Lundi de la deuxième semaine du Temps Pascal
Posté par diaconos le 27 avril 2025
Lundi de la deuxième Semaine du Temps Pascal
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3, 1-8)
Jésus et Nicodème
Jean montra en Nicodème un exemple de cette foi qui ne se fondait que sur les miracles (Jn 2, 23) ; il introduisit ce détail comme une exception à l’attitude pleine de réserve que Jésus avait prise (Jn 2, 24) ; il reproduisit et résuma dans cette relation les importantes révélations que Jésus donna, dans les premiers temps de son ministère, sur sa personne et sur son œuvre.
Ne suffit-il pas d’admettre que cette mémorable rencontre de Jésus avec le pharisien Nicodème fut un des principaux épisodes de ce premier séjour de Jésus à Jérusalem, dont Jean retraça les résultats ?
Nicodème était un chef du peuple juif,’il était membre du sanhédrin, conseil suprême de la nation (Jn 7, 50). Il était du parti des pharisiens (Mt 3, 7). Ilétait inconnu dans l’histoire, car son identification avec un Nicodème, disciple de Jésus, dont parle le Talmud et qui vécut jusqu’à la ruine de Jérusalem, n’est pas démontrée.
,Mais Jean lui éleva un monument assez durable pour qu’il ne fut jamais oublié. Du fait qu’il vint vers Jésus de nuit, Nicodème était un homme timide et il resta le type de ceux qui cèdent à la crainte de se compromettre.
Jean rappela cette circonstance toutes les fois qu’il parlait de Nicodème ne laissait subsister de doute à cet égard (Jn 7, 50 ; Jn 19, 39). Ce serait bien à tort, toutefois, qu’on le jugerait trop sévèrement pour cela.
Dans la position sociale qu’il occupait comme membre du sanhédrin, entouré d’hommes qui étaient remplis de préjugés contre Jésus et n’ayant lui-même qu’une foi faible et obscure, Nicodème prit une détermination d’une hardiesse très méritoire en se décidant à chercher des lumières auprès de ce nouveau prophète galiléen. Sa démarche prouva une sincérité qui l’affranchit par degrés de la crainte des hommes.
Malgré l’hostilité croissante du sanhédrin, il prit la défense de Jésus (Jn 7.50) ; et, au moment du plus grand danger, il ne craignit plus de se déclarer ouvertement en faveur de Jésus en qui il le reconnut son Sauveur (Jn 19, 39).
Jésus répondit aux pensées que Nicodème n’avait pas encore eu le temps d’exprimer et qui avaient trait au royaume de Dieu (Mt 3, 2). C’était le grand sujet qui préoccupait tout Israélite pieux. Mais quel renversement des idées de Nicodème : avec les pharisiens, dont il était membre ; il attendait un royaume extérieur, national, politique.
Jésus lui présenta un royaume invisible, dans lequel on entre par une transformation morale. Et, en affirmant la nécessité pour tous de cette naissance d’eau et d’esprit, Jésus détruisit du même coup cet édifice de vertus, d’œuvres, d’observances de la loi, par lesquelles la propre justice pharisaïque pensait pouvoir subsister devant Dieu !
Il ne s’agissait plus de faire, mais d’être et avant d’être, il fallait naître. Ainsi Jésus répondit aux préoccupations intimes de Nicodème. Cette réponse de Jésus lui prêta l’intention de faire passer son interlocuteur de la foi fondée sur les miracles à la foi morale qui produit une transformation du cœur (Augustin, de Wette),
Le titre de Rabbi, décerné à Jésus par Nicodème, comme étant un docteur satisfait de lui-même, avide de discussions et d’instructions nouvelles, chez lequel Jésus s’appliquerait à éveiller la conscience de ses déficits moraux (Weiss). .
Naître de nouveau, ou naître d’en haut ? Chrysostome mentionna les deux interprétations. La première est celle d’Augustin, de la Vulgate, de Luther, Calvin, Bèze, Tholuck, Olshausen, Luthardt, Godet, Weiss-. Leur principal argument fut que la méprise de Nicodème n’eût pas été possible si Jésus avait parlé d’une naissance d’en haut.
Naissance d’en haut signifie dès le commencement, dès l’origine (Lc 1, 3 ; Ac 26, 5) ; cela est tellement vrai que Paul, dans Galates 4.9, lui adjoignit l’adverbe de nouveau.. Jean l’employa toujours dans ce sens local (Jn 3, 31 ; Jn 19, 11-23 ; Mt 25, 31 ; Jc 1, 17 ; Jc 3, 15), conformément à sa notion de l’homme régénéré, qu’il désigne comme né de Dieu (Jn 1, 13 ; 1 Jn 2, 29 ; Jn 3, 9 ; Jn 4, 7 ; Jn 5, 1).
S’il avait voulu dire : naître de nouveau, il avait pour cela à sa disposition le verbe grec qui se trouve fréquemment sous la plume de Paul (Rm 2,2 ; Ep 4, 23 ; 1 P 1,23), ou un autre terme exprimant le renouvellement de l’âme.
La pensée de Jésus est plus complète et plus en harmonie avec l’explication qu’il en donna lui-même, quand il appela cette naissance d’en haut une naissance d’Esprit. (Origène, Erasme, Bengel, Lücke, de Wette, Meyer, Lange Weizsäcker, Rilliet, Reuss).
Pour dissiper si possible l’étonnement de Nicodème, Jésus indiqua l’action de l’Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s’offrait à lui dans le terme qui désigne l’esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifia le vent qui souffle où il veut et fit remarquer qu’on le constate par ses effets : le bruit, la voix, bien qu’on ne sache ni d’où il vient ni où il va (Ec 11, 5).
Il en est de même de l’œuvre de l’Esprit ; celui en qui elle s’accomplit a conscience de la transformation qui s’opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s’accomplit. Toute vie est un mystère.
Nicodème demanda et il demanda encore comment ? À cette question, il ne saurait y avoir de réponse propre à satisfaire une curiosité tout intellectuelle. Qu’il se replie sur lui-même qu’il s’arrête au fait d’expérience et qu’il se demande : Suis-je né d’en haut ?
Par l’image qu’il choisit, Jésus révéla la parfaite liberté de l’Esprit dans son action : « Il souffle où il veut » et souvent là même où les hommes le soupçonnent le moins. Jésus enseigna encore parI la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu’où il les conduira. Il ouvrit ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives.
Diacre Michel Houyoux
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