Ils étaient comme des brebis sans berger

# La parabole de la brebis égarée, dite aussi « parabole du bon berger » ou encore « du bon pasteur » », attribuée à Jésus de Nazareth, se retrouve dans deux évangiles canoniques du Nouveau Testament. Elle est rapportée par Matthieu (Mt 18,12-13) et Luc (Lc 15,3-7). On la trouve aussi dans l’Évangile apocryphe de Thomas, logion 107. De possibles parallèles dans l’Ancien Testament sont Ez 34,6, 12 et Ps 119,176.
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La parabole a donné lieu à une expression, la « brebis égarée », désignant, à l’instar du « fils prodigue » dans une parabole qui suit peu après dans Luc, la personne qui s’égare moralement, ou, toujours dans Luc, de la drachme perdue. Les deux premières paraboles, et parfois les trois, servent de base dans les considérations que développent les théologiens et prédicateurs sur la nécessité d’aller chercher la brebis égarée pour la faire rentrer dans le troupeau, quand on considère l’égarement involontaire, ou d’accueillir avec grâce le pécheur repenti, dans le cas de l’égarement volontaire.
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Le Bon Pasteur est un des titres », par lesquels Jésus s’identifie (Jn 10. 11). Il fait partie des sept paroles Je suis… que l’on trouve uniquement dans l’Évangile selon Jean et fait allusion à un aspect de la mission de Jésus : celui qui rassemble, guide, recherche (celui qui est égaré) et donne sa vie pour les autres. Il fait paître ses brebis ou ramène la brebis égarée. Cette appellation est à l’origine du mot « pasteur » en usage dans le christianisme.
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Le thème iconographique du Bon Pasteur connaît une large diffusion d’abord dans l’art grec antique, où il est appliqué à l’Hermès criophore (du grec κριος, « bélier » et φόρος, « qui porte »), mais aussi aux porteurs d’offrande, puis dans l’art romain au sein duquel il est particulièrement utilisé dans un contexte funéraire, selon des formules dont s’inspire pleinement l’art chrétien naissant1. Ce thème aurait lui-même des prototypes sumériens. L’iconographie chrétienne figure d’abord le Christ « agneau de Dieu », porté par Jean le Baptiste, puis Jésus devient à son tour le Bon Pasteur qui rassemble les brebis égarées. Il est traditionnellement représenté muni de bandes molletières, vêtu de l’exomide, tenant dans ses mains une houlette, un vase à traire le lait (le mulctra) ou une syrinx. Ce thème a inspiré de nombreux artistes chrétiens.
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De l’évangile selon Marc
30 Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. 31 Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. 32 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.
33 Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. 34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. (Mc 6, 30-34)
À l’écart dans la solitude reposez-vous !
Jésus envoya ses disciples en mission deux par deux. Cette façon de procéder facilite l’entraide et le soutien mutuels, surtout dans les moments difficiles. Mais ce n’est pas le plus important. Le plus important ce fut que le message fusse transmis d’un commun accord, d’une seule voix. C’est toute la communauté, nous tous, qui sommes appelés à témoigner solidairement de l’Évangile révélé par Jésus Christ. La première règle de l’apostolat, c’est de faire équipe. La vie fraternelle est déjà une prédication de l’amour, avant même d’en parler. Comme membres du Christ vivant, nous avons le devoir d’évangéliser.
À quoi bon croire au vrai Dieu si je ne parle jamais de lui ? Dieu nous envoie porter autour de nous la bonne nouvelle de l’Évangile. Il nous envoie proclamer la Parole, qui demande un changement de vie, une conversion. Il nous demande de combattre le mal et d’agir en faveur des pauvres.
Se convertir, tel fut le premier contenu de la prédication des disciples : changez de vie… Convertissez –vous ! Option tellement radicale qu’elle suscita une opposition farouche des auditeurs. Les gens, en moyenne, n’aiment pas changer de vie. Qu’on nous laisse tranquilles ! Dieu dérange ! Cependant, Jésus insiste et nous demande de nous engager dans une vie nouvelle : il s’agit de changer de cap. La foi est une nouvelle façon de vivre qui tranche avec celle des autres.
Dans l’évangile de ce dimanche, Marc nous rapporte que les apôtres sont revenus de leur tournée apostolique et qu’ils se réunirent auprès de Jésus à qui ils firent un compte rendu détaillé de leur action et de leur enseignement. Ils firent l’expérience de la force de l’Évangile mais surtout ils expérimentèrent les résistances, les refus, l’indifférence… D’ailleurs, Jésus les avaient avertis qu’ils ne seraient pas toujours accueillis : « Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage.» (Mc 6, 11)
C’est le moment important du compte rendu. Ils ont agit et à présent ils font le point avec Jésus : “Ils lui rapportèrent tout ce qu’ils firent et enseignèrent” Établir le bilan d’une action, d’une mission, c’est important pour mieux la comprendre et pour l’améliorer dans les prochaines interventions. Nous le faisons régulièrement dans nos réunions d’entreprises, dans les P.O d’écoles et dans nos réunions paroissiales, cela devrait aussi se faire sérieusement.
Aujourd’hui, c’est vrai, on se réunit beaucoup. On travaille beaucoup en groupes : associations et comités de toutes sortes, convoquant leurs membres pour mettre en commun idées et projets… On parle beaucoup de concertation, de dialogue dans nos réunions.Beaucoup de chrétiens ont compris combien leur foi serait plus forte s’ils arrivaient à se réunir avec d’autres chrétiens pour en discuter et partager l’Évangile.
C’est déjà le but de la participation à la messe du dimanche : après une semaine vécue au travail et dans notre milieu, nous nous retrouvons le dimanche avec Jésus. Est-ce que j’ai alors quelque chose à lui dire ? Quel bilan de ma semaine vais-je lui présenter ? La mission des apôtres fut très riche en enseignement et ils furent vraiment fatigués, harassés et ils eurent un urgent besoin de se reposer. Jésus le remarqua et leur dit : “Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez vous un peu” Jésus proposa à ses amis harassés par le travail un temps de détente, un temps de repos.
Jésus veut des hommes, des femmes équilibrés, sereins, paisibles. C’est indispensable de prendre du repos, surtout de nos jours, dans notre monde survolté. Nous entendons souvent des plaintes du genre : « Je suis fatigué, je suis à bout, je ne sais plus où donner de la tête, j’en ai marre … » Quelle est ma part de calme que je mets volontairement dans mes journées, dans mes semaines ? Comment je passe mes vacances ? Profitons de nos vacances pour nous retremper par la lecture et la prière dans l’intimité du Christ sauveur.
À l’écart, dans la solitude reposez-vous ! La vie intérieure exige le recueillement. L’agitation extérieure n’engendre rien de bon. Toute vie sérieuse oscille entre des temps d’activité au dehors et des temps de réflexion à l’intérieur : voir, juger, agir. Revoir, rejuger, agir à nouveau. Il n’y a pas de vie chrétienne solide sans ce double rythme : la vie intérieure et l’activité extérieure.
M’arrive-t-il, dans ma journée, de prendre du temps pour prier ? Me retirer dans l’intimité avec Jésus, ce n’est jamais se couper des autres, eux-mêmes viendront nous chercher. Quand Jésus vit que la foule les avait rejoints, il ne la renvoya pas. Il vit ce qu’il lui manqua. Il eut pitié de cette foule. Prier, c’est nous rendre plus attentifs aux autres pour mieux remarquer leurs besoins réels et mieux y répondre. Que chacun de nous garde précieusement dans son cœur la parole que Dieu lui a adressée personnellement aujourd’hui.
Diacre Michel Houyoux
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