Sainte Anne
Posté par diaconos le 26 juillet 2025

Bien que la Fête des Grands-Parents ait été instituée comme récurrence civile en Italie le 2 octobre de chaque année, en parallèle à la fête des Anges, le 26 juillet aussi les grands-parents sont rappelés et célébrés. Cela parce qu’en cette journée on rappelle Sainte Anne, la maman de Marie, qui, en plus d’être la sainte protectrice des mères et des parturientes, avec son mari Saint Joachim elle est également la sainte patronne des grands-parents. Il n’est pas difficile d’imaginer la raison de ce patronat : Sainte Anne et Saint Joachim sont les grands-parents de Jésus,
Anne est considérée dans plusieurs écrit apocryphes à partir du IIe siècle comme la mère de Marie et la grand-mère de Jésus de Nazareth. Elle est vénérée en tant que telle dans la tradition chrétienne ainsi que dans la tradition musulmane, sous le nom de Hannah ; حنّة. Elle n’est pas mentionnée dans les quatre évangiles canoniques. La dévotion à sainte Anne, longtemps limitée à quelques sanctuaires, s’est répandue dans le monde chrétien à partir du Moyen Âge. Dans le catholicisme, les débats théologiques aboutirent au dogme de l’immaculée Conception en 1854, associant plus étroitement le culte de sainte Anne à celui de la Vierge. Cette dévotion donna lieu à de nombreuses représentations dans l’iconographie chrétienne.
Les traditions chrétiennes
Des récits concernant la mère de Marie, et donc la grand-mère maternelle de Jésus de Nazareth, apparaissent pour la première fois dans le protévangile apocryphe de Jacques de la deuxième moitié du IIe siècle, et, partiellement tiré de lui, dans le Pseudo Évangile de Matthieu plus tardif Ces apocryphes et des traditions de la Sainte Parenté collectées dans la Patrologia Graeca racontent l’histoire familiale d’Anne. Les apocryphes qui mentionnent la figure d’Anne effectuent de nombreux parallèles avec des passages de l’Ancien Testament pour renforcer leurs démonstrations. L’histoire d’Anne, mère de Marie, est similaire à celle de Samuel, prophète, et dernier juge d’Israël, dont la mère, Hannah, resta longtemps sans enfant
La dévotion d’Anne apparaît dans le christianisme oriental à partir du VIe siècle. Dans le christianisme orthodoxe, Anne et Joachim portent le titre d’Ancêtres de Dieu, et la Nativité de Marie tout comme la Présentation de Marie au Temple sont célébrées comme deux des douze grandes fêtes orthodoxes, pendant que la Dormition d’Anne est une fête mineure. e luthéranisme considère que Martin Luther eut choisi d’entrer dans les ordres en tant que frère augustin après avoir invoqué Anne alors qu’il était menacé par la foudre. Le thème de l’Immaculée conception est retenu au XIIe siècle par le catholicisme en raison d’une dévotion accrue à Anne[], avant de devenir un dogme en 1854.
Les évangiles apocryphes expliquent que Anne était une femme pieuse longtemps stérile. Une scène de sa vie légendaire est sa rencontre miraculeuse avec son mari Joachim à la Porte dorée de Jérusalem, après l’annonce de la prochaine naissance de leur enfant. L’Eglise de l’Orient accepte ces récits, dans une version présentée comme une traduction par Jérôme de Stridon, qui leur ôta les traits les plus merveilleux. Beaucoup de saints orientaux prêchèrent sur sainte Anne, tels Jean Damascène ; Epiphane deSalamine, ou Sophrone de Jérusalem.
Les récits de l’enfance racontent que ses parents étaient tous les deux membres de la tribu de Lévi : son père, Akar, et sa mère, Emérencie. Akar possédaient des terrains à Bethléem et à Jérusalem. Sa femme et lui donnèrent naissance à Ismérie vers l’an 63 avant Jésus de Nazareth, ce qui correspond au moment de la conquête des Romains de la Judée. Anne naquit vers l’an 55 avant Jésus. A cette époque que la famille s’installa à Hébron où Ismérie se maria et devient la mère de sainte Elisabe.th
Quand Anne eut neuf ans, ses parents déménagèrent à Jérusalem où Akar a des responsabilités au Temple. Selon une tradition chrétienne orientale, la crypte de l’église Sainte Anne de Jérusalem était située sur le lieu de la maison d’Akar et dans laquelle Marie vint au monde. Le Protévangile raconte également la rencontre entre Anne et Joachim, éleveur venu faire sacrifier des bêtes de son troupeau au Temple. Mais, il devait au préalable laver ses moutons dans la piscine de Bethesda près de la Porte des Brebis et Anne se tenait à cette porte de la ville, si bien qu’elle vit Joachim arriver avec ses troupeaux. Ils se marièrent à l’âge de 20 ans.
Selon une interprétation théologique, la vie de sainte Anne est à mettre en parallèle avec celle d’Hannah et de son fils, le prophète Samuel de l’Ancien Testament. D’après la tradition chrétienne, après un mariage de vingt ans sans enfant avec Joachim, le couple se sépara provisoirement. D’un côté, Anne était remise en cause par sa servante[ Judith, de l’autre Joachim restait confondu par la réaction du Grand Prêtre Ruben du Temple qui refusa d’accepter son offrande pour la fête juive de la Dédicace dans La Légende dorée, Hanoucca) à cause de sa stérilité. Joachim décida de se retirer dans le désert pour prier et jeûner tandis qu’Anne, désolée, resta au foyer à prier également dans l’espoir que sa déception ne vint pas briser sa sanctification.
Naissance de Marie
Mais au bout de quarante jours, un ange leur annonça à chacun la venue d’un enfant, si bien que le couple se reforma. Selon les versions, leurs retrouvailles se firent devant leur demeure ou à la Porte dorée de Jérusalem symbolisées, dans les représentations artistiques, par une étreinte ou plus rarement un baiser. Puis Anne enfanta Marie neuf mois plus tard, le 8 septembre selon la tradition.
Comme Anne, à l’instar de Hannah pour Samuel, avait fait vœu de consécration de l’enfant au service de Dieu, ils menèrent Marie à l’âge de trois ans au Temple de Jérusalem pour qu’elle y fut éduquée et qu’elle y fasse son service. Elle y côtoya Zacharie, Grand prêtre, et père de Jean le Batiste, futur cousin de Jésus.
La Sainte Parenté
Au XIIIe siècle, le Speculum historiale du dominicain Vincent de Beauvais et La Légende dorée relatent la postérité légendaire de sainte Anne et évoquent deux autres mariages. La tradition du triple mariage (Trinubium Annae), due au bénédictin Haymon d’Auxerre, explique que selon cette postérité, Cléophas, frère de Joseph, est son second époux. Leur fille, Marie Jacobé, épousa Alphée et eurent quatre fils fils : Jacques le Mineur, Joseph le Juste, Simon le Zélote et Jude.
Son troisième époux, Salomé et leur fille, Marie de Salomé, épousa Zébédée et ils eurent deux fils : Jacques et Jean de Zébédée. L’ensemble de cette postérité est appelé la Sainte Parenté, distincte de la Sainte Famille, et donna lieu à nombre de représentations iconographiques[12], surtout en Allemagne (Die Heilige Sippe) et dans l’Europe du Nord.
Culte et reconnaissance
Anne est la sainte Patronne d’Apt, où se trouvent ses reliques, dont sont issues pour une part celles de Florence, d’Innsbruck, de Naples, de Mainar, de la Bretagne et de la province de Québec. Sainte Anne est également la sainte patronne de Castelbuono, petite ville sicilienne située dans la province de Palerme, où une relique, constituée par de nombreux fragments du crâne, est conservée dans la Chapelle Palatine, située dans le château des Ventimiglia.
Elle est à la fois la patronne des laïcs et des clercs, des matrones et des veuves. Elle préside à la sexualité du couple autant qu’à l’abstinence des moines, elle favorise les accouchements et ressuscite même les enfants mort-nés. Elle assure sa protection aux tourneurs, sculpteurs, ébénistes, orfèvres, fabricants de balais, navigateurs et mineurs, mais surtout à des métiers manuels féminins : gantières, bonnetières, couturières, lavandières, blanchisseuses, cardeuses, chiffonnières, dentellières, brodeuses, fabricantes de bas.
Évolution du culte
En 550, on construisit une église à Constantinople en l’honneur de sainte Anne. Le 26 juillet, l’Eglise catholique célèbre l’anniversaire de la dédicace de cette basilique. Les Franciscains l’ont inscrite à leur calendrier le 26 juillet 1263. D’après les différentes traditions, son culte connaît trois étapes importantes depuis les Saintes – Maries-de-la-Me, Marseille et surtout Apt, dès le Ier siècle avec l’arrivée de son corps apporté par quelques disciples du Christ, dont Marie Madeleine, et confié à Saint Auspice qui le cacha pour le protéger des persécutions romaines, au VIIIe siècle avec la redécouverte de celui-ci par l’intermédiaire de Charlemagne, et au XIIe siècle au retour de la première croisade avec l’obtention du voile de Sainte-Anne.
À partir du XIVe siècle, Apt devint un centre de dévotion important, témoin le nombre croissant des œuvres d’art qu’il suscite, visibles dans la multitude des statues montrant Anne, Marie et l’Enfant Jésus, appelées « trinités mariales », en parallèle à la sainte Trinité. Sa popularité est telle que les Confréries de sainte Anne se multiplièrent à cette époque.
Les débats théologiques sur le dogme de l’Immaculée Conception au XIVe siècle eurent pour conséquence d’associer plus étroitement le culte de sainte Anne à celui de la Vierge.
Il arriva nouveau thème iconographique, la sainte Anne Trinitaire, destiné à exprimer l’idée d’une prédestination d’Anne dans la pensée de Dieu, liée à la maternité divine. Le pape Urbain V, dès l’an 1370, fit rajouter dans le Missel Romain une messe en son honneur avec une miniature de la sainte, et le pape Urbain VI étendit son culte à toute l’Église en 1382 lors du mariage de Richard II avec Anne de Bohême.
En 1481, le pape franciscain Immaculiste Sixte IV fit ajouter la fête solennelle de sainte Anne au calendrier de l’Église romaine, le 26 juillet. En 1494 parut le traité De laudibus sanctissimae matris Annae de Johannes Trithemius qui joue un grand rôle dans la propagation de son culte. Au XVIe siècle, les réformateurs s’indignèrent de la prolifération des reliques et des légendes parasitaires relatives à sainte Anne, si bien que le pape Pie V , en établissant le calendrier romain tridentin, supprima son office en 1568 mais elle reste populaire comme l’atteste le fait qu’Anne devint, comme Marie, un prénom masculin très fréquent au XVIe siècle
La tradition provençale
La cathédrale Sainte Anne d’Apt fut placée durant tout le Moyen Age sous le double patronage de Notre Dame et de Castor d’Apt, est l’une des plus anciennes églises d’Occident à avoir mis en honneur le culte d’Anne. Déjà, au cours du XIIe siècle, sa fête y était célébrée le 26 juillet lors d’un office à neuf leçons. Une partie de ses reliques, que la tradition dit avoir été rapportée d’Orient, y est toujours vénérée. Celles qui se trouvent en Bretagne à Sainte-Anne-d’Auray, en Italie et au Canada, proviennent d’Apt.
La reine de France Anne d’Autriche, pour remercier sa sainte patronne de lui avoir permis d’être mère, vint à Apt le 27 mars 1660. Son pèlerinage accompli, elle fit don de reliquaires en or à l’évêque Modeste de Villeneuve-Ars, qui l’avait accueillie, et l’incita à faire construire ce qui est aujourd’hui devenu la « Chapelle royale ». Les plans furent dressés par François de Royers de La Vallenière, et la chapelle fut consacrée le 26 juillet 1664
Sainte patronne de la Bretagne
Le sanctuaire de Sainte-Anne-la-Palud, établi vers l’an 500, témoigne d’un culte ancien, mais local et sporadique. En breton, Anne est parfois surnommée « mamm gozh ar Vretoned », la grand-mère des Bretons, car plusieurs légendes de tradition orale la rattachent à la Bretagne. Il existe un syncrétisme avec des divinités de religions antérieures au christianisme.
Le culte s’étoffa au XVIIe siècle à partir des apparitions au paysan Yvon Nicolazic à Sainte-Anne-D’auray, et l’endroit devint alors un lieu de dévotion et de pèlerinage majeur pour le culte d’Anne Depuis le 26 juillet 1914, elle est officiellement consacrée Patrona Provinciæ Britanniæ, patronne de la province de Bretagne par le pape Pie X.
Peinture
Anne a été représentée dans différentes attitudes. Elle apparaît fréquemment enseignant la lecture à sa fille Marie avec un livre à la main, ouvert ou fermé. Le thème de l’éducation de la Vierge associe Anne à l’enfance de Marie. La rencontre d’Anne et de Joachim à la Porte dorée a été peinte par Giotto en 1304-1306, dans la chapelle des Scrovegni à Padoue. Lorsqu’elle est accompagnée de Marie et Jésus, on qualifie ce thème iconographique de Sainte Anne trinitaire
Elle est alors nommée Anna Selbdritt, littéralement Anne, elle-même, le troisième personnage. Par exemple, dans le tableau :’La vierge l’Enfant Jésus de Léonard de Vinci, elle est dite trinitaire avec sa fille Marie et son petit-fils Jésus. La Lignée de sainte Anne de Gérard David, inspirée de Légende dorée, décrit sa triple descendance par ses trois époux successifs.
Vidéo Sainte Anne, la mère de Marie : cliquez ici https://youtu.be/uTG6Fv1Rpa4
Publié dans Accueil sur mon blog, Bible, Catéchèse, Dieu, Enseignement, fêtes religieuses, Histoire, L'Église, Liturgie, Messages, Nouveau Testament, Page jeunesse, Paroisses, Religion, Temps ordinaire, Vie des saints | Pas de Commentaire »







