Transfiguration du Seigneur — Année B
Posté par diaconos le 6 août 2021
# La guérison d’un paralytique est un des miracles effectués par Jésus-Christ. Elle est le symbole du soin voulu pour sauver les âmes du péché. D’après Irénée de Lyon, Jésus montre sa divinité par ce miracle : « Mais, parce que c’est de la part du vrai Dieu que le Fils unique était venu pour le salut des hommes, il invitait les incrédules, par les miracles qu’il faisait, à rendre gloire à son Père, et, aux Pharisiens qui n’accueillaient pas la venue du Fils de Dieu et qui, pour cette raison, ne croyaient pas à la rémission des péchés accomplie par lui, il disait : « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a, sur la terre, le pouvoir de remettre les péchés…», et, après avoir ainsi parlé, il ordonnait au paralytique de prendre le grabat sur lequel il gisait et de s’en retourner à sa maison.
Par l’accomplissement de ce miracle, il confondait les incrédules et faisait comprendre qu’il était lui-même la Voix de Dieu par laquelle, sur la terre, l’homme avait reçu les commandements : c’est pour les avoir transgressés qu’il était devenu pécheur, et la paralysie avait été la conséquence des péchés. Ainsi, en remettant les péchés, le Seigneur n’a pas seulement guéri l’homme, il a aussi révélé clairement qui il était. En effet, si personne ne peut remettre les péchés, sinon Dieu seul, et si le Seigneur les remettait et guérissait l’homme, il est clair qu’il était le Verbe de Dieu devenu Fils de l’homme, ayant reçu du Père le pouvoir de remettre les péchés parce qu’il était homme et parce qu’il était Dieu, afin que, comme homme, il souffrît avec nous, et que, comme Dieu, il eût pitié de nous et nous remît les dettes dont nous étions débiteurs à l’égard de Dieu notre Créateur1. » Jean Chrysostome cite la Bible qui dit que Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs. Comme il est venu ouvrir les yeux des aveugles afin qu’ils croient, il donne des jambes aux infirmes.
De l’évangile selon Matthieu
02 Et voici qu’on lui présenta un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » 03 Et voici que certains parmi les scribes se disaient : « Celui-là blasphème. » 04 Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda : « Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ? 05 En effet, qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien dire : “Lève-toi et marche” ?
06 Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. » 07 Il se leva et rentra dans sa maison. 08 Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes. 09 Jésus partit de là et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. 10 Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. (Mt 9, 2-10)
Guérison d’un paralytique
De retour à Capharnaüm, Jésus vit déposer à ses pieds un paralytique couché sur un lit. Il lui adressa des paroles d’encouragement, et prononça le pardon de ses péchés Des scribes l’accusèrent de blasphème. Mais Jésus, les censurant de leurs mauvaises pensées, leur fournit la preuve que le fils de l’homme a l’autorité de pardonner les péchés : il ordonna au paralytique de se lever, de prendre son lit et de s’en aller dans sa maison, ce qu’il fit aussitôt. Le peuple glorifia Dieu.
La foi du paralytique, mais aussi la foi de ceux qui le lui apportaient et qui montraient ainsi que déjà cette foi était opérante par la charité. C’était là la préparation nécessaire à la guérison et au pardon. D’abord des paroles pleines de compassion et d’encouragement : « Prends courage, mon enfant ». Puis, un bienfait infiniment plus grand pour le malade que la guérison qu’il demanda : « Tes péchés sont pardonnés » Cce paralytique se fût attiré sa maladie par ses égarements, mais rien dans le récit ne l’indique. Seulement il est certain, selon l’Écriture, que tout mal dans le monde émane du péché, et Jésus, en accordant d’abord le pardon, guérit la cause, le péché, avant d’ôter l’effet, la maladie.
D’après les autres synoptiques, il n’y eut pas là uniquement, comme adversaires, les scribes, mais aussi des pharisiens, et sur les derniers, venus ensemble de divers lieux pour épier Jésus . Ce fut dans le récit de Matthieu cette opposition hostile qui alla toujours croissant jusqu’au dénouement. Comment ces adversaires purent-ils voir, dans le pardon prononcé par Jésus, un blasphème ? Il leur parut que Jésus usurpa un attribut divin.
Dans Marc et Luc les contradicteurs complétèrent ainsi leur pensée : « Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul » ? Et dans l’ignorance où ils étaient de la personne de Jésus, ils avaient raison. Quand plus tard jésus autorisa ses disciples à pardonner les péchés, il leur délégua un pouvoir qu’il exerça, lui, directement, et ils ne purent, eux, qu’annoncer le pardon au nom de Dieu et de Jésus.
Jésus fut le seul homme qui eut le pouvoir de connaître ou de voir les pensées des autres. Ce n’était pas seulement l’effet d’une pénétration naturelle de son esprit, mais un pouvoir divin semblable à celui par lequel il faisait des miracles. C’étaient là les mauvaises choses que les adversaires eurent dans leurs cœurs, des pensées d’incrédulité et d’inimitié qui leur firent voir un blasphème dans la plus émouvante manifestation de la miséricorde de Dieu. Ce fut donc eux-mêmes qui blasphémèrent.
Pardonner ou guérir furent également impossibles à l’homme et aisés pour Jésus car l’un et l’autre exigeaient la puissance divine. Mais les scribes pensèrent : « Voilà un paralytique qui vient chercher la guérison, et on lui dit : Tes péchés te sont pardonnés » ; cela est bien facile, en même temps que blasphématoire ; mais le guérir ! Or, afin que vous sachiez, est donc la solennelle réponse à cette pensée, et la guérison du paralytique par la parole de Jésus devient ainsi une démonstration sans réplique de l’autorité qu’il a pour pardonner les péchés.
« Cette parole respire l’origine céleste de celui qui la prononce » (Bengel » Aux hommes n’est pas une expression générique pour à Jésus ; mais la foule regarda avec raison tous les pouvoirs de Jésus comme conférés, en lui à l’humanité entière. Jésus passant devant le bureau des péages, appela Matthieu à le suivre, ce qu’il fit aussitôt. Il invita Jésus pour un repas, et, avec lui, beaucoup de péagers et de gens mal famés. Les pharisiens accusèrent Jésus de frayer avec des pécheurs
Des pharisiens voyant cela, demandèrent aux disciples comment il se fit que Jésus mangea avec de telles gens. Jésus répondit : ‘Ce sont précisément les malades qui ont besoin de médecin. » Ils pourraient le savoir, car l’Écriture dit : « Dieu prend plaisir à la miséricorde, non au sacrifice ». Jésus vient appeler des pécheurs, non des justes. En ce moment des disciples de Jean-Baptiste demandèrent à Jésus pourquoi ceux qui le suivaient ne pratiquent pas la loi du jeûne. Il leur répondit : « Mes disciples ne peuvent être dans le deuil ou la tristesse tant que l’époux est avec eux, mais que les jours viendront où ils jeûneront. »
Puis il s’appliqua à leur faire comprendre, par deux comparaisons frappantes, que la vie nouvelle qu’il apporta au monde fut incompatible avec les vieilles institutions légales, et même qu’elle exigea l’entier renouvellement de l’homme intérieur. M%ar et Luc racontèrent aussi cette vocation d’un disciple avec les mêmes détails de lieu, de temps, de circonstances, il s’agit évidemment d’un fait identique dans les trois récits. Marc et Luc nommèrent ce disciple Lévi, pour être convaincu que le disciple appelé en cette circonstance à l’apostolat changea dès ce moment son nom de Lévi en celui de Matthieu, qui signifie don de Dieu.
Ainsi Simon prit le nom de Pierre Saul celui de Paul. Bureau des péages Lieu où l’on percevait les impôts sur les marchandises en transit, etc. Comme ces contributions étaient prélevées pour le compte des Romains, les Juifs qui exerçaient ces fonctions de percepteurs étaient généralement haïs et méprisés. Et ce fut parmi ces péagers que Jésus choisit l’un de ses apôtres ! Voulut-il seulement faire voir combien il se mettait au-dessus des préjugés juifs ? Ou désirait-il aussi posséder parmi ses disciples un homme habitué à manier la plume ?
Tout dans l’histoire évangélique est une révélation de la miséricorde de Dieu. Il est très probable que Matthieu connaissait déjà Jésus, qui habitait cette même ville de Capharnaüm qu’il avait entendu et reçu sa parole, et que cet appel à le suivre fut une vocation décisive à l’apostolat. Mais l’autorité de cet appel de Jésus et la prompte obéissance de Matthieu n’en furent pas moins admirables.
Diacre Michel Houyoux
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