# L’Évangile selon Jean est le dernier des quatre Évangiles canoniques du Nouveau Testament. La tradition chrétienne l’a attribué à l’un des disciples de Jésus, l’apôtre Jean, fils de Zébédée. En effet, selon Philippe Rolland, les premiers Pères de l’Église sont unanimes à affirmer que cet Évangile est le dernier des quatre dans le temps et qu’il a été rédigé par Jean. Ce sont en particulier, Irénée de Lyon mort en 210, Clément d’Alexandrie mort en 211, et Origène mort en 245. Sans compter Marcion mort en 160 qui n’est pas un Père de l’Église.
Cette hypothèse est aujourd’hui rejetée par la plupart des historiens, qui voient dans ce texte l’œuvre d’une « communauté johannique », à la fin du Ier siècle, dont la proximité avec les événements fait débat. Ce texte est rédigé en grec, tout comme les trois autres évangiles canoniques, dits « synoptiques », mais il s’en démarque par sa composition, son style poétique, sa théologie, et probablement par ses sources3, ainsi que par quelques épisodes singuliers, à l’instar des Noces de Cana ou encore de la « femme adultère ». Dans la doctrine trinitaire, l’Évangile selon Jean est le plus important en matière de christologie, car il énonce implicitement la divinité de Jésus, qu’il décrit comme le « Verbe de Dieu » incarné .
De l’Évangile selon saint Jean
06 Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. 07 Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » 08 Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
09 Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? 10 Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.
11 Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. 12 Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, 13 et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14 Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. (Jn 3, 6, 14)
Jésus révéla la parfaite liberté de l’Esprit dans son action
Par ce contraste profond entre la chair et l’Esprit, reproduisant nécessairement chacun son semblable, Jésus expliqua et motiva la sentence qui précède. Le mot chair désigne l’homme naturel, tel qu’il naît, grandit et vit, depuis que, par la chute, le péché a envahi notre humanité .
Le mot est pris ici dans son sens moral mais il renferme, en outre, la notion de l’infirmité, de la souffrance et de la mort qui sont la suite du péché. Or, d’un tel homme assujetti à la chair, il ne peut naître que des êtres en tout semblables à lui.
Ce qui est né sous l’action puissante et créatrice de l’Esprit de Dieu est un être de nature spirituelle affranchi de la domination de la chair pénétré et dirigé par le même principe qui lui a donné la vie, le Saint-Esprit. Jésus parla d’êtres personnels.
Pour dissiper si possible l’étonnement de Nicodème, Jésus décrivit l’action de l’Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s’offrait à lui dans le terme même qui, en hébreu et en grec, désigne l’esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifie le vent (il souffle où il veut) et fit remarquer qu’on le constata par ses effets (le bruit), bien qu’on ne sache ni d’où il vint ni où il alla.
Il en est de même de l’œuvre de l’Esprit ; celui en qui elle s’accomplit a conscience de la transformation qui s’opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s’accomplit. Toute vie est un mystère.
Nicodème demanda ; « Comment ? » À cette question, il ne saurait y avoir de réponse propre à satisfaire une curiosité tout intellectuelle. Qu’il se replia sur lui-même qu’il s’arrêta au fait d’expérience et qu’il se demanda : « Suis-je né d’en haut ? »
Par l’image qu’il eut choisie, Jésus révéla la parfaite liberté de l’Esprit dans son action : « Il souffle où il veut », et souvent là même où les personnes le soupçonnent le moins. Jésus enseigna encore par la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu’où il les conduira. Il ouvre ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives.
Pour dissiper si possible l’étonnement de Nicodème, Jésus décrivit l’action de l’Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s’offrit à lui dans le terme même qui désigne l’esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifie le vent (il souffle où il veut) et fait remarquer qu’on le constate par ses effets (le bruit), bien qu’on ne sache ni d’où il vient ni où il va.
Il en est de même de l’œuvre de l’Esprit ; celui en qui elle s’accomplit a conscience de la transformation qui s’opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s’accomplit. Toute vie est un mystère.
Nicodème demanda ; « comment ? » À cette question, il ne saurait y avoir de réponse propre à satisfaire une curiosité tout intellectuelle. Qu’il se replia sur lui-même qu’il s’arrêta au fait d’expérience et qu’il se demanda : » Suis-je né d’en haut ? »
Par l’image qu’il eut choisie, Jésus révéla la parfaite liberté de l’Esprit dans son action : « Il souffle où il veut », et souvent là même où les personnes le soupçonnent le moins. Jésus enseigna par la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu’où il les conduira. Il ouvrit devant eux de grandes et glorieuses perspectives.
Jésus s’étonna, à son tour, et il ne craignit pas d’exprimer cet étonnement, au risque d’humilier son interlocuteur, en lui faisant sentir que jusqu’ici il eut négligé la source où il aurait pu puiser les lumières qui lui manquèrent. Comme docteur d’Israël; Jésus le considéra comme représentant du corps enseignant dans sa nation.
Jésus insista, et il voulut faire sentir à Nicodème qu’il y eut en lui et dans ses pareils mais de l’incrédulité. Non seulement ils ne purent pas pénétrer dans le sens profond des Écritures qui les auraient éclairés, mais voici un témoignage, rendu avec la plus entière certitude, reposant sur une intuition immédiate de la vérité divine, et ce témoignage : « Ils ne le reçoivent pas » .
Ils montrèrent ainsi qu’ils furent animés de l’incrédulité qui repoussa les choses divines. Reste une question que les interprètes résolurent de manières diverses. De qui parla Jésus ? Quelques-uns (Luthardt, Weiss) pensèrent que Jésus associa à son propre témoignage celui de Jean-Baptiste, plusieurs fois rappelé dans les premiers chapitres ne l’Évangile, et qu’il reprocherait ainsi aux pharisiens de ne l’avoir pas reçu.
Luther, Bèze, Tholuck pensèrent que Jésus voulut dire : Moi et tous les prophètes, Bengel : Moi et le Saint Esprit ; Chrysostome : Moi dans mon unité avec Dieu. D’autres, n’ont vu dans ce nous qu’un pluriel de majesté ; mais cette forme de langage ne se retrouve pas dans la bouche du Sauveur.
M. Godet, avec Lange, Hengstenberg, M. Westcott, admit qu’il s’agit des disciples de Jésus, « dont un où plusieurs se trouvaient en ce moment auprès de lui et qui commençaient déjà à devenir les organes de ce doctorat nouveau inauguré par lui. En la personne de Jésus puis dans ses actes et ses paroles, le ciel fut constamment ouvert sous leurs yeux ; Sur ce fondement, ils témoignèrent.
Quelle vivacité, quelle fraîcheur dans la déclaration de Jean et d’André, dans celle de Philippe, dans l’exclamation de Nathanaël… ! Jésus ne se sentit plus seul. De là le sentiment de joie profonde, qui se trahit jusque dans la forme du langage. Luthardt fit observer que nous voyons paraître ici cette forme du parallélisme qui constitue le rythme poétique de la langue hébraïque. Ce qui trahit l’émotion et caractérise toujours un moment d’élévation particulière.
Nicodème comprit que les choses furent plus avancées qu’il ne le pensa ! Tandis que ses collègues et lui attendirent l’heure solennelle de l’avènement du royaume, ce royaume fut déjà là à leur insu et d’autres y participèrent avant eux. Les choses terrestres sont celles qui ont lieu sur la terre, à la portée de chacun, quelle qu’en soit d’ailleurs la nature. .
La régénération dont Jésus parla à Nicodème appartint à ce domaine, parce qu’elle s’accomplit sur la terre et dans notre expérience même, qui peut en éprouver le besoin et savoir quant elle a été réalisée en nous. Les choses célestes sont celles qui ont lieu dans le ciel et qui, par leur nature, appartiennent exclusivement à ce monde invisible où Dieu règne.
Ces grands faits du salut s’accompliront aussi sur la terre et deviendront l’objet de la foi des croyants, mais ils n’étaient pas encore révélés quand Jésus en parla à Nicodème ; il put encore les désigner comme des choses célestes, qui même restèrent telles à toujours par leur nature, leur origine et leur destination. Si nous ne croyons pas quand on nous parle de nous, de notre conscience, de la nécessité d’un renouvellement moral, nous croirons bien moins quand on nous parlera de notre sa rédemption par l’envoi du Fils de Dieu, par sa vie, par sa mort, et par son retour dans la gloire.
Toutes les autres vérités de la foi seront reçues avidement par celui qui aura été amené à les désirer, à en avoir faim et soif. « Et ces choses célestes, nul ne peut vous les révéler, si ce n’est le Fils de l’homme ». C’est ainsi que Meyer d’après de Wette, indiquèrent le sens de ce verset et son rapport avec le verset qui précède.
M. Godet le fit en ces termes qui présentèrent l’autre face de la même vérité : « Sans la foi à mon témoignage, point d’accès pour vous aux choses célestes ».Ces paroles de Jésus reproduisirent la pensée : « Personne ne vit jamais Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père est celui qui nous l’a fait connaître ».
Personne ne vit jamais Dieu, et, par conséquent, nul ne le connaît dans son essence, fut exprimé : « Personne n’est monté au ciel, ni n’a pu en rapporter la vérité divine. Celui-là seul est excepté qui, par son incarnation, est descendu du ciel, et qui ainsi est devenu le Fils de l’homme.
Lui seul peut vous enseigner les choses célestes que vous devez croire, car, non seulement il est venu du ciel, mais par sa communion intime et indissoluble avec Dieu, il est dans le ciel. » Quelques interprètes éprouvèrent des scrupules à prendre comme une métaphore l’expression monter au ciel, à cause du terme qui lui fait antithèse : Celui qui est descendu du ciel.
Cette dernière expression, comme le remarqua Monsieur Weiss, signifie dans le langage du quatrième Évangile (Jn 16, .28) que Jésus quitta l’existence céleste, dont il vivait auparavant auprès du Père.
Diacre Michel Houyoux
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