Va, ta foi t’a sauvé.
Posté par diaconos le 8 février 2022
De l’Évangile selon Marc
Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route. Apprenant que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : «Jésus, fils de David, aie pitié de moi !»
Dessin 1 : l’aveugle Bartimée se mit à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! «
Beaucoup de gens l’interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le » On appela l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.
Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, que je voie. » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé » Aussitôt l’homme se mit à voir, et il suivit Jésus sur la route.
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Catéchèse
Cette guérison miraculeuse est relatée dans les évangiles de Matthieu (Mt 20, 29-34), de Marc (10, 46-53) et de Luc. Matthieu fut le seul témoin de la scène et à la différence de Marc et de Luc, il parle de deux aveugles. Ils devaient être deux, mais le deuxième ayant joué un rôle effacé par rapport à son compagnon, n’a pas retenu l’attention de Marc et de Luc.
Dans ce récit, Marc raconta comment la rencontre avec Jésus fut source de guérison et de transformation.
À cette époque, et bien des années plus tard, il n’existait pas de structure, ni d’organisme venant en aide aux aveugles. La cécité était très courante dans l’Orient ancien, et due sans doute à une insuffisance de soins donnés aux nouveau- nés ou une carence dans leur alimentation. Les aveugles étaient réduits à la mendicité et à l’immobilité. Saleté et misère étaient leur lot quotidien ; ils vivaient en marge de la société, tributaires de la charité des gens.
Dans la symbolique biblique, l’aveugle est l’image même de la pauvreté. Et l’aveugle Bartimée est tragiquement dépendant des autres. En nous intéressant à ce malheureux, nous découvrons qu’il va devenir notre modèle. Oui, il est le modèle de ceux et de celles qui croient voir ! Et Marc de préciser que les gens qui accompagnèrent Jésus eurent, à l’égard de ce malheureux, une attitude de rejet caractérisant bien la société de cette époque: ils voulurent le faire taire. (Mc 10, 48a)
Malgré l’hostilité de la foule à son égard, Bartimée n’abandonna pas : il cria de plus belle. (Mc 10, 48b) Jésus entendit les cris de détresse de cet homme ; des cris qui furent l’expression de sa souffrance, mais surtout d’une incroyable confiance. Bartimée fit un acte de foi remarquable. Jésus ne put pas faire la sourde oreille et continuer son chemin. Ce n’est pas son genre. Voilà un malheureux qui eut besoin de lui. Il s’arrêta et demanda qu’on le lui amena. (Mc 10, 49a)
Voyant cela, la foule encouragea l’aveugle (Mc 10, 49b). L’aveugle se défit de sa tunique qui le gêna et lui ferait perdre du temps. Il fut pressé de rencontrer Jésus. Il ne fallait pas qu’il rata l’occasion, car elle fut unique (Mc 10, 50). Le voilà devant le Christ, silencieux, qui lui demanda ce qu’il lui voulut (Mc 10, 51a). Bartimée n’eut qu’un désir : c’est de pouvoir voir. Comme si Jésus ne le savait pas… Encore voulut-il que Bartimée le lui eut dit. Bartimée répondit aussitôt : « Rabbouni, que je voie ! « (Mc 10, 51b)
« Demandez, et l’on vous donnera. Cherchez, et vous trouverez. Frappez, et l’on vous ouvrira ! » - Jésus lui donna une leçon de foi. Bartimée est le modèle du disciple fidèle. C’est à Dieu qu’il a demandé de voir et Dieu lui a donné de voir. À l’inverse du jeune homme riche (Mc 10, 17-22), qui était venu chercher la lumière et qui a fait demi-tour lorsqu’il l’a entrevue, Bartimée supplia Jésus de lui accorder la vue, et quand il vit, il se mit en route à la suite de Jésus. (Mc 10, 52)
En résumé : Jésus ne déçoit pas la foi des personnes qui croient en lui. Il sait les reconnaître et les secourir. Mettons la même fougue que Bartimée pour approcher le Christ, dans sa Parole et ses sacrements, pour voir et croire.
Dessin 2 : Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, que je voie. »
◊ Source de l’image : doyenné de ploermel- Morbihan (diocèse de Vannes – France)
Nous sommes nous aussi bien souvent des aveugles du cœur et de l’esprit. Nous sommes immergés dans nos doutes et perplexes sur le sens de la vie.Nous sommes des aveugles quand nous ne voyons pas les traces de Dieu dans le monde.Nous sommes des aveugles quand nous nous faisons une idée fausse de Dieu : un Dieu qui détruit, un Dieu qui condamne, un Dieu qui punit, alors qu’il donne, qu’il construit, qu’il pardonne, qu’il libère.Nous sommes des aveugles quand nous ne voyons pas la souffrance qui est à notre porte, quand nous ne voyons pas la détresse d’un tel dans notre rue et que nous pensons que c’est de sa faute qu’il en est arrivé à ce stade.Nous sommes des aveugles quand nous utilisons notre intelligence pour justifier nos erreurs et nos fautes les plus évidentes.
Le Diacre Michel Houyoux
♥ Prends courage, il t’appelle
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