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Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie

Posté par diaconos le 3 novembre 2020

Méditation du jour : mardi 3 novembre - Diocèse de Metz

# Le Grand souper est une parabole de l’Évangile selon Luc. Jésus veut à travers ses propos inciter à croire et à se réjouir de l’existence de Dieu. Cette parabole est proche dans la forme et le fond de celle des Noces. Le souverain pontife Grégoire le Grand nomma son homélie 36 : « les invités qui se dérobent ». Ce fut ce passage renommé de l’Évangile selon Luc qui fut commenté. Le Pape expliqua que ce repas sera celui de la fin des temps. Peu y viendront car malheureusement ils préfèrent les nourritures terrestres aux célestes. Saint-Grégoire exhorta à ne pas dédaigner les appels de Dieu, et à mettre au premier plan les volontés divines plutôt que les désirs matériels. Il faut croire en Dieu et ne pas refuser ses préceptes.

Tout fut prêt pour un grand dîner. Un homme  y invita beaucoup de monde

De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, au cours du repas chez un chef des pharisiens,   en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! »
Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.”
Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.”
Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”
De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi  ’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.”
Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie.  Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.”  (Lc 14, 15-24)

L’invitation à un grand souper

La ré­sur­rec­tion des justes, dont Jé­sus parla, éveilla chez l’un des convives l’es­pé­rance du bon­heur cé­leste, de ce banquet dans le royaume de Dieu qui en fut le sym­bole : « Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le

Jé­sus ré­pondit à cette ex­cla­ma­tion, ins­pi­rée par une as­su­rance pré­somp­tueuse, en don­nant à ses au­di­teurs un sé­rieux aver­tis­se­ment. La parabole qu’il pro­nonça leur dé­peignit com­ment plu­sieurs des in­vi­tés au ban­quet cé­leste n’y eurent au­cune part, et cela par leur faute.

Il est pro­bable que Jé­sus dé­cri­vit plus d’une fois l’in­gra­ti­tude et la ré­volte de son peuple par cette si­mi­li­tude, en en mo­di­fiant cer­tains traits. L’homme qui fit un grand souper, c’est Dieu, dont la mi­sé­ri­corde in­fi­nie offre à l’­homme, perdu dans sa mi­sère, le  pri­vi­lège de ren­trer en com­mu­nion avec lui, et de trou­ver au­près de lui tous les biens qui peuvent ras­sa­sier sa faim et rem­plir son cœur de la joie d’un ban­quet céleste.

L’invitation à ce grand sou­per re­tentit fré­quem­ment et long­temps en Israël par le mi­nis­tère des pro­phètes.  Son serviteur, c’est Jésus lui-même, en­voyé dans l’ac­com­plis­se­ment des temps pour ré­ité­rer d’une ma­nière plus pres­sante et plus so­len­nelle l’in­vi­ta­tion. Seul il put dire : « C’est déjà prêté, car lui-même avait tout pré­paré, tout ac­com­pli pour le sa­lut de l’­hu­ma­nité per­due.

Les termes dont il se servit ex­priment la par­faite gra­tuité de ce sa­lut. Mais ils se mirent tous unanimement à s’excuser. Le premier lui dit :  » J’ai acheté un champ, et il me faut nécessairement sortir pour le voir ; je te prie, tiens-moi pour excusé. » Ces termes firent ressortir ce qu’il y eut dans une telle conduite de sur­pre­nant, d’in­grat, d’in­ju­rieux pour ce­lui qui in­vi­ta.  Ce fut l’i­ni­mi­tié du cœur de l’­homme contre Dieu prise sur le fait.

Les ex­cuses dif­férèrent, mais l’es­prit fut le même. Il y eut une gra­da­tion : le pre­mier se crut sous la nécessité de re­fu­ser ; le se­cond eut dit qu’il partit pour éprou­ver ses bœufs ; le troi­sième ne chercha aucune ex­cuse, il se sentit dis­pensé par l’im­por­tance de ce que son mariage le retint, et il se contenta de ré­pondre :  « Je ne puis. »

Tous les mo­tifs al­lé­gués furent hon­nêtes, lé­gi­times, plau­sibles pour ces gens : ce furent les pos­ses­sions, les af­faires, les af­fec­tions de famille. Mais comme il n’y eut au­cune in­com­pa­ti­bi­lité entre ces choses-là et la com­mu­nion avec Dieu, elles ne furent que de vains prétextes. Le vrai obs­tacle fut dans le cœur de l’­homme.

Le ser­vi­teur, de retour de sa mis­sion, rendit compte au maître des re­fus qu’il  es­suya. La colère du maître de la mai­son ne fut que trop jus­ti­fiée par la se­crète ini­mi­tié des gens qui mé­prisèrent son in­vi­ta­tion. Plus l’a­mour de Dieu est grand, plus sa co­lère sera ter­rible. La se­conde in­vi­ta­tion s’a­dressa à tous les mal­heu­reux ici dé­si­gnés, qui n’eurent d’autre re­traite que les places et les rues de la ville.

Le ser­vi­teur, ayant reçu l’ordre de son maître, re­partit pour faire la se­conde in­vi­ta­tion, et que ce  fut après son re­tour qu’il pro­nonça ces paroles. Mais de quel droit sup­pose-t-on ce fait non ex­primé dans un ré­cit aussi cir­cons­tan­cié ?

Non, le ser­vi­teur, re­poussé par les pre­miers in­vi­tés, a fait de lui-même ce que le maître lui com­mande ici, en sorte qu’il peut ré­pondre aus­si­tôt : c’est fait, ce que tu as ordonné. Ce sens s’ap­plique ad­mi­ra­ble­ment à Jé­sus ; il a plei­ne­ment ac­com­pli ce conseil de Dieu qui lui était connu, d’an­non­cer l’Évan­gile aux pauvres. (Meyer)

 Mais quelle ré­vé­la­tion de la mi­sé­ri­corde in­fi­nie de Dieu, dans ces der­nières pa­roles ajou­tées par le ser­vi­teur : et il y eut encore de la place ! S’il en fut un plus pauvre, plus mi­sé­rable en­core que ces der­niers in­vi­tés, il put re­prendre cou­rage et se dire :  » Il y a aussi de la place pour moi. »

« Dieu ne force per­sonne, mais il fait qu’on veut « Gaussen) » Qui au­rait pu croire que ja­mais on cher­che­rait dans ces pa­roles une lé­gi­ti­ma­tion de l’­hor­rible contrainte par le fer et le feu ! Ces der­nières pa­roles, conclu­sion de la pa­ra­bole (car), font en­core par­tie de celle-ci, et sont mises dans la bouche du maître de la mai­son ; elles ne sont pas une dé­cla­ra­tion de Jé­sus aux convives, comme on l’a pré­tendu, puisque lui-même ap­pa­raît dans cette his­toire comme ser­vi­teur.

Elles ex­priment toute la sé­vé­rité de Dieu, à la fin de cette pa­ra­bole des­ti­née à ré­vé­ler tout son amour. « Car je vous dis qu’aucun de ces hommes qui ont été invités ne goûtera de mon souper. »  Ces der­nières pa­roles, conclu­sion de la pa­ra­bole, firent en­core par­tie de celle-ci, et furent mises dans la bouche du maître de la mai­son ; elles ne furent pas une dé­cla­ra­tion de Jé­sus aux convives, puisque lui-même ap­pa­rut dans cette his­toire comme ser­vi­teur. Elles ex­priment toute la sé­vé­rité de Dieu, à la fin de cette pa­ra­bole des­ti­née à ré­vé­ler tout son amour.

Diacre Michel Houyoux

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Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire de l’année A

Posté par diaconos le 18 octobre 2020

Pauvre, dans une juste économie du salut !

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De l’Évangile selon saint Matthieu

XX

En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »«Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Mt 22, 15-21)

XX
.La pauvreté du cœur ! Le royaume des cieux !
XX

Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l’adversaire, où l’ennemi se brise en sa révolte. À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ; tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds : Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre !  (Ps 8) Que je ne perde jamais ton image et ta ressemblance dans mon âme – ta justice !

Auteur +PÈRE MARIE LANDRY C+MPS
 

Rendez donc à César ce qui est à César

 

Aujourd’hui, on nous présente pour notre considération, une citation de Jésus très connue : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22,21). «  Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? « Si nous commençons notre réflexion avec une phrase un peu violente en plein milieu de ce récit évangélique, voilà le centre du problème de Jésus avec les pharisiens, les pharisiens avec Jésus : leur  hypocrisie .
XX
En fait, saint Matthieu nous a bien introduit dans le sujet : « En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. » Dans un langage véridique entre personnes de bonne volonté, l’intelligence pose des questions pour connaître  la vérité, la volonté cherche des conseils pour savoir  le bien à accomplir. Piéger le discours est un acte de mauvaise volonté qui veut falsifier la position de l’interlocuteur, en voulant le discréditer avec des intentions perverses.
.
.Là, notre lecture ne suit pas le narrateur omniscient d’un roman qui raconte un épisode d’un monde fictif : c’est une vraie histoire de la vie de Jésus où saint Matthieu fut témoin oculaire ; d’ailleurs, saint Jean témoigna dès le début de son Évangile : « Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme. » (Jn 2, 24-25)
.
Jésus vient d’appeler les pharisiens hypocrites parce qu’il connaît leurs cœurs, c’est-à-dire qu’il sait qu’ils créent des histoires peu honnêtes par leur jugements mensongers, tandis qu’ils veulent apparaître justes aux gens par des raisonnements sophistiqués. Nous sommes toujours devant Jésus, doux et humble de cœur (Mt 11, 29), justement mis en colère ! Il est tout prêt à nous pardonner quand nous sommes faibles, à nous éduquer quand nous sommes ignorants : en revanche, il tolère peu une tentative quelconque de nier la véracité et la droiture de son témoignage, l’effigie de sa Personne divine !
XX
.Que personne ne s’écarte du Chemin, de la Vérité et de la Vie inscrits dans ce Fils de l’homme ! Il est toujours vrai et il enseigne le chemin de Dieu en vérité ; il ne se laisse influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence qu’il considère les gens : « Hypocrites !  » donc les hommes qui reconnaissent ces traits, – la splendeur de sa Personne divine qui brille par son humanité –, sans l’adorer, sans l’imiter, sans vouloir être comme lui : « l’Image du Dieu invisible  » (Col 1, 15), monnaie du royaume des Cieux !
XX
. » Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? « L’argent du monde doit-il m’appartenir, ou dois-je appartenir à Dieu comme sa monnaie ? Suis-je jaloux du possesseur de l’argent, dont l’effigie et l’inscription apparaissent dessus – sans laisser place à la jalousie de Dieu qui voudra que les vertus de son amour gratuit apparaissent dans le monde par la sainteté de ma vie ?   » Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux ! » (Mt 5, 3)
XX
.Dans une autre altercation avec les autorités, Jésus avait affirmé : « Le Père et moi, nous sommes UN  » (Jn 10, 30), c’est-à-dire qu’il n’a pas hésité à attirer attention sur la question de son identité, voire inviter son auditoire à examiner son exemple et y trouver l’image du Dieu invisible à l’œuvre : Jésus y est le centre, le critère, le modèle de nos vies, la manière d’aimer Dieu sur toute chose et d’aimer le prochain comme soi-même.
XX
.« N’est-il pas écrit dans votre Loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ? Elle les appelle donc des dieux, ceux à qui la parole de Dieu s’adressait, et l’Écriture ne peut pas être abolie. Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : “Tu blasphèmes”, parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”. Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire.
XX
.« Si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père.  » (Jn 10, 34-38)  Voilà la spiritualité lumineuse que Jésus, le Fils de Dieu, voudra partager avec nous, tandis qu’il est maintenant obligé de dissiper notre  matérialité, voire notre esclavage matérialiste, par un exemple si mondain qui ne vient que du piège de nos ténèbres peccamineuses !
XX
 » Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! « Le péché rend esclave ; l’hypocrisie rend bête. Il est un devoir de servir César comme il l’est davantage de servir Dieu ! La première des vertus cardinales, – la justice –, rend à l’autre ce que lui est dû. Le pécheur, en aimant soi-même plus que Dieu et son prochain, perd sa justice.
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La conscience, pervertie par son attachement habituel à soi, devient esclave : voilà un homme rendu bête dans sa pensée morale ! Faut-il avoir la  permission  d’être juste en tant qu’homme (sujet de la société) ? Faut-il avoir la « permission d’être juste en tant qu’image et ressemblance de Dieu (sujet de la religion) ? « Est-il permis, oui ou non ? », demandèrent les pharisiens, juste pour commencer !
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À la lumière de la Sagesse de Jésus qui émane de sa Justice, nous voyons combien leur question fut bête ! « Hypocrites ! Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! «  La colère de Jésus appelle à la conversion : l’or est purifié par le feu, alors nous serons comme lui, aimants de Dieu et du prochain, doux et humbles de cœur aux hommes de bonne volonté comme lui !
.
Que je sois avare de ta charité, ô Christ ! Donne-moi la grâce de la pauvreté du cœur pour que je puisse toujours vivre en cherchant ton Royaume et sa justice, en aimant Dieu par-dessus toute chose et mon prochain comme moi-même ! Pour que l’amour de Dieu puisse briller dans notre vie, rendons- lui gloire aujourd’hui en mettant librement l’un de nos talents au service de notre prochain.

 Compléments

◊ Assemblée dominicale sans prêtre Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire de l’année A

◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Vingt-neuvième dimanche du Temps Ordinaire — Année A

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◊ Mouvement des Cursillos francophones du Canada   : cliquez ici pour lire l’article → Vingt-neuvième dimanche du Temps de l’Église, Année A

◊  Société du Verbe Divin : cliquez ici pour lire l’article → VINGT NEUVIEME DIMANCHE ORDINAIRE – ANNEE A 

Sermon du Père f. Thibaut du Pontavice : « Dieu et César »

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Vingt-neuvième dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Posté par diaconos le 13 octobre 2020

rendez-a cesar-coul

Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu

De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.
Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? »  Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à  Dieu. »     (Mt 22, 15-21) 

Rapports entre L’État et l’Église

Cette dernière réplique de l’évangile de ce jour est célèbre, c’est une des phrases les plus connues de Jésus, les plus importantes, et aussi les plus difficiles car elle pose tout le problème des rapports entre L’État et l’Église, les chrétiens et la politique, le pouvoir et la liberté de conscience.

 Pour l’Ancien Testament, tout pouvoir vient de Dieu. Nous avons entendu, dans la première lecture, tirée du livre d’Isaïe, que le roi Cyrus avait été oint par Dieu pour faire l’œuvre divine sans Le connaître (Is 45, 1-6). Saint Paul, appliquant ce même principe, demanda aux premiers chrétiens de se soumettre aux autorités civiles (Rm 13, 1.7)

  »Est-t-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? «   Mais Jésus connaissant leur perversité, riposta :  » Hypocrites ! Pourquoi me tendez-vous un piège ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt.  » Ce passage nous révèle que ni Jésus, ni ses disciples n’eurent cet argent sur eux, tandis que les pharisiens, soi-disant opposés à Rome, eux, en possédèrent.

 » Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.  » Quand Jésus renvoya à César ce qui lui appartint et à Dieu ce qui lui revint, il nous livra la véritable leçon de cet épisode. Il y eut autre chose à faire qu’à controverser entre soi à propos de l’impôt.

Rendez à l’empereur les honneurs qui lui sont dus, en particulier l’impôt. Quant à l’inscription sur les pièces, qui fit de l’empereur un dieu : ne rendez de culte qu’à Dieu. Durant toute sa vie publique, Jésus ne cessa de dire cela. Créer à l’image de Dieu, nous avons pour destin de partager Sa vie. Toute personne mérite un respect absolu parce que sa destinée est divine.

Le Dieu auquel je crois se révèle dans le visage de Jésus Christ. Il ne s’impose par aucune formule. Il s’interroge avec nous : « Pour vous qui suis-je ? «. Il est relation, don et pardon. Il est un et il est trois. Il est communauté et réciprocité. Il est amour.

La seule chose qui compte, le plus important, c’est de se situer face à la prédication de Jésus, pour ou contre Dieu, ouvert ou fermé à son Royaume. La réalité de la terre, qu’elle fut régie par César ou par un autre, s’estompa pour faire place au nouveau Royaume. Par le baptême, le chrétien est citoyen du Ciel, et, seul Dieu y règne, non par des impôts mais par sa grâce de lumière et d’amour.

Sommes-nous décidés à appartenir à Dieu aussi totalement que ce denier appartenait à l’empereur Tibère ? Voilà la conversion que Jésus attend de nous tous. Cet épisode nous rappelle notre dépendance totale par rapport à Dieu. Il ne s’agit pas de fabriquer des dieux à notre image, surtout celle de l’argent, mais de découvrir que la seule image de Jésus, c’est nous. Que le souci du bien-être personnel ne nous fasse pas oublier celui des autres !

C ‘est aujourd’hui la Journée Mondiale des Missions… . Le Christ nous convoque pour nous envoyer, témoins de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Ce dimanche est devenu le Dimanche « de la Mission », où est rappelée notre mission. Pour le monde nous devons être des communautés rayonnantes. Nous portons vraiment un témoignage fort lorsque, comme les Thessaloniciens, nous avons une foi active, une charité qui se donne de la peine, et une espérance qui tient bon. (2ième lecture)

Michel Houyoux, diacre permanent

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◊ Spiritualité 2000 : cliquez ici pour lire l »article → 29e dimanche du temps ordinaireAnnée A

◊ Église François d’Assise  : cliquez ici pour lire l »article →   Le 29e dimanche du temps ordinaire A

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Vingt-huitième dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Posté par diaconos le 6 octobre 2020

parabole-invites-noces

Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce

De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens, et il leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : ‘Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.’

 Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : ‘Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.

Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.’ Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.

 Il lui dit : ‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?’ L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : ‘Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.’ Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. » (Mt 22, 1-10)

Nous sommes tous invités

« Le Royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils » Dieu rêve d’un banquet universel pour toute l’humanité…un festin vraiment « royal »…une fête.. La célébration de ce dimanche nous invite à nous souvenir que nous sommes les invités du Seigneur. Dieu invite toujours : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! « 

 Lorsque des noces étaient imminentes, dans la tradition des invitations du Moyen-Orient ancien, il y avait deux invitations : la première qui annonçait qu’il allait y avoir des noces, la deuxième pour chercher les invités.

 Les premiers serviteurs envoyés sont ceux qui annoncent la fête, et beaucoup parmi les prévenus, nous dit l’évangile, n’en ont cure : «  Ceux-ci ne voulaient pas venir. « 

La deuxième invitation se faisait en allant chercher les invités : on leur avait laissé le temps de se préparer et en plus, on les emmenait. Là, la deuxième série des serviteurs se fait même tuer…  :  » Ils n’en tinrent aucun compte, et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent  »

Il suffit de mettre quelques exemples précis, choisis dans notre quotidien, sous les mots de jadis pour découvrir que Jésus décrit très exactement l’état de notre monde.

 Par exemple :   » Comment voulez-vous que je participe à la messe paroissiale le dimanche, je n’ai que ce jour-là pour faire du sport  » ou encore :  » C’est le jour où nous sommes souvent partis.  » ou encore  ;  » Je dois encore faire mes devoirs et étudier mes leçons pour demain lundi « …

 Ne donnons pas à Dieu la dernière place ! Tant d’autre voix couvrent ses appels … Le prophète Isaïe, il y a plus de 2700 ans, au 8ième siècle avant Jésus Christ, nous invitait déjà grand festin messianique : «  Ce jour-là, le Seigneur Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples de la terre, sur sa sainte montagne, un festin de viandes succulentes et de vins délicieux. »

 Dans la première lecture, Isaïe décrit la grande fête de millions de croyants : «  Ce jour-là, le Seigneur Dieu de l’univers enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples, et le linceul qui couvrait toutes les nations. Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… .Ce jour-là sera un jour de joie pour ceux et celles qui auront misé leur vie sur Dieu et qui auront vécu dans l’espérance. »

 Puisque ceux qui furent appelés ne répondirent pas  à l’invitation qui leur fut faite, il y eut une invitation pour tout le monde, l’appel est universel. Les élus ce sont toutes les personnes qui entendent cet appel, et personne n’est exclu, quel que soit son lieu d’origine, quelles que soient ses idées, sa race, ses convictions :  » Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. « 

Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.  Répondons, frères et sœurs, aux multiples appels du Christ qui nous sont transmis par l’Évangile, par l’Église, par les rencontres de notre vie. Dieu invite tout le monde, sans aucune discrimination et il privilégie même les pauvres, les marginaux, les laissés pour compte …

Nous sommes tous invités à la noce ! Cependant, comme toute invitation, l’invitation que Dieu nous adresse se heurte à notre liberté. Choisir d’être de la noce ou de ne pas en être. Choisir ! C’est bien à cela que nous pousse l’évangile de ce jour.

Diacre Michel Houyoux

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◊ Bernard Lafrenière : cliquez ici pour lire  l’article →  28ème Semaine du Temps Ordinaire — Année A

◊ Paroisse saint Loup (diocèse de Grenoble-Vienne) : cliquez ici pour lire  l’article →     Vingt-huitième dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce

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