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La trahison de Judas et sa chute

Posté par diaconos le 24 janvier 2021

Le Baiser de Judas, par Giotto di Bondone, entre 1304 et 1306 © Wikimedia

Les quatre évangiles du Nouveau Testament parlent de Judas, Judas Iscarioth, la place accordée à ce disciple y est importante. Mais chacun des évangiles présente des nuances dans l’interprétation de ce personnage et de ses motivations, ils divergent même parfois quant au scénario ou aux événements racontés.

# À partir d’un exposé, que je fis sur le célèbre texte Dt 30, 15-20, traitant des deux voies qui s’ouvrent devant chacun, j’abordai dans cet ouvrage le même sujet à partir d’autres textes de la Bible. L’essentiel de mon exposé donne quelques pistes à suivre pour l’utilisation en catéchèse ou pour aborder des sujets sensibles tels que l’euthanasie, l’avortement, les soins palliatifs… Large est la porte qui conduit à la perdition. Des textes tirés du livre de la Genèse et des évangiles nous aideront dans notre réflexion. N’y aurait-il que peu de gens à être sauvés ? Le Royaume de Dieu existe-t-il ? Que faut-il faire pour y accéder ? Le commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres” (Jn 13,34a). Servir Dieu, servir le Christ, c’est servir les pauvres. Au chapitre 6, la question de la résurrection des corps est soulevée ? Y aura-t-il une vie après la vie ? Avec quel corps ressusciterons-nous ? À partir du témoignage des apôtres, des femmes venues au tombeau au matin de Pâques et des personnes qui rencontrèrent Jésus ressuscité, nous découvrirons que c’est en aidant les autres à se sauver que nous nous sauverons nous-mêmes. Jésus veut ardemment que tous connaissent son salut

Diacre Michel Houyoux

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On a fait bien des suppositions sur les causes psychologiques et morales de la trahison de Judas et aussi sur les raisons de sa présence parmi les douze. Ce serait une erreur de penser que lorsqu’il fut appelé par Jésus à se mettre à son service, il n’avait aucune des dispositions qui auraient pu faire de lui un bon disciple. Mais petit à petit, Judas laissa s’enraciner dans son cœur une passion alimentée par un manque de droiture, passion qui le conduisit à l’hypocrisie, à l’injustice, au vol.

Les évangiles nous le présente à deux occasions où il se révèle. Jean relate, dans son évangile au chapitre douze qu’à quelques jours de la grande fête de Pâques (le 14 nisan), Jésus et ses disciples vinrent chez des amis à Béthanie, où ils séjournèrent du vendredi soir au lendemain. On leur fit à souper. Parmi les invités, outre Marthe, Marie et Lazare que Jésus avait ramené à la vie, il y avait aussi quelques amis et parents.

Jean ne dit pas dans quelle maison ils étaient venus mais Matthieu et Marc nous apprennent que c’est chez Simon le lépreux, qu’ils étaient venus et que c’est là, 41 vers la fin du souper que Marie oignit les pieds de Jésus d’un parfum de grand prix, et essuya ses pieds avec ses cheveux. (Mt 26, 6-13; Mc 14, 3-9 ; Jn 12, 1-8) Alors Judas Iscariote, obéissant à une basse avidité, entraîna plusieurs convives à s’indigner. Selon Judas, tout ce qui n’augmentait pas la possession, était une perte. Ils demandèrent pourquoi ce parfum n’a pas été vendu plutôt trois cents deniers pour donner cette somme aux pauvres.

Mais Judas dit cela non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur et trésorier de la communauté, il dérobait de l’argent qu’on lui avait confié. Jean, Matthieu et Marc ont révélé dans leur évangile que Judas dérobait de l’argent dans la bourse commune et qu’il ne se souciait pas des pauvres. Aussitôt, Jésus ressentit la peine que ces murmures firent à Marie ; et pour la justifier, il la déclara bonne : « Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Car c’est une bonne œuvre qu’elle a faite à mon égard. » (Jn 26, 10) L’œuvre qu’elle fit par ce geste procédait de la vénération et de l’amour pour Jésus.

Ces paroles de Jésus prononcées au sujet de Marie irritèrent Judas et déterminèrent sa trahison. Judas partit le dénoncer aux chefs des prêtres qui cherchaient des moyens pour se saisir de Jésus. Passionné par l’argent, l’appât du gain l’aurait-il poussé à trahir Jésus par avarice ? Judas avait choisit le chemin de l’égoïsme : Judas se trouvait dans la solitude, et cette attitude égoïste a grandi jusqu’à la trahison envers Jésus. Celui qui aime donne sa vie comme un don, l’égoïste par contre prend soin de sa vie, grandit dans l’égoïsme et devient un traître, mais toujours seul.

Celui qui à l’inverse donne sa vie par amour n’est jamais seul, il est toujours en communauté, en famille. Celui qui isole sa conscience dans l’égoïsme, à la fin la perd. C’est ainsi qu’a fini Judas, un idolâtre, passionné par l’argent. Extrait de l’homélie du Pape François en la chapelle de la maison sainte Marthe (Vatican) le 14 mai 2013 La deuxième occasion où les évangélistes nous donnent des renseignements sur son comportement, c’est lors de la dernière Cène et dans les jours qui suivirent.

Malgré les avertissements réitérés de Jésus au cours de son dernier repas, Judas s’endurcit 42 dans son péché et joua avec une passion qui finit par le livrer à la puissance du démon qui lui inspira l’intention de livrer Jésus aux chefs des prêtres et aux anciens. Pendant qu’ils mangèrent, Jésus déclara sans le nommer, que l’un d’eux le livrera. Attristés, ils demandèrent tous : « Est-ce moi ? » Jésus désigna le traître et dit que la mort du fils de l’homme est l’accomplissement des Écritures, mais que celui qui sera l’instrument de cette mort n’en est pas moins coupable et malheureux.

Nous savons comment il intervint auprès des autorités juives pour leur livrer Jésus et comment il mit fin à ses jours… (Mt 27, 3-10 ; Jn 27,3-7 ; Ac 1, 18) Une foule conduite par Judas Iscariote vint arrêter Jésus dans les jardins de Gethsémani. L’évangéliste Jean nous donne quelques détails sur la fin de Judas… Voyant que Jésus a été condamné par le fait qu’on l’avait livré à Pilate, Judas se repentit, rapporta l’argent de la trahison aux chefs des prêtres et aux anciens. Est-il possible que Judas ait obtenu le pardon de sa faute après s’être repenti ? Des évangiles canoniques, seul celui de Matthieu parle du repentir de Judas. (Mt 27, 3-4) et l’évangile de Jean n’aborde pas l’idée d’un pardon possible pour Judas Iscariote.

Bien que Judas se soit ensuite éloigné pour aller se pendre (Mt 27, 5), ce n’est pas à nous qu’il revient de juger son geste, en nous substituant à Dieu infiniment miséricordieux et juste. Pierre, après sa chute, s’est repenti et a trouvé le pardon et la grâce. Judas aussi s’est repenti, mais son repentir a dégénéré en désespoir, se transformant ainsi en autodestruction. Audience générale du pape Benoît XVI – Vatican, mercredi 18 octobre 2006 C’est pour nous une invitation à toujours nous rappeler de ne jamais désespérer de la miséricorde divine.

Les deux voies    Éditions Croix du Salut ( 05.06.2013 )

Auteur diacre Michel Houyoux  Le livre vous sera livré par la poste

 Les deux voies
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EAN: 9783841698728
Langue du Livre: Français
By (author) : Michel Houyoux
Nombre de pages: 144
Publié le: 05.06.2013
Catégorie: Christianity

Détails du livre: ISBN-13

Les deux voies

Choisis le chemin de la Vie. Pour être disciple de Jésus

Il nous faut marcher derrière lui, suivre le même chemin

Auteur le Diacre Michel Houyoux , publié le  5 juin 2013  Broché Prix : 25, 80€

Pour acheter le livre, cliquez ici →Omni badge Les deux voies

La passion du Christ : Trahison de Judas / Pâques / Cène / Reniement de Pierre

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Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ?

Posté par diaconos le 14 novembre 2020

Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ?

# Le Jour du jugement dernier ou encore Jour de la Rétribution est, selon les religions abrahamiques, le jour où se manifestera aux humains le jugement de Dieu sur leurs actes, leurs paroles et leurs intentions. Le devenir des damnés et des justes n’est pas le même selon tous les textes. Selon la Bible et le Coran, la résurrection des morts est un préalable au jugement par Dieu, qui aura lieu le même Jour pour tous. Dans le judaïsme, le jugement dernier dont parle le Livre de Daniel :  » Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais..Dans la Torah il est écrit à propos du Jour du Seigneur (de YHWH : יוֹם-יְהוָה, Éaïe 13.6, 13.9, Joël 1.15, 2.1, 2.11, 3.4, 4.14, Amos 5.18, 5.20, Abdias 1.15, Sophonie 1.7, 1.14, Malachie 3.23) , par exemple en Ésaïe 13.9 : « Oui, il arrive implacable, le jour du Seigneur, jour d’emportement et de violente colère, qui réduira la terre en solitude et en exterminera les criminels. » Certains midrachim (récits allégoriques) parlent de Yom HaDin, décrivant Dieu siégeant sur Son trône, tandis que les livres contenant les actes de toute l’humanité sont ouverts pour « révision », et que chacun passe devant Lui pour évaluation de ses actes.

De  l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne,     comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »

Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »  (Lc 18, 1-8)

La parabole du juge inique

Pour encourager ses disciples à prier avec persévérance, Jésus leur proposa l’exemple d’une pauvre veuve qui, à force d’insistance, obtint justice d’un juge qui, ne craignant ni Dieu ni homme, lui fit droit par égoïsme et pour être délivré de son importunité. Jésus leur fit remarquer les mobiles de ce juge, et en conclut que Dieu, à plus forte raison, écoutera ses élus et leur fera promptement justice. Mais le fils de l’homme à son avènement trouvera-t-il la foi ?

Cette parabole se trouve dans un rapport intime avec le discours prophétique qui précède. Luc l’indiqua par l’expression qui lui fut familière : « Il leur disait aussi. » La nécessité de la prière, de la prière persévérante et sans découragement, résulte des dangers qui environneront l’Église et chaque âme individuelle dans le dernier combat qui précédera l’avènement du Christ. La position des chrétiens dans le monde leur fait du reste éprouver en tout temps ce pressant besoin de la prière ; sans elle chacun d’eux serait semblable à cette pauvre veuve, opprimée et destituée de toute protection.

Ainsi, d’une part, un juge qui n’eut aucune crainte de Dieu et aucun égard pour aucun homme, qui, par conséquent, fut sans conscience et sans cœur dans ses procédés ; d’autre part, une pauvre veuve affligée dans ses affections les plus intimes, et, en outre, opprimée par sa partie adverse, tels furent les personnes en présence. Ce que la veuve demanda, ayant le droit de l’attendre d’un juge, ce ne fut pas une vengeance,  mais  sa délivrance par la justice . Et Luc indiqua qu’elle réitéra souvent et longtemps sa prière. Ce fut là le moyen de sa délivrance.

Le motif égoïste invoqué par le juge fut bien en harmonie avec son cynisme : il avoua n’avoir ni crainte de Dieu, ni égard pour personne. Écoutez ! faites attention : ce juge injuste dans son égoïsme, enfin, par son insistance, accorda à la veuve ce qu’elle demanda. Et Dieu juste et miséricordieux, fera-t-il moins pour ses élus, ses enfants bien-aimés, qui, du sein de l’oppression, crient à lui jour et nuit ! Tel est le point de comparaison qu’il faut bien saisir pour comprendre la parabole.

Ici, comme dans d’autres similitudes, Jésus enseigna, non par analogie, mais par contraste. Le texte du Codex Sinaiticus, A, B, D  porte : « Use-t-il de patience à leur égard ? » La plupart des commentateurs modernes firent de cette phrase une question indépendante de la précédente et donnent au verbe le sens d’agir avec lenteur : tarde-t-il à leur égard ?

Le verbe au présent ne convient guère dans cette explication et la signification tarder n’est pas suffisamment établie. Il est plus naturel de rattacher étroitement cette proposition à la précédente et de la faire dépendre de la négation de celle-ci : et n’use-t-il pas de longanimité, n’est-il pas rempli de bonté à leur égard ? (J. Weiss)

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Tu as été fidèle pour peu de choses, entre dans la joie de ton seigneur

Posté par diaconos le 29 août 2020

33è Dimanche O. A. : Des serviteurs en éveillent

De ‘Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

    Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.”     Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”  Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.”  Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.

Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.     Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !”  (Mt 25, 14-30)

La parabole des talents

Le royaume des cieux est comparé à ce que fit un homme qui, s’en allant en voyage, remit ses biens à ses serviteurs. Il donna à l’un cinq talents, à l’autre deux, à l’autre un. Aussitôt celui qui reçut cinq talents se mit à l’œuvre et en gagna cinq autres ; de même aussi celui qui en reçut deux. Mais celui qui n’en eut qu’un talent, l’enfouit dans la terre.  Longtemps après, le maître revint et fit rendre compte à ses serviteurs. Celui qui eut reçu cinq talents en produisit cinq autres qu’il eut gagnés ; de même aussi celui qui en eut  reçu deux. Alors le maître, louant leur fidélité, les admit à partager sa joie.

Mais celui qui n’en eut reçu qu’un talent vint et dit : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur et injuste ; j’ai craint et j’ai enfoui ton talent dans la terre : voici ce qui est à toi. » Mais son maître lui répondit : « Méchant serviteur, si tu savais que je suis un homme dur et injuste, tu devais remettre mon argent à d’autres, qui me l’auraient rendu avec intérêt. Ôtez-lui le talent, donnez-le à celui qui en a dix, et jetez le serviteur inutile dans les ténèbres du dehors

Luc (Luc 19.12 et sui­vants) rap­porte une pa­ra­bole qui a des traits de res­sem­blance avec celle-ci, mais qui, à d’autres égards, en dif­fère pro­fon­dé­ment. Plu­sieurs in­ter­prètes, consi­dé­rant ces deux ré­cits comme une seule et même pa­ra­bole, di­ver­se­ment mo­di­fiée par la tra­di­tion apos­to­lique, se de­mandèrent au­quel des deux ap­par­tient la prio­rité et l’o­ri­gi­na­lité. Mais pour­quoi ne pas ad­mettre plu­tôt que Jé­sus a em­ployé deux fois une forme si frap­pante d’ins­truc­tion, en la mo­di­fiant de ma­nière à ex­pri­mer deux idées dif­fé­rentes ? C’est le ré­sul­tat au­quel conduit une étude at­ten­tive des deux pa­ra­boles.

Dans la pa­ra­bole rap­por­tée par Luc, tous les ser­vi­teurs re­çurent la même somme à faire va­loir. Ici les dons confiés furent in­di­vi­dua­li­sés se­lon la ca­pa­cité et les moyens de cha­cun. Ayant ainsi confié ses biens, le maître partit  aussitôt. Aussitôt il s’en alla et fit valoir ses ta­lents ; il ne per­dit pas un mo­ment, sen­tant sa res­pon­sa­bi­lité, et com­bien le temps fut pré­cieux. Dès cet ins­tant il travailla, opéra avec les ta­lents et fit cinq autres talents. Il ne revint qu’après un long temps, ayant laissé à ses ser­vi­teurs le temps né­ces­saire pour leur tra­vail. Et comme ce re­tour du maître re­pré­senta la se­conde ve­nue de Jésus, Jé­sus ne l’an­nonça pas dans un ave­nir si pro­chain que le veut une cer­taine exé­gèse.

Les cinq ta­lents confiés ne furent pas  peu de chose ; mais le maître les dé­signa ainsi en com­pa­rai­son de ce qu’il confiera en­core de ses im­menses ri­chesses à ce ser­vi­teur qui se mon­tra bon et fidèle. Que si­gni­fie dans la parabole, ce mot : la joie de ton seigneur ? Les uns pensèrent à la sa­tis­fac­tion que le maître éprou­va au su­jet de ce bon ser­vi­teur, d’autres à quelque ban­quet ou quelque fête qu’il vou­lut faire pour cé­lé­brer son re­tour. Ici,  Jésus passa tout à coup de l’i­mage à la réa­lité, et que cette joie, fut la fé­li­cité et la gloire dont il jouit, et dans la­quelle il in­tro­duisit son fi­dèle ser­vi­teur : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui » (Rm 8, 17)

Le lan­gage de ce mé­chant ser­vi­teur fut em­prunté aux usages de l’a­gri­cul­ture. Il ex­prima même, sous deux formes dif­fé­rentes, son ac­cu­sa­tion contre son maître : vou­loir moissonner sans avoir semé, et ramasser sans avoir répandu. Cette der­nière image est em­prun­tée à l’u­sage de battre le blé, dont on disperse les épis sur la terre, pour ramasser en­suite le grain dans le gre­nier. Le ser­vi­teur voulut prou­ver à son maître qu’il fut un homme dur, trop exi­geant, in­juste. Mais lui-même tra­hit le fond de son cœur, où il n’y eut que de la crainte et pas de confiance, pas d’a­mour, pas de sol­li­ci­tude pour les in­té­rêts de son maître. Il se plaça vis-à-vis de lui sur le ter­rain de la propre jus­tice. Il lui fit aussi le re­proche sous-en­tendu de lui avoir trop peu confié.

Méchanceté et paresse, tels sont les deux vices que le maître vit dans le cœur et dans la conduite de son ser­vi­teur. Ce­lui-ci les eut abon­dam­ment dé­voi­lés, soit dans sa ma­nière d’a­gir, soit dans ses sen­ti­ments en­vers son maître. Ce maître ne ré­futa pas l’ac­cu­sa­tion por­tée contre lui, il l’ad­mit , et il y a dans cette ad­mis­sion une iro­nie pleine de tris­tesse, mais pour en ti­rer aus­si­tôt une conclu­sion toute op­po­sée à la conduite du ser­vi­teur. Même s’il fut un homme dur et in­juste, qui ne pût ins­pi­rer à son ser­vi­teur que de la crainte, ce­lui-ci au­rait dû, par cette crainte seule, faire va­loir l’argent de son maître par des banquiers : sé­pa­rant ainsi son bien de ce­lui de son maître, il n’au­rait pas fait de tort à ce­lui-ci ; il au­rait au moins réa­lisé cette jus­tice à la­quelle il en ap­pela. D’autres en­core virent dans l’acte de por­ter l’argent aux ban­quiers, le re­non­ce­ment à la pro­fes­sion chré­tienne qui est com­mandé à ceux qui n’ont pas dans le cœur la foi et l’a­mour de Jésus.

Le tré­sor di­vin, et l’acte de dé­pôt, ré­clamé du ser­vi­teur, un état de prière dans le­quel le ser­vi­teur, qui se croit in­ca­pable d’a­gir lui-même pour la cause de Christ, peut au moins de­man­der à Dieu de ti­rer de lui et de sa connais­sance chré­tienne le parti qu’il trou­vera bon. (M. Go­det)

Quand Jésus ôte à un homme le ta­lent qu’il lui confia, il lui re­tranche par là tout moyen de tra­vailler en­core pour lui. Là com­mence le ju­ge­ment : « Car à tout homme qui a, il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on lui ôtera même ce qu’il a. » (Mt 25, 29)

Ex­pli­ca­tion de cette pa­ra­bole

L’homme qui confie ses biens avant de s’ab­sen­ter, c’est Jésus lui-même qui bien­tôt al­lait se sé­pa­rer de ses dis­ciples. Les serviteurs sont les dis­ciples d’a­lors et les ra­che­tés de tous les temps, quelles que soient leur po­si­tion ou leurs fonc­tions dans l’Église. Les talents re­pré­sentent tous les dons de Dieu, avan­tages na­tu­rels et grâces spi­ri­tuelles, et en par­ti­cu­lier l’ef­fu­sion de son Saint-Es­prit qui al­lait être ac­cor­dée à l’Église, pour y créer une vie nouvelle et y vi­vi­fier tous les autres dons.

Ces ta­lents sont ré­par­tis à chacun selo→for­mé­ment à la sou­ve­raine sa­gesse de ce­lui qui sonde les cœurs, me­sure les forces mo­rales et in­tel­lec­tuelles et connaît le de­gré de ré­cep­ti­vité de chaque âme. Il s’a­git pour tous d’aug­men­ter ces ta­lents en les faisant valoir. De même, en ef­fet, que des ca­pi­taux s’aug­mentent par les in­té­rêts, par le tra­vail, de même toutes les grâces de Dieu se mul­ti­plient par leur em­ploi fi­dèle dans la vie quotidienne.

Le retour du maître qui vient régler compte avec ses ser­vi­teurs, c’est l’a­vè­ne­ment so­len­nel, au der­nier jour, de Jésus de­vant qui se­ront ma­ni­fes­tés tous les se­crets des cœurs et tous les fruits du tra­vail de cha­cun.  Le bon­heur des ser­vi­teurs fi­dèles qui entrent dans la joie de leur Seigneur, aussi bien que l’i­nex­pri­mable mal­heur du ser­vi­teur mé­chant et pa­res­seux qui se voit dé­pouillé de son ta­lent et jeté dans les té­nèbres du de­hors ce dé­noue­ment si grand, si tra­gique de la pa­ra­bole, s’ex­plique de lui-même.

Diacre Michel Houyoux

Complément

◊ Diacre Michel Houyoux /saint fêté ce jour  : cliquez ici pour lire l’article →  Saint Jean-Baptiste

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◊ Regnum Christi  : cliquez ici pour lire l’article →   Mettre tous mes talents à ton serviceet et au service de mon prochain 

Tu as été fidèle pour peu de choses, entre dans la joie

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Ils disent et ne font pas

Posté par diaconos le 22 août 2020

Ils disent et ne font pas  dans Catéchèse Jesus-et-les-pharisiens-large-672x372

De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »  (Mt 23, 1-12)

Discours contre les scribes et les pharisiens

Jé­sus mit ses au­di­teurs en garde contre les pha­ri­siens : son dis­cours s’a­dressa aux foules et aux disciples ; Jé­sus voulut pré­mu­nir contre l’es­prit des prin­ci­paux du peuple, puis il prit à par­tie ces der­niers, dont il dé­masqua et cen­sura les vices dans une suite d’a­pos­trophes fou­droyantes. Mat­thieu seul conserva ce dis­cours, Marc et Luc n’en dire que quelques frag­ments, qu’ils placèrent en d’autres oc­ca­sions comme la cri­tique mo­derne prête à Matthieu le pro­cédé de réunir en dis­cours sui­vis di­verses pa­roles de Jé­sus, elle ne man­qua de lui at­tri­buer la com­po­si­tion de ce dis­cours.

     Tout ce dis­cours est d’un seul jet, et si plein de vie et d’u­nité qu’on ne sau­rait dou­ter qu’il n’ait été pro­noncé ainsi, bien que peut-être il ren­ferme quelques élé­ments em­prun­tés à d’autres dis­cours de Jé­sus. (Meyer)

La chaire de Moïse dé­signe l’ac­ti­vité et l’au­to­rité que Moïse exer­ça comme lé­gis­la­teur et conduc­teur du peuple. Ils s’assirent dans cette chaire comme suc­ces­seurs du grand ser­vi­teur de Dieu. Les rab­bins em­ployèrent la même ex­pres­sion pour dire qu’un maître a suc­cédé à un autre dans son en­sei­gne­ment. Ces termes n’im­pliquent donc pas l’i­dée d’une usur­pa­tion.

La plu­part des in­ter­prètes firent des res­tric­tions di­verses à cette re­com­man­da­tion de Jé­sus, at­tendu que les scribes et les pha­ri­siens purent en­sei­gner des choses fausses que, dans ce cas, les dis­ciples ne durent ni garder, ni faire. Jé­sus n’entra pas dans cette dis­tinc­tion ; il sup­posa qu’ils en­seignèrent la loi de Moïse, dans la chaire du­quel ils se s’as­sirent. Les hommes de ce parti ma­ni­festèrent une hos­ti­lité crois­sante en­vers Jésus, comme ils résistèrent à ses aver­tis­se­ments et ar­rêtèrent le pro­jet de se sai­sir de lui, il re­nonça à tout mé­na­ge­ment à leur égard et rompit avec eux.

Les scribes, en tout sem­blables aux pha­ri­siens, prirent la même po­si­tion. Leur nom si­gni­fie pro­pre­ment écrivains, et dé­signe, par ex­ten­sion, des hommes let­trés, des sa­vants en gé­néral.  Les scribes prirent tou­jours une part très ac­tive dans l’op­po­si­tion contre Jé­sus. Ils l’é­pièrent, ils blâmèrent sa conduite, ils cherchèrent à le sur­prendre par des ques­tions in­si­dieuses  : « Il y avait chez nous sept frères : le premier, qui s’était marié, mourut ; et, comme il n’avait pas de descendance, il laissa sa femme à son frère.’ (Mt 22, 25)

Lier des fardeaux est une ex­pres­sion fi­gu­rée qui si­gni­fie : ras­sem­bler en un corps tous les com­man­de­ments de la loi, avec les in­nom­brables et mi­nu­tieuses pres­crip­tions cé­ré­mo­nielles que les pha­ri­siens y avaient ajou­tées, pour en exi­ger l’ob­ser­va­tion. Ces far­deaux pesants et difficiles à porter, là où ni la grâce ni l’a­mour n’ai­da à les por­ter, les pha­ri­siens les im­po­sèrent à d’autres ; mais, bien loin de s’en char­ger eux-mêmes, ils ne les remuèrent pas même du doigt. Quelle iro­nie dans ce contraste !

Jé­sus cita ces dé­tails comme des exemples de leur dé­sir va­ni­teux et hy­po­crite d’être vus des hommes. Les phylactères, en­core en usage chez les Juifs, sont des bandes de par­che­min, sur les­quelles sont écrites des pa­roles de l’Écri­ture. Pen­dant la prière, on les at­tache au bras gauche ou sur le front. Les Juifs ap­pellent ces par­che­mins tephillim, prières. Ils at­tachent aussi a ces ob­jets l’i­dée su­per­sti­tieuse d’une amu­lette ou d’un ta­lis­man, car phylactère si­gni­fie préservatif. Ils les élar­girent, dit Jé­sus, afin d’être plus sûrs en­core d’être vus par tous.

Franges dé­signe une es­pèce de houppe que les Juifs por­tèrent au bord de leurs man­teaux, ils y at­ta­chaient donc aussi une idée re­li­gieuse. Ce sont là les sopherim de l’An­cien Tes­ta­ment, c’est-à-dire les hommes des livres. Dans les évan­giles, ils sont ap­pe­lés scribes, ou lé­gistes, ou doc­teurs de la loi, parce que le prin­ci­pal ob­jet de leurs études fut la loi . Dans les festins, les synagogues, les places publiques, par­tout où ils purent at­ti­rer sur eux les re­gards. Rabbi si­gni­fie maître ou docteur. Si le re­dou­ble­ment de ce titre est au­then­tique, il sert à mar­quer une vé­né­ra­tion d’au­tant plus pro­fonde, Codex Sinaiticus, B, et les ver­sions n’ont qu’une seule fois le mot rabbi. Mais l’o­mis­sion du se­cond rabbi par les co­pistes s’ex­plique mieux que son ad­jonc­tion .

Le titre de père, pris dans un sens mo­ral spi­ri­tuel, est plus élevé en­core que ce­lui de maître et in­dique une plus grande dé­pen­dance à l’é­gard de ce­lui à qui il est at­tri­bué. La rai­son de cette dé­fense est ex­pri­mée par ce contraste : votre Père sur la terre, votre Père dans les cieux.  Si Dieu seul est le Père de ceux qu’il en­gendre par son Es­prit pour une vie nou­velle, Christ seul est le directeur de ceux qu’il conduit par sa pa­role et par son exemple dans les voies de cette vie nou­velle. Par la pe­ti­tesse à la gran­deur, par l’humiliation à la gloire, telle est la voie du royaume de Dieu, celle que Jésus sui­vit, la seule pos­sible pour ses dis­ciples.

Diacre Michel Houyoux

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Ils disent et ne font pas

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