Sainte Lucie de Syracuse
Posté par diaconos le 13 décembre 2023
Sainte Lucie de Syracuse
Sainte Lucie, dont le nom est illustré dans l’histoire de l’Église sicilienne, était issue d’une noble et très riche famille de Syracuse. Elle souffrit le martyre au début du quatrième siècle, lors des persécutions de Dioclétien.
Sainte Lucie figure parmi les vierges martyres représentées sur les mosaïques de la basilique Saint Apollinaire-le-neuf à Ravennes. Son nom figure dans le canon de la messe, dans la litanie des saints, et dans la litanie des agonisants, de plus une commémoration lui était dédiée le seize septembre. Le poète Dante, qui lui vouait une intense dévotion, la mentionna à plusieurs reprises dans sa Divine Comédie et la figure assise dans le Paradis juste à côté de saint Jean, l’évangéliste.
Son nom est un dérivé du latin lux (lumière). Elle est également appelée Luce. Jacques de Voragine situa sa fête, dans La légende dorée, juste avant celle de saint Thomas, soit près lors du solstice d’hiver. D’où le dicton disant qu’à la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d’une puce. D’où aussi les nombreuses fêtes de la lumière auxquelles elle est associée en Europe du Nord, notamment en Scandinavie et particulièrement en Suède.
Le treize décembre dans le julien correspond à notre époque au 26 décembre, date à laquelle la durée du jour commence à augmenter effectivement. Elle représente pour certains la sainte Lumière qui protège la vue comme les yeux. Les sources officielles reconnues par l’Église concernant sa vie sont le Bréviaire et le Martyrologe romain. Le récit de son existence est pour l’essentiel compilé à partir des sources anciennes dans La Légende dorée, de Jacques de Voragine.
D’autres sources sont les Bollandistes, les écrits de Dom Ruinart, Baillet, Tillemont, Fleury, d’Alban Butler, et l’ouvrage des abbés François Philippe Mésenguy (1677-1763) et Claude-Pierre Goujet (1697-1767), Les Vies des saints d’après le Missel et le Martyrologe romain. L’Église enseigne donc que Lucie vivait à Syracuse avec sa mère Eutychie. Elle vénérait depuis son enfance le Christ et la vierge martyre sicilienne sainte Agathe. Sa mère souffrait d’une inflammation des entrailles et de pertes de sang, sans guérison depuis quatre ans.
Lucie décida un jour de conduire celle-ci devant le tombeau d’Agathe, à Catane, et de lui demander la guérison. Sainte Agathe apparut la nuit suivante à Lucie et lui déclara «Vierge Lucie, ma sœur, pourquoi viens tu me demander ce que tu pourras bientôt accorder toi-même à ta mère ? Comme j’ai été établie gardienne de la ville de Catane, tu seras établie gardienne de la ville de Syracuse.».
Le lendemain, Eutychie recouvra la santé. À la suite de cette guérison, Lucie demanda à sa mère la permission de distribuer aux pauvres tout ce qui lui revenait de l’héritage de son père, ce qu’Eutychie accorda. Toutes deux se mirent alors à donner chaque jour aux pauvres tout ce qu’elles possédaient. De plus, Lucie annonça à sa mère qu’elle avait depuis l’enfance fait secrètement le vœu d’une virginité perpétuelle.
Mais avant d’avoir appris le vœu de chasteté de sa fille, Eutychie avait promis Lucie à un jeune homme. Il entra dans une violente colère quand il apprit que sa fiancée voulait rester vierge et qu’elle vendait toute la fortune qu’il avait convoitée, pour la distribuer aux malheureux. Il alla donc dénoncer sa fiancée au consul Pascasius, comme ennemie des divinités de l’Empire. La persécution de Dioclétien faisait alors rage et le juge accueillit avec joie cette dénonciation.
Lucie fut alors sommée de renoncer à sa foi chrétienne. Devant le refus de la jeune vierge, le consul lui déclara : «Tu changeras de langage, lorsque tu seras torturée.» Mon langage ne changera pas, répondit Lucie, le Seigneur lui-même a fait cette recommandation aux serviteurs de Dieu: «Quand vous serez devant les rois et les juges, ne vous mettez pas en peine de ce que vous devrez dire; ce n’est pas vous qui parlerez, mais le Saint-Esprit qui est en vous. »
«Le Saint-Esprit est don en toi ?» Oui, répondit Lucie, ceux qui vivent dans la piété et la chasteté sont les temples du Saint-Esprit. Eh bien, s’exclama alors Pascasius, je vais te faire conduire dans un lieu de débauche, afin que ta virginité soit perdue, le Saint-Esprit ne trouve plus d’asile dans son propre temple et t’abandonne «Si vous me faites violer, ma chasteté n’en sera que doublement récompensée dans le ciel.»
Irrité de ce courage, Pascasius donne l’ordre de traîner Lucie dans un lupanar afin de la faire violer par des débauchés. Mais le Saint-Esprit intervint, et rendit le corps de Lucie parfaitement immobile et intransportable. Même avec un attelage de mille hommes et mille paires de bœufs, on ne put la déplacer. Pris de fureur, Pascasius fit alors verser sur elle de la poix, de la résine et de l’huile bouillantes, puis la fit entourer d’un bûcher auquel on mit le feu. Mais les flammes ne lui firent rien et elle continua à chanter dans le feu les louanges du Christ.
Alors on lui enfonça une épée dans la gorge, mais elle ne mourut pas tout de suite. Un prêtre vint lui porter la communion, après quoi seulement elle mourut. Elle est fréquemment invoquée pour guérir les maladies oculaires, et représentée par les peintres portant ses yeux sur un plateau ou dans une coupe. D’autres ont cependant recours à elle contre les maux de gorge.
Les reliques de sainte Lucie, après avoir été transportées à Constantinople par les Byzantins, sont depuis la chute de la ville, à Venise, dans l’église San Geremia. Quelques fragments furent rapportés à Syracuse. Sainte Lucie de Syracuse est invoquée contre les maladies des yeux et les hémorragies. Elle est la patronne des maladies ophtalmiques, des opticiens, des ophtalmologues et des électriciens. Elle est l’une des trois grandes saintes de Sicile, elle à Syracuse, Agathe à Catane et Palerme.
Diacre Michel Houyoux
Vidéo Armand Dumouch Sainte Lucie → https://youtu.be/ySXkUOPQkn4
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