux

 Liens avec d’autres sites chrétiens sur Internet

◊ Regnum Christi : cliquez ici pour lire l’article →  L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là

◊ jardinsophe.blogspot.com  : cliquez ici pour lire l’article → L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure même ce qu’il faut dire

KTO : « L’esprit Saint »

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Nous ne sommes pas les enfants d’une servante, nous sommes ceux de la femme libre

Posté par diaconos le 12 octobre 2020

L’image contient peut-être : 3 personnes, texte qui dit ’tere Nous ne sommes pas es enfants d'une servante, nous sommes ceux de la femme libre. C'est pour que nous soyons LIBRES que le Christ nous a libérés. Ga4 4,22-24.26-27.31-5,1 @NotreDamedesInternautes’

Nous sommes les enfants de la femme libre

De la lettre de saint Paul apôtre aux Galates

Frères, il est écrit qu’Abraham a eu deux fils, l’un né de la servante, et l’autre de la femme libre. Le fils de la servante a été engendré selon la chair ; celui de la femme libre l’a été en raison d’une promesse de Dieu. Ces événements ont un sens symbolique : les deux femmes sont les deux Alliances. La première Alliance, celle du mont Sinaï, qui met au monde des enfants esclaves, c’est Agar, la servante. tandis que la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle, notre mère. L’Écriture dit en effet : Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’enfantes pas ; éclate en cris de joie, toi qui ne connais pas les douleurs de l’enfantement, car les enfants de la femme délaissée sont plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari. Dès lors, frères, nous ne sommes pas les enfants d’une servante, nous sommes ceux de la femme libre. C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage.  (Ga 4, 22-24.26-27.31 – 5, 1)

Allégorie des deux alliances

Abraham eut deux fils ; l’un d’une femme esclave, et l’autre d’une femme libre. Celui de l’esclave naquit selon la chair ; et celui de la femme libre, en vertu de la promesse  divine. Abra­ham et Sara ne purent plus avoir d’es­pé­rance de voir cette pro­messe se réa­li­ser. Ces choses al­lé­go­ri­sées , ont un sens pro­fond ren­fermé sous les faits his­to­riques.

Si l’on a pu dire de l’­his­toire pro­fane, avec une en­tière vé­rité, que chaque évé­ne­ment porta en lui l’en­sei­gne­ment qui res­sortit de tout l’en­semble de l’­his­toire ; à plus forte rai­son en fut-il ainsi dans l’­his­toire du règne de Dieu. Ce règne se dé­ve­loppa gra­duel­le­ment, d’une ma­nière or­ga­nique, sous la di­rec­tion de Dieu, de sorte que les faits les moins im­por­tants en ap­pa­rence re­flétèrent les plus grands évé­ne­ments ou plu­tôt les ren­fermèrent en germe, comme le chêne ma­jes­tueux fut pen­dant un temps ca­ché dans le gland qui lui  donna nais­sance  : « Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. (Mt 13, 31-

Tous les faits du règne de Dieu sont à la fois his­toire et pro­phé­tie. Il est donc lé­gi­time de re­cher­cher dans les Écri­tures de l’An­cien Tes­ta­ment ces grains de se­mence qui conte­naient la riche mois­son du Nou­veau Tes­ta­ment ; mais il faut bien prendre garde à la position qu’oc­cupe dans l’en­semble de l’­his­toire chaque évé­ne­ment par­ti­cu­lier et ne ja­mais le dé­ta­cher de cette liai­son na­tu­relle et organique, qui seule en in­dique le sens.

L’er­reur de tant d’in­ter­pré­ta­tions al­lé­go­riques vient de ce que, per­dant de vue le cours gé­né­ral de l’­his­toire, aban­don­nant le ter­rain des faits, on a voulu rat­ta­cher ces in­ter­pré­ta­tions à des res­sem­blances for­tuites, à des ana­lo­gies ar­bi­traires ; de sorte qu’au lieu d’expliquer l’­his­toire vé­ri­table, on se créa à côté de celle-ci une his­toire fan­tas­tique, et alors il n’y eut plus de bornes aux aber­ra­tions de l’i­ma­gi­na­tion. Telles furent les in­ter­pré­ta­tions al­lé­go­riques fort en usage dans la lit­té­ra­ture juive au temps de Paul.

En re­cou­rant à l’al­lé­go­rie, Paul fut sûr d’être bien com­pris de ses pre­miers lec­teurs. Mais put-on dire qu’il eut évité tous les écueils du genre et ne fut pas tombé dans l’ar­bi­traire en ap­pli­quant aux deux al­liances l’exemple d’A­gar et de Sara ? Ce rap­pro­che­ment forcé n’ajouta rien à sa dé­mons­tra­tion.

Par le moyen des al­lé­go­ries on ne peut rien fon­der ni rien prou­ver d’une ma­nière cer­taine ; mais elles servent à or­ner, à éclai­rer, à rendre plus in­tel­li­gible une thèse bien dé­mon­trée d’autre part. Si Paul n’a­vait pas com­mencé par éta­blir à force d’ar­gu­ments so­lides que nous ne sommes pas jus­ti­fiés de­vant Dieu par les œuvres de la loi, mais par la foi seule, il n’au­rait rien prouvé par cette al­lé­go­rie. Mais après avoir fondé cette vé­rité sur l’ex­pé­rience des croyants, sur l’exemple d’A­bra­ham, sur les té­moi­gnages et les dé­cla­ra­tions de la sainte Écri­ture, il ajoute fi­na­le­ment cette al­lé­go­rie pour agrémenter  sa dé­mons­tra­tion. Comme un ta­bleau orne une mai­son qui a été au­pa­ra­vant bâ­tie sur de fermes as­sises et lui donne bonne ap­pa­rence, ainsi l’al­lé­go­rie em­bel­lit une so­lide ar­gu­men­ta­tion. (Luther)

 Paul vit dans Agar et Sara une image des deux alliances, ou des deux tes­ta­ments, d’où furent issus deux peuples dif­fé­rents.

D’une part, Agar, es­clave, qui en­fanta, non se­lon la pro­messe, mais se­lon la chair, re­pré­senta le Tes­ta­ment de Sinaï qui ne pro­duisit  que l’esclavage. Elle correspondit à la Jérusalem d’à présent, le centre théo­cra­tique de ce peuple juif qui s’obs­tina à vou­loir res­ter dans la servitude de Si­naï, en re­pous­sant la li­berté de la grâce ; à vou­loir ob­te­nir par la chair ce qui ne s’ob­tint que par la pro­messe.

 Sara, la femme libre, de qui des­cendirent les en­fants de la pro­messe, re­pré­senta le Tes­ta­ment de la grâce, la vraie Église de Dieu, la Jérusalem d’en haut, qui fut la mère des croyants, puis­qu’ils naquirent de nou­veau dans son sein, et par les moyens de grâce dont elle fut dé­po­si­taire,  puis­qu’elle ren­ferma tous ceux que le Fils eut af­fran­chis et ren­dus fils de Dieu, ses vrais hé­ri­tiers.

Ainsi Paul, vou­lant ca­rac­té­ri­ser les dif­fé­rences des deux Tes­ta­ments par des types his­to­riques, mit en contraste : Agar et Sara, la chair et la pro­messe, l’es­cla­vage et la li­berté ; et, dans le dé­ve­lop­pe­ment de cette com­pa­rai­son, une autre image s’offrit à lui pour rendre la même pen­sée, et il op­posa : Si­naï et la Jé­ru­sa­lem ter­restre à la Jé­ru­sa­lem d’en haut, ou à la vraie Église de Dieu.

Paul vou­lut rap­pe­ler la pa­trie des des­cen­dants d’Ismaël, dont plu­sieurs tri­bus ha­bi­tèrent l’A­ra­bie, et qui furent les en­fants d’A­gar. Paul chercha à com­plé­ter ainsi et à rendre plus frap­pant le pa­ral­lèle éta­bli dans tout ce pas­sage entre Agar et Si­na. Paul appliqua à Agar et à Sara, ainsi qu’à leur pos­té­rité res­pec­tive, l’une se­lon la chair, l’autre se­lon la pro­messe, les pa­roles du prophète, qui furent le com­men­ce­ment d’une ma­gni­fique des­crip­tion de l’é­tat pros­père du peuple de Dieu sous la nou­velle al­liance.

Dans le pas­sage pro­phé­tique, il n’est pas di­rec­te­ment ques­tion de Sara ; Isaïe s’adressa au vé­ri­table Israël, au­quel il pro­mit un glorieux ave­nir. Mais Sara pou­vait, à bon droit, être consi­dé­rée comme la mère de ce peuple de Dieu. Sa longue sté­ri­lité, sui­vie de la nais­sance d’I­saac, était une juste image de la sté­ri­lité spi­ri­tuelle du peuple d’Israël, sui­vie de la plénitude de bé­né­dic­tions qu’il de­vait re­ce­voir en Jé­sus-Christ. (Olshausen)

Te­nez-vous fermes dans la li­berté en Christ, et gar­dez-vous des sé­duc­teurs

La liberté par Christ et en Christ, la servitude sous la loi et dans toute propre jus­tice de l’­homme, voilà le contraste qui fit le mieux com­prendre l’Évan­gile de la grâce de Dieu. Ces pa­roles furent à la fois la conclu­sion de tout ce qui pré­céda, et une tran­si­tion na­tu­relle à l’ex­hor­ta­tion sui­vante.

Diacre Michel Houyoux

Complément

◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → À cette génération il ne sera donné que le signe de Jonas le prophète

Liens avec d’autres sites chrétiens sur Internet

◊ Le monde orthodoxe : cliquez ici pour lire l’article → Du fils libre et du fils de la servante

◊ Marcel Braekers : cliquez ici pour lire l’article →  Enfants de la femme libre

Nous ne sommes pas les enfants d’une servante

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