Vendredi de la huitième semaine du Temps Ordinaire – Année Paire

Posté par diaconos le 1 juin 2024

La Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth

 

La Visitation de la Vierge Marie est une fête chrétienne célébrée par les catholiques et les orthodoxes. Elle est fixée au 31 mai (2 juillet dans les calendriers de la période 1263–1969 et les calendriers modernes des régions allemandes) par les catholiques et au 30 mars par les orthodoxes. Le luthéranisme l’avait conservée avant de la retirer. La fête de la Visitation commémore un épisode de l’Évangile selon Luc : la visite que rend Marie, enceinte du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste.

Cette fête fut établie en 1263 par saint Bonaventure pour les franciscains. Elle fut étendue à toute l’Église en 1379 par le pape Urbain VI. Le concile de Bâle, lors de sa session du 10 juillet 1441, la confirma, car elle n’avait pas été initialement acceptée par certains États fidèles aux antipapes lors du Grand Schisme.

Cette fête était autrefois célébrée le 2 juillet conformément à l’Évangile selon Luc qui rapporte que Marie serait restée chez Élisabeth jusqu’à la naissance de Jean le Baptiste (et en supposant qu’elle y soit restée les huit jours supplémentaires correspondant aux rites de l’imposition du nom). Toutefois, le calendrier liturgique a abandonné cette date traditionnelle, pour placer la fête au dernier jour du mois de mai, c’est-à-dire à la fin du mois marial. Symbolique de la fête de la Visitation.

Elle commémore la fête de deux enfants à naître, Jésus et son cousin Jean Baptiste. Par la fête de la Visitation, la mission de Jean Baptiste est confirmée, sa vocation prophétique est de préparer et d’annoncer la venue de Jésus parmi les hommes en tressaillant dans le sein de sa mère1. C’est aussi à cette occasion que Marie, remplie de l’Esprit-Saint prononce le Magnificat qui souligne le lien profond entre l’Espérance et la Foi.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Luc

    En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.  Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides    Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. (Lc 1, 39-56)

La visite de Marie à Élisabeth

Marie s’en alla avec hâte dans une ville de Juda, chez Zacharie et Élisabeth. Au moment où elle salua Élisabeth, celle-ci sent son enfant tressaillir dans son sein et, remplie du Saint-Esprit, elle s’écria : Tu es bénie entre les femmes ! Elle exprima humblement son étonnement de ce que la mère de son Seigneur vienne à elle, elle la déclara bienheureuse d’avoir cru et lui annonça l’accomplissement de la promesse du Seigneur.Elle donne cours à ses sentiments de joie et de reconnaissance envers Dieu pour la grâce qu’il lui a faite .

Elle célébra la puissance, la sainteté, la miséricorde de Dieu, qui furent manifestées envers elle. Elle contempla la grande transformation qui s’accomplit dans le monde : les orgueilleux, les puissants, les riches abaissés, les humbles et les pauvres élevés. Elle rendit hommage à la fidélité de Dieu qui se souvint de sa miséricorde envers Abraham et sa postérité.Après être restée environ trois mois avec Élisabeth, Marie s’en retourna en sa maison.

En ces jours-là, c’est-à-dire immédiatement après le fait qui vint d’être raconté. Marie, sous l’impression de la révélation qu’elle eut reçue, portant dans son âme ces précieuses espérances,  éprouva le plus vif désir de revoir Élisabeth, sa parente, qui vint de faire des expériences analogues ; de là cette expression : « Elle s’en alla avec hâte. » Le lieu où habitait Élisabeth ne fut désigné que par deux termes très vagues : pays des montagnes et une ville de Juda.

Cette ville était Hébron, située à vingt-deux milles romains au sud de Jérusalem. Hébron avait été autrefois assignée aux sacrificateurs pour demeure  où sa situation fut indiquée par ce même terme : dans la montagne de Juda). D’autres pensèrent qu’il y eut primitivement dans le texte Jutta (désigné comme ville lévitique ; les copistes auraient changé ce nom peu connu en Juda. La promesse faite à Marie par le message de l’ange était-elle déjà réalisée en elle lors de sa visite à Élisabeth ?

Mais avec le sentiment si fin et si délicat qui réga dans toute cette narration, Luc passa cet événement sous silence. Moment solennel pour ces deux femmes ! Les mêmes expériences de la miséricorde de Dieu, la même foi, les mêmes espérances, le même amour unirent leurs âmes dans une communion intime. Marie, saluant Élisabeth dans cette rencontre unique, mit tout son cœur dans le schalom des Hébreux : « Que la paix soit avec toi ! »

 La sainte joie dont tressaillit Élisabeth dans son être le plus intime se communiqua à l’enfant qu’elle portait en son sein. L’extraordinaire ici, ce fut l’action de l’Esprit-Saint dont Élisabeth fut remplie et qui lui révéla en ce moment ce qui concernait Marie.

Le caractère de toute action de l’Esprit-Saint est d’élever l’homme au-dessus de ses impressions personnelles pour faire prédominer en lui la préoccupation des intérêts divins. C’est là le trait saillant de l’allocution d’Élisabeth. Avant tout, Marie et le fils de Marie ; après cela seulement, elle-même et son enfant, pour revenir aussitôt à Marie et à son bonheur. Nous retrouverons une marche analogue dans le cantique de Zacharie. ( Godet)

Élisabeth salua Marie avec un saint enthousiasme comme bénie entre les femmes, plus merveilleusement bénie, en effet, qu’aucune autre femme, puisqu’elle porta dans son sein Celui qui fut le Sauveur du monde. Les paroles d’Élisabeth prirent le ton et l’élévation d’un hymne ; elle chanta le bonheur de Marie qui  crut à ce qui lui fut annoncé de la part du Seigneur. Elle sut que toutes ces grandes promesses eurent leur accomplissement.  Ce fut jusque-là que s’éleva la foi qui fut commune à ces deux femmes.

Marie chanta les grandes choses que le Seigneur lui  fit, et, comme Élisabeth elle parla sous l’influence de l’Esprit-Saint. Son cantique, qui se divise en quatre strophes, est tout pénétré de la poésie de l’Ancien Testament et en particulier de celle qui respire dans le cantique d’Anne, mère de Samuel  (1 Samuel 2, 1-10). L’âme pieuse, dans les moments les plus solennels de sa vie intérieure, trouve toujours dans les paroles de l’Écriture l’expression la plus vraie de ses sentiments. Il y a même là une preuve de la vérité historique des récits de Luc.

Dès les premières phrases du cantique, cette forme de la poésie hébraïque, qu’on nomme le parallélisme, et qui consiste à rendre la même pensée par deux expressions différentes, mais avec une nuance délicate et importante. L’âme et l’esprit sont tour à tour le sujet de la phrase  Magnifier, mot que d’autres traduisirent par célébrer, louer, est un hébraïsme dont le sens signifie grandir. Une âme, élevée comme celle de Marie par l’Esprit, sentit et contempla la grandeur de Dieu et éprouva le besoin de la proclamer pour tous.

C’est ainsi que toutes les perfections de Dieu peuvent grandir parmi les personnes lorsqu’ils apprennent à les connaître mieux. C’est ce que nous lui demandons à l’égard de sa sainteté par cette prière : « Que ton nom soit sanctifié ».  : il se rapporte donc à un moment précis dont Marie conserve le souvenir, et l’on a supposé non sans raison, que ce moment est celui où elle reconnut que la promesse de Dieu était accomplie en elle.

Marie donna à Dieu deux noms : d’abord celui de Seigneur, qui est la traduction constante du nom de Jéhova dans les Septante. Ce nom se retrouve sans cesse dans les premiers récits de Luc.  Ensuite, elle nomma Dieu son Sauveur : le regard de sa foi pénétra plus loin que le moment présent et s’étendit jusqu’à ce salut du monde que Dieu allait accomplir.  L’humiliation sur laquelle Dieu a bien voulu porter son attention fut l’abaissement, la pauvreté où se trouvait Marie, bien que descendant des rois de Juda.

Élisabeth l’appela  bien-heureuse, et ces paroles, pleines d’un religieux enthousiasme, achevèrent d’affermir la foi de Marie en sa grande destinée. Marie célébra la puissance, la sainteté, la miséricorde de Dieu, trois perfections qui se manifestèrent dans les grandes choses qui lui furent faites. La toute-puissance se déploya dans l’incarnation, qui a la sainteté pour caractère principal, et qui fait éclater la miséricorde de Dieu.

Marie s’éleva, à la manière des prophètes, jusqu’à la contemplation de la grande révolution qui se réalisa par Jésus dont elle fut la mère. Si Dieu l’ appela, elle, la plus humble des filles de son peuple, à l’honneur de donner le jour au Messie, ce fut qu’il rejeta toutes les idées de grandeur humaine. Le principe du règne qu’il veut établir, et qui transformera le monde, sera « d’élever quiconque s’abaisse et d’abaisser quiconque s’élève. Quelques interprètes entendirent par les orgueilleux, les puissants, les riches, les païens, tandis que les humbles, et ceux qui eurent faim,furent les Israélites.

Ils se fondirent pour cela sur les mots : «  Il a pris en sa protection Israël », qui leur parurent reproduire la même idée sous une autre forme. Mais Marie n’ignore pas que dans le peuple juif comme au sein des nations la miséricorde de Dieu est seulement pour « ceux qui le craignent. On ne doit prendre ces expressions : puissants, petits, riches, pauvres, ni exclusivement dans le sens social, ni exclusivement dans le sens spirituel. Dans tous ces termes sont réunies les deux notions spirituelle et temporelle.(Godet)

L’Éternel, voyant Israël, son serviteur, accablé sous l’oppression de sa misère, l’eut secouru, se chargea lui-même d’accomplir sa délivrance.  Dans cette délivrance, Marie vit la fidélité de Dieu qui se souvient de sa miséricorde éternelle envers Abraham et sa postérité, selon qu’elle  fut annoncée aux pères par les prophètes. Abraham et sa postérité sont représentés comme étant également les objets de la miséricorde de Dieu dans l’accomplissement des promesses qui avaient été déjà faites à ce patriarche.

Diacre Michel Houyoux

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Vendredi de la huitième semaine du Temps Ordinaire – Année Paire

Posté par diaconos le 31 mai 2024

 Holy Mass images...: MARY - Visitation

La Visitation de la Vierge Marie est une fête chrétienne célébrée par les catholiques et les orthodoxes. Elle est fixée au 31 mai (2 juillet dans les calendriers de la période 1263–1969 et les calendriers modernes des régions allemandes) par les catholiques et au 30 mars par les orthodoxes. Le luthéranisme l’avait conservée avant de la retirer. La fête de la Visitation commémore un épisode de l’Évangile selon Luc : la visite que rend Marie, enceinte du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste.

Cette fête fut établie en 1263 par saint Bonaventure pour les franciscains. Elle fut étendue à toute l’Église en 1379 par le pape Urbain VI. Le concile de Bâle, lors de sa session du 10 juillet 1441, la confirma, car elle n’avait pas été initialement acceptée par certains États fidèles aux antipapes lors du Grand Schisme.

Cette fête était autrefois célébrée le 2 juillet conformément à l’Évangile selon Luc qui rapporte que Marie serait restée chez Élisabeth jusqu’à la naissance de Jean le Baptiste (et en supposant qu’elle y soit restée les huit jours supplémentaires correspondant aux rites de l’imposition du nom). Toutefois, le calendrier liturgique a abandonné cette date traditionnelle, pour placer la fête au dernier jour du mois de mai, c’est-à-dire à la fin du mois marial. Symbolique de la fête de la Visitation.

Elle commémore la fête de deux enfants à naître, Jésus et son cousin Jean Baptiste. Par la fête de la Visitation, la mission de Jean Baptiste est confirmée, sa vocation prophétique est de préparer et d’annoncer la venue de Jésus parmi les hommes en tressaillant dans le sein de sa mère1. C’est aussi à cette occasion que Marie, remplie de l’Esprit-Saint prononce le Magnificat qui souligne le lien profond entre l’Espérance et la Foi.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Luc

    En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.  Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides    Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. (Lc 1, 39-56)

La visite de Marie à Élisabeth

Marie s’en alla avec hâte dans une ville de Juda, chez Zacharie et Élisabeth. Au moment où elle salua Élisabeth, celle-ci sent son enfant tressaillir dans son sein et, remplie du Saint-Esprit, elle s’écria : Tu es bénie entre les femmes ! Elle exprima humblement son étonnement de ce que la mère de son Seigneur vienne à elle, elle la déclara bienheureuse d’avoir cru et lui annonça l’accomplissement de la promesse du Seigneur.Elle donne cours à ses sentiments de joie et de reconnaissance envers Dieu pour la grâce qu’il lui a faite .

Elle célébra la puissance, la sainteté, la miséricorde de Dieu, qui furent manifestées envers elle. Elle contempla la grande transformation qui s’accomplit dans le monde : les orgueilleux, les puissants, les riches abaissés, les humbles et les pauvres élevés. Elle rendit hommage à la fidélité de Dieu qui se souvint de sa miséricorde envers Abraham et sa postérité.Après être restée environ trois mois avec Élisabeth, Marie s’en retourna en sa maison.

En ces jours-là, c’est-à-dire immédiatement après le fait qui vint d’être raconté. Marie, sous l’impression de la révélation qu’elle eut reçue, portant dans son âme ces précieuses espérances,  éprouva le plus vif désir de revoir Élisabeth, sa parente, qui vint de faire des expériences analogues ; de là cette expression : « Elle s’en alla avec hâte. » Le lieu où habitait Élisabeth ne fut désigné que par deux termes très vagues : pays des montagnes et une ville de Juda.

Cette ville était Hébron, située à vingt-deux milles romains au sud de Jérusalem. Hébron avait été autrefois assignée aux sacrificateurs pour demeure  où sa situation fut indiquée par ce même terme : dans la montagne de Juda). D’autres pensèrent qu’il y eut primitivement dans le texte Jutta (désigné comme ville lévitique ; les copistes auraient changé ce nom peu connu en Juda. La promesse faite à Marie par le message de l’ange était-elle déjà réalisée en elle lors de sa visite à Élisabeth ?

Mais avec le sentiment si fin et si délicat qui réga dans toute cette narration, Luc passa cet événement sous silence. Moment solennel pour ces deux femmes ! Les mêmes expériences de la miséricorde de Dieu, la même foi, les mêmes espérances, le même amour unirent leurs âmes dans une communion intime. Marie, saluant Élisabeth dans cette rencontre unique, mit tout son cœur dans le schalom des Hébreux : « Que la paix soit avec toi ! »

 La sainte joie dont tressaillit Élisabeth dans son être le plus intime se communiqua à l’enfant qu’elle portait en son sein. L’extraordinaire ici, ce fut l’action de l’Esprit-Saint dont Élisabeth fut remplie et qui lui révéla en ce moment ce qui concernait Marie.

Le caractère de toute action de l’Esprit-Saint est d’élever l’homme au-dessus de ses impressions personnelles pour faire prédominer en lui la préoccupation des intérêts divins. C’est là le trait saillant de l’allocution d’Élisabeth. Avant tout, Marie et le fils de Marie ; après cela seulement, elle-même et son enfant, pour revenir aussitôt à Marie et à son bonheur. Nous retrouverons une marche analogue dans le cantique de Zacharie. ( Godet)

Élisabeth salua Marie avec un saint enthousiasme comme bénie entre les femmes, plus merveilleusement bénie, en effet, qu’aucune autre femme, puisqu’elle porta dans son sein Celui qui fut le Sauveur du monde. Les paroles d’Élisabeth prirent le ton et l’élévation d’un hymne ; elle chanta le bonheur de Marie qui  crut à ce qui lui fut annoncé de la part du Seigneur. Elle sut que toutes ces grandes promesses eurent leur accomplissement.  Ce fut jusque-là que s’éleva la foi qui fut commune à ces deux femmes.

Marie chanta les grandes choses que le Seigneur lui  fit, et, comme Élisabeth elle parla sous l’influence de l’Esprit-Saint. Son cantique, qui se divise en quatre strophes, est tout pénétré de la poésie de l’Ancien Testament et en particulier de celle qui respire dans le cantique d’Anne, mère de Samuel  (1 Samuel 2, 1-10). L’âme pieuse, dans les moments les plus solennels de sa vie intérieure, trouve toujours dans les paroles de l’Écriture l’expression la plus vraie de ses sentiments. Il y a même là une preuve de la vérité historique des récits de Luc.

Dès les premières phrases du cantique, cette forme de la poésie hébraïque, qu’on nomme le parallélisme, et qui consiste à rendre la même pensée par deux expressions différentes, mais avec une nuance délicate et importante. L’âme et l’esprit sont tour à tour le sujet de la phrase  Magnifier, mot que d’autres traduisirent par célébrer, louer, est un hébraïsme dont le sens signifie grandir. Une âme, élevée comme celle de Marie par l’Esprit, sentit et contempla la grandeur de Dieu et éprouva le besoin de la proclamer pour tous.

C’est ainsi que toutes les perfections de Dieu peuvent grandir parmi les personnes lorsqu’ils apprennent à les connaître mieux. C’est ce que nous lui demandons à l’égard de sa sainteté par cette prière : « Que ton nom soit sanctifié ».  : il se rapporte donc à un moment précis dont Marie conserve le souvenir, et l’on a supposé non sans raison, que ce moment est celui où elle reconnut que la promesse de Dieu était accomplie en elle.

Marie donna à Dieu deux noms : d’abord celui de Seigneur, qui est la traduction constante du nom de Jéhova dans les Septante. Ce nom se retrouve sans cesse dans les premiers récits de Luc.  Ensuite, elle nomma Dieu son Sauveur : le regard de sa foi pénétra plus loin que le moment présent et s’étendit jusqu’à ce salut du monde que Dieu allait accomplir.  L’humiliation sur laquelle Dieu a bien voulu porter son attention fut l’abaissement, la pauvreté où se trouvait Marie, bien que descendant des rois de Juda.

Élisabeth l’appela  bien-heureuse, et ces paroles, pleines d’un religieux enthousiasme, achevèrent d’affermir la foi de Marie en sa grande destinée. Marie célébra la puissance, la sainteté, la miséricorde de Dieu, trois perfections qui se manifestèrent dans les grandes choses qui lui furent faites. La toute-puissance se déploya dans l’incarnation, qui a la sainteté pour caractère principal, et qui fait éclater la miséricorde de Dieu.

Marie s’éleva, à la manière des prophètes, jusqu’à la contemplation de la grande révolution qui se réalisa par Jésus dont elle fut la mère. Si Dieu l’ appela, elle, la plus humble des filles de son peuple, à l’honneur de donner le jour au Messie, ce fut qu’il rejeta toutes les idées de grandeur humaine. Le principe du règne qu’il veut établir, et qui transformera le monde, sera « d’élever quiconque s’abaisse et d’abaisser quiconque s’élève. Quelques interprètes entendirent par les orgueilleux, les puissants, les riches, les païens, tandis que les humbles, et ceux qui eurent faim,furent les Israélites.

Ils se fondirent pour cela sur les mots : «  Il a pris en sa protection Israël », qui leur parurent reproduire la même idée sous une autre forme. Mais Marie n’ignore pas que dans le peuple juif comme au sein des nations la miséricorde de Dieu est seulement pour « ceux qui le craignent. On ne doit prendre ces expressions : puissants, petits, riches, pauvres, ni exclusivement dans le sens social, ni exclusivement dans le sens spirituel. Dans tous ces termes sont réunies les deux notions spirituelle et temporelle.(Godet)

L’Éternel, voyant Israël, son serviteur, accablé sous l’oppression de sa misère, l’eut secouru, se chargea lui-même d’accomplir sa délivrance.  Dans cette délivrance, Marie vit la fidélité de Dieu qui se souvient de sa miséricorde éternelle envers Abraham et sa postérité, selon qu’elle  fut annoncée aux pères par les prophètes. Abraham et sa postérité sont représentés comme étant également les objets de la miséricorde de Dieu dans l’accomplissement des promesses qui avaient été déjà faites à ce patriarche.

Diacre Michel Houyoux

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Église catholique en France  : cliquez ici  pour lire l’article →  VIVRE SA FOI À TOUS LES ÂGES

  Vidéo  La Visitation de la Vierge Marie : cliquez ici  → https://youtu.be/IZfvDqwOKe8

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Jeudi de la huitième semaine du Temps Ordinaire – Année B

Posté par diaconos le 30 mai 2024

Jesus heals Bartimaeus, a blind man begging outside Jericho. (Mark 10: ...

 

Bartimée dont le nom signifie : fils de Timée en araméen, est, dans les évangiles, un aveugle guéri par Jésus à l’entrée de Jéricho. Cet épisode existe dans les trois évangiles synoptiques Marc, Mathieu et Luc, mais le nom de Bartimée n’apparaît que chez Marc. Bartimée supplie : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi. »

# Les miracles furent nombreux dans la littérature antique juive et gréco-latine : les inscriptions rapportèrent des guérisons miraculeuses à Épidaure, le sanctuaire grec du dieu de la médecine Asclépios ; les Romains eurent leurs guérisseurs comme Apollonius de Tyane, les juifs leurs rabbis thaumaturges comme Honi HaMe’aguel ou Hanina ben Dossa.

Pour Daniel Marguerat : il s’est avéré que dans la variété de leurs motifs et de leurs personnages, ces récits se présentaient comme les variations infinies d’un même genre, stéréotypé, que l’on retrouve en abondance dans la culture gréco-romaine.

Flavius Josèphe, tout comme certaines sources rabbiniques plus proches et le Nouveau Testament, conserva le souvenir de ces individus. Un certain Eléazar chassait les démons des possédés ; Hanina ben Dosa de Galilée guérissait à distance ; l’historien Geza Vermes vit un parallèle frappant entre ce pouvoir thaumaturgique et celui attribué à Jésus dans l’épisode de la guérison du fils d’un officier, où Jésus fut censé agir à distance. D’autres charismatiques commandaient à la nature : Honi, le traceur de cercles dans Josèphe, et son petit-fils Hanan étaient réputés pour faire venir la pluie.x

Ces faiseurs de pluie étaient conscients de leur relation privilégiée avec Dieu : Hanan le faiseur de pluie allait même jusqu’à prier pour que son auditoire fît la distinction entre lui et celui qui accordait véritablement la pluie, le Abba [le Père] au ciel. Bartimée dont le nom signifie « fils de Timée » en araméen, fut le nom de l’aveugle guéri par Jésus à l’entrée de Jéricho. Cet épisode existe dans les trois évangiles synoptiques (Marc, Matthieu et Luc), mais le nom de Bartimée n’apparaît que chez Marc.. Bartimée supplia : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi. » La valeur des miracles comme étant des  signes, affirmée dans le Nouveau Testament, rejoint sur ce point l’analyse des historiens, pour qui ils ne fussent pas une description objective des faits mais une façon d’exprimer une vérité religieuse.

Daniel Marguerat indiqua en ce sens que le récit de miracle est un langage religieux connu de l’Antiquité, et qu’il est porteur d’une ambition bien plus forte que de rappeler un fait merveilleux du passé ; ce langage vit de protester contre le mal. Cet épisode peut être lu comme une parabole de la découverte de la foi. Ainsi, au départ, Bartimée fut aveugle, assis au bord du chemin. À la fin, Bartimée fut  voyant et suivit Jésus sur le chemin. 

De l’Évangile de Jésus Christ selon Marc

En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.     Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »     Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »     L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.

Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »     Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. (Mc 10, 46b-52)

L’aveugle Bartimée

Marc seul fit connaître par son nom, et même par le nom de son père, ce mendiant aveugle. Bartimée signifie fils de Timée, ces noms patronymiques, Bartholomée, Barsabas, tenaient lieu de noms propres. L’aveugle guéri par Jésus devint un chrétien connu dans l’Église apostolique ; son nom fut conservé par la tradition. «Grande foi de cet aveugle qui invoqua comme fils de David celui que le peuple lui annonça comme le Nazaréen.» (Bengel)

Le nom de fils de David qu’e Marc donna à Jésus montre combien était alors répandue dans le peuple la conviction que Jésus était le Messie. on entend ces diverses paroles d’encouragement prononcées par diverses voix dans la foule, cette même foule qui, il y a un instant, voulait empêcher l’aveugle de crier. Ce fut que la compassion dont Jésus fut ému, et qui le fit s’arrêter à la tête de son nombreux cortège en entendant les cris de ce pauvre mendiant, cette compassion pénétra dans les cœurs. Rien n’est plus contagieux que le vrai amour.

Répondant au mouvement qui conduisit l’aveugle vers Jésus et à la foi qui anima Bartimée la question de Jésus n’eut d’autre but que d’encourager le malheureux et de le mettre en contact personnel avec son libérateur. Ce but fut atteint ; le cri de Rabbouni (mon Maître), certifia  toute sa confiance. Selon Marc et Luc, Jésus rendit la vue à l’aveugle uniquement par sa parole puissante et créatrice et sans toucher ses yeux. Cette foi qui ouvrit son cœur à la puissance divine de Jésus, devint pour lui la source d’une grâce infiniment plus grande que le recouvrement de la vue. Bartimée suivit Jésus dans le chemin, il se joignit au cortège qui allait l’acclamer avec des transports de joie comme le Messie et le Sauveur. Luc nota qu’il glorifiait Dieu au milieu de tout le peuple qui s’associait à ses actions de grâce.

Diacre Michel Houyoux

Complément

Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je retrouve la vue

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Père Jean Compazieu   : cliquez ici pour lire l’article →     Humour

KT42      : cliquez ici pour lire l’article →  Aveugle de JérichoAveuglesGuérisons

Vidéo  Lectio Divina cliquez ici → https://youtu.be/vgJHYk3qv8A

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Jeudi de la huitième semaine du Temps Ordinaire – Année B

Posté par diaconos le 30 mai 2024

Jésus guérit l'aveugle Bartimée

Bartimée dont le nom signifie : fils de Timée en araméen, est, dans les évangiles, un aveugle guéri par Jésus à l’entrée de Jéricho. Cet épisode existe dans les trois évangiles synoptiques Marc, Mathieu et Luc, mais le nom de Bartimée n’apparaît que chez Marc. Bartimée supplie : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi. » # Les miracles furent nombreux dans la littérature antique juive et gréco-latine : les inscriptions rapportèrent des guérisons miraculeuses à Épidaure, le sanctuaire grec du dieu de la médecine Asclépios ; les Romains eurent leurs guérisseurs comme Apollonius de Tyane, les juifs leurs rabbis thaumaturges comme Honi HaMe’aguel ou Hanina ben Dossa.

Pour Daniel Marguerat : il s’est avéré que dans la variété de leurs motifs et de leurs personnages, ces récits se présentaient comme les variations infinies d’un même genre, stéréotypé, que l’on retrouve en abondance dans la culture gréco-romaine. Flavius Josèphe, tout comme certaines sources rabbiniques plus proches et le Nouveau Testament, conserva le souvenir de ces individus. Un certain Eléazar chassait les démons des possédés ; Hanina ben Dosa de Galilée guérissait à distance ; l’historien Geza Vermes vit un parallèle frappant entre ce pouvoir thaumaturgique et celui attribué à Jésus dans l’épisode de la guérison du fils d’un officier, où Jésus fut censé agir à distance. D’autres charismatiques commandaient à la nature : Honi, le traceur de cercles dans Josèphe, et son petit-fils Hanan étaient réputés pour faire venir la pluie.x

Ces faiseurs de pluie étaient conscients de leur relation privilégiée avec Dieu : Hanan le faiseur de pluie allait même jusqu’à prier pour que son auditoire fît la distinction entre lui et celui qui accordait véritablement la pluie, le Abba [le Père] au ciel. Bartimée dont le nom signifie « fils de Timée » en araméen, fut le nom de l’aveugle guéri par Jésus à l’entrée de Jéricho. Cet épisode existe dans les trois évangiles synoptiques (Marc, Matthieu et Luc), mais le nom de Bartimée n’apparaît que chez Marc.. Bartimée supplia : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi. » La valeur des miracles comme étant des  signes, affirmée dans le Nouveau Testament, rejoint sur ce point l’analyse des historiens, pour qui ils ne fussent pas une description objective des faits mais une façon d’exprimer une vérité religieuse.x

Daniel Marguerat indiqua en ce sens que le récit de miracle est un langage religieux connu de l’Antiquité, et qu’il est porteur d’une ambition bien plus forte que de rappeler un fait merveilleux du passé ; ce langage vit de protester contre le mal. Cet épisode peut être lu comme une parabole de la découverte de la foi. Ainsi, au départ, Bartimée fut aveugle, assis au bord du chemin. À la fin, Bartimée fut  voyant et suivit Jésus sur le chemin.

De l’Évangile de Jésus Christ selon Marc

En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.     Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »  Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »     L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.

Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »     Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. (Mc 10, 46b-52)

L’aveugle Bartimée

Marc seul fit connaître par son nom, et même par le nom de son père, ce mendiant aveugle. Bartimée signifie fils de Timée, ces noms patronymiques, Bartholomée, Barsabas, tenaient lieu de noms propres. L’aveugle guéri par Jésus devint un chrétien connu dans l’Église apostolique ; son nom fut conservé par la tradition. «Grande foi de cet aveugle qui invoqua comme fils de David celui que le peuple lui annonça comme le Nazaréen.» (Bengel)

Le nom de fils de David qu’e Marc donna à Jésus montre combien était alors répandue dans le peuple la conviction que Jésus était le Messie. on entend ces diverses paroles d’encouragement prononcées par diverses voix dans la foule, cette même foule qui, il y a un instant, voulait empêcher l’aveugle de crier. Ce fut que la compassion dont Jésus fut ému, et qui le fit s’arrêter à la tête de son nombreux cortège en entendant les cris de ce pauvre mendiant, cette compassion pénétra dans les cœurs. Rien n’est plus contagieux que le vrai amour.

Répondant au mouvement qui conduisit l’aveugle vers Jésus et à la foi qui anima Bartimée la question de Jésus n’eut d’autre but que d’encourager le malheureux et de le mettre en contact personnel avec son libérateur. Ce but fut atteint ; le cri de Rabbouni (mon Maître), certifia  toute sa confiance. Selon Marc et Luc, Jésus rendit la vue à l’aveugle uniquement par sa parole puissante et créatrice et sans toucher ses yeux.

Cette foi qui ouvrit son cœur à la puissance divine de Jésus, devint pour lui la source d’une grâce infiniment plus grande que le recouvrement de la vue. Bartimée suivit Jésus dans le chemin, il se joignit au cortège qui allait l’acclamer avec des transports de joie comme le Messie et le Sauveur. Luc nota qu’il glorifiait Dieu au milieu de tout le peuple qui s’associait à ses actions de grâce.

Diacre Michel Houyoux

Complément

Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je retrouve la vue

Liens avec d’autres sites Web chrétiens

Abbaye de Scourmont – Belgique : cliquez ici pour lire l’article →  Homélie pour le jeudi de la huitième semaine du Temps Ordinaire – Année Paire

Père Jean Compazieu   : cliquez ici pour lire l’article →     Humour

KT42      : cliquez ici pour lire l’article →  Aveugle de JérichoAveuglesGuérisons

Vidéo  Lectio Divina cliquez ici → https://youtu.be/vgJHYk3qv8A

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