# La Cène (terme issu du latincena, « repas du soir, dîner » est le nom donné dans la religion chrétienne au dernier repas que Jésus-Christ prit avec les douze apôtres le soir du Jeudi saint (le 14 Nissan du calendrier hébraïque), avant la Pâque juive, peu de temps avant son arrestation, la veille de sa crucifixion, et trois jours avant sa résurrection. Après avoir célébré avec eux la Pâque, il institua l’Eucharistie — selon trois des quatre évangiles canoniques — en disant : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ».
L’idée d’un banquet communautaire célébrant l’arrivée du Royaume de Dieu existait dans le judaïsme contemporain chez les esséniens, qui anticipaient un tel repas présidé par le Prêtre et le Messie (1 QSA 2, 17-222), et qui observaient selon leur règle un repas communautaire en prévision du banquet messianique de la Fin des temps (1 QS 6, 4-63).
Des textes apocalyptiques postérieurs (Baruch, Enoch, l’Apocalypse d’Elie) parlent d’une abondance de nourriture à la Fin des temps ainsi que d’un repas pris avec le Messie » Les chrétiens de toutes tendances confondues (orthodoxes, catholiques, protestants), considèrent que ce dernier repas pris par Jésus avec ses disciples institue le sacrement de l’Eucharistie.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Matthieu
En ce temps-là, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit «Que voulez-vous me donner, je vous le livrer ?» Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : «Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque» l leur dit : «Allez à la ville, chez untel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.”»
Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara : «Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer» Profondément attristés, Ils se mirent à lui demander, chacun son tour : «Serait-ce moi, Seigneur. Prenant la parole, il dit : «Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là !» Judas, celui qui le livrait, prit la parole : Rabbi, serait-ce moi ?» Jésus lui répondit : « C’est toi-même qui l’as dit !» ((Mt 26, 14-25)
L’institution de la cène
Les paroles de Jésus prononcées au sujet de Marie irritèrent Judas et déterminèrent sa trahison. Ce fut Judas qui prit l’initiative de dénoncer Jésus aux chefs des prêtres. Malgré les avertissements réitérés de Jésus. Judas s’enferma dans ns son péché et joua avec une passion qui finit par livrer son âme à la puissance des ténèbres : «Satan entra en Judas, appelé Iscariote, qui était au nombre des Douze.» (Lc 22, 3) Au reste, bien qu’il y ait un profond mystère dans la destinée de cet homme , comme dans celle de toute âme qui se perd, Judas ne prévit pas le résultat de sa trahison. de sa trahison. Il pensa que le sanhédrin se contenterait d’infliger à Jésus une peine légère ou que celui-ci ferait usage de sa puissance pour échapper à ses ennemis.
Ce qui le prouva, ce fut sa conduite après l’événement. Ces trente pièces d’argent qui étaient sans doute des sicles, était le plus bas prix d’un esclave : «Si c’est un esclave, homme ou femme, on donnera 30 pièces d’argent au maître de l’esclave et le bœuf sera lapidé.» (ex 21, 32) Judas n’avait pas prévu les conséquences de son action, et qu’ainsi, dans son aveuglement, il n’y attacha pas l’importance que les événements donnèrent à son crime. Cet argent avait été pris dans le trésor du temple, qui servait à acheter les victimes.
Ainsi l’Agneau de Dieu dut être payé par ce trésor, où cependant les trente pièces d’argent ne rentrèrent plus. Le premier jour des pains sans levain, les disciples demandèrent à Jésus où ils durent lui préparer la Pâque. Jésus leur indiqua une maison amie, en ville, et les disciples exécutèrent ses ordres. Le soir venu, il se mit à table avec les douze. Il déclara que l’un d’eux le livrera. Consternés, ils demandèrent chacun : «Est-ce moi ?» Jésus désigna le traître et dit que la mort du fils de l’homme fut l’accomplissement des prophéties, mais que celui qui fut l’instrument de cette mort n’en fut pas moins coupable et malheureux.
Judas demandant à son tour si ce fut lui, Jésus le lui confirma. Pendant le repas, Jésus prit du pain, et après avoir prononcé une bénédiction, il le rompit et le donna à ses disciples en leur disant : Ceci est mon corps. Il prit aussi une coupe, et leur commanda d’en boire tous, disant : Ceci est mon sang, le sang de l’alliance répandu pour la rémission des péchés. Jésus termina le repas en déclarant qu’il ne boira plus du produit de la vigne jusqu’à ce qu’il le boive à nouveau dans le royaume de son Père. Après le chant des cantiques, ils s’acheminèrent vers le mont des Oliviers.
Le quatorze du mois de nisan, les juifs préparèrent l’agneau de Pâque et les pains sans levain, et la fête commençait le même jour à six heures du soir, bien qu’elle fût fixée au lendemain quinze, de même que le sabbat des Juifs commençait le vendredi à six heures du soir. L’après-midi du 14 nisan, avant le coucher du soleil, l’agneau pascal était immolé par les sacrificateurs dans les parvis du temple et c’était dans la soirée qu’on le mangeait.
Les Israélites, à l’origine, célébraient la Pâque debout, les reins ceints et le bâton à la main : vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur.» (Ex 12, 11) Dans la suite, l’usage prévalut de prendre ce repas à demi couché sur le côté : « Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum.» (Lc 7, 38)
Les convives devaient être au moins dix, car l’agneau devait être entièrement mangé. Les Israélites mangeaient, avec l’agneau de Pâque, un plat composé de dattes, de figues… appelé charoset et ayant la couleur des briques, en souvenir de celles d’Égypte. Ils plongeaient dans cette sauce le pain et les herbes amères. Judas, assis près de Jésus, fit en même temps que lui ce mouvement de la main. La vie est un don de Dieu, mais l’homme est responsable de l’usage qu’il en fait, si elle devient pour lui un mal, il ne peut l’attribuer qu’à sa faute : tel n’était pas le dessein de Dieu.
En présence de la perdition d’une âme, cette parole de Jésus est d’une redoutable et mystérieuse vérité, mais dans les grandes afflictions de la vie présente, c’est par erreur que l’homme arrive quelquefois à considérer le don de l’existence comme un malheur. L’insolence de Judas dépassa toutes les bornes. Mais cet entretien eut lieu à voix basse, Jésus ne voulant pas même alors rendre tout retour impossible à ce malheureux disciple, en le dévoilant directement aux autres.
Ceux-ci en effet, ignorèrent ses intentions criminelles «Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres.» (Jn 13,, 28-29)
Diacre Michel Houyoux
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