Mercredi de la septième semaine du temps pascal dans l’année C
Posté par diaconos le 31 mai 2022
# La Règle d’or est une éthique de réciprocité dont le principe fondamental est énoncé dans presque toutes les grandes religions et cultures : »Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Cette forme de morale universelle se retrouve dans les préceptes philosophiques de l’Égypte antique et de l’Antiquité grecque que dans les religions orientales (hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme…), proche-orientales ou occidentales (judaïsme, christianisme, islam) ou encore dans l’humanisme athée.
La formulation la plus répandue de la Règle d’or en Occident est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », commandement de la Torah ou Ancien Testament exprimé dans le Lévitique (Lv 19,18), développé à l’époque de Jésus de Nazareth par le rabbin Hillel, et que Jésus cite (Mt 22 37-40 ) comme étant l’essence des six commandements du Décalogue qui se rapportent aux relations humaines (Ex 20 12-17 [archive]). Cette règle constitue une source d’inspiration essentielle pour l’approfondissement du concept moderne des droits de l’homme. La Règle d’or fut reprise par Jésus en répondant par la parabole du Bon Samaritain . Elle fut complétée par le principe de non-agression : » Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui la joue gauche.
Évangile de Jésus Christ selon Jean
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « ‘ Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. » (Jn 17, 11b-19)
Père, garde mes disciples et conduis-les à l’éternelle unité du Père et du Fils !
» Garde-les et conduis-les à l’éternelle unité du Père et du Fils ! » Tel fut l’objet de la prière que Jésus prononça pour les disciples. Avant de demander cette grâce, Jésus exprima le besoin qu’ils en eurent, parce qu’il les quittera et les laissera sans lui dans ce monde ennemi de Dieu et de son règne, où ils rencontrèrent de nouveaux dangers. Jésus ne fut plus avec eux, dans le monde pour les garder, et il ne fut pas encore auprès de Dieu, pour pouvoir les protéger du sein de sa gloire céleste. Il y eut là un intervalle douloureux, durant lequel son Père se chargea de ce soin. (Godet)
Père saint, dit Jésus avec le sentiment profond que la sainteté de Dieu, son éternelle vérité, son immuable amour est l’opposé absolu du mensonge et de là corruption qui règnent dans le monde, et dont Dieu préservera les siens en les rendant participants de cette sainteté par son Esprit. Garde-les en ton nom : ce nom est l’expression de toutes les perfections que Dieu déploiera en leur faveur pour les préserver du mal. Sa fidélité est engagée à les garder jusqu’à la fin. Eux que tu m’as donnés : avec quel amour Jésus les désigna ainsi, pour la seconde fois ! Le but suprême de cette supplication fut que tous les disciples de Jésus, soient amenés à cette unité sainte de la vie divine et de l’amour, qui est celle du Père et du Fils. Le péché a divisé les hommes en les séparant de Dieu, leur centre et leur lien ; l’œuvre et la gloire de la rédemption opérée par Jésus-Christ c’est d’élever notre humanité jusqu’à l’unité que le Fils possède avec son Père.
Jésus nous y introduit en nous communiquant l’Esprit d’amour qui l’unit au Père, et c’est dans ce sens profond que la connaissance du Père et du Fils est la vie éternelle. Bengel fit, entre l’unité du Père et du Fils et celle à laquelle nous sommes destinés, cette distinction très juste : « Celle-là est une unité d’essence : celle-ci une unité par la grâce ; ainsi la seconde est semblable, mais non égale à la première ». Un regard en arrière réveilla en Jésus la conscience d’avoir fidèlement gardé les siens jusqu’à ce moment suprême où il les recommanda à Dieu. Cette parole qu’il prononça. Aucun d’eux n’a péri, lui rappela une douloureuse exception, celle de Judas, qu’il évita de nommer, mais qu’il désigna de manière à montrer que sa responsabilité à cet égard fut couverte par une autorité souveraine, celle de l’Écriture qui dut être accomplie.
Si la trahison de Judas fut l’objet d’une prévision divine, cela ne voulut pas dire que ce crime ne fût pas l’acte libre de sa volonté et qu’il n’en dut pas porter toute la responsabilité. Le mal une fois vivant dans son cœur, Dieu en dirigea les effets de manière que, selon son insondable sagesse, il en résulta le salut du monde. Rien ne prouva mieux la liberté et la responsabilité de Judas que les nombreux avertissements que Jésus lui adressa jusqu’au dernier moment, afin de le ramener de son égarement et de le sauver.
Si Judas les avait entendus, et se fût repenti, même après son crime, il en aurait obtenu le pardon. La parole divine que Jésus donna à ses disciples les sépara du monde et de la corruption qui y règne, le monde les eut pris en haine, de là le besoin pressant qu’ils eurent d’être gardés préservés du mal ; de là aussi l’insistance de la prière de Jésus. Pour la seconde fois , Jésus présenta à Dieu cette considération qu’ils ne fussent pas du monde, comme motif de la grâce qu’il demanda. Avec quel amour et quelle condescendance Jésus égala ses disciples à lui-même comme n’étant pas du monde ! Sa charité couvrit ce qui resta encore du monde en eux ; il le vit d’avance anéanti par la parole qu’il leur donna.
Il ne regarda qu’aux dons de sa grâce et oublia ce qui, en eux, y fut encore opposé. Beaucoup d’exégètes, pour expliquer ce mot : sanctifier, remontèrent à la signification qu’il a dans l’Ancien Testament : mettre à part de tout usage profane, consacrer entièrement à Dieu et à son service ; et ils appliquèrent ce mot à leur vocation. Toutes leurs forces, tous leurs talents, toute leur vie doivent être marqués du sceau de la consécration à cette grande œuvre, le salut des hommes, ce qui implique le renoncement à toute satisfaction propre, quelque légitime qu’elle puisse être, l’absence de toute vue intéressée, de toute recherche de soi-même. C’est l’idée sublime de la sainteté chrétienne, mais envisagée ici, où il s’agit des apôtres, comme devant être réalisée sous la forme spéciale du ministère chrétien. (Godet)
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