Mardi de la douzième emaine du temps ordinaire-année B
Posté par diaconos le 15 juin 2021
# La Règle d’or est une éthique de réciprocité dont le principe fondamental est énoncé dans presque toutes les grandes religions et cultures : « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Cette forme de morale universelle se retrouve aussi bien dans les préceptes philosophiques de l’Égypte antique et de l’Antiquité grecque que dans les religions orientales (hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme…), proche-orientales ou occidentales (judaïsme, christianisme, islam) ou encore dans l’humanisme athée.
La formulation la plus répandue de la Règle d’or en Occident est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », commandement de la Torah ou Ancien Testament exprimé dans le Lévitique (Lv 19, 18), développé à l’époque de Jésus de Nazareth par le rabbin Hillel et par les milieux pharisiens, et que Jésus cite (Mt 22, 37-40 comme étant l’essence des six commandements du Décalogue qui se rapportent aux relations humaines (Ex 20 12-17).
Cette règle constitue une source d’inspiration essentielle pour l’approfondissement du concept moderne des droits de l’homme. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »,est une règle présentée par Hillel, vers le début de l’ère chrétienne, avant les enseignements de Jésus de Nazareth : « Ce que tu ne voudrais pas que l’on te fît, ne l’inflige pas à autrui. C’est là toute la Torah, le reste n’est que commentaire.
Maintenant, va et étudie. » – Talmud de Babylone, traité Shabbat 31a, à un homme qui lui demande de lui expliquer le sens de la Torah, « le temps de rester debout sur un pied ». C’est cette règle que l’on trouve initialement dans le livre de Tobie (4:15). Sous une forme primitive, la loi du talion est un progrès dans la mesure où elle s’oppose à la vengeance incontrôlée et disproportionnée. La vengeance n’est pas condamnée mais doit être « juste » : « Ne fais aux autres que ce qu’ils t’ont fait ».
De l’évangile selon Matthieu
43 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 44 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, 45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? 47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? 48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Mt 5, 43 -48)
Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi
« Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. » : La première partie de ce précepte était seule dans la loi , la seconde était une glose du pharisaïsme, qui entendait par le prochain les Juifs, à l’exclusion des hommes de nationalités différentes. Ceux-ci étaient des ennemis qu’on pouvait haïr, et l’on n’hésitait pas à appliquer ce principe à des ennemis personnels. La loi prescrivait tout le contraire et la conduite des Israélites pieux donnait un exemple tout opposé.
L’amour du prochain, dans sa plénitude, ne fut enseigné que par Jésus, et qu’il est une création de l’Évangile dans le cœur du chrétien. « Bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous outragent et vous persécutent. » .
Jésus prononça ces paroles, qui présentèrent une progression remarquable, à la fois dans le mal à souffrir et dans le bien à faire. D’une part des ennemis qui maudissent, haïssent, persécutent, d’autre part des chrétiens qui aiment, bénissent, font du bien, prient. De part et d’autre on passe des sentiments aux actes.
Voici donc trois degrés de charité envers des ennemis : les aimer, leur faire du bien, prier pour eux. Le dernier est celui qu’on croit pouvoir faire le plus aisément, mais c’est pourtant le plus difficile, parce que c’est celui qu’on fait par rapport à Dieu. Rien ne doit être plus sincère, ni plus cordial, ni plus véritable, que ce qu’on présente à Celui qui voit tout jusqu’au fond du cœur. (Bossuet)
Motif suprême de la morale chrétienne, être en réalité fils de Dieu, animés de son Esprit, lui ressembler comme un fils ressemble à son père, l’imiter dans nos sentiments et notre vie. Votre Père ; jamais Jésus ne dit notre Père, en se comprenant dans ce mot avec ses disciples ; mais toujours mon Père ou votre Père.
Son soleil : magnifique appellation ! Lui-même a fait le soleil et le gouverne, et le possède en sa seule puissance. (Bengel) Les bienfaits de Dieu dans la création, même envers ses ennemis, sont offerts à notre imitation. Ces arguments tirés de la nature, qui dévaste aussi et détruit parfois ne suffiraient pas pour nous faire connaître et aimer Dieu comme notre Père, mais ils parlent au sentiment religieux, et Jésus leur prêta son autorité.
Après avoir motivé l’amour des ennemis par l’obligation d’être fils du Père, Jésus présenta un second motif en faveur du même précepte : Aimer ceux qui nous aiment est naturel au cœur de l’homme et ne saurait prétendre à une récompense. Les péagers mêmes le firent. Les Juifs haïssaient et méprisaient ces hommes qui s’étaient mis au service de la domination romaine pour prélever des impôts détestés, et qui le faisaient souvent avec dureté et injustice. Aussi dans l’Évangile sont-ils nommés avec les pécheurs les plus décriés : « Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. » (Lc 15, 1)
L’amour divin répandu dans le cœur, ne connaît pas et ne veut pas de bornes. Il tend à une perfection toujours plus idéale et toujours plus complète. Le but étant expliqué par Jésus à ses disciples : « Donne ce que tu ordonnes, Seigneur, et ordonne ce que tu veux ! » (Saint Augustin)
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♥ Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même » – Lectio Divina
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